Esthétique de la résistance est l'un des récits fondateurs du monde contemporain, au même titre que Mémoires d'outre-tombe, La Recherche du temps perdu, Les Somnambules ou L'Homme sans qualités. Ce projet romanesque prend forme vers la fin des années 1960, au moment où la génération née après la Seconde Guerre mondiale remet en question le monde hérité de la génération précédente. Il s'ancre dans l'expérience de l'émigration et de l'exil qu'a connue Peter Weiss puisque lui et sa famille, fuyant le régime nazi dès 1935, ont quitté l'Allemagne pour l'Angleterre, puis la Tchécoslovaquie et la Suède, où il résidera jusqu'à la fin de sa vie.
Esthétique de la résistance, rédigée entre 1971 et 1981 se déroule de 1937 à 1945 et relate l'histoire collective du mouvement ouvrier allemand et de son échec. Les trois protagonistes principaux (Heilmann, 15 ans, Coppi et le narrateur, 20 ans tous deux) découvrent en parallèle quelques grandes oeuvres du patrimoine artistique de l'humanité et comprennent qu'elles ne sont ni un bien culturel, ni un espace imaginaire où se réfugier lorsque l'action politique a échoué, mais celui d'une expérience esthétique vécue que doit s'approprier le lecteur ou le spectateur afin de nourrir sa résistance à l'ordre établi par la société de classes.
Esthétique de la résistance n'est pas un roman historique à proprement parler, au sens où les personnages principaux seraient plongés dans un récit élaboré par un discours extérieur à eux. Le lecteur accompagne les trois personnages principaux au plus près de ce qu'ils affrontent. Aucune conscience extérieure ne se place dans une position surplombant leurs actes et leurs paroles. Si d'autres personnages, réels ou imaginaires, par leur âge, leur expérience, leurs lectures, leur travail, en savent plus qu'eux, ceux-ci interviennent nommément dans le récit, jamais à la façon d'un discours docte et abstrait.
Chaque élément narratif est vu, lu, éprouvé, entendu, compris, interprété par le "nous" qui endosse la narration : une fenêtre ouverte, un tissu rouge, un paysage, un bombardement ; le bras d'une statue, un visage peint, la forme d'un escalier; un discours syndical, un poème; l'arrestation d'une militante, une agonie, un geste d'adieu. L'emploi fulgurant de ce "nous" narrateur, peu exploité par le genre romanesque donne toute sa puissance à ce récit mettant en scène non ce qui sépare et différencie les individus mais ce qu'ils ont en commun, jusque dans leurs confrontations, jusque dans leur solitude.
Par son thème, la formation d'une conscience politique commune, comme par ses choix narratifs, ce texte renouvelle la forme romanesque de façon décisive.
«Je suis né le 6 mai 1918. J'ai quatre-vingt-six ans. Une certitude:j'ai mille ans de souvenirs. En cette heure où le jour décline, assis en tailleur au sommet de cette dune de sable, comme du temps de ma jeunesse au milieu des Bédouins de ma tribu, ces souvenirs, je les vois qui défilent en cortège sur la ligne d'horizon. Je vois des villes qui s'enchevêtrent dans la chevelure du temps. Je vois des gratte-ciel et des jardins, là où ne poussait que la rocaille. Des palmiers, des nuées de palmiers. Des écoles, des universités, des hôpitaux, des musées, et tant d'autres rêves devenus vrais. J'ai tiré des entrailles du désert un pays dont les gens d'Occident savent le nom:le père de la Gazelle. Mon nom, lui, vous est peu connu. Je m'appelle Cheikh Zayed.»Gilbert Sinoué nous conte le destin extraordinaire de Cheikh Zayed, père fondateur des Émirats arabes unis et fervent humaniste. Un grand portrait doublé d'une somptueuse invitation au voyage à travers les mythes du Moyen-Orient.
Élève, enseignant puis directeur de l'école Boulle, Jacques Hitier (1917-1999) s'est singularisé en associant l'élégance des arts décoratifs à la modernité du meuble industriel. Cet ouvrage en français qui retrace le parcours d'une figure méconnue du design des années 50/60 en France est enrichi de nombreux documents d'époque conservés par sa famille : aquarelles, croquis, plans techniques et photographies.
The #1 Sunday Times and International Bestseller from 'the most influential public intellectual in the Western world right now' ( New York Times ) What are the most valuable things that everyone should know? Acclaimed clinical psychologist Jordan Peterson has influenced the modern understanding of personality, and now he has become one of the world's most popular public thinkers, with his lectures on topics from the Bible to romantic relationships to mythology drawing tens of millions of viewers. In an era of unprecedented change and polarizing politics, his frank and refreshing message about the value of individual responsibility and ancient wisdom has resonated around the world. In this book, he provides twelve profound and practical principles for how to live a meaningful life, from setting your house in order before criticising others to comparing yourself to who you were yesterday, not someone else today. Happiness is a pointless goal, he shows us. Instead we must search for meaning, not for its own sake, but as a defence against the suffering that is intrinsic to our existence. Drawing on vivid examples from the author's clinical practice and personal life, cutting edge psychology and philosophy, and lessons from humanity's oldest myths and stories, 12 Rules for Life offers a deeply rewarding antidote to the chaos in our lives: eternal truths applied to our modern problems.
Voici un texte qui, par la controverse qu'il suscita dès sa parution chez les historiens, eut le mérite essentiel de contraindre ceux-ci à entreprendre des recherches nouvelles sur le génocide des Juifs par les nazis.En effet, le reportage d'Hannah Arendt, envoyée spéciale du New Yorker au procès de Jérusalem, philosophe américaine d'origine juive allemande, auteur d'un ouvrage célèbre sur les origines du totalitarisme, fit scandale à New York et à Londres, en Allemagne comme en Israël.Dans son procès du procès, l'auteur - qui ne fait siens ni tous les motifs de l'accusation ni tous les attendus du jugement - est entraîné d'abord à faire apparaître un nouvel Eichmann, d'autant plus inquiétant qu'il est plus «banal» ; puis à reconsidérer tout l'historique des conditions dans lesquelles furent exterminés des millions de Juifs. Et à mettre en cause les coopérations, voire les «complicités», que le lieutenant-colonel S.S. a trouvées dans toutes les couches de la population allemande, dans la plupart des pays occupés, et surtout jusqu'au sein des communautés juives et auprès des dirigeants de leurs organisations.
Basée sur les procédés mis en place à la naissance du prêt-à-porter par Alexis Lavigne, en 1841, cette méthode de coupe pour le vêtement féminin pose les bases de l'enseignement de l'école Esmod.
Axée sur l'élaboration à plat d'un tracé du corps de la femme sur lequel le modéliste extrapole le volume du vêtement à créer, cette méthode peut ainsi traverser les modes et surtout s'adapter à l'évolution des tailles et des conformations de façon universelle.
Méthode simple, claire, logique et précise, elle s'adresse beaucoup moins à la mémoire qu'au raisonnement en utilisant une technique rationnelle par tracé, appelée ''coupe à plat'' qui donne des formules clefs, valables pour toutes les modes et permet de construire tout le vestiaire de la mode féminine, pour les vêtements dits ''flous'' :
Jupe, chemisier, corsage, petits hauts, robes de tous styles (classiques et intemporels, mode, luxe, sport,.).
Cette méthode reste donc à la portée de tous, qu'il s'agisse de personnes désirant habiller leurs proches et réaliser leurs propres créations ou de personnes se destinant aux métiers de la création de mode : patronnières, stylistes, modélistes, chefs de produits, industriels du textile-habillement.
À la fois un ouvrage d'initiation et un document de référence sur les techniques de modélisme du vêtement féminin, de la jupe, du corsage, du chemisier et de la robe.
Sept nuits pour parcourir 250 kilomètres dans la forêt et raconter la guérilla méconnue des naxalites, les communautés insurgées d'une Inde secouée par la croissance économique et ses projets extractivistes. Merveilleuse conteuse, l'anthropologue Alpa Shah nous embarque pour 300 pages d'une analyse vivante et nuancée.
Le projet photographique AAM AASTHA (des croyances communes) s'inscrit dans le prolongement des séries réalisées par Charles Fréger sur les mascarades dans le monde : Wilder Mann (depuis 2010), Yokainoshima (2013-2015), Bretonnes (2015), Cimarron (2014-2018).
Intéressé par le Ramayana - épopée fondatrice de l'hindouisme -, le photographe s'est rendu en Inde pour découvrir un panthéon en pe rpétuelle expansion, réunissant quelque 300 millions de figures, incarnées à l'occasion de perfomances rituelles et sacrées dans les temples, les théâtres et les rues.
Du "grand tour" au tourisme, de la pérégrination humaniste aux loisirs organisés: deux siècles de découverte et d'invention d'une italie multiforme, à la fois proche et distante, désirée et dédaignée, dont la féminité imaginaire (dans les fantasmes des français) a successivement pris les figures de la mère et de la soeur, de la fille et de l'amante.
De misson à emile zola, une longue théorie de voyageurs, très inégalement réceptifs aux sortilèges de la péninsule: si beaucoup ne l'ont parcourue qu'avec la certitude des choses apprises, d'autres ne sont pas revenus indemnes de leur équipée au-delà des alpes. certains, au terme de leur quête - parfois enquête, parfois conquête -, ont eu la révélation de la mort ou du bonheur.
Des correspondances privées aux carnets de route, des journaux intimes aux recueils de souvenirs, un vaste entrelacs de textes dont l'intérêt n'est pas seulement anecdotique ni la valeur simplement documentaire; car oú voyager aujourd'hui, sinon dans les récits des voyageurs?.
Angels in America est une pièce qui se présente en deux volets : Le Millenium approche et Perestroïka.
À New-York, à l'automne 1985, plusieurs histoires personnelles et plusieurs aventures collectives se conjuguent. Il y a Prior et Louis, qui s'aiment, mais la maladie (le sida) les sépare ; un couple mal accordé, Harper et Joe, troublé par une sexualité incertaine et des croyances religieuses pesantes ; un grand avocat d'affaires, Roy M. Cohn, impliqué dans les scandales financiers et politiques du parti de Reagan ou du maccarthysme antérieur, et dont la vie est aussi en danger ; il y a Belize, infirmier miséricordieux, lourd du double handicap d'être Noir et drag queen... Il y a aussi le fantôme d'Ethel Rosenberg et un Ange qui élit Prior comme prophète d'un Occident mal portant, avant de rejoindre ses congénères dans un paradis aride et déserté par Dieu... Tous aiment, souffrent, luttent, se mesurent à de grands enjeux, désemparés face au grand rêve perdu de l'Amérique
Vivre le meilleur des choses à Brooklyn, être amoureux à soixante ans comme à trente, se marier, retrouver les siens, échapper aux sectes, marcher sous le ciel bleu à 8 heures du matin, s'enflammer pour Henry David Thoreau et Edgar Allan Poe. Être heureux, mais pour combien de temps encore, en Amérique...