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Perrin
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Le dernier grand témoignage sur Hitler intime.
Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d'Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il intègre peu à peu le cercle restreint de son maître, dont il est l'un des plus fidèles partisans.
Voici enfin la traduction française de ses Mémoires (
With Hitler to the End) que les spécialistes considèrent comme un témoignage de premier ordre pour sa description de l'intime du Führer, petit bout de la lorgnette d'événements considérables au filtre des banalités de la vie domestique. Se révèlent au fil des pages la politique et la guerre ; le gouvernement et les loisirs ; les collègues de l'entourage direct et les dignitaires repus ; les quartiers généraux et la Chancellerie ; le cérémonial et la décontraction ; enfin, les voyages et les séjours au Berghof.
Linge resta aux côtés d'Hitler jusqu'à la fin, réglant après son suicide l'opération d'escamotage de sa dépouille, qu'il sortira du bunker pour y mettre le feu. Il tenta ensuite de sauver sa peau, avec moins de succès : il est capturé par les Soviétiques. Commence alors la deuxième grande aventure de sa vie, celle-ci bien moins agréable et confortable. La documentation moscovite nous révèle ainsi qu'il fut un des grands témoins utilisés par les services de sécurité et le ministère de l'Intérieur Béria pour rédiger à l'attention de Staline un épais " dossier Hitler ".
Présenté et commenté par Thierry Lentz, ce document exceptionnel entrera rapidement dans les bibliothèques de tous les amateurs des secrets du IIIe Reich. -
"C'était mon chef" : Mémoires de la principale secrétaire d'Hitler
Christa Schroeder
- Perrin
- 11 Avril 2024
- 9782262096182
La principale secrétaire de Hitler parle !
La secrétaire de Hitler la plus connue à ce jour est Traudl Junge, autrice des Mémoires intitulés
Dans la tanière du loup, qui ont inspiré le célèbre film
La Chute sur les derniers jours de Hitler. Pourtant, Traudl Junge n'est entrée au service du Führer qu'en janvier 1943, tandis que Christa Schroeder est une " ancienne " : membre du secrétariat de Hitler dès 1933, elle y est restée jusqu'au 20 avril 1945 - dix jours avant l'effondrement final du Troisième Reich. Pendant douze ans, elle a accompagné le Führer dans tous ses déplacements entre la capitale, le Berghof et ses divers quartiers généraux de campagne dans l'ouest de l'Allemagne, en Prusse-Orientale et en Ukraine.
Jeune, naïve, impressionnable, Christa Schroeder n'en note pas moins avec une grande minutie tout ce qui se produit dans l'environnement sécurisé et confiné du Führer, que le général Jodl décrira comme étant " à mi-chemin du cloître et du camp de concentration ". Elle décrit remarquablement l'ambiance qui a présidé à la Nuit des longs couteaux du 30 juin 1934, à laquelle elle a personnellement assisté - nous livrant ainsi un témoignage de première main sur le désordre et l'improvisation ayant présidé à ce funeste événement. Elle est également témoin de quelques déclarations très confidentielles du Führer en matière stratégique, comme ce jour du mois d'août 1941 où il assure que Moscou tombera en quatre semaines, et sera ensuite entièrement rasée.
C'est principalement sur la personnalité de Hitler que Christa Schroeder a reporté toute son attention pendant plus d'une décennie, et c'est ce qui rend son témoignage inestimable. Aucun des traits caractéristiques du Führer ne semble lui avoir échappé, depuis sa galanterie toute viennoise avec les dames jusqu'à son végétarianisme obsessionnel, en passant par sa prodigieuse mémoire, ses insomnies, ses sautes d'humeur et ses innombrables phobies. Elle a recueilli nombre de confidences de la part des femmes qui ont bien connu Hitler, ce qui lui permet de dresser le portrait d'un don Juan passablement névrosé - voire nettement anormal.
Schroeder a enfin assisté à la lente dégradation des facultés de Hitler durant les deux dernières années de guerre, et elle en a soigneusement noté toutes les étapes. Mais même avec le recul du temps, elle ne peut se défendre d'un respect mêlé d'admiration et de pitié pour l'homme qui a été " son chef ". Comme d'innombrables Allemands de l'époque, elle a été aspirée dans un tourbillon vertigineux, mais à la différence de la plupart, elle s'est retrouvée pendant douze ans au centre du maelstrom. Si le reste de son existence s'en est trouvé bouleversé, elle n'a pas cédé à la tentation d'effacer ces sombres années de sa mémoire. Son témoignage unique, connu en France des seuls historiens spécialisés, était resté inaccessible au lecteur francophone - un oubli qu'il était grand temps de réparer...
Édition présentée et annotée d'une main de maître par François Kersaudy. -
Hitler, qui surmonta sa peur de l'avion pour en faire un usage intensif, ne voulut jamais d'autre pilote que Hans Baur. Pionnier de l'aéropostale militaire et parmi les fondateurs de la Lufthansa en 1926, celui-ci était une légende des temps héroïques de l'aviation. Constamment attaché à ses pas, il fut le témoin privilégié de toutes les étapes de la vie du dictateur, jusqu'au dernier jour dans le bunker de Berlin. Devenu familier du Berghof, partageant tous les repas du Führer, assistant à ses grands rendez-vous et même, parfois, le suppléant, il fut bien plus qu'un simple pilote. Membre du parti nazi dès 1926, il a gravi la hiérarchie de la SS, finissant la guerre comme général et à la tête d'une flotte aérienne de transport des cadres du régime.
Maintenu prisonnier dix longues années par les Soviétiques - qui voulaient à toute force lui faire avouer que Hitler n'était pas mort mais s'était enfui en avion sous sa conduite -, il dut attendre 1956 pour publier ses mémoires, traduits en français l'année suivante et réédités ici avec une lumineuse présentation et un fort appareil critique de Claude Quétel. -
Le mystère Zweig révélé par un livre saisissant. L'édition collector pour célébrer les 20 ans de Tempus Comment un écrivain aussi discret que Stefan Zweig (1881-1942) est-il parvenu à embraser le coeur de ses créatures romanesques et à envoûter tant de ses lecteurs ? Homme impétueux, sous son élégance Mitteleuropa de juif autrichien, cet artiste attire la foudre. Choyé par les élites, il aurait pu demeurer l'archétype d'une civilisation disparue, broyée par les guerres et les totalitarismes. Or, bien plus que certains de ses contemporains naguère illustres, il n'a pas cessé de séduire. Ses biographies de Fouché et de Marie-Antoinette conservent un charme et une profondeur inégalés. La Confusion des sentiments continue de troubler. Peut-être les lueurs sombres, les fumées délétères de son oeuvre correspondent-elles à nos tourments contemporains.
Tenter de rendre vivant cet homme de passion à travers une biographie passionnée , telle était l'ambition de Dominique Bona : défi relevé, et avec quel talent ! -
Les Mémoires du " premier homme d'État moderne " (Charles de Gaulle).
Homme pressé, haut fonctionnaire, ministre des Finances à six reprises, président du Conseil et créateur de l'impôt sur le revenu, Joseph Caillaux (1863-1944) a parcouru au pas de charge toute la IIIe République.
Ce radical modéré, qui dominait le Parlement par sa fougue, son talent et ses connaissances en économie politique, a marqué son temps par la lucidité avec laquelle il en a analysé les faiblesses, et les solutions fortes qu'il n'a cessé de préconiser : rejet de la loi des Trois ans, négociations de paix avec l'Allemagne, union commerciale européenne... Ses audaces lui valurent plus d'ennemis que d'adeptes : il fut assailli de procès et de calomnies si violentes que sa femme, excédée, en vint à assassiner le directeur du Figaro à la veille de la guerre de 1914. Condamné par la Haute Cour pour pacifisme, puis réhabilité, Caillaux se moquait de l'animosité qu'il suscitait, et il survécut finalement à l'hostilité combinée de Clemenceau et de Poincaré, ainsi que de toute la droite nationaliste.
En 1928, face à la montée des périls, le vieux lutteur entreprend la rédaction de ses Mémoires en trois volumes. La présente édition publie les meilleurs passages : Caillaux y donne une lecture sans fard de son époque, ponctuée avec humour de portraits et d'anecdotes, écrits d'une plume allègre, parfois trempée dans l'acide (au sujet de Clemenceau, Waldeck-Rousseau, Delcassé, Millerand, Briand, Jaurès, Poincaré, Barthou, Lebrun, etc.).
Un document essentiel pour la connaissance de la IIIe République, que la présentation et les notes éclairantes d'Henri Paul achèvent de replacer dans son contexte. -
Sous le soleil de l'exil : Georges Bernanos au Brésil, 1938-1945
Sébastien Lapaque
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 1 Juin 2023
- 9782262103293
Si j'entre au ciel, je voudrais que ce fût en qualité de vagabond.
En 1938, fatigué des compromissions de l'Église, dégoûté par les accords de Munich, Georges Bernanos quitte la France avec sa femme et ses six enfants. Son but : recréer une France utopique en terre brésilienne. La réalité sera autre. À la place, l'ancien compagnon de route de l'Action française, le polémiste des Grands Cimetières sous la lune, le royaliste capétien, va découvrir au Brésil une forme paradoxale de liberté. Travailleur infatigable, il porte un regard lucide sur l'Europe en proie aux convulsions et prête sa plume à la France libre.
En 1945, à l'appel de De Gaulle, il finit par quitter sa presque-patrie qui ne cesse, dès lors, d'accompagner ses pensées et ses écrits : Le plus grand, le plus profond, le plus douloureux désir de mon coeur en ce qui me regarde c'est de vous revoir tous, de revoir votre pays, de reposer dans cette terre où j'ai tant souffert et tant espéré pour la France, d'y attendre la résurrection, comme j'y ai attendu la victoire.
Sébastien Lapaque, voyageant sur les traces de l'écrivain, révèle un autre Bernanos, dont l'exil choisi éclaire les contradictions d'un chrétien qui n'aimait guère les tièdes : son monarchisme utopique, son antisémitisme, sa mélancolie parfois joyeuse, son rapport avec de Gaulle, l' homme prédestiné . Se révèle une voix puissante en lutte avec les faveurs factices de son époque - il refusera par trois fois la Légion d'honneur et un siège à l'Académie française - et toute forme d'asservissement. Un anticonformisme qui achève de le désigner pour la postérité comme figure tutélaire des hussards.
Un bel essai biographique superbement écrit. -
On ne présente plus Franck Ferrand. Que ce soit par ses écrits, ses émissions quotidiennes à la radio, ses spectacles ou à la télévision, il est devenu la voix et le visage d'une Histoire narrative, à la fois vivante, incarnée et passionnée. Dans la lignée des grands maîtres du « passé simple » - G. Lenotre, André Castelot et surtout Alain Decaux -, il délivre une sélection de ses meilleures histoires, apportant avec la liberté d'esprit qui le caractérise de nombreuses révélations sur des épisodes et des figures de proue que l'on croyait pourtant connaître.
De la bataille d'Hastings aux assassinats ciblés du parapluie bulgare en passant par la tragédie de Marie Stuart, l'assassinat de Concini, le fiasco de Varennes, le divorce de Napoléon, la révolution de 1848, l'abdication de Nicolas II, ou les mystères de la vie privée d'Hitler, le lecteur découvrira une vingtaine de grands récits, composés comme des scénarios, vingt histoires qui ont changé l'Histoire et dans lesquels le plaisir de lecture le dispute à celui d'apprendre.
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Ecrivain, poète, dramaturge, militant politique, Aimé Césaire (1913-2008) est l'un des acteurs prépondérants de la révolution noire qui s'est jouée sur tous les continents dans l'après-guerre. Mais cet homme du monde incarne d'abord l'intellectuel français, dont l'histoire et la vie jalonnent les grands moments de notre histoire.
Il y a cent ans naissait Aimé Césaire. De la Martinique à l'Assemblée nationale, sa vie est jalonnée de rencontres décisives et d'amitiés essentielles. Poète, politique et dramaturge, Césaire incarne avec Brio la figure de l'intellectuel noir dont les idées, les oeuvres et l'action ont accompagné l'histoire de tous les opprimés et colonisés du XXe siècle. Soulignant sa prose remarquable au service de causes justes, l'auteur insiste également sur son amour inconditionnel pour la scène théâtrale.
Professeur de littérature francophone à l'université Paris-Sorbonne où il dirige le centre international d'études francophones (CIEF), Romuald Fonkoua est également professeur à Middlebury Collège (Vermont, États-Unis) et rédacteur en chef de la revue Présence africaine.
Cet ouvrage a obtenu le prix Robert Delavignette de l'Académie des sciences d'outre-mer.
3Une biographie très documentée, aussi admirative qu'inspirée.
Catherine Golliau, Le Point -
La meilleure biographie du grand poète René Char (1907-1988).
" Nous sommes ingouvernables. Le seul maître qui nous soit propice, c'est l'Eclair, qui tantôt nous illumine et tantôt nous pourfend. " Ainsi allait René Char (1907-1988), poète colossal et insoumis.
Après un bref passage chez les surréalistes, Char reprend vite son indépendance. Une indépendance dont il fera une religion, indissociable de son engagement politique : après la défaite de la France en 1940, il entre dans la Résistance. Dès lors, sa poésie exprime sa révolte, sa liberté, à l'image de Fureur et Mystère, son recueil majeur.
Laurent Greilsamer nous entraîne dans les quêtes intellectuelles, les combats du jeune René. Dans des milliers de lettres, il a retrouvé les amitiés fusionnelles avec Paul Eluard et Nicolas de Staël ; ses échanges avec Camus, Braque et Picasso ; les conversations avec Saint-John Perse, Georges Bataille et Martin Heidegger. René Char avait toujours refusé que l'on s'intéresse à sa vie. Cette magnifique biographie lève enfin le voile sur l'un des plus grands poètes du XXe siècle.
Laurent Greilsamer a été grand reporter et rédacteur en chef au Monde avant de devenir, de 2007 à 2011, son directeur adjoint. Il a publié des biographies remarquées consacrées à Hubert Beuve-Méry et à Nicolas de Staël, ainsi qu'un Dictionnaire Michelet. -
Victor Hugo s'est trompé en affirmant : « Que c'est faible, une reine, et que c'est peu de choses ! ». Ces douze souveraines, reines en titre, épouses de monarques ou régentes, ont marqué leur temps, forgé des ententes, ourdi des complots, déclenché des guerres, rayonné par leur action ou leur influence intellectuelle.
Catherine de Médicis, fascinante, est d'une intelligence politique peu économe du sang de ses adversaires dans les guerres de religion. « Madame Catherine » organise habilement la survie de la France. Elizabeth 1re d'Angleterre, dite « la reine vierge », s'impose par sa dureté au milieu des complots mais fait accéder l'Angleterre au rang de grande puissance. Christine de Suède s'habille en homme pour mieux s'imposer et préfèrera la vie de l'esprit à l'exercice du pouvoir. Convertie au catholicisme, elle est l'une des rares femmes inhumées au Vatican. Marie-Thérèse d'Autriche, héritière contestée du Saint-Empire romain germanique, mère de seize enfants, est une guerrière et une réformatrice éclairée au siècle des Lumières. Catherine II de Russie fait oublier son origine allemande, réorganise et agrandit son empire tout en se tournant vers l'Europe des encyclopédistes et de l'art. Marie-Antoinette, spirituelle, pleine de charme, est victime de son insouciance luxueuse qui fera naître un style ; face à l'épreuve de la Révolution, elle montre une ferme dignité de son procès à l'échafaud. Victoria de Grande-Bretagne érige sa fonction en symbole et consolide la monarchie britannique qu'elle incarne pendant 64 ans. L'impératrice Eugénie, plus intelligente qu'on ne l'a dit mais aussi très romanesque, incarne, par sa froide allure, le triomphe de la femme sous le Second Empire. Elisabeth d'Autriche-Hongrie, dite Sissi, accède au rang de mythe par sa beauté, ses excentricités et ses malheurs. Critiquée à Vienne, elle est vénérée à Budapest. Zita de Habsbourg-Lorraine, dernière souveraine de la double monarchie, enchante ses partisans et force l'admiration de ses adversaires. Après 63 ans d'exil, son triomphal retour à Vienne se greffe sur l'écroulement du monde communiste en réveillant les nostalgies de la vieille Europe. La reine Astrid des Belges, belle, gracieuse et bienfaisante, est vite très populaire. Sa mort accidentelle la transforme en icône absolue. Elizabeth II, dernière reine couronnée et sacrée du XXe siècle, est depuis 60 ans la femme la mieux informée du monde. Ayant adapté l'empreinte de Victoria, son jubilé de diamant est l'apothéose de celle qui se dit toujours « au service de la Nation ».
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Portrait totalement inédit du grand manitou de l'histoire et des sciences humaines en France depuis un demi-siècle.
De l'enfant juif traqué par la Gestapo jusqu'à l'académicien français, Pierre Nora a connu une extraordinaire trajectoire qui l'a propulsé sur le devant de la scène française et internationale. Universitaire, éditeur, écrivain, il a profondément marqué le paysage intellectuel, et même moral, des dernières décennies. Pilier de la maison Gallimard, il a inventé, avec des collections comme « Archives », « Témoins », la « Bibliothèque des sciences humaines » et la « Bibliothèque des histoires », une autre façon de concevoir et d'écrire l'histoire, l'anthropologie, la sociologie.
« Les Lieux de mémoire », gigantesque chantier de sept volumes, sont passés dans le langage courant, et la revue Le Débat, qu'il a fondée et continue d'animer, est le creuset des idées nouvelles. On voit dans ce livre passer tous les personnages qui ont compté dans l'intelligentsia, maison découvre aussi l'homme, son exceptionnelle famille, les drames de sa jeunesse, ses amitiés fortes et diverses, ses engagements courageux sous une apparence parfois mondaine, et cette figure de l'intellectuel passionnément attaché à la France et à la République. Pierre Nora est aujourd'hui une personnalité centrale du monde des idées.
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"Connaître mieux Hugo.
Ou plutôt le connaître. Tel fut le propos de ma vie entière. Aller plus loin que le "témoin", voire à son encontre, plus loin que la légende du poète de la République, de la barbe blanche et de l'art d'être grand-père. Répudier Epinal. Retrouver le quotidien au-delà du génie. Admettre la sincérité du révolutionnaire et le comprendre bourgeois. Croire à sa générosité totale et constater son amour de l'argent.
Le voir croire en l'absolu des passions amoureuses et asservir la meilleure des amantes. J'ai lu les lettres où il se met à nu, celles des hommes qui l'accompagnèrent, des femmes qui l'aimèrent. Je l'ai suivi dans "Choses vues" et l'ai découvert un prodigieux journaliste. Je l'ai retrouvé dans les assemblées, l'ai admiré chantre de la seule vraie cause, celle de l'homme, polémiste féroce pour foudroyer les intérêts ou écraser les égoïsmes.
J'ai lu les travaux d'innombrables érudits... J'ai visité les lieux où il vécut, allant à Besançon aussi bien qu'à Guernesey, voulant voir le sommet du Donon tout autant que la Seine à Villequier, l'appartement de la place des Vosges, comme la maison de Juliette. Il m'était cher, il m'est devenu proche. Alain Decaux
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Homme de tous les extrêmes, Dominique de Roux (1935-1977) fut l'un des acteurs les plus subversifs de la littérature contemporaine, mêlant engagements publics et activités occultes, pour la défense de "l'esprit vivant" contre "la lettre morte". Fondateur en 1961 des Cahiers de l'Herne, il travaille à faire reconnaître des écrivains proscrits ou ignorés, de Céline à Gombrowicz ; hanté par le déclin de l'Occident, il se lance, au nom de "l'Internationale gaulliste", dans un soutien à la révolution portugaise de 1974 et à la guérilla angolaise de Jonas Savimbi ; beaucoup de femmes traversèrent sa vie.
S'appuyant sur journaux intimes et correspondances inédits, l'auteur révèle un écrivain majeur et un témoin singulier de son époque, au souffle souvent prophétique.
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"Sept femmes. Sept figures emblématiques de la littérature qui ont follement investi leur vie. Leur relation à l'écriture est passionnelle, et, pour certaines d'entre elles, les a conduit au suicide. Singulières et exigeantes, elles transcendent leur douleur personnelle dans l'oeuvre. Leur rapport au quotidien, qu'elles considèrent médiocre et sans intérêt, est vécu comme tragique. Mais ce « quotidien » n'est-il pas aujourd'hui celui qui a marqué l'Histoire ? Celui du Paris d'avant-guerre, des Années folles, de la Russie stalinienne.
Comment retranscrire une oeuvre au travers de la vie même de son auteur ?
Lydie Salvayre s'adonne à cet exercice de portraitiste, comme l'ont déjà magnifiquement réussi Cioran et Sainte-Beuve, en choisissant celles dont la lecture a marqué sa vie et par là-même fécondé son oeuvre : Emily Brönte (1818-1848), Colette (1873-1954), Virginia Woolf (1882-1941), Djuna Barnes (1892-1982), Marina Tsvetaeva (1892-1941), Ingeborg Bachmann (1926-1973) et Sylvia Plath (1932-1963). Dérangeantes, scandaleuses, elles ont témoigné à leur façon du monde dont elles ont autant souffert qu'elles ont contribué à la façonner. Leurs oeuvres sont désormais des monuments littéraires. Lydie Salvayre les fait revivre en écrivant leur histoire, leur beauté, leur démesure, leur rébellion mais aussi leur côté sombre et leur désespérance."
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La vie de Lou Andreas-Salomé a suscité et suscite encore bien des interrogations. Belle et brillante, cette intellectuelle de l'Europe de la fin du XIXe siècle a fasciné tour à tour quelques-unes des plus grandes personnalités de son temps à l'instar de Nietsche, Rilke ou Freud.
Vous m'avez manqué hier soir à la séance [...] et je n'ai cessé de fixer comme fasciné la place vide que l'on vous avait réservée. Ainsi écrit Freud à Lou Andreas-Salomé, le 10 novembre 1912. Outre le fondateur de la psychanalyse, et avant lui, le philosophe Nietzsche ou le poète Rilke, Lou aura fasciné quelques-unes des plus grandes figures de son temps.
Enfant de Russie, Européenne dans l'âme, voyageuse au long cours, Lou Andreas-Salomé (1861-1937) fut tout à la fois muse, écrivain et psychanalyste, vivant de sa plume à une époque où cela ne se faisait pas. Auprès de Nietzsche, rencontré en 1882, dont elle est l'indispensable disciple, Lou prend son envol. Chroniqueuse littéraire, elle fréquente l'avant-garde parisienne, viennoise et munichoise, écrit ses premiers ouvrages. Mariée, elle vit sa vie comme elle l'entend jusqu'au jour où elle croise le chemin de Rainer Maria Rilke, en 1897. S'ouvrent alors trois années de passion absolue entre la femme écrivain déjà célèbre et le poète. Unis dans la tourmente des sentiments, ils partent en Russie, y croisent Tolstoï et Tourgueniev, éprouvent dans leur chair l'idéal paysan de retour à la terre, prisé alors par l'intelligentsia russe. Rilke y découvre une patrie, mais y perd Lou qui le quitte, lasse de son instabilité. La rencontre avec Freud en 1911 est la note finale, superbe, d'une vie consacrée au savoir qui s'achève par l'analyse.
On comprend mieux à la lecture de cette biographie passionnante, neuve et enrichie d'archives inédites le singulier destin de Lou Andreas-Salomé : femme sans être féministe, affranchie des contraintes conjugales et ouverte aux rencontres dans le seul souci de trouver par une quête intime le chemin qui mène à soi. En toute liberté.
Docteur en littérature comparée, enseignante, Isabelle Mons consacre ses recherches à l'écriture féminine et au rapport de la littérature à l'art. Ses travaux déjà remarqués sur Lou-Andreas Salomé lui ont inspiré cette biographie. -
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Splendeurs et misères du fait divers
Louis Chevalier
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 27 Janvier 2011
- 9782262034399
Les Français ont une passion pour les faits divers.
Ceux-ci nourrissent l'opinion, les médias, les romanciers et les historiens par l'émotion individuelle et collective qu'ils suscitent: scandale des poisons sous Louis XIV: assassinat de la duchesse de Praslin en 1847; affaires Bonnot, Caillaux, Stavisky ou Weidmann sous la IIIe République; affaire Dominici sous la IVe, mort de Mesrine ou du petit Gregory, affaires de Bruay-en-Artois puis de Toulouse, drame Trintignant-Cantat: ces évènements sont dans toutes les têtes.
Le fait divers rend compte du normal, du banal, mais il révèle en même temps un univers sombre et fascinant comme l'envers de nos sociétés. L'historien en dégage autant des comportements que des enseignements sur l'esprit d'une époque. Ce texte de Louis Chevalier, mis au point par Emilio Luque, permet de retrouver, sur le ton de la conversation, la prodigieuse érudition du célèbre auteur de Classes Laborieuses et classes dangereuses.
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