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Leo Scheer
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De Raymond Roussel (1877-1933), écrivain, dramaturge et poète français, le grand public ne connaît que vaguement la légende : sa richesse immense (mais il meurt ruiné) ; ses manies étranges (tous les repas quotidiens pris en un seul, ses chemises portées une seule fois) ; ses caprices (la première roulotte automobile de grand luxe) ; ses dépenses énormes pour faire imprimer ou pour faire jouer ses pièces ; sa dernière passion : les échecs ; sa mort mystérieuse.
Pour André Breton, Raymond Roussel est « Le plus grand magnétiseur des temps modernes » ; pour Proust : « Un prodigieux outillage poétique » ; pour Aragon : « Une statue parfaite du génie » tandis que Paul Eluard écrivait : « Il nous montre tout ce qui n'a pas été ; cette réalité seule nous importe ». Nouvelles Impressions d'Afrique de Raymond Roussel est fondamental pour l'écriture : possibilité de lectures multiples et livre précurseur des réalités virtuelles que nous connaissons aujourd'hui.
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Le sens de la peine - etat de l'ideologie carcerale
Nicolas Frize
- Leo Scheer
- 15 Janvier 2004
- 9782849380017
Dans ce bref essai polémique, nourri par une solide expérience d'intervenant en prison, Nicolas Frize en fait la démonstration implacable : plus le motif du «sens de la peine» envahit le discours des hommes politiques et des représentants de l'institution judiciaire et pénitentiaire, moins ce sens apparaît dans la réalité de l'exécution des sanctions pénales. En un temps où prévalent les approches sécuritaires des crimes et délits et de toutes les formes de «déviance», et où l'emportent les pratiques répressives, le sens de la peine, tel que le condamné est supposé se l'approprier, est tout entier capté par le désir de vengeance des victimes et l'intention d'intimidation de l'autorité.
L'injonction : «Donne un sens à ta peine !» est aussitôt recouverte par cette autre : «Entre dans notre monde coercitif, soumets-toi aveuglément aux règles disciplinaires du jeu judiciaire et de l'institution pénitentiaire.»
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Retrouvez tous les sommaires de La Revue littéraire sur www.leoscheer.com/catalogue, et en format numérique.
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S'il fallait qualifier la situation des êtres dans le contexte de la mondialisation, nous la dirions surexposée.
La surexposition est l'effet du reflux du monde sur le monde, d'un reflux tel qu'il ne peut aboutir à terme qu'à une sorte de court-circuit. La surexposition est la forme que prennent les existences lorsque ce qui les compose est identique à ce qui les expose (aux autres, au monde). Ce sont désormais de nouvelles formes de protection qu'il s'agit de chercher, c'est-à-dire de nouveaux rapports au monde, des formes de liens communautaires jusqu'alors inconnues, de nouvelles façons d'habiter la planète.
Ces protections, qui ne pourront être que des formes inédites d'organisation de la vie, sont tributaires de la réponse à cette question essentielle : qu'est-ce qui est demeuré indemne ? Car la domination écotechnique semble s'être édifiée sur le déni de la Terre, devenue simple déchet du processus de mondialisation. Il est maintenant certain que seule la reprise en considération de la Terre sera à même de nous rendre le monde habitable.
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À mesure que paraissent, dans La Revue littéraire, les pages du Journal, Richard Millet brûle les cahiers qui les rassemblent. Cette destruction est la condition pour qu'il accepte de livrer les traces de ce qui constitue une trajectoire : celle d'un écrivain qui a longtemps eu du mal à se dire tel, taisant des expériences fondamentales (découverte tardive de la sexualité, expérience de la ruralité, travail en usine, rencontre avec le Démon), en effaçant d'autres, comme la guerre du Liban, pour des raisons sur lesquelles il reviendra un jour.
Ce journal commence en 1971, et se poursuit jusqu'en 1994 : c'est un texte en mouvement vers un horizon de vie et d'écriture, dans l'espoir de sortir de la forteresse intérieure à quoi le condamnait une forme d'autisme. La guerre, la sexualité, la solitude, l'amour, la maladie, la musique, la littérature, la distance entretenue avec un monde que l'écriture apprend à aborder de biais, en constituent les grands thèmes.
On n'aura cependant pas là les « coulisses » d'une oeuvre, ni le « making off » d'une trajectoire d'écrivain ; ce qu'on lira, dans ce texte, c'est le récit d'une expérience qui fait du journal une tentative pour exister non pas littérairement, mais dans ce dehors absolu qu'on appelle la vie.
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Corpus rothi ; une lecture de Philip Roth
Steven Sampson
- Leo Scheer
- Variations
- 3 Juillet 2011
- 9782756103235
P.N.R.I.
Philip de Newark, roi des Juifs.
Mais pourquoi se laisser crucifier, lorsqu'il reste tant de livres à écrire ? Vilipendé par son peuple après la publication de Portnoy et son complexe, proie d'un public plus attiré par la Chair que par le Verbe, Roth essaie de se libérer de son corpus. Est-il devenu un pur esprit ? Il est trop tentant de rester incarner, dans les textes et dans la vie.
Fondé sur l'idée que l'oeuvre de Philip Roth peut être lue comme une parodie du Nouveau Testament avec Roth dans le rôle du Christ, Corpus Rothi déploie tous les moyens de l'analyse littéraire pour multiplier et organiser, dans un discours effervescent, d'une intelligence et d'un humour jubilatoires, une compréhension neuve de l'univers rothien.
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Circonstances, 3
Portées du mot « Juif »
Ce qui sert de point de départ au présent recueil, ce qui a suscité son existence, n'est pas l'évidence des antisémitismes anciens et nouveaux. C'est un débat de portée plus générale, ou plutôt un débat qui doit être tranché de manière préliminaire, même entre ceux qui s'accordent à ne pas supporter la moindre allusion antisémite. Il s'agit en effet de savoir si le mot « juif » constitue, oui ou non, un signifiant exceptionnel dans le champ général de la discussion intellectuelle publique, exceptionnel au point qu'il serait licite de lui faire jouer le rôle d'un signifiant destinal, voire sacré.
On voit bien qu'on n'aborde pas de la même façon le processus d'éradication des formes de conscience antisémites si l'on pense qu'elles sont essentiellement distinctes de toute autre forme de racialisme discriminatoire, ou si l'on pense que toutes ces formes n'en appellent pas moins des réactions du même type : égalitaires et universalistes.
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L'homophobie, comme le racisme, est une violence sociale commune.
En tant que telle, elle doit être interrogée, analysée dans ses différentes formes. C'est ce qu'entreprend Julien Picquart avec ce manifeste aux accents de pamphlet. Conciliant liberté et simplicité de ton avec une grande précision de l'information, ce livre permet d'aborder avec justesse la complexité de cette question de société actuellement en débat public, et d'en mesurer les impacts personnels, sociaux, politiques, institutionnels.
Loin de brandir un étendard contre d'autres, Julien Picquart démontre à quel point la question de l'homophobie met en jeu les fondements même de notre société, à quel point donc il est essentiel de s'interroger sur cette idéologie inscrite dans nos lois et nos moeurs
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Beaucoup de choses ont été dites sur Michel Houellebecq, sur son oeuvre un peu moins, sinon qu'on y trouvait le parfait catalogue du cynisme contemporain ou l'encyclopédie des ratages de la modernité.
C'est une double méprise : Houellebecq est un écrivain sincère et ambitieux. Il ne cherche jamais à sauver ce qui ne peut plus l'être. Néanmoins, si le monde n'est pas toujours drôle, il est améliorable. Nous disposons, dans la science, des moyens de le réenchanter. L'homme n'est pas condamné au tragique. Désespérance et utopie, l'une comme l'autre argumentées avec soin : la douleur est un indice ; le monde doit être réparé.
Les racines du mal sont trop profondes pour être entièrement arrachées, mais nous saurons en extraire des fleurs. Houellebecq est un écrivain romantique. De Pascal à Lovecraft, Houellebecq a étudié la littérature de la chute, mais c'est, de Novalis à Baudelaire, celle de la rédemption par la technique qu'il a choisi de continuer.
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À la manière des romanciers du réel, Angie David s'empare d'un personnage qui a existé pour en recréer la vie supposée. Grâce à la fiction, elle reconstitue une époque mythique et la transforme en épopée, donnant corps aux artistes et aux penseurs qui ont marqué le XXe siècle, tout en y projetant beaucoup d'elle-même.
1908. Naissance de Sylvia. Au même moment, Pablo Picasso, dans son Bateau Lavoir, peint Les Demoiselles d'Avignon, vision qui marquera le début de l'ère moderne. Les avant-gardes explosent avec les derniers soubresauts de la société féodale, sur fond de cette boucherie que fut la Première Guerre mondiale. Elles se développent tout au long de l'entre-deux-guerres, et après 1945, jusqu'à leur consécration en 1968. Au fil des ans, Sylvia Bataille devient une figure centrale de l'histoire artistique, intellectuelle et militante de l'extrême-gauche. Le récit de sa vie est celui de ces hommes et de ces femmes qui ont créé le monde contemporain, dans les convulsions les plus extrêmes, à une époque où Paris était la capitale culturelle du monde.
Au départ, quatre soeurs, les soeurs Maklès. D'origine juive roumaine, elles prennent le pouvoir sur les principaux acteurs du milieu artistique, gouverné par les surréalistes. Bianca, l'aînée, comédienne chez Charles Dullin, épouse Théodore Fraenkel, le fondateur, avec André Breton, du surréalisme. Rose épouse le peintre André Masson et Simone épouse Jean Piel, le futur directeur de la revue Critique. Quant à Sylvia, la petite dernière, elle épouse Georges Bataille en premières noces, puis Jacques Lacan. Par ses mariages, par ses amitiés avec des personnalités allant de Michel Leiris à Jacques Prévert, et son métier d'actrice au moment où le cinéma parlant connaît son heure de gloire, Sylvia participe, de l'intérieur, à l'ensemble de ces mouvements révolutionnaires. Choisie par Renoir pour interpréter l'héroïne d'un film mythique, Partie de campagne, elle connaît l'apogée de sa carrière en 1936, au moment du Front Populaire.
Sylvia Bataille étant beaucoup plus un personnage de roman qu'un sujet biographique, Angie David a pris le parti de faire le récit de sa vie, de sa naissance à son mariage avec Lacan en 1953, à la manière d'une saga. Elle interprète Sylvia Bataille bien plus qu'elle ne la décrypte et, à cette lecture très personnelle du personnage, ajoute des éléments de sa propre histoire, dressant ainsi un parallèle entre une femme qui a combattu pour la liberté et une femme d'aujourd'hui, qui en est l'héritière.
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A 33 ans, Rip est arrêté à la douane du port de Tanger alors qu'il transporte un chargement de cannabis à destination de la France.
Il est condamné à quatre ans de prison ferme ; il sera libéré au bout de vingt-quatre mois, en juin 2003. Au début de cette même année, dans la prison de Rabat, un groupe de prisonniers marocains et étrangers, pour protester contre les conditions de détention (sur-population, insalubrité, absence de soins, d'hygiène, de nourriture...), décident de fomenter un mouvement de contestation en engageant, entre autres, une grève de la faim collective.
Rip, qui est emprisonné depuis bientôt deux ans, hésite à se joindre à eux. Sa vie consiste, pour l'essentiel, à tenir son journal, dernier espace de liberté dans cet enfer, à travers lequel il s'évade, écrit-il, "en fumant ses barreaux". Mais la réalité, la solidarité élémentaire qui le lie à tous ces réprouvés d'un régime à ses yeux dictatorial l'obligent à entrer dans la lutte, transformant ces carnets, qui étaient d'abord le laboratoire d'un écrivain accouchant de lui- même, en témoignage brûlant sur la vie carcérale, et en acte de révolte.
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Souvenirs mêlés, racontés dans le désordre, comme ils viennent, regrets, remords, joies, deuils et, au-delà de tout, le bonheur d'écrire, le désir irrépressible de tout dire : Je ne mourrai pas tout entier est de ces livres testamentaires qui, malgré la sombre lumière qui les baigne, sont les plus vibrants éloges de la vie.
On y retrouve, l'intime et le public interférant sans cesse, aussi bien une histoire familiale tragiquement marquée par la Seconde Guerre mondiale que les obsessions amoureuses, les joies et les échecs de la carrière littéraire que les rencontres d'écrivains, d'artistes comme Francis Ponge, Graham Greene, Michel Tournier, Claude Lanzmann ou Bernard Giraudeau.
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Paris, 30 mai 1959. Un crime est à la une de toute la presse. Une jeune entraîneuse a été brûlée vive dans la forêt de Fontainebleau. Le meurtre est si horrible que le milieu aide la police à trouver le coupable. On le découvre rapidement : il s'agit d'un certain M. Bill, un garçon de vingtdeux ans, ancien apprenti comédien, ancien libraire. Cet enfant de la grande bourgeoisie était un habitué de Pigalle, où il aimait se faire passer pour un truand. Lors de son arrestation, il parade devant les photographes. Moins d'un mois plus tard, il avouera un autre meurtre, pour lequel on ne lui demandait rien. M. Bill est exécuté le 26 juillet 1960, comme s'il avait décidé de se suicider par la guillotine.
Alexandre Mathis a réuni toutes les pièces de ce dossier criminel oublié (photographies, articles de journaux, témoignages.) qui marqua profondément la France des années 60. Son enquête haletante plonge le lecteur dans l'esprit d'un assassin hors du commun, adepte cynique du crime gratuit, en même temps qu'elle ressuscite toute une époque.
À la manière du De sang-froid de Truman Capote, Les Fantômes de M. Bill prouve la fécondité éclatante de la rencontre de la littérature et du fait divers.
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TEXTES (1862-1993)
Préface de Bernard Noël
Les auteurs dont parle Paule Thévenin forment une constellation. Ils sont ses amis et c'est en amie qu'elle parle d'eux. Ils constituent aussi une époque, et c'est de cette époque qu'elle se fait pour nous le témoin privilégié et comme l'ordonnatrice secrète. Cette époque est résolument moderne. C'est tout entière vers la modernité, artistique, intellectuelle, littéraire, que penche Paule Thévenin et, par tous les moyens dont elle dispose, elle s'en fait l'intercesseur.
On sait de Paule Thévenin qu'elle fut « l'Éditrice » d'Antonin Artaud (comme dit ici Bernard Noël dans sa préface), qu'elle est celle qui a sauvé plus de la moitié de son oeuvre exceptionnelle, et qu'elle a consacré ensuite sa vie, avec une patience passionnée et scrupuleuse, à la publier intégralement. On saura désormais que c'est sur un mode ni moins passionné ni moins scrupuleux qu'elle s'est aussi employée à révéler les oeuvres de ses amis les plus proches.
Ils ont pour nom : Adamov, Bernhard, Blin, Boulez, Breton, Derrida, Des Forêts, Genet, Giacometti, Gilbert-Lecomte, Ponge, etc. À chacun d'eux elle consacre un ou plusieurs des textes réunis pour la première fois dans ce volume. Ainsi, bien sûr, qu'à Artaud et au surréalisme.
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Le mot " homoparentalité " est apparu en 1995.
Si l'usage de celui-ci, comme sa mise en pratique, se sont depuis largement répandus, la législation tarde à les intégrer formellement : l'homoparentalité reste hors la loi. Cette contradiction est ici le point de départ d'une réflexion sur le rôle normatif d'une certaine pratique de la politique et de la psychanalyse, impuissantes l'une comme l'autre à penser les métamorphoses des structures traditionnelles du couple et de la famille.
A l'appui de sa critique d'une Loi (manifeste et symbolique) qui refuse de valider tant le terme que la réalité qu'il recouvre, Stéphane Nadaud, méditant sur Kafka et les lectures qu'en ont faites Deleuze et Guattari, en appelle à de nouvelles lois capables de consentir à leurs propres transgressions.
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Les poèmes de Rimbaud dans l'Album zutique (1871-1872) n'ont été publiés pour la première fois qu'en 1961. Il s'agit d'un ensemble de 21 pièces qui a sa cohérence propre et qui représente une facette tout à fait singulière de sa personnalité et de son oeuvre à une époque cruciale de sa vie, à la charnière entre « Le bateau ivre » et les « Vers nouveaux ».
On peut lire de nombreux articles au sujet de ces poèmes, dispersés dans des livres ou revues, mais jusqu'à présent aucun ouvrage de synthèse ne permettait de prendre sur eux une vue d'ensemble. Faisant le point sur les recherches actuelles autour de l'Album zutique, ce volume est certes un ouvrage de référence, mais il s'adresse également à tout lecteur non spécialiste désireux d'en savoir plus.
En rassemblant une information aussi rigoureuse que possible, Bernard Teyssèdre analyse les problèmes spécifiques (d'ordre stylistique, intertextuel, historique, érotique) que posent ces poèmes. Mais la part subjective, irréductible - incarnée notamment à travers son style, à la fois brillant et souvent irrésistible de drôlerie -, l'amène à écrire, à partir de documents historiques, une fiction « élucidante », qui permet de comprendre ce qui s'est effectivement passé. L'apparat critique et les notes, très abondantes, aideront le lecteur à faire le partage entre ce qui relève de l'information historique et de l'interprétation personnelle.
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Ce livre, unissant le pouvoir d'évocation de l'écriture à celui de la photographie, ressuscite - c'est-à-dire rend à nouveau mobile, proche, familier - l'écrivain et chroniqueur Bernard Frank (1929-2006) mais aussi le ton, le style de la longue amitié entre les auteurs et lui, et ceux d'une époque, dont au passage reviennent quelques figures (Jean Freustié, Françoise Sagan, Michel Mohrt.). Un tombeau, si l'on veut, mais le plus vif, le plus chaleureux : la vie même.
Les photographies de Gérard Rondeau, en partie issues de la série « Le Paris de Bernard Frank », sont accompagnées de légendes inédites rédigées par Bernard Frank.
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Il existe un décalage frappant entre la poésie lumineuse de Baudelaire et sa triste réputation de poète maudit n'ayant jamais eu, malgré sa vie de débauche, qu'un seul amour : sa mère.
Tant de chercheurs, romanciers, essayistes ont autopsié le poète qu'il n'en reste guère qu'un squelette reconstruit dans l'ombre du génie. Peut-être n'y a-t-il rien à ajouter, mais seulement à comprendre : et s'il fallait oublier Baudelaire pour redécouvrir Charles ? C'est en changeant de point de vue, par une lecture constante, approfondie et sensible de ses textes, qu'Isabelle Viéville Degeorges a été amenée à remettre en cause cette vision faisant la part belle au mythe.
De sa correspondance et des témoignages de ses quelques rares amis ressortent des lignes de fuite qui tissent d'elles-mêmes la trame étonnante du parcours de Baudelaire. Il semble alors que sa vie, enfin, s'éclaire, jusque dans ses contradictions, du jeune garçon espiègle, puis de l'adolescent caustique et anxieux au jeune adulte résolu à faire l'homme. Nous découvrons comment la légitimité, de vivre, d'aimer, d'écrire. - lui fut confisquée, mise sous tutelle, de sorte que son extraordinaire personnalité a disparu sous les vapeurs de la légende de fumoir.
Baudelaire, clandestin de lui-même, a passé sa vie à tenter de briser son invisibilité, ce que cette biographie souhaite mettre au jour en lui redonnant la parole.