Filtrer
Rayons
- Littérature
- Biographie / Témoignage littéraire (27)
- Autobiographie / Mémoires / Journal intime (12)
- Biographie (7)
- Témoignages (2)
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Fallois
-
Raymond Aron est inclassable.
Intellectuel anticonformiste, il est allé à contre-courant des idées dominantes de l'intelligentsia de gauche. Il a eu raison avant les autres sur la nature du régime soviétique, du stalinisme. Et dans les années 50, il a eu le courage de tenir sa position, tout en accomplissant une oeuvre scientifique indiscutée. À la fois journaliste, sociologue, historien, philosophe, Raymond Aron retrace dans ces entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton son itinéraire politique et intellectuel.
Dans ce dialogue vif, stimulant, il analyse les grands événements qu'il a vécus depuis un demi-siècle. La montée de Hitler au pouvoir, le Front populaire, Munich, la débâcle, Vichy et la Résistance, le génocide, la guerre froide, ses polémiques avec Jean-Paul Sartre et Maurice Merleau-Ponty, la construction européenne, la stratégie nucléaire, l'Algérie et la décolonisation, le gaullisme, Mai 68, l'Union de la gauche...
On découvre dans cette réédition du Spectateur engagé une conception de l'Histoire qui laisse sa part à la liberté des hommes, un plaidoyer pour la démocratie occidentale, mais aussi une personnalité complexe, lucide et passionnée.
-
Dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, alors qu'il naviguait vers l'Ecosse, Eric Tabarly fut frappé par la corne d'une voile au cours d'une manoeuvre et disparut en mer.
Il était une légende vivante, le destin lui a donné la mort des héros de légende. Il est mort comme il avait vécu, " une voile au coeur ". L'an dernier, pour la première fois, Tabarly le discret, le silencieux, Tabarly qu'on disait taciturne était sorti de sa réserve, et avait écrit ses mémoires. Il parlait de sa vie, de son enfance, de ses années d'apprentissage. Il racontait l'Ecole navale, le Maroc, l'Indochine.
Et surtout il disait sa passion, unique et absolue, pour un bateau, le plus célèbre bateau de France, celui dont le nom restera à jamais lié au sien, la " mésange à tête noire ", Pen Duick. Parce que son père l'y avait embarqué à l'âge de sept ans, parce qu'il lui avait fait cadeau à sa majorité de ce vieux cotre de bois à moitié pourri, promis à la casse, il a fait tout ce qu'un homme pouvait faire, et plus encore, pour le sauver.
Inventeur infatigable et génial, il lui donnera des successeurs : de Pen Duick II, qui lui valut sa première grande victoire en 1964, à Pen Duick IV, premier grand trimaran de course, et enfin Pen Duick VI, superbe ketch de vingt-deux mètres, avec lequel il gagnera sa deuxième Transat en solitaire en 1976. Nous verrons apparaître de jeunes équipiers encore inconnus - Kersauson, Colas, Coste, Lamazou, Poupon - qui seront tous à son école et qui deviendront à leur tour célèbres.
Mais toujours, c'est à son vieux Pen Duick qu'il revient. Celui dont il attendait avec tant d'impatience de fêter le centenaire. Et dont il avait écrit, cédant un jour à l'émotion : " Il est là, superbe, sous son gréement aurique, humant le vent, évaluant la force de la mer, frissonnant dans l'attente de la première risée : objet d'art, précieux, exigeant, sensuel, vif, capricieux, tel est Pen Duick, mon bateau.
"
-
Après la Seconde Guerre mondiale, Sartre déclarait péremptoirement que nous étions «enfin débarrassés de Proust». Il revendiquait, en effet, pour lui-même la dignité de Premier Écrivain du Siècle, mais il savait bien que la place était déjà prise définitivement par Proust.
Nul ne conteste aujourd'hui cette évidence. Bernard de Fallois fut au début des années 50 l'un des premiers à la proclamer. Le présent recueil livre la quintessence de ses lectures et de ses recherches.
À l'intention de ceux qui partent à la découverte du plus grand monument littéraire du XXe siècle mais aussi de ceux qui l'ont déjà maintes fois visité, il résume, il éclaire, il condense en formules limpides et saisissantes les grands thèmes de l'oeuvre en sept conférences magistrales: comment Prout a-t-il composé son livre, qu'est-ce qu'un «personnage proustien», quelle est la part du génie comique dans son oeuvre, celle de l'amour, de la réflexion métaphysique et de l'art? Quelle est la place par rapport à ses plus illustres devanciers, Balzac ou Chateaubriand? Pour clore cet ensemble une longue étude intitulée Lecteurs de Proust retrace la postérité de l'écrivain dans les premières décennies du XXe siècle.
Proust comparait son livre à une cathédrale. C'est dire qu'il faut commencer par prendre du recul pour en comprendre la beauté, pour en apprécier chaque détail, chaque figure, chaque personnage.
Après l'Introduction à la Recherche du temps perdu, Bernard de Fallois s'impose comme l'un des guides les plus accessibles, les plus clairs et les plus sûrs.
-
Tout un monde ; Jacques de Lacretelle et ses amis
Anne de Lacretelle
- Fallois
- 6 Février 2019
- 9791032102138
Jacques de Lacretelle fut l'une des figures marquantes de la vie littéraire depuis les années 20. Prix Femina en 1922 avec Silbermann, Grand Prix du roman de l'Académie française avec Amour nuptial. Par la suite Il joua un rôle majeur dans la renaissance du Figaro.
Il a connu intimement le Tout-Paris des Arts et des Lettres pendant les décennies qui furent parmi les plus brillantes de notre histoire littéraire. Dire de ces années qu'elles furent, au XXe siècle, les «Trente Glorieuses» de notre littérature ne serait pas excessif.
Ce sont elles que font revivre les Mémoires d'Anne de Lacretelle. Anecdotes prises sur le vif, portraits, confidences, extraits de correspondance, témoignages de première main, donnent au récit les couleurs de la vie.
On y voit tout d'abord, autour de Marcel Proust qui vient d'accéder à la gloire (Prix Goncourt en 1919), les jeunes écrivains qui en ont fait leur maître avant de former à leur tour une étincelante constellation: Paul Morand, Jean Cocteau, François Mauriac, et Jacques de Lacretelle, le récit se prolonge jusqu'à nos jours. Émouvant, léger, nostalgique aussi, ce livre a su capter l'air du temps.
Un monde qui peut encore faire rêver.
-
C'est l'histoire vraie d'une jeune Anglaise romantique installée à Paris autour des années 1830, qui rencontre Victor Hugo déjà célèbre, puis sympathise et flirte sur la plage de Trouville avec un inconnu nommé Gustave Flaubert. Plus tard, elle continue à correspondre avec l'auteur de Madame Bovary, qui multiplie à son égard, pendant près de quarante ans, les signes de son «?inaltérable affection?», et elle retrouve Victor Hugo à Guernesey en 1862, l'année du triomphe des Misérables.
Gertrude Tennant (1819-1918) raconte Flaubert et Hugo comme elle les a vus: le premier jeune, sauvage, beau, méprisant les convenances, adorant sa mère et sa soeur, passionné par la littérature, l'art et la beauté?; le second adulé par son entourage, attentif à son image, poli et froid à Paris, puis transfiguré par l'exil, séduisant, original, imprévisible, bienveillant avec les enfants, s'enflammant dans les discussions littéraires et politiques.
De sa proximité avec ces deux génies témoignent ses lettres et les souvenirs écrits sur ses vieux jours, alors qu'elle reçoit chaque semaine le Tout-Londres dans son salon. Conservés dans une malle et un grenier, ils sont ici édités ensemble pour la première fois.
On s'amuse du regard porté par la pieuse et royaliste Anglaise sur la famille Flaubert incroyante et sur les proscrits républicains. Le lecteur, émerveillé de déambuler avec elle dans le Paris romantique peuplé d'originaux, invité dans les cercles de Flaubert et Hugo dont elle brosse une brillante galerie de portraits, ne peut manquer de sympathiser avec cette aventureuse, spirituelle, irrésistible et généreuse Anglaise amoureuse de l'île et du continent.
Un trésor inestimable pour l'histoire littéraire. Une machine à remonter le temps.
-
C'est quelques années avant la Seconde Guerre mondiale qu'Émile Dard a publié ce Napoléon et Talleyrand.
Encore Napoléon, dira-t-on. Lui, toujours lui?! De tous les personnages qui sont entrés dans l'histoire, aucun n'a peut-être suscité autant d'études, de commentaires, de thèses, de portraits, de romans, comme si on n'en finissait jamais d'interroger le mystère de sa destinée. Au seuil des Temps modernes, au lendemain de la Révolution française, comme s'il était destiné à incarner à lui seul tout l'inattendu qui va suivre, on rencontre une personnalité exceptionnelle, Napoléon Bonaparte.
Napoléon, c'est un individu, c'est une histoire, c'est une légende, c'est un destin.
Il a fasciné l'Europe, et l'Europe à cette époque, c'était le monde. En quelques années, Napoléon a conquis le monde et, en moins de temps encore, il a reperdu tout ce qu'il avait gagné. Il incarne la Révolution, qu'il prolonge en même temps qu'il la referme, et prend la tête d'un pays qui n'était même pas le sien quelques années avant sa naissance. Il fait trembler d'un seul coup tous les autres pays, qui vont se débarrasser de lui avant de l'imiter. Il fait enlever à Rome le pape qu'il emmène sous bonne garde à Paris pour recevoir de ses mains sa couronne d'empereur. Quelques années plus tard, il est enfermé à son tour lui-même et conduit dans une île lointaine qu'il rendra célèbre à jamais.
Et dans le même temps, c'est-à-dire en un aussi petit nombre d'années, il a trouvé le moyen de concevoir, d'imaginer et de mettre en place tout ce qui fait l'État moderne, les institutions avec lesquelles nous vivons encore. «Quel roman que ma vie!» disait-il.
Parmi tout ce qui reste à découvrir lorsqu'on croit avoir tourné toutes les pages de ce roman, il y a encore la personnalité singulière de ceux qui l'ont approché, servi, combattu, haï. Par exemple le prince de Bénévent, Maurice de Talleyrand Périgord, dont le nom est à jamais associé à celui de Napoléon.
Napoléon, c'est le pont d'Arcole et Rivoli, c'est Wagram, Austerlitz, Iéna, Friedland.
Mais Talleyrand, c'est le congrès de Vienne. Un personnage considérable, lui aussi. Au départ un homme de grande famille, qui ne se console pas d'avoir été condamné à la prêtrise, qui sera lui aussi favorable à la Révolution, avant de se rallier à l'Empereur, qu'il sert loyalement pendant cinq ans avant de se séparer de lui et de le trahir.
Ce livre nous raconte comment les conceptions des deux hommes se confondirent quelque temps, puis se séparèrent. Ensuite comment leurs caractères se rapprochèrent, puis s'affrontèrent. C'est le mérite du livre d'Émile Dard de nous faire comprendre, dans leur complexité, les relations de ces deux personnages. L'auteur admet pourtant qu'ils ne sont pas de même taille. «On ne peut comparer ces deux hommes, dit-il, car l'un d'eux est incomparable. Mais il est intéressant de mettre en lumière la différence de leurs conceptions et le choc de leurs caractères.»
-
1906. Marseille est dans son âge d'or?: premier port de France, le pont transbordeur - sa Tour Eiffel - entre les deux quais. Albert Cohen et Marcel Pagnol, nés tous deux en 1895, l'un à Aubagne, l'autre à Corfou, et arrivés à Marseille au début du siècle, se rencontrent au Grand lycée, devenu le lycée Thiers. Leur amitié surgit là, tout de suite, une évidence: «Marcel de mon enfance, aussitôt aimé, le premier jour de mon entrée en sixième d'abord appelé Pagnol et puis, quelques semaines plus tard, appelé Marcel, à jamais mon frère et ami»?, écrit Cohen. Elle durera toute leur vie. Entrant dans l'âge adulte, ils quittent Marseille, l'auteur de Belle du Seigneur pour Genève, celui de Marius pour Paris. Ils se reverront très peu. Loin des yeux mais près, très près, du coeur. Si différents, si proches.
-
Né en 1910, mort en 1987.
À peu près tout le XXe siècle.
Sa première pièce, L'Hermine, quand il a 22 ans.
La dernière, Le Nombril en 1981.
Et entre les deux, une cinquantaine d'autres, presque une par an, qui ont enchanté deux générations et ont été jouées par les plus grands comédiens.
Et pourtant sa personnalité est mal connue.
Il était discret, avare de confidences, menant une vie privée vraiment privée, et parlant peu de lui. Dans une époque où ce qui attire chez un écrivain, c'est souvent l'homme plutôt que l'oeuvre, l'homme Anouilh est resté un inconnu.
Il n'est par sorti de Normale Supérieure, comme Giraudoux.
Il n'est pas entré à l'Académie française, comme Paul Claudel, Henri de Montherlant ou Jean Cocteau. Ce n'est pas qu'on ne le lui a pas offert. Il a refusé.
Plusieurs fois, et poliment.
Resté à l'écart des grands écrivains tentés par le théâtre comme ceux que nous venons de citer, il n'est pas non plus l'homme d'une école comme Beckett ou Ionesco qu'il a pourtant aidé à s'imposer.
Mais de toutes les oeuvres théâtrales du XXe siècle qui resteront dans l'avenir, c'est peut-être son Antigone, incarnant à jamais le drame de la révolte de la morale contre la loi, qui restera l'oeuvre la plus symbolique d'un siècle tragique.
Fou de théâtre, ne vivant que pour lui, le jeune secrétaire de Louis Jouvet, qui aurait tant voulu que son patron lui donne sa chance, mais qui eut pour le consoler celle de rencontrer Pierre Fresnay, Georges Pitoëff, André Barsacq, et tant d'autres, est indiscutablement un de nos plus grands auteurs dramatiques.
Il faut remercier Anca Visdei, qui l'a connu pendant sept ans, de le faire découvrir dans un livre où, à travers de nombreuses correspondances inédites, apparaît dans toute sa vérité humaine un des écrivains les plus singuliers du XXe siècle.
-
Immortalisé par le célèbre portrait d'Ingres (1836) que l'on peut admirer au Louvre, Bertin l'Aîné (1766-1841) conservait toutefois une part de son mystère. On savait qu'il passait à bon droit pour l'inventeur du "?quatrième pouvoir ?". Sous son impulsion le Journal des débats littéraires et politiques, dont il prend la tête à la fin de la Révolution, allait devenir non seulement, contre vents et marées, le bastion du conservatisme éclairé, mais aussi l'un des plus radieux foyers de la vie intellectuelle et artistique en France.
Apôtre et défenseur de la liberté il sera tout d'abord victime de l'autoritarisme impérial. Il connaîtra la prison, puis l'exil, avant d'être dépossédé de son journal entre 1811 et 1814. Il soutiendra la Restauration avec mesure en défendant les idées constitutionnelles. Rallié à la monarchie de Juillet après les Trois Glorieuses il accompagnera la politique de Guizot. C'est en pensant à sa collaboration aux Débats que Chateaubriand, à la question offensante d'un juge lui demandant sa profession, répondit avec fierté? : "?Journaliste.
?" Mais ce n'est pas tout. Bertin l'Aîné fut aussi un grand mécène. Il comptait parmi ses amis les plus grands noms de l'époque romantique. Hugo, Lamartine, Ingres, Berlioz fréquentaient son salon où l'on croisait aussi des politiciens en vue, des journalistes, des gens de théâtre. Une telle diversité porte la marque d'une personnalité exceptionnelle que Jean-Paul Clément nous invite à découvrir. Cette biographie - la première à lui être consacrée - n'est donc pas simplement une précieuse contribution à l'histoire de la presse.
C'est un tableau coloré de toute une société ici représentée à travers ses personnalités les plus prestigieuses. Jean-Paul Clément est l'auteur de nombreux ouvrages, dont deux biographies, l'une de Chateaubriand, et l'autre de Charles X. Dans Bertin, il ressuscite un personnage méconnu en s'appuyant sur des mémoires, des témoignages, et des documents inédits.
-
L'absence ni le temps... souvenirs de ma vie déracinée
Miriam Frank
- Fallois
- 24 Octobre 2018
- 9791032102046
Lorsqu'âgée de cinq ans à peine Miriam Frank, à la fin de 1941, quitte l'Europe avec sa mère pour le Nouveau Monde, elle n'a pas encore conscience d'avoir miraculeusement échappé au sort qui lui avait été réservé avec des millions d'autres dans les camps d'extermination. «Notre destin avait dévié», écrit-elle sobrement. Elle ne l'oubliera jamais. C'est dans cette inaltérable fidélité qu'il faut chercher tout d'abord le sens profond de ce livre riche d'émotions, de poésie et de sagesse. Il retrace une existence exceptionnelle traversée par les grandes tragédies du siècle.
Née à Barcelone, au fort de la Guerre civile espagnole, puis, avec la défaite du camp républicain, réfugiée en France qu'elle devra bientôt fuir devant la politique raciale de Vichy, elle trouvera au Mexique puis en Nouvelle-Zélande un asile momentané avant d'entreprendre à Londres une carrière qui fera d'elle un grand médecin, sollicité un peu partout dans le monde.
De cette vie d'errance sur plusieurs continents, de cette succession d'épreuves et de défis surmontés, se dégage une leçon de sérénité rare et précieuse aujourd'hui et que les Sages des Temps antiques n'auraient pas dédaignée: l'aptitude à être partout chez soi, l'ouverture aux autres, la faculté d'émerveillement.
-
Ce texte est la dernière des biographies qu'Henri Troyat a consacrée aux grands écrivains russes du XIXe siècle.
L'auteur d'un monument de la littérature romanesque, Oblomov, est certes moins connu en France que Tolstoï, Dostoïevski ou Tchekhov.
Mais il est considéré dans son pays comme leur égal par l'importance du livre qui l'a fait connaître de tous les Russes.
En 1847, Ivan Gontcharov publie son premier roman Une histoire ordinaire, et commence la rédaction d'Oblomov, son chef-d'oeuvre, publié en 1859. Il mettra dix ans à le rédiger. En tant que haut fonctionnaire, il travaille pour le ministère de l'Instruction publique, puis comme attaché au ministère des Finances où lui incombe la tâche d'établir les premières relations commerciales avec le Japon.
À cet effet, il embarque sur une frégate, relaté dans La Frégate Pallas, document sociologique et ethnographique unique pour son temps. Il sera ensuite nommé à la censure et aux affaires de presse. Son oeuvre comporte des essais, des critiques, des portraits, des nouvelles, des contes, de la poésie et des traductions (Schiller, Goethe), des analyses critiques (Balzac, Zola, Flaubert, les Goncourt, Lemontov). Il est l'un des fondateurs du roman réaliste russe, et maître du réalisme positif.
Gontcharov a créé avec Oblomov un personnage mythique, donnant naissance au concept d'oblomovisme. Son héros ne se bat pas, ne quitte ni sa robe de chambre ni son domicile, passe du canapé au lit et vice versa, n'agit que dans ses rêves, engourdi par une enfance trop protégée, inapte à la vie.
Deux ans après l'abolition du servage par le tsar (1857), ce roman satirique raconte avec humour la disparition des petits propriétaires terriens, face à la nouvelle élite de l'industrialisation. Son dernier livre Le Ravin (1869) fait le procès du nihilisme.
-
Photographies, dessins, cartes géographiques, images de films, affiches, 350 documents rassemblés ici reconstituent l'itinéraire exemplaire de Marcel Pagnol, le fils du maître d'école, devenu, comblé d'honneurs, riche et célèbre, académicien, l'auteur dramatique français le plus joué dans le monde entier, l'écrivain des Souvenirs d'Enfance, les ouvrages les plus lus en France depuis leur publication.
Sa venue au monde à Aubagne, ses escapades d'enfant dans les collines des vacances, son adolescence dans l'exubérance cosmopolite de Marseille, sa réussite éblouissante dans le Paris de l'entre-deux-guerres, la naissance de ses chefs-d'oeuvre, ses triomphes au théâtre et au cinéma, les bonheurs et les drames, les amours et les amitiés qui ont jalonné sa vie et sa carrière. Toute une existence sublimée par le talent, la grâce et la générosité et illuminée par la lumière de sa Méditerranée originelle et de sa Provence natale.
-
Florilèges de textes de prose sélectionnés parmi les romans, contes ou discours des auteurs classiques appartenant à différentes époques de la littérature française.
-
L'enfant de cinq ans - futur Louis XV - amené tout tremblant au chevet de Louis XIV, la veille de sa mort, le 1er septembre 1715, était un successeur inattendu à la couronne de France. Rescapé d'une hécatombe d'héritiers sans précédent, son extrême jeunesse et une santé délicate déclenchèrent un formidable appétit du pouvoir autour de lui.
Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé fut la première à manifester une ambition à la mesure du renom du Grand Condé, son aïeul. La prétention de Philippe d'Orléans, fils du propre frère de Louis XIV, à exercer la régence lui devint insupportable. Pour elle, bien que fils bâtard du Roi-Soleil, son mari le duc du Maine réunissait toutes les conditions pour accéder à la plus haute marche du pouvoir. On savait qu'il était le fils préféré du roi, et Mme de Maintenon, à laquelle Louis XIV ne refusait rien, le considérait elle-même comme son propre enfant. La jeune duchesse ne fut satisfaite que le jour où elle eut la certitude que Monsieur du Maine, élevé au rang des princes du sang, se trouvait couché sur le testament royal.
Le récit de Gilbert Mercier met en lumière les aspects romanesques, parfois même rocambolesques, de la vie de cette femme à l'ambition démesurée. Brillante, attirant tous les regards, sa cour de Sceaux fut d'abord un défi permanent à la vieille cour de Versailles.
L'ouverture du testament royal, mettant face à face le duc d'Orléans et le duc du Maine, donna le signal d'une fuite en avant à laquelle Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé ne sut pas résister. Elle crut son heure arrivée, complota, conspira, entraîna son mari et son entourage dans une folie qui la poussa jusqu'à tenter d'enlever le duc d'Orléans. Elle en paya le prix fort.
-
Ce Portrait inachevé est à la fois celui de deux existences hors du commun et d'une époque tragique vécue dans l'ombre portée de l'Holocauste.
Miriam Frank, dans L'Absence ni le temps... avait retracé sa «?vie déracinée?» d'un continent à l'autre.
Ici, elle fait revivre principalement la personnalité de sa mère et s'interroge aussi sur l'intensité parfois orageuse de leurs relations et sur la profondeur de leur affection mutuelle.
Après une longue séparation, tandis qu'elle poursuit à Londres une brillante carrière médicale, Miriam accueille sa mère Käte Lichstenstein, atteinte d'un mal incurable et l'assiste jusqu'à la fin (1984).
Le passé ressurgit. Quelques photos, quelques confidences d'amis proches, des souvenirs personnels vont guider Miriam sur la voie d'une enquête intime qui compose presque une double autobiographie.
Qui était vraiment Käte dans sa jeunesse?? Que fut sa vie à Berlin capitale de toutes les audaces vers la fin du régime de Weimar? Que furent ses engagements politiques au sein du Parti communiste allemand puis dans le camp républicain espagnol, dans la petite société cosmopolite et libertaire qui s'était formée en Catalogne?
Portrait inachevé c'est aussi un éloquent exemple de fermeté, d'intelligence et d'humanité.
-
Né à Bombay, jeune journaliste à Lahore et à Allahabad.
Rudyard Kipling évoque la vie des Anglais des Indes dans ses Simples contes des collines qui le rendent célèbre. Il sera le premier Britannique à recevoir le prix Nobel de littérature et le plus jeune lauréat dans l'histoire de cc prix. Trois quarts de siècle après sa mort. il continue de susciter les passions. Chantre de l'impérialisme, convaincu de la supériorité des " nations civilisées " et des sahibs anglo-saxons qui exercent leur domination sur l'Inde, il se prend de compassion pour les masses déshéritées du sous-continent indien, ces hindous et musulmans dont le rapide passage sur terre n'est que souffrance.
Aux natives, il consacre son grand roman picaresque, Kim, autour de la route de liaison qui traverse l'Inde et sur laquelle se bousculent, chaque jour, toutes les ethnies et toutes les castes. Il adhère à l'une des rares loges maçonniques interraciales de l'Inde coloniale. Grand voyageur aux multiples tours du monde. poète des paquebots et des traversées océaniques, l'un des premiers auteurs de science-fiction avec son récit sur l'aviation en 2065, il soutient que chaque être humain doit accepter, avec humilité, de marcher au rythme de son temps.
Les précurseurs sont voués à être incompris de leurs contemporains tel Paul de Tarse, l'un de ses héros, l'homme qui courait en tête. Proche de l'Ancien Testament, plus proche de Jéhovah, Seigneur des armées, que de l'Agneau des Evangiles, il considère les Britanniques comme le nouveau peuple élu. Mais, au fil des tragédies qui l'atteignent, son regard sur le monde n'est plus celui de l'homme d'action, mais du mystique.
Dieu doit rester caché, car le chaos de l'univers est inintelligible à l'homme. Seul se manifeste Kismet, le petit dieu malin et ironique qui prend plaisir à désorganiser les destinées humaines.
-
Faut-il, pour écrire, renoncer à vivre ? A cette question, contrairement à Flaubert, Stendhal a résolument et très tôt répondu non. S'il a su d'emblée qu'il serait écrivain (en toute simplicité, le Molière du XIXe siècle), l'écriture n'a été pour lui qu'une passion parmi d'autres, aussi définitives : l'amour de la musique et de la peinture, l'amour des paysages, l'amour des idées : l'amour de l'amour, sous le signe du même goût violent d'être heureux. Dans le tourbillon d'une Histoire emportée hors de ses gonds comme dans la léthargie de la modernité bourgeoise, il reste imperturbablement fidèle à ses choix propres : préférant aux fausses urgences de l'engagement les échanges intellectuels, les émotions jamais fanées que lui apportent 1a fraîcheur alpestre d'un lac italien, les chairs ambrées du Corrège et par-dessus tout une femme qui, dans le clair-obscur rêveur du théâtre, chante Mozart et Rossini. A travers les aléas d'une vie contrastée, Stendhal est aussi et surtout "un homme qui pense à autre chose", dans une secrète patrie où son désir revisite inlassablement les mêmes lieux fétichisés. Parfaitement là, et complètement ailleurs. L'auteur a souhaité rendre sensible cette fidélité à soi-même, dans un récit dégraissé, mené sur un tempo vif, et qui surtout échappe au fléau du dix-neuvième siècle qu'était pour Stendhal la gravité. S'approcher en somme de cette chimère : une biographie de Stendhal que Stendhal lui-même aurait eu plaisir à lire.
-
Trois mères, trois fils ; Mme Baudelaire, Mme Verlaine, Mme Rimbaud
Troyat-H
- Fallois
- 26 Mai 2010
- 9782877067232
Il n'est pas rare que les proches d'un grand écrivain méconnaissent à la fois la valeur de son oeuvre et les ressorts de sa vie.
De toute évidence, ni Mme Baudelaire, ni Mme Verlaine, ni Rimbaud n'ont été passionnées par les recherches prosodiques de leur fils. D'ailleurs, aucune des trois ne s'est jamais targuée d'une quelconque culture littéraire. Aucune des trois n'a deviné ce qu'il y avait de sublime dans les plus simples poésies de leurs rejetons. Et pourtant, chacune des trois a souhaité la réussite du sien dans le domaine des réalisations temporelles.
Y aurait-il une contradiction abyssale entre maternité et génialité ? Au fond, ce qui unit ces femmes malgré leurs différences apparentes, c'est la primauté qu'elles donnent à la vie par rapport à l'oeuvre. Elles sont, dans leurs coins respectifs, mêlées aux mêmes combats de l'existence quotidienne, alors que leur progéniture se complaît dans une spéculation intellectuelle dont le sens leur échappe.
Elles ressemblent, avec leur aveuglement, à trois poules consciencieuses, lesquelles, ayant couvé des oeufs de canard, considèrent avec stupeur ces faux poussins prêts à s'aventurer sur l'eau au risque de se noyer.
-
-
-
" II faisait partie de ces êtres à la personnalité complexe qu'il est toujours difficile de cerner tout à fait : il parlait volontiers, se mettait facilement en scène, mais se confiait rarement. Sa vie privée était un château fort. II en sortait par effraction. En une phrase ou deux, glissées furtivement, il révélait un secret, une difficulté, parfois même une souffrance. Mais toujours de façon retenue et distante, bannissant tout ce qui aurait pu ressembler à un apitoieraient sur soi." Robert Merle, ou la vie d'un siècle.
De sa naissance en Algérie (1908) à sa mort dans les Yvelines (2004), sa vie est en elle-même un roman. Son enfance vagabonde donnera naissance à un jeune homme conquérant, amoureux de la vie et des femmes, fasciné par la gloire littéraire. Rêves de succès cassés net par la guerre : mobilisé en 1939, il est fait prisonnier dans un stalag allemand. Cette expérience riche et cruelle inspirera nombre de ses oeuvres, dont Week-end à Zuydcoote, consacré par le prix Goncourt (1949), La Mort est mon métier, ou encore Malevil.
Trois mariages et six enfants après, professeur à Nanterre, il participe au mouvement de mai 1968. Enfin viendra la merveilleuse saga de " Fortune de France ", dévorée par des millions de lecteurs.
Cette première biographie de Robert Merle (il les a toujours refusées de son vivant), prend un goût encore plus savoureux quand on sait qu'elle a été écrite par son fils Pierre. Véritable récit de bravoure, elle éclaire à merveille l'oeuvre de cet écrivain tant aimé.
-
-
-
Le poète et le roi ; Jean de la Fontaine en son siècle
Marc Fumaroli
- Fallois
- 19 Février 1997
- 9782877062183
Tout est grand dans le Grand siècle, la France, son roi, son Eglise, ses armées, ses arts.
Et pourtant, de toutes les voix qui nous parviennent de cette époque imposante, la plus modeste, la plus retenue, est aussi la seule qui n'a jamais cessé d'émouvoir, au point de se fondre dans le folklore de l'enfance et les lieux communs de notre langue : c'est celle de Jean de La Fontaine dans ses Fables.
Payant le prix d'avoir ému tout un peuple depuis trois siècles, La Fontaine, et le reste de son oeuvre, sont restés dans l'ombre.
En dépit de ses biographes, la légende du poète a fait de lui un " bonhomme ", presque aussi anonyme que la tradition orale dont il est la source. Et les Fables elles-mêmes, émiettées par la mémoire collective en maximes et proverbes, ont perdu les saveurs et le sens que leur auteur leur avait donnés, au confluent d'une oeuvre diverse, singulière et énigmatique, difficile à raccorder à ces beaux lieux communs, familiers à tout le monde.
Dans Le Poète et le Roi, Marc Fumaroli rend justice au poète caché derrière l'homme des biographes et le bonhomme de la légende.
Il montre comment se sont formés lentement son génie et son langage, et comment ils ont mûri, aux prises avec le double et cruelle expérience de la Renaissance française qui finit, et du monde moderne qui commence, sous la forme rétrospectivement éblouissante de la monarchie absolue de Louis XIV. Avec les yeux et les sentiments d'un poète-philosophe, nourri de Platon et de Montaigne, ami de Molière et de Racine, Marc Fumaroli nous fait revisiter le Paris de la Fronde, de l'Affaire Foucquet, du règne de Louis le Grand, il nous fait revivre le drame politique et humain dans lequel ont surgi le premier monstre froid moderne et la première tentative lyrique de s'en affranchir.