Filtrer
Rayons
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Langues
Editions Du 81
-
Luc Perino a prélevé pour nous des échantillons d'humanité, sur le vif de sa pratique quotidienne de médecin généraliste. Anecdotes insolites, patients d'autant plus bizarres qu'ils nous ressemblent étrangement. Blessés magnifiques, alcooliques joyeux, vieux couples fous d'amour, c'est le grand bestiaire de l'humain qui défile sous la loupe du cabinet médical. Un monde qui pour être pittoresque n'est pas à l'abri des rapports consuméristes toujours plus prégnants. Notre bobologue porte un regard tendre et amusé sur ses chers « homo sapiens », aux maux grandioses ou minuscules, qui n'ont pas tellement évolué dans leur rapport au sorcier- guérisseur. Il a, une fois pour toute, décidé de les aimer tous, car c'est le plus court chemin vers le bonheur. Comme le dit Voltaire : « J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé. »
-
pour la leçon de lecture, ce jour-là, ma grand-mère avait choisi, dans une version à l'usage de la jeunesse, le passage du don quichotte oú se déroule la bataille contre les moulins.
elle me demanda si je savais dans quelle langue avait été écrite cette histoire. j'hésitais, elle me souffla la réponse, l'espagnol. sa question en préparait une autre. et dans quelle langue venais-je de la lire, cette histoire? en français, pardi. ainsi, petit sorcier, reprit-elle, tu viens de lire en français une histoire écrite en espagnol? ma grand-mère, comme la fée carabosse, était légèrement bossue.
mais elle avait à mes yeux la beauté de la reine des fées, et elle me faisait ainsi goûter le philtre singulier de l'admiration et de la peur. ce jour-là, elle venait de me révéler un monde que je n'aurais pu nommer encore mais qui serait désormais le mien. tout avait été déversé d'un coup par sa malicieuse question : le livre, la lecture, le texte et sa traduction. et tout y était : la découverte, l'aventure, l'écriture et le talent.
-
-
Conteuse ouverte sur le monde, muriel bloch raconte depuis 1979, en france et à l'étranger, seule ou en musique. elle aime voyager, raconter pour tous les âges, enregistrer et publier des livres de contes. elle est également chargée de programmation pour différents festivals.
-
et si la pratique d'un métier était aussi un parcours initiatique, un chemin vers la connaissance de soi et du monde ? j'eus donc enfin la curiosité d'entrer dans le hall nord de l'observatoire.
je suis resté là, un long moment, immobile, foudroyé par la beauté sévère de cette entrée aux voûtes impressionnantes. et je décidai instantanément que je serais astronome ! deux ans plus tard, je l'étais. bien sûr, le ciel m'avait intrigué comme il intrigue tous les enfants. lorsque ma grand-mère me montra la lune pour la première fois, j'avais un peu moins de trois ans, je fondis en larmes, sans que l'on sache si c'était de plaisir, d'émotion ou d'effroi.
et même sans que l'on sache si la cause en était la lune ou simplement le doigt de ma grand-mère. car, quoi que dise le proverbe chinois, lorsqu'on vous montre la lune, il faut certes la regarder, mais le doigt qui vous la montre n'est pas moins intéressant.
-
Corine Luchaire, un colibri dans la tempête
Carole Wrona
- Editions Du 81
- La Muse Celluloid
- 17 Juin 2022
- 9782915543810
Atteinte detuberculose, éloignée de l'écran pendant la Seconde Guerre mondiale,elle mène alors une « drôle de vie » (le titre de son autobiographie) defemme très libre. Son père est Jean Luchaire, patron de la pressecollaborationniste, qui sera fusillé à la Libération. Frappée d'indigniténationale, oubliée, Corinne Luchaire meurt en 1950 à quelques jours deses vingt-neuf ans. Cette réédition nous dévoile d'autres mystères decette actrice hors pair, foudroyée en pleine ascension, qui hantenotamment l'oeuvre de Patrick Modiano, Prix Nobel de littérature 2014.De plus, cet ouvrage est doté d'un cahier d'une dizaine de pages dephotographies inédites.
-
Et si la pratique d'un métier était aussi un parcours initiatique, un chemin vers la connaissance de soi et du monde ?
-
Et si la pratique d'un métier était aussi un parcours initiatique, un chemin vers la connaissance de soi et du monde ? la terre, le feu, l'air, l'eau : quatre " éléments " constitueraient-ils le monde ? il faut croire que non, puisque des êtres humains travaillèrent assez pour arriver à cette opération merveilleuse qu'est la distillation des liquides contenant cet alcool qu'on nomme aujourd'hui l'éthanol.
En pratique, chauffons du vin, et plaçons au-dessus un couvercle froid qui condense les vapeurs. inclinons le couvercle et récupérons le liquide qui goutte : les premières vapeurs formées donnent un liquide au goût brûlant. même quand il est froid, parce que l'alcool s'évapore avant l'eau. ne peut-on même imaginer que la découverte s'est faite alors que l'on chauffait du vin ? le breuvage récupéré provoquait l'ivresse.
Il n'en fallait pas tant pour que l'on cherche à reproduire l'opération en la perfectionnant : l'alambic était né. il conduisait à un produit qui n'était ni eau, ni terre, ni air, ni feu : un cinquième élément, une " quinte essence ".
-
Je me passionne pour l'être humain, " cette créature qui marche délicatement sur une corde raide ".
De quelle façon survit-on au désespoir d'être séparé de l'un par sa naissance, comble-t-on le vide entre les grands rendez-vous de l'enfance, de la vieillesse et de la mort ? comment supporte-t-on de ne pas être tout sur cette terre ? au chevet des grands malades, ou des mourants, sur les lieux des catastrophes, on nous demande de contenir l'angoisse avec nos bras, avec nos mots. parfois on vient à nous pour un travail de mise en ordre, de déblayage des obstacles au désir.
On nous demande d'être le témoin, l'ange gardien, de cette descente dans les profondeurs pas toujours rassurantes de l'être. c'est cela qui nous est commun, à nous les " psy ", quel que soit le domaine dans lequel nous intervenons, quelles que soient nos méthodes, nos théories, cette volonté d'aider nos semblables à se tenir debout, dans l'équilibre entre force et vulnérabilité. c'est le coeur de notre métier.
-
Le bibliothécaire aime les livres comme le marin aime la mer.
Il n'est pas nécessairement bon nageur mais il sait naviguer. l'océan du savoir qui grise tous les savants, rend modeste le bibliothécaire. la bibliothèque est ce lieu indispensable oú le savoir décante. regardez comme cet océan furieux se calme dans la bibliothèque ! le bibliothécaire sait lire les livres sans les ouvrir. son regard transperce les couvertures. il visite la page de titre, l'auteur, les éditeurs, va directement au colophon, relève la date, le format, le nombre de pages, s'attarde sur la table des matières, vérifie s'il y a des index.
Il évalue enfin sa robustesse et la qualité de son papier, celle de sa mise en page et de son impression.
Tout est dit. si les auteurs savaient cela, ils feraient de faux livres uniquement pour les bibliothèques.
-
Sage, le physicien ? Allons-donc ! répond ici Yves Quéré.
Ne convient-il pas, bien plutôt, d'évoquer à son sujet la déraison ? Celle de Copernic prétendant que ce n'est pas le soleil qui se déplace dans le ciel, mais nous qui tournons sur nous-mêmes, ou celle de Dirac faisant naître, au bout de son stylo, une certaine antimatière qui annihilerait ce dont nous sommes faits. Déraisonnable, le physicien, mais aussi raisonneur ; porteur de convictions mais contraint à d'incessantes remises en cause ; agaçant peut-être lorsqu'il se voit à l'épicentre de la connaissance mais ouvert à toutes autres disciplines ; tiraillé entre la rusticité de ses modèles et la complexe réalité des choses...
Tel est ce personnage dont le métier est d'ausculter la nature, la mission de la décrire, le devoir envers autrui d'en maîtriser les méfaits et la foi, autre déraison, de pouvoir, un jour, - qui sait ? - la comprendre.
-
Dans deux minutes, l'antenne.
Moment délicat où l'invité se décompose. Ses mains tremblent. Le faire rire. Où ai-je mis ma fiche ? Le distraire. Lui dire deux mots pour qu'il sente que j'ai compris ce qu'il vient défendre. Tenter une question comme on trempe un orteil dans la mer. Faire une gaffe, renverser mon verre, bafouiller, qu'il sache que c'est permis. Essais de voix. je mets mon casque. Mon casque c'est ma maison, mon cocon. J'écoute fort, à l'intérieur du son.
J'entends les fêlures de sa voix, son souffle. Tout s'entend, la voix mouillée, la voix qui tremble, celle qui sourit, qui réclame. Les plaintes les plus lointaines sont inscrites dans la voix et les rires de l'enfance. Toutes ces voix qui s'envolent, invisibles et réelles. Est-ce bien raisonnable de déranger un satellite pour nos élucubrations ? Surtout ne jamais se poser cette question avant une émission.
-
sur les terres glacées, il n'y a pas de fermentations, pas de dégradations, donc pas d'odeurs.
l'odeur témoigne de la vie. l'hiver, la vie se réfugie dans les maisons. un feu de cheminée est une symphonie olfactive. il faut réunir du petit bois, des écorces, des lichens, des pommes de pin, des herbes sèches, on craque une allumette. avec la fumée l'odeur monte. c'est l'origine du mot parfum : per fumum, " par la fumée ". senteurs boisées, herbacées, toutes ces " notes " vont varier avec la température du feu.
ajoutez une grosse bûche de chêne, il sentira les tanins et le whisky; mettez-y un fagot d'osier, une odeur de bord de ruisseau se répandra aussitôt. si vous brûlez de très vieilles planches, la pièce s'emplira d'une incompréhensible odeur de vanille. mais pour sentir pleinement, le nez ne suffit pas. il faut la cheminée, le crépitement des flammes, couleurs, formes et mouvements. il faut les autres sens.
pour atteindre l'esprit, l'odeur voyage sur des images et des sons. elle y fabrique alors des instants inoubliables qui renaîtront à la moindre "madeleine" qui passe. tel est le paradoxe du parfum.
-
La sagesse du coach
Vincent Lenhardt
- Editions Du 81
- Sagesse D'un Metier
- 4 Octobre 2019
- 9782915543582
La douleur que je nomme « troisième souffrance » est associée à nos mutations identitaires. Non seulement elle est incontournable, mais il faut l'accueillir avec joie car elle est la manifestation d'une transformation véritable. C'est la douleur ressentie lorsque le sang se remet à circuler dans une jambe ankylosée : c'est la douleur du retour à la vie.
Bien sûr, notre client ne demande pas à nous voir pour souffrir. Il vient chercher de la sécurité. Pourtant, le travail de déconstruction-reconstruction que nécessite tout changement véritable va réactiver en lui des fêlures ou des fragilités. Il lui faudra apprendre à se défaire d'attachements anciens, à dire ses peurs et ses besoins, à reconnaître sa vulnérabilité, sa finitude et dégonfler la bulle narcissique pour s'accepter comme un être blessé et donc profondément humain. Remettre en cause son ego n'est jamais confortable. C'est pourtant la condition d'une authenticité susceptible de libérer une énergie insoupçonnée pour de nouveaux projets.
Tout le métier du coach consiste à jalonner des étapes et à proposer des protections et permissions à même de faciliter ce cheminement vers plus de vie, de liberté et de responsabilité.
-
La sagesse du chirurgien
Marc-olivier Bitker
- Editions Du 81
- Sagesse D'un Metier
- 4 Octobre 2019
- 9782915543599
La sagesse du chirurgien est faite de modération, de prudence mais aussi parfois de rapidité dans la prise de décision.
Comme celle du jardinier, elle ne s'acquiert qu'avec le temps et l'expérience. Porter une indication opératoire est en dehors de l'urgence, un acte bien différent de celui de l'administration d'un traitement médical. Une fois la proposition faite, les aléas exposés et l'accord du patient acquis, le chirurgien sera seul face à son choix et devra assumer sa décision et faire face aux imprévus dans une solitude totale. Aucun retour en arrière ou arrêt ne sera possible une fois le malade incisé. Il faudra bien souvent agir dans l'instant en prévoyant si possible l'avenir. L'erreur, si elle peut arriver doit être exceptionnelle et toujours pouvoir être expliquée.
La sagesse requise est encore plus singulière et peut être moins naturelle quand il s'agit de la conduite managériale d'un groupe de chirurgiens et de para médicaux. La juste répartition des tâches, la générosité nécessaire, les précautions prises pour ne favoriser aucun, la reconnaissance des mérites des uns et les mesures correctrices à apporter aux autres, font du statut de manager dans un service de chirurgie un métier à part entière. Il demande, au-delà d'une certaine vision, une écoute et des qualités particulières pour mettre là où il « fera » le mieux celui qui y sera le plus heureux.
La réflexion qui y préside est très proche de celle de l'artiste pour la construction d'une oeuvre d'Art, surtout si l'on se réfère à la phrase du peintre nabi Maurice Denis : « Un tableau, avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
-
La sagesse du fonctionnaire
Hervé Boullanger
- Editions Du 81
- Sagesse D'un Metier
- 3 Juillet 2020
- 9782915543674
Hervé Boullanger défend l'éthique du fonctionnaire en posant un autre regard sur la fonction publique. C'est en luttant contre les stéréotypes qu'il met à l'honneur le dévouement et la modestie dont les fonctionnaires font preuve chaque jour. Grâce à son expérience de haut fonctionnaire d'État, il nous livre des anecdotes exceptionnelles pleines d'humour et d'émotions. « Ce parcours n'a pas transformé que ma pratique professionnelle. J'y ai appris à préférer ce qui sert à ce qui se voit. »
-
Le fil, c'est un début et une fin.
Tout l'art de la dentellière consiste à masquer l'origine des fils et leur fin. Elle camoufle, élimine les " coutures ". Alors la dentelle devient fil unique, mis en boucle sur lui-même comme un " noeud " de Moebius. La dentelle nous parle de l'infini, elle qui réclame pour sa création des durées inouïes. La tête dans les fils, obnubilée par ma tâche, j'ai parfois vécu la réalisation d'une dentelle comme dans une bulle.
Une éternité suspendue. Un certain éventail a représenté 1 200 heures de travail. Et puis, soudain, j'ai mis le nez à la fenêtre : les feuilles sur les arbres me disaient que le printemps était là - quatre mois s'étaient écoulés sans que je m'en aperçoive. Je suis toujours prise au dépourvu. Quand je fais de la dentelle, le temps ne passe pas. A la fin d'une pièce, le charme se rompt, et je retourne au monde.
Tous ces fils me tiennent autant que je les tiens. Est-ce le fil qui me suit ou moi qui suis le fil ?
-
Lorsqu'on imagine la photographie comme un moyen de se retrancher dans un univers peuplé de personnages à la fois graves et drôles, la guerre, comme cadre principal n'est pas vraiment compatible avec la photo.
Cette première expérience était loin de coller à mes attentes. Pourtant je m'y accrochais comme celui qui, à peine rencontre-t-il une personne dont il pressent qu'elle pourrait devenir amie, lui raconte des faits marquants de sa vie, sans se soucier de produire une continuité, espérant qu'avec le temps, elle replacera les premiers dans leur contexte pour se faire une idée plus cohérente de son interlocuteur.
C'était l'état d'esprit dans lequel j'opérais au début de la guerre. Je laissais les images venir à moi sans me soucier de leur pertinence, remettant à des jours plus calmes le soin de les mettre bout à bout et de comprendre ce qu'elles signifiaient.
-
Et si la pratique d'un métier était aussi un parcours initiatique, un chemin vers la connaissance de soi et du monde ? Jour après jour il fallait absorber les chocs et la percussion qui ébranlaient notre assise, se transmettaient à nos membres, parasitant nos indications de direction.
Cette ascèse s'imposait pendant des dizaines d'années. Jusqu'à ce qu'on puisse faire ce constat : " le cheval et moi ne bougeons plus séparément mais ensemble ". Pris l'un par rapport à l'autre, nous sommes immobiles. C'est le début de la " centaurisation ". Nous sommes " avec nos chevaux ". De cette position fonctionnelle, attitude travaillée et acquise, va dépendre le développement du cavalier et du dressage qu'il élabore.
Elle détermine l'équilibre de la masse dont elle déplace le centre de gravité en fonction des airs et des allures recherchés. A ce stade, on atteint le niveau de l'art et le véritable bonheur équestre. L'usage des mains et des jambes n'a plus qu'une valeur subsidiaire.
-
La sagesse de la courriériste du coeur
Carlotta Alessandri
- Editions Du 81
- 8 Février 2007
- 9782915543155
le courrier du coeur est une histoire organique, une histoire de papier, chiffonné, plié en deux, en huit, bouts de nappe arrachés ou joli papier à lettres.
une histoire de colle, de salive, de traces de doigts et d'espoir. quand on ne sait plus comment trouver un sens à sa vie, un homme à aimer, une page à tourner, il y a cette phrase en haut de la page du courrier du coeur : vous éprouvez des difficultés dans votre vie sentimentale, vous avez envie de vous confier ? elise est là pour vous aider.
-
La mémoire de la porcelaine est redoutable. La structure obtenue tend à revenir vers sa forme de départ Les Orientaux, qui en ont une pratique millénaire, commencent dès la fin du battage à orienter les particules en pétrissant en escargot, dans le sens du tournage.
Au centrage, la motte est élevée en cône étroit puis écrasée en galette pour lui apprendre à tourner rond au plus profond d'elle même, ce dont elle se souviendra au moment délicat de la fin du tournage.
Pendant le montage, tout mouvement de pression ou de relâchement doit s'accomplir insensiblement, mais sans hésitation. Toute brusquerie est un traumatisme, toute faiblesse est une démission qui s'inscrit dans la matière comme dans le vécu d'un être. La cuisson, comme la vie, se chargera de tout faire ressortir.
Le jour où l'on connaît suffisamment sa porcelaine pour prévoir ses réactions, respecter son tempérament, tourner devient un bonheur absolu.
La blancheur de la pâte, la douceur de son toucher, sa réponse au moindre geste rendent le tournage comme transparent. Il n'y a plus la main du dehors et celle du dedans.
Il n'y a plus d'argile, mais simplement du vide en train de prendre forme.
-
Ivan, Boris, Alexandre et nous : les émigrés russes du cinéma français (1920-1939)
Françoise Navailh, Lenny Borger
- Editions Du 81
- La Muse Celluloid
- 9782915543889
Fuyant la révolution bolchevique, une poignée de Russes arrivent en France et révolutionnent le cinéma français, y apportant diversité et beauté. Parmi eux, quelques noms se détachent. Ivan Mosjoukine, la star aux yeux miroir de l'âme qu'Abel Gance voulait pour incarner son Napoléon, qui déclencha la vocation de Jean Renoir et que Romain Gary rêvait d'avoir pour père. Boris Kaufman, frère de Dziga Vertov et opérateur de génie pour Jean Vigo, Elia Kazan et Sidney Lumet. Alexandre Kamenka, directeur du légendaire Studio Albatros de Montreuil dont les films et les archives sont à l'origine de la Cinémathèque française. Et puis les producteurs Joseph Ermolieff, Wladimir Wengeroff ou Dimitri Kharitonoff aux réussites éclatantes à Moscou, Paris et Berlin ; l'acteur Vladimir Sokoloff au générique de nombreux films prestigieux tant en France qu'en Allemagne et aux États-Unis. Sans oublier les metteurs en scène comme Victor Tourjansky, Alexandre Volkoff, Anatole Litvak ou Léonide Moguy au talent cité par Quentin Tarantino ; les décorateurs comme Eugène Lourié ou Georges Wakhevitch, les costumiers comme Georges Annenkov, les maquilleurs, les musiciens, etc. Et que serait le cinéma d'animation sans le magicien Ladislas Starewitch ? Ces émigrés, que la France a adoptés, ont en retour fait la richesse du cinéma dans leur pays d'accueil. Ce livre leur rend enfin justice.