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Arlea
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Mises en français moderne et présentées par Claude Pinganaud.
L'édition grand format des Ouvres complètes de François Villon, publié par Arléa en 2005, était fondée sur le même principe que l'édition des Essais de Montaigne, c'est-à-dire sur une modernisation de l'orthographe et sur un système d'équivalence des mots et expression disparus, avec le vocabulaire moderne [placé, en italique, entre crochets]. Ce système, qui s'était avéré très pratique pour un texte en prose, a montré ses limites dans son application à des poèmes. En effet, l'obligation de respecter le mètre et la rime empêche de traduire la plupart des mots, ce qui oblige à de nombreuses insertions entre crochets, l'ensemble offrant un aspect visuel très perturbant, et surtout une quasi-impossibilité de goûter l'élégance et la musique des vers, bref, de saisir toute l'émotion d'un poème.
C'est donc une traduction proprement dite qui est proposée dans ce livre, sous une forme bilingue - et bicolore : en noir et gros caractères les strophes originales , à l'orthographe cependant légèrement modernisée ; en bleu et petits caractères la traduction en français contemporain, disposée en strophe - mais sans souci de mètre ni de rime - pour faciliter le renvoi au texte original.
Quant aux ballades en jargon & jobelin de la dernière partie du livre, elles sont ici présentées avec le même rajeunissement de l'orthographe, mais on n'a pas cherché à en proposer une traduction , les mots jargon et jobelin signifiant langage artificiel, artificieux, en tout cas strictement impénétrable aux non-initiés. D'ailleurs, la plupart des tentatives d'explication réalisées jusqu'à présent ne sont la plupart du temps que des conjectures, des à-peu-près qui n'offrent aucune certitude. -
?Qui était Jim Thompson ? A-t-il été assassiné ?
Qui était Jim Thompson ? Homme d'affaires américain, né en 1906, il a mystérieusement disparu en mars 1967 en Malaisie alors que les Américains étaient très engagés au Vietnam et, plus généralement, dans la région. Connu pour sa collection d'oeuvres d'arts sud-asiatique, il est à l'origine du renouveau de l'industrie de la soie. Truman Capote ou Somerset Maugham furent ses hôtes.
Mais Jim Thompson est aussi un ancien membre de l'OSS, puis de la CIA, très au fait de la vie politique thaïlandaise et des agissements inavouables des services secrets américains dans cette partie du monde. A-t-il été assassiné ? S'est il perdu dans la jungle implacable de Cameron Highlands ? Où a-t-il décidé de s'évaporer pour recommencer ailleurs une autre vie ? Sa maison à Bangkok, de toute beauté, est devenueun musée, et son histoire une légende parfois récrite par ceux qui avaient intérêt à ce qu'il disparaisse.
Vincent Hein, en enquêtant sur cette disparition, s'est passionné pour cette figure romanesque et ô combien troublante et il nous éclaire des zones d'ombre et d'Histoire. -
Jean-Christophe Bailly nous a confié les pages enchantées de ses carnets grecs écrits entre 1974 et 2016. Il écrit le pays comme il le regarde, avec clairvoyance, plaisir et émotion, s'interrogeant sur les raisons toujours mys-térieuses qui font d'une terre une nation. Parfois il arpente les îles dans le vent, parfois il regarde Athènes de sa fenêtre ou depuis l'Iran. Les textes qui composent ce livre (journaux de voyage, cartes postales ou brefs essais) ont tous trait à la Grèce et donnent, comme les reflets de lumière sur la mer agitée, une image mobile, diffractée, vivante.
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Renzo Piano building workshop, entre la science et l'art
Loïc Couton
- Arlea
- Arlea Poche
- 4 Mars 2021
- 9782363082497
Qu'est-ce qu'un architecte ? Un projet ? Qu'est-ce que l'architecture ? Des questions auxquelles il est difficile de répondre pour un architecte, s'il ne prend pas le temps de l'introspection et du recul théorique.
Certains le font de manière introvertie, d'autres acceptent de livrer, à l'oral ou par l'écrit, quelques indices dont il faut savoir extraire les clés de leur créativité.
Tout juste diplômé de l'école d'architecture, Loïc Couton intègre l'agence parisienne de Renzo Piano en 1987. Il y restera dix-huit ans avant d'ouvrir sa propre agence puis de s'engager dans l'enseignement et la recherche. Ces dix-huit années ont exercé son regard et son esprit comme nul autre.
Néanmoins ce livre n'est pas uniquement un exercice d'admiration. Il ne raconte pas uniquement l'histoire des projets de Renzo Piano et de son Building Workshop, mais bien l'histoire humaine qui les relie et les processus de création qui les ont fait naître. Pour y parvenir, Loïc Couton a choisi de laisser autant que possible la parole à Renzo Piano - qui toujours oscille entre le dire et le faire sans jamais les dissocier -, à ses associés et à ses compagnons de route ; de les suivre dans leurs cheminements conceptuels ; de les accompagner dans leurs aventures architecturales.
Aussi s'adresse-t-il à tous puisqu'il nous permet de nous approcher au plus près d'une pensée et de comprendre ainsi la réalisation d'une oeuvre singulière.
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Antoine Marcel est un aventurier d'aujourd'hui qui s'est retiré loin de l'agitation du monde, dans la rencontre du quotidien et de la pensée sensible. Son retour à la nature n'est cependant pas dénué des traces de notre civilisation actuelle: l'ermite moderne est un rêveur pragmatique qui sait conjuguer écrans et botanique, conduite automobile et marche solitaire.
Antoine Marcel est un aventurier d'aujourd'hui qui, après avoir vécu en Afrique, en Chine et au Moyen-Orient, s'est retiré loin de l'agitation du monde, dans la rencontre du quotidien - regarder les crépuscules ou la lumière du matin, cultiver son jardin, déblayer la rivière, couper son bois pour l'hiver - et de la pensée sensible. Son retour à la nature n'est cependant pas dénué des traces de notre civilisation actuelle: l'ermite moderne est un rêveur pragmatique qui sait conjuguer écrans et botanique, conduite automobile et marche solitaire. -
Suis-je orpheline de toi ou de l'absence de toi ? Tu vis désormais en moi comme le soleil de inuit, lactescent, éperdu de blancheur. Tu habites l'univers et mon arrière-monde. Je ne te cherche pas, tu es partout et introuvable. Tu es tapi dans le mohair des jours heureux. Tu es un lierre au feuillage persistant. La mort n'est pas une fin. Mon refus de ta disparition est tempéré par mon acceptation du monde.
Cherchant à définir le lien qui l'unit à son père, Georges Wolinski, tué lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, l'auteur revit les jours sombres de janvier 2015 et interroge les confins rouillés de sa mémoire, à travers une écriture qui revient inlassablement sur le motif. Entre refus et acceptation, l'adieu au père devient un chant d'amour et de consolation.
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Les jours noirs ; nous nous retrouverons à Saint-Pétersbourg
Brice Matthieussent
- Arlea
- La Rencontre
- 29 Août 2019
- 9782363081988
Lorsque Brice Matthieussent débarque pour quelques jours, dans un cadre universitaire, à Saint-Pétersbourg, il ne sait rien de la ville. Et même il a pris soin de ne pas s'informer.
Sa rêverie et sa lucidité n'en seront que plus intenses.
Ce qui se donne à lui, loin des Nuits blanches de Dostoïevski qui rôde dans ce texte merveilleusement, ce sont des passants lourdement vêtus, toque de fourrure et col relevé, réunis autour d'un brasero ; des chiens errants dans les ombres ; la lueur saccadée des lampadaires défectueux ; une main jaillit des ténèbres pour mendier et des jeunes filles belles comme dans les James Bond ; un inoubliable chauffeur de taxi bavard et brisé, la gravité de sa voix indignée ; une étourdissante nausée du faux neuf et la ferveur de jeunes étudiantes lisant des poèmes exaltées et mélancoliques.
On ne présente plus Brice Matthieussent qui nous a donné « l'Amérique » en éditant et traduisant des milliers de pages des auteurs majeurs des États-Unis (Jim Harrison, John Fante...), mais on le découvre ici sous un jour plus intime, fondamentalement sincère et émouvant.
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Né le 1er novembre 1884 à Vichy, Albert Londres est mort le 16 mai 1932 dans l'océan Indien, au large du cap Gardafui (Gees Gwardafuy, Ras Asir), dans l'incendie du Georges-Philippar, le bateau qui le ramenait de Shanghai à Marseille. Ces dates et ces lieux délimitent la vie du « prince » des journalistes, dont la figure est pour toujours associée au prix littéraire qui porte son nom, et qui, chaque année, est attribué au «meilleur» journaliste.
Albert Londres est un auteur majeur d'Arléa, car, entre « grand format » et format « de poche », nous comptons aujourd'hui plus de vingt titres du grand reporter à notre catalogue, sans compter les deux ouvrages sur lui : Régis Debray, Sur la mort d'Albert Londres, et Didier Folléas, Albert Londres en terre d'ébène.
Inutile, donc, de présenter l'homme.
Si le livre de Régis Debray (à l'origine un scénario pour la télévision) résume, à gros traits, quelques éléments que les investigations sur l'incendie et le naufrage du paquebot avaient réunis, le livre de Bernard Cahier est d'une tout autre ampleur. En effet, Albert Londres, Terminus Gardafui passe en revue toutes les hypothèses qui, à un moment ou à un autre, ont retenu l'attention des enquêteurs.
Après avoir brossé un tableau minutieux de la situation en Chine, particulièrement à Shanghai, en cette année 1932 (politique des concessions occidentales, diplomatie française à l'oeuvre, ambitions japonaises sur l'État du Manchoukuo), Bernard Cahier étudie toutes les directions, toutes les circonstances, toutes les affaires, politiques ou délictueuses, auxquelles Albert Londres, vu ses habitudes et ses méthodes d'investigations, aurait pu s'intéresser (bruits de bottes japonais, corruption, opium, triades chinoises, etc.).
Puis, c'est au bateau lui-même - qui, faut-il le rappeler, était sur le trajet retour de sa première traversée - que notre auteur va s'intéresser. Rien ne sera omis, de la construction du navire aux qualités et défauts de l'équipage, afin de tenter de trouver les causes de l'incendie, causes sur lesquelles de nombreuses hypothèses s'affrontent.
Enfin, c'est sur la disparition, dans un accident d'avion, au Sud de l'Italie, des époux Lang-Willar, amis du grand reporter et « témoins », sur le bateau, de ses derniers instants - disparition qui ne manquera pas, une fois encore, d'alimenter les soupçons d'attentat - que l'auteur poursuit son enquête minutieuse.
Ce livre est passionnant à plus d'un titre, car, outre les derniers instants du journaliste, relatés avec émotion et retenue, il fait litière de nombreuses hypothèses saugrenues, pour, sans conclure sur l'étrange fin du grand reporter, nous fournir les hypothèses les plus vraisemblables.
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Le Corps incertain est le récit à la première personne d'une jeune femme qui apprend à brûlepourpoint, au détour d'une phrase, qu'elle est atteinte d'une sclérose en plaques. Elle décide alors de raconter son parcours dans les dédales de l'hôpital et les affres de la maladie, ses tentatives de
négocier avec le destin, sa faiblesse cachée derrière une apparente désinvolture, ses ruses pour demeurer dans la vie de tous les jours.
La première partie, «le mal secret», nous aide à mieux comprendre cette maladie aux symptômes imprécis, peu spécifiques et si fluctuants qu'on a du mal à admettre qu'on en est atteint. Elle nous dit la déshumanisation qui menace tout être humain qui, malade, découvre le monde de l'hôpital. Nous sommes brutalement confrontés à l'institution hospitalière, où se succèdent les
praticiens «au beau geste» et les autres. Elle pose aussi la question, toujours irrésolue, de la responsabilité du vaccin de l'hépatite B dans le déclenchement de la sclérose en plaques. Puis, lorsque les séquelles accumulées l'obligent à marcher avec une canne et que la maladie devient visible, c'est la seconde partie : «le corps exposé». La curiosité ou l'angoisse des badauds
devant son handicap donnent lieu à des anecdotes absurdes, tragiques ou drôles, affligeantes souvent, pleines d'humour et parfois poétiques. Elle touche alors à une autre question, qui est en train de devenir un fait de société : celle du handicap et de sa place dans la société. Vanessa Gault a trente-deux ans. Elle enseigne l'anglais à l'Université et envisage de devenir un jour psychanalyste. Parisienne de naissance, adepte du tai-chi-chuan et du développement personnel, elle se trouve confrontée à l'expérience inattendue de la maladie. Le sujet s'impose à elle ; il est la matière de son premier livre.
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Trois témoins, trois amis fidèles et constants du poète rendent ici témoignage des derniers jours de Paul Verlaine : F-A Cazals, dessinateur et sans doute la dernière grande passion du poète vieillissant ; Gustave Le Rouge, écrivain polygraphe, qui fut le dernier commensal de Verlaine le jour de sa mort, et Maurice Barrès, écrivain, député, membre de l'Académie française, qui a préfacé le livre, et qui fut un soutien efficace du poète.
Plein d'une admiration enthousiaste et lucide, ce récit des derniers jours est enrichi de citations du poète ainsi que de nombreux témoignages. S'il n'embrasse bien sûr pas la vie entière de Paul Verlaine, il montre, preuves à l'appui, que la renommée montante et la misère tenace purent se côtoyer chez un des plus grands poètes français. Entre émotion et compassion, le témoignage de ces amis fidèles brosse un portrait inattendu de celui qui aimait à se faire appeler Pauvre Lélian - anagramme de Paul Verlaine -, où le talent et l'humour le disputent bien souvent aux assauts de la guigne.
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Imaginez un homme qui chaque matin durant tous les jours de sa vie se force à être intelligent à la manière de la pratique d'un sport de haut niveau. Durant quelques heures, il dessine, compose des poèmes, écrit sur les sciences, la danse, l'architecture, la politique, l'histoire, ou la philosophie. C'est pour lui qu'il écrit d'abord, pourtant sa célébrité s'étend. Élu à l'Académie française, nommé professeur au Collège de France, il se voit décerner des funérailles nationales par le général de Gaulle. Il est avec Victor Hugo le seul véritable intellectuel français officiel. Mais tout part d'une faiblesse émotive, que toute sa vie tente de combattre et qui finira par le submerger et l'emporter, comme un retour du tendre.
Fondé sur les textes mêmes de Paul Valéry, Hervé Dumez fait de ce livre une fiction romanesque, forme d'autobiographie à la première personne, que Paul Valéry aurait pu écrire - qu'il a en partie écrite.
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Un journaliste sur le front de Normandie : carnet de route, juillet-août 1944
Kayser/laborie
- Arlea
- 12 Juin 1991
- 9782869591059
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La vie est un jeu de quilles où la mort frappe au hasard : il se fait que je suis encore debout, mais la partie s'achève.
Observant que le temps lui est désormais mesuré, Albert Memmi entend organiser au mieux celui qu'il lui reste. Parce que la courbe de son oeuvre coïncide avec celle de sa vie et qu'il fut le témoin ou l'acteur d'événements qui ont marqué le siècle, il nous révèle, dans ce livre bilan, avec une tendresse qui n'offusque pas la vérité, son enfance, puis sa vie d'adulte, tout entière incluse dans le monde des idées.
Le Nomade immobile apparaît alors comme la clef de voûte des quelque trente ouvrages qu'il a publiés. On y retrouve les grands thèmes qui ont nourri son oeuvre - le racisme, la laïcité, la dominance, la dépendance, etc. - mais replacés dans le cheminement d'un homme de chair, selon un dosage réussi d'aveux et de pudeur. On y pourra lire aussi les réponses originales qu'un philosophe passionné par le vivant apporte aux questions que posent aujourd'hui la famille, le couple, les enfants, la religion, la politique, l'argent...
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Écouté, lu, sollicité en permanence, le journaliste est souvent l'objet de fortes critiques.
On le soupçonne de collusion avec les pouvoirs, politiques et économiques, on doute de sa liberté au moment où se renforcent les concentrations dans les médias, à l'heure où des hommes d'affaires s'emparent des groupes de presse, où des financiers volent au secours de quotidiens défaillants.
Résister, garder sa liberté de penser et d'agir devient de plus en plus difficile pour qui fait profession d'informer. Malgré tout un arsenal législatif et contractuel, le journaliste se retrouve seul face à sa conscience. Il agira selon son éthique personnelle, comme le fit,tout au long de sa carrière, Hubert Beuve-Méry.
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Hélène Millerand revient sur ses premières années, de sa naissance dans une famille aussi attachante qu'atypique, qui compte quand même un président de la République, Alexandre Millerand, à ses vingt ans.
Pour tout dire, c'était un peu compliqué. Il y avait la gare Saint-Lazare avec un " e " et le grand-père Lazard avec un " d ". Quand pour une raison ou une autre, ma mère devait décliner son nom de jeune fille, elle précisait Lazard avec un " d ". elle avait l'air d'y tenir à ce " d ". Au catéchisme, il y avait la résurrection de Lazare avec un " e ", celui de la gare d'où nous prenions le train qui nous ramenait de Paris à notre maison de Sèvres, enfin, dominant l'autel de l'église de Grosrouvre où j'allais à la messe pendant les vacances, il y avait un Christ en croix, auquel mon grand-père maternel, prénommé Christian de surcroît, aurait ressemblé étonnamment. Total, j'avais tendance à confondre le Christ de Grosrouvre, le Lazare de la SNCF et mon grand-père. À un détail près,
mon grand-père maternel, matricule 2685, convoi 57, départ de Drancy le 18, 07, 1943
, n'était pas revenu d'Auschwitz-Birkenau où il avait été assassiné par les nazis à l'âge de soixante-quatre ans, contrairement aux deux autres qui étaient ressuscités.
Hélène Millerand, après son dernier livre
Bistros, où elle traçait la carte des cafés parisiens qui ont jalonné sa vie de femme, revient avec une retenue élégante pour ne pas sombrer dans la mélancolie, sur ses premières années, de sa naissance dans une famille aussi attachante qu'atypique, qui compte quand même un président de la République, Alexandre Millerand, à ses vingt ans, qu'elle fête comme il se doit à Athènes, au bar de l'hôtel Hymette, sirotant un mojito préparé par un vieux grec d'Alexandrie qui lui fit cadeau d'un principe de vie qui ne l'a plus quittée : il faut cent ans pour apprendre à vivre et cent ans pour vivre après.
Ces vingt années fondatrices, elle les raconte avec émotion. La petite fille, qui écoute et observe plus qu'elle ne parle, nous prend par la main et déroule pour nous, les événements qui la marquent. Que comprend des transformations du monde qui va, une enfant recluse dans son monde, celui qu'elle s'est construit, avec détermination, où les engouements et les éblouissements n'ont d'égals que les déceptions et le sentiment violent d'une solitude. Les souvenirs s'entremêlent et pèsent tous leur poids de vie. Le parfum enivrant d'un mimosa compte autant que les premiers émois amoureux. La lecture avide des numéros de Paris-Match, les échos de la guerre d'Indochine et d'Algérie, la grâce d'Audrey Hepburn, la présence d'un frère mort trois ans avant sa naissance, l'amour inconditionnel pour un père et la présence magnétique d'une mère admirée, tout cela forme, à l'estompe, une enfance. Ni plus ni moins qu'une enfance. Celle d'où elle vient et qui l'a faite ce qu'elle est.