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Don Quichotte
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Dire nous ; contre les peurs et les haines, nos causes communes
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- 3 Mars 2016
- 9782359495478
Dire nous, c'est inventer tous ensemble le " oui " qui nous manque, celui d'un peuple réuni dans sa diversité et sa pluralité autour de l'urgence de l'essentiel : la dignité de l'homme, le souci du monde, la survie de la terre. Le " nous " de l'égalité, sans distinction d'origine, de condition, d'apparence, d'appartenance ou de croyance. Le " nous " des causes communes où s'invente concrètement l'espérance, là où nous vivons, là où nous travaillons, dans tous ces lieux où nous faisons déjà route ensemble.
Le " nous " des audaces démocratiques, sociales et écologiques sans lesquelles il n'est pas de confiance retrouvée dans un avenir partagé. Ce " nous ", seul capable d'enrayer la machine infernale qui met la France en guerre contre elle-même, en inventant des boucs émissaires. Ce " nous " qui fera enfin barrière aux divisions où, par la haine, le rejet et la peur, se perpétue la domination d'une minorité et la dépossession de la majorité.
Ce " nous " où s'inventera un espoir commun, dans la délibération collective, plutôt qu'une aventure personnelle, avec son cortège de déceptions et d'amertumes, tant le " je " présidentiel ruine la confiance démocratique en confisquant la volonté du peuple. Dire nous fait suite à Dire non, paru en 2014. L'alarme qui l'animait alors est, hélas, encore plus justifiée aujourd'hui. Les tenants du repli identitaire, du racisme banalisé, de la xénophobie assumée tiennent le haut du pavé médiatique tandis que nos gouvernants leur cèdent du terrain en nourrissant le terreau des peurs et des haines.
Leurs renoncements sociaux et leurs régressions démocratiques, leur manque de hauteur et leur absence de vision, leur soumission aux intérêts minoritaires de l'oligarchie financière sèment le désespoir et la colère. Prisonniers du court terme et obsédés par leur survie, ils ne mènent pas la bataille des idées. Pis, par frilosité, conformisme ou aveuglement, ils ne cessent de reculer face aux idéologies renaissantes de l'inégalité et de l'identité, destructrices de la promesse concrète d'une République démocratique et sociale.
Eux-mêmes gagnés par la peur devant l'inconnu et l'incertain, ils s'avèrent incapables de proposer un imaginaire rassembleur, réduisant la politique à l'économisme, sa vitalité à une statistique, son ambition à la gestion. Il est temps de dire " nous ", et de tracer une autre route, celle d'une civilisation du partage et de l'échange, de la délibération et de la relation, de l'égalité et de la solidarité.
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Résistances ; pour une Birmanie libre
Stéphane Hessel, Aung San suu kyi
- Don Quichotte
- 5 Mai 2011
- 9782359490428
Pour Aung San Suu Kyi et Stéphane Hessel, la démocratie, patrimoine universel, ne s´arrête pas aux frontières du monde occidental.
La Birmanie, dictature militaire depuis le coup d'Etat de 1962, est-elle mûre pour la démocratie ? Pour certains analystes convaincus que les notions de démocratie et de droits de l´homme ne s´appliquent pas facilement à l´Asie, l´évolution de la Birmanie vers la démocratie n´a rien d´évident. Ce n´est pas l´avis d´Aung San Suu Kyi ni celui de Stéphane Hessel, pour qui les principes contenus dans la Déclaration des droits de l´homme ont valeur universelle.
Loin d´un apprentissage de la démocratie, c´est d´un soutien résolu du monde extérieur dont ont besoin celles et ceux qui n´ont attendu personne pour appeler à une autre Birmanie. Aux yeux de Stéphane Hessel, la Dame de Rangoon joue « un rôle extrêmement important (...) à un moment où, dans le monde entier, la question des résistances au despotisme prend une place privilégiée ». Le respect quasi unanime manifesté à l´endroit d´Aung San Suu Kyi n´a pourtant pas empêché différents observateurs de lui prêter leurs propres vues.
Journalistes, universitaires et autres consultants, convaincus qu´une levée des sanctions visant le régime militaire ne pouvait que favoriser son ouverture, ont ainsi affirmé à tort qu´Aung San Suu Kyi, favorable au maintien des mesures existantes, partageait leurs conceptions. Aung San Suu Kyi, surnommée la Dame de Rangoon, est une femme politique birmane, connue dans le monde entier. Elle incarne, depuis plus de trente années, la résistance non-violente à la dictature de son pays.
Elle a reçu en 1991 le prix Nobel de la paix.
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Le Rescapé et l'Exilé ; Israël-Palestine ; une exigence de justice
Stéphane Hessel, Elias Sanbar
- Don Quichotte
- 29 Février 2012
- 9782359490596
Que peut-on dire de nouveau sur un conflit de plus de cinquante ans, dont les paramètres de solution sont aujourd'hui connus par la communauté internationale ? MM. Hessel et Sanbar se sont accordés sur une démarche originale : retracer et analyser le cours des événements qui ont conduit à l'actuelle impasse et s'interroger sur le rapport entre légalité internationale et justice historique. Tous deux reviennent, au cours de leur échange, et dans le même souci de combiner témoignages et réflexions, sur les grandes dates du conflit.
Elias Sanbar, né à Haïfa en 1947, s'est aussitôt retrouvé sur les routes de l'exil. Il parle du sentiment d'incompréhension et d'injustice qu'il partage avec son peuple. Stéphane Hessel, ancien résistant et déporté à Buchenwald, était diplomate à l'ONU lors de la création d'Israël, à laquelle il était favorable. Il avoue avoir des réserves depuis la guerre des Six Jours, où Israël ne peut plus justifier ses attaques par la légitime défense. Il pointe du doigt l'impunité du pays qui, en continuant la colonisation malgré les traités de paix, se place dans l'illégalité par rapport au droit international. Plus tard, ce sont ses liens avec des oligarchies financières du monde entier qui l'indignent.
En analysant les causes du conflit et les éléments qui ont empêché les négociations d'aboutir, MM. Hessel et Sanbar parviennent encore à trouver des raisons d'espérer. Sur la possibilité même d'un État palestinien, ils posent comme préalable le retrait des colonies en Cisjordanie. Ils préconisent de former une région forte, où Israël et la future Palestine pourraient vivre ensemble sereinement. Stéphane Hessel, lui, en appelle au réveil du peuple israélien, dans la lignée du printemps arabe. Les auteurs finissent par sortir le conflit de son caractère exceptionnel de bataille pour une terre sainte, trop lourd à porter, et prônent un retour à la banalité, condition sine qua non de la fin de l'impunité israélienne.
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À l'été 2014, la guerre à Gaza a montré que le conflit au Proche-Orient était parvenu à un point de non-retour. Tous les dix-huit mois, une confrontation survient, et la question n'est plus de savoir si mais quand le prochain conflit armé va éclater. Vingt ans après la signature des accords d'Oslo, Israël n'a jamais été aussi radicalisé à droite, son armée aussi violente. Gaza n'a jamais subi de destructions aussi massives ; jamais autant de roquettes n'avaient été tirées par le jihad islamique et le Hamas ; jamais autant de civils palestiniens n'avaient péri sous les bombes israéliennes. Fin 2014, au lendemain de l'offensive « Haie de protection », les groupes armés palestiniens ont gagné en influence, la droite israélienne promeut plus de lois ségrégationnistes à l'Assemblée. Bref, jamais le fossé entre les deux peuples n'a paru si grand. Or, l'impasse n'est pas une fatalité mais le résultat d'un déséquilibre, d'un système de négociations bipartites biaisé entre un État souverain et une population sans État, sans leviers politiques, au gouvernement divisé et qui n'a aucune contrepartie à offrir à Israël en échange d'un retrait de colons de Cisjordanie, condition de l'établissement d'un État palestinien viable. Vingt ans de négociations pour un tête-à-tête stérile et un déséquilibre accentué par la passivité de la communauté internationale et l'absence de vision pour la région d'une administration Obama qui a failli à sa tâche. En achevant la solution à deux États alors même qu'ils en avaient fait la promotion, les accords d'Oslo ont réduit à néant les espoirs de paix à court terme. Et pourtant, de « Plomb durci » à « Haie de protection », ces dernières années ont vu émerger des tentatives spectaculaires de s'extraire de ces tractations dont l'issue était connue d'avance. Sur le terrain, la période 2009-2015 est aussi celle de la reconnaissance de l'État Palestinien à l'ONU, du mouvement social israélien de l'été 2011, de l'élargissement du phénomène BDS (boycott, désinvestissement, sanction).
Pierre Puchot est reporter spécialisé sur le Maghreb et le Moyen-Orient à Mediapart.
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La troisième équipe ; souvenirs de l'affaire Greenpeace
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- 11 Juin 2015
- 9782359494624
En septembre 1985, le ministre de la Défense et le patron de la DGSE furent contraints de démissionner sous l'effet de révélations de presse qui firent tomber le château de cartes du mensonge officiel.
Jeune journaliste au Monde - j'allais avoir, cet été-là, trente-trois ans -, je fus à l'origine de ces informations qui, soudain, firent surgir le journalisme d'enquête, ses révélations et ses tensions, à la Une du quotidien alors de référence, bible des élites politiques, étatiques et économiques du pays. Si j'ai écrit plusieurs livres, mêlant réflexion et témoignage, sur les réalités, et notamment les affaires, que j'ai eu à traiter durant près de quarante ans de journalisme, je n'ai jamais rien dit de cette histoire emblématique.
J'ai même longtemps choisi de me taire face à toutes les bêtises, approximations ou rumeurs, qui s'en sont emparées. Le journalisme conformiste, que j'aime appeler de gouvernement, n'est pas le dernier à nier les vérités qui dérangent. Et son commanditaire silencieux, l'État profond, dont les servitudes n'ont pas d'étiquette partisane, n'aime guère perdre face au désordre incarné par le journalisme sans fils à la patte, libre et indocile. Mais j'ai préféré laisser dire, respectant un délai de viduité qui était aussi une forme de respect pour les acteurs opérationnels d'une mission dont le pouvoir présidentiel d'alors, celui de François Mitterrand, était seul coupable et comptable.
C'est ce silence que j'ai décidé de rompre. D'abord parce que l'affaire Greenpeace est une leçon de choses journalistique, salutairement démystificatrice sur ce qu'est une enquête, son artisanat, son travail collectif, ses intuitions, ses tâtonnements, ses risques. Ensuite parce que ce scandale d'État éclaire d'une lumière aveuglante la réalité faiblement démocratique du présidentialisme français, ses abus de pouvoir potentiels et les risques qu'ils font courir à notre pays. Enfin, tout simplement, parce que l'acteur de cette histoire que je fus, en raison de l'effet politique des révélations du Monde, n'a plus envie que d'autres la malmènent ou la déforment.
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« Je suis venu au Liban, voir ce qu'il en était de ces hordes de crevards qui prenaient d'assaut nos frontières, pour nous voler nos emplois et cramer nos allocs. J'ai décollé mon cul de mon divan, éteint ma télé après 59 mois passés à regarder le peuple syrien se faire écraser dans un silence vertigineux. J'ai vu la lumière au milieu de cette misère... ».
Un jour d'été 2015, après le choc éprouvé à la diffusion d'un documentaire sur les enfants d'Alep assiégée, Bernie décide de se rendre au Liban, avec une équipe de tournage, et d'aller à la rencontre des jeunes Syriennes et Syriens réfugiés au pays du Cèdre.
Dans les camps et les squats de fortunes où les exilés forcés survivent dans un dénuement extrême, le long de la frontière, il veut recueillir les mots d'une enfance volée par la guerre et le terrorisme, dont l'innocence anéantit tous les discours politiques. Là, il rencontre une génération sacrifiée à la maturité spectaculaire, le futur de la Syrie.
Marwan, 13 ans, réfugié dans un camp, ramasse des pommes de terre pour deux euros par jour, et nourrit sa famille dans un pays qui interdit aux adultes étrangers de travailler.
Sally, 12 ans, est sûre qu'une fois la guerre finie, elle deviendra la prochaine Rihanna ; ses pas de danse, d'une grâce irréelle, émeuvent Bernie aux larmes.
Chayma, du haut de ses 11 ans, écrit au secrétaire général de l'ONU : dans sa lettre, elle raconte comment on a détruit sa maison, tué ses amis, brûlé son école. Qu'elle a dû s'enfuir et tout laisser, comme tant d'autres êtres de chair, de sang, et non de simples chiffres au bas des rapports des puissances occidentales. Si on lui rend sa terre, assure-t-elle, elle nous laissera nos chiffres...
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Qu'ont-ils fait de nos espoirs ? faits et gestes de la présidence Hollande ; décryptage au jour le jour d'un stupéfiant reniement
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- 22 Janvier 2015
- 9782359493870
Jamais dans l'histoire de la Ve République, un président élu n'aura renoncé si vite, sans combat et sans explication, aux engagements qui l'avaient fait élire : combattre son adversaire la finance, instaurer une présidence normale, réorienter l'Union européenne. Au lieu de quoi, la finance dérégulée est installée à demeure à l'Élysée, le pouvoir personnel gouverne selon son bon plaisir, et l'Europe n'est pas sortie d'un cycle catastrophique où les marchés sont courtisés et les peuples ignorés.
Attachée aux exigences démocratiques et sociales d'une République vivante, la rédaction de Mediapart ne se résigne pas à une politique avilie où les promesses électorales seraient toujours démenties par l'exercice présidentiel. C'est pourquoi elle a choisi de documenter au plus près ce renoncement stupéfiant, pavé de véritables reniements.
Afin, tout à la fois, d'en prendre la mesure et de tenter de le comprendre. Car, sans cet effort de lucidité, il sera impossible d'inventer une suite qui appartienne à un peuple redevenu souverain, libéré des tentations de la peur et du repli, voire de la haine.
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La République sur écoute ; chroniques d'une France sous surveillance
Mediapart
- Don Quichotte
- 8 Octobre 2015
- 9782359495317
Fadettes, métadonnées, algorithme, boîte noire, imsi-catchers, signal faible. Ces nouvelles expressions racontent davantage qu'une révolution technologique : un projet politique assumé par le gouvernement, la mise sous surveillance, ou un monitoring généralisé, de la population française. La loi sur le renseignement, récemment adoptée contre l'avis de toutes les autorités administratives indépendantes et toutes les associations de défense des droits et libertés, est le dernier étage d'un édifice radicalement nouveau. Il organise le possible contrôle de chacun de nos courriels, de chacune de nos communications téléphoniques, de la plupart de nos conversations privées. Comme le Patriot Act américain, loi d'exception adoptée après les attentats du 11 Septembre, ce dispositif accorde des pouvoirs sans précédents aux services de police et aux services secrets.
C'est au nom de la lutte contre le terrorisme que nos libertés individuelles peuvent être désormais foulées au pied, notre vie privée fouillée à tout moment. Les lanceurs d'alerte Julian Assange et Edward Snowden ont révélé les méfaits de la NSA, cette agence américaine qui ne fait pas qu'écouter les chefs d'État et de gouvernements étrangers mais capte chaque jour des milliards de données.
En s'engageant sur une voie similaire, le pouvoir français place chacun de nous en liberté conditionnelle.
Fabrice Arfi, ancien reporter à Lyon Figaro (1999-2004), à 20 Minutes (2004-2005), cofondateur de l'hebdomadaire Tribune de Lyon (2005-2007), a également collaboré à l'AFP, au Monde, à Libération, au Parisien/Aujourd'hui en France. avant de rejoindre Mediapart, dès sa création en décembre 2007.
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Le 29 octobre 1979, Robert Boulin, ministre du Travail du gouvernement Giscard d'Estaing, est retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet. Avant même que l'enquête ne commence, les autorités concluent à un suicide par noyade. Dans un premier temps, la famille Boulin leur fait confiance, mais elle s'interroge bientôt devant les incohérences accumulées : le cadavre gisant dans cinquante centimètres d'eau ; les traces de lien aux poignets ; le visage tuméfié, cabossé, et l'énorme hématome derrière le crâne ; les preuves du déplacement du corps après la mort ; sans compter la lettre " posthume " qui a toutes les apparences d'une grossière contrefaçon ; les témoins que l'on ne juge pas utile d'auditionner, ou encore les scellés qui, mystérieusement, disparaissent les uns après les autres quand la famille demande qu'ils soient analysés. Soixante-dix-sept anomalies, en tout, figurent au dossier pénal. Insuffisant aux yeux du procureur général de la cour d'appel de Paris qui annonce, en juin 2010, son refus de rouvrir l'enquête, et indique en même temps que des pièces capitales ont disparu du dossier, une fois de plus, une fois de trop. Après trente ans de combat, Fabienne Boulin a établi l'impossibilité du suicide. Ce livre est pour elle le seul moyen de dire la vérité interdite sur l'assassinat de son père. Crime d'Etat ? Tout porte à croire, en effet, que le ministre, qui en savait trop, devenait une menace pour certains milieux politiques. L'affaire Boulin, qui révèle la corruption de nos moeurs politiques, cache l'un des plus grands scandales de la Vème République.
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N'oubliez pas ! faits & gestes de la présidence Sarkozy ; décryptage au jour le jour d'une contre-révolution
Collectif, Mediapart
- Don Quichotte
- 8 Février 2010
- 9782359490077
- Il y a eu l'élection de Nicolas Sarkozy, puis l'entrée au gouvernement de personnalités de gauche ; l'instauration d'un bouclier fiscal et la défiscalisation des heures supplémentaires ; la fin de la publicité à la télévision publique et la nomination par l'Élysée des présidents de l'audiovisuel public ; une réforme de la Constitution ; une révolution de la justice ; la suppression de 30 000 postes dans l'éducation ; la création de nouvelles franchises médicales ; l'augmentation de 172 % de l'indemnité du président de la République ; l'idée de soumettre aux tests ADN certains candidats à l'immigration ; la réintégration de la France dans l'Otan ; une vraie-fausse rupture avec la Françafrique, le discours de Dakar, etc.Il y a eu un divorce et un mariage à l'Élysée ; des vacances sur le yacht de Vincent Bolloré ; une justice qui s'est effacée pour permettre l'indemnisation de Bernard Tapie ; un " casse toi pauv' con " et une Princesse de Clèves ; l'injonction de lire la lettre de Guy Môquet dans toutes les classes ; le retrait du fichier Edvige ; la plus longue grève des universités et les plus grandes manifestations de salariés depuis des décennies, etc.La présidence de Nicolas Sarkozy n'est pas qu'une avalanche de décisions, d'annonces désordonnées et de nominations de complaisance. Déjà, elle a remodelé en profondeur la société française et l'appareil d'État, fracturant le paysage social, hystérisant le débat public, organisant collusions et conflits d'intérêt entre grands groupes économiques et responsables politiques.De la nuit du Fouquet's au grand emprunt national, le livre recense les changements intervenus. Dans la manière d'exercer le pouvoir. Dans l'évaluation des politiques appliquées à certains secteurs, l'emploi, la laïcité, la justice, la constitution, l'environnement, la politique étrangère, la politique en matière d'immigration, la réponse à la crise financière...Plus d'une vingtaine de longs articles thématiques sont accompagnés d'une chronologie détaillée de quelque 300 dates. Pour ne pas oublier. Et pour réfléchir.
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Voici le manifeste du boycott civique de l'élection présidentielle de 2017. Depuis la Libération, la prétendue démocratie représentative n'a jamais produit autant de révolte des citoyens. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à se libérer d'un devoir de voter qui a viré à l'absurde. La rupture radicale avec ce rituel épuisé est un appel à l'action. Elle inaugure la reconquête de notre souveraineté.
Plus de 20 millions de non-votants.
Sur près de 45 millions d'inscrits, au moins 9 millions s'abstiendront résolument, consciencieusement et bruyamment, lors de l'élection présidentielle ; plus de 2 millions feront l'effort de déposer bulletins blancs ou nuls dans les urnes ; ils seront quelque 3 millions de non-inscrits et 6,5 millions de « mal-inscrits ». En 2012, déjà, François Hollande n'a été élu qu'avec 18 millions de voix, à comparer avec les plus de 20,5 millions de non-votants...
S'abstenir, un acte rationnel et volontaire.
Le boycott affirmé des urnes présidentielles sera fondé en raison, car les raisons de ne pas voter sont désormais indéniables. Les exposer est l'un des projets essentiels de ce livre où l'expérience du journaliste d'enquête sera autant mobilisée que les analyses savantes de notre monde.
Corruption, dislocation du patrimoine social, explosion des inégalités, dictature exécutive, violence sécuritaire incontrôlée, fermeture brutale des frontières... sont autant de malfaisances oligarchiques qui appellent l'abstention volontaire.
Instaurer la souveraineté populaire !
Sabotons donc la présidentielle du printemps 2017 par une désobéissance civile digne de Thoreau, de Gandhi et de Martin Luther King. Boycottons le train-fantôme d'un scrutin morbide organisé par les disciples de Louis XIV et de Napoléon le Petit, comme les démocrates américains boycottèrent, avec un succès mémorable, les bus ségrégationnistes de Montgomery.
En 1885, Elisée Reclus affirmait déjà : « Voter, c'est abdiquer, c'est renoncer à sa propre souveraineté. N'abdiquez donc pas, ne remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! » C'était un prophète.
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Le président de trop ; vertus de l'antisarkozysme, vice du présidentialisme
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- 7 Avril 2011
- 9782359490336
Dans le Dorian Gray d'Oscar Wilde, un gentleman distingué se fait faire son portrait. Et voilà que le portrait se décompose, lui révélant sa propre corruption. Le sarkozysme et les mécanismes de pouvoir qu'il convoque, sa violence sociale, politique et symbolique, nous renvoie à notre responsabilité : comment avons-nous permis qu'un personnage si excessif multiplie les dérives - dont certaines préexistaient à son avènement : abus de pouvoir et bons plaisirs, passe-droits et conflits d'intérêts, confiscation oligarchique et privatisation partisane ?Ce livre veut faire le portrait du sarkozysme : le pouvoir de nomination du président de la République ; l'extension du domaine du secret ; la logique verticale du pouvoir exécutif ; la corruption du milieu journalistique ; les courtisans ; la façon, au fond, de ne pas aimer l'irruption de l'information irrévérencieuse, du désordre, de l'événement ; la corruption des interlocuteurs syndicaux que l'on flatte pour qu'ils rentrent dans l'agenda du pouvoir... Ces mécanismes qui existaient avant lui, Nicolas Sarkozy les exacerbe, aggravant les vices du présidentialisme français : il en ressort un pouvoir sans équilibre, portant en lui le risque d'un absolutisme.En cette époque troublée, il est urgent d'ouvrir les yeux sur la fragilité de notre République. Nous traversons une crise historique du capitalisme, vivons par le numérique une nouvelle révolution industrielle, voyons finir un cycle de domination de notre culture occidentale sur le monde. L'histoire du siècle précédent nous a appris combien ces périodes incertaines pouvaient mal tourner.Derrière le réquisitoire se posent des questions fondamentales : quel est le sens de ce pouvoir qui demande au peuple de sortir de sa servitude tous les cinq ans pour choisir son maître et, entre-temps, le contraint au silence et à la peur ? Le sarkozysme porte en germe le refus de la démocratie.
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Tomioka était une ville tranquille de la côte est du Japon où vivaient, avant le 12 mars 2011, 16 000 habitants ; aujourd'hui il n'en reste qu'un, Naoto Matsumura. Tomioka a été évacuée au lendemain du tsunami, en raison de la fusion du coeur de trois réacteurs de la centrale de Daiichi, propriété de Tepco. En dépit des efforts et du courage des ouvriers, les réacteurs continuent de cracher de la radioactivité. La catastrophe de Fukushima marque la fin de l'utopie nucléaire et le début d'une catastrophe écologique qui va durer des siècles.
Les habitants ont été évacués hors de la zone rouge, abandonnant animaux domestiques et animaux de ferme. L'ordre d'évacuation, initialement de 48 heures, a été prolongé. Il sera permanent.
Matsumura, lui, a refusé de quitter la ferme où sa famille vit depuis cinq générations, pour manifester sa colère et sa résistance au géant de l'industrie nucléaire. Il ne calcule pas les doses qu'il reçoit quotidiennement et met un point d'honneur à nourrir les bêtes encore vivantes. Il parle franc et pointe l'opérateur nucléaire dont la toute puissance est palpable dans le pays.
Rapidement, la presse étrangère s'est intéressée à ce « dernier homme debout ».
Le parc nucléaire du Japon est le 3e au monde avec 54 centrales, derrière les États-Unis. et la France (58). Tepco, le shogun du nucléaire, continue d'agir dangereusement, soutenu par l'État. Leurs choix sont d'abord économiques. Il s'agit pour eux de sauver le pays de la faillite ; à n'importe quel coût humain.
Mais la résistance s'organise. Les mères de Fukushima s'indignent. À Namie, un lapin sans oreilles est né. Symbole du Japonais en révolte passive, il ne veut plus rien entendre. Matsumura, dans sa lutte, incarne la terre contre le nucléaire.
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De Gandhi à Daech ; histoires honorables ou infâmes de guérillas, d'insurrections et de déstabilisations
Antoine Bohm
- Don Quichotte
- 4 Février 2016
- 9782359494303
Conquête et défense de l'État moderne sont affaire de technique et de maîtrise des outils de propagande. Aucun État, quels que soient son régime, sa situation économique et sociale, ne peut s'en garantir. Notre dépendance récente aux marchés internationaux, à internet et aux nouveaux moyens de communication a ouvert des failles, inimaginables il y a encore vingt ans. Nous semblons surprotégés, à l'abri de toute sédition, nous ne croyons pas à la menace d'un coup d'État dans nos pays sécurisés. Pourtant, l'Occident est peut-être le plus exposé aux machines insurrectionnelles parfaites : pas de coup de feu, pas d'effusion de sang, nul accident : une simple subtilisation du pouvoir. L'insurrection qui vient est invisible.
Ce livre raconte comment on déstabilise un État, comment on prend le pouvoir et comment on le défend. À ce jeu, tous les moyens sont bons : terrorisme, guérilla, guerre conventionnelle, attentats politiques ou suicides - moins communément : la voie des urnes.
À travers le récit des coups d'État de Mao et de Gandhi, les infortunes de Guevara et de Lumumba, des Farc, les nouveaux fronts ouverts par l'usage des technologies numériques dans les techniques insurrectionnelles (cyber-attaque russe, raids sans visage du groupe Anonymous, techniques de communication de Daech), ce manuel dévoile que jamais une insurrection n'aura été aussi facile à mettre en place. Aux troupes maoïstes de cent mille hommes peuvent désormais se substituer cinq ingénieurs. De même, là où la guérilla se prolongeait sur une vingtaine d'années, une insurrection prendrait aujourd'hui moins d'un an.
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L'affaire Bettencourt ; un scandale d'Etat
Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme, Mediapart
- Don Quichotte
- 7 Octobre 2010
- 9782359490251
L'affaire Bettencourt n'est pas qu'un conflit familial opposant la femme la plus riche de France à sa fille. Depuis les premières révélations de Mediapart, l'affaire Bettencourt est devenue l'affaire Woerth, recelant possiblement une affaire Sarkozy. Autrement dit, une affaire d'État.
Ce livre démêle une affaire tentaculaire qui devrait prendre un nouveau tournant judiciaire.
L'enquête en cours a déjà révélé :
- Une fraude fiscale massive organisée par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, laquelle a bénéficié d'un remboursement de 30 millions d'euros au titre du bouclier fiscal.
- Le financement par la milliardaire de personnalités politiques comme Valérie Pécresse, Éric Woerth - et peut-être N. Sarkozy.
- L'existence d'un système des micros partis permettant de contourner la loi sur le financement des campagnes et partis politiques, et aussi le fonctionnement du « Premier Cercle », structure de l'UMP où se retrouvent les plus grandes fortunes de France.
- Un conflit d'intérêts majeur concernant le ministre du Budget, puis du Travail, M. Woerth, par ailleurs trésorier de l'UMP, dont la femme travaillait chez Liliane Bettencourt.
- Une obstruction de la justice : en l'absence de la nomination d'un juge d'instruction, le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, s'arroge toutes les prérogatives de l'enquêteur alors qu'il est l'un des protagonistes des enregistrements clandestins. Ce même procureur, comme on l'entend dans les enregistrements clandestins faits par le majordome de Mme Bettencourt, a fait cause commune avec la présidence de la République pour soutenir Mme Bettencourt contre sa fille, dans le différend qui les oppose.
Les divers protagonistes mis en cause ont tenté de museler Mediapart en intentant une action en justice. En vain. La cour d'appel a reconnu le droit au journal de publier ces enregistrements en raison de leur utilité publique.
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Le quinquennat du second président socialiste sous la Ve République s'achève sur un sentiment de sidération devant l'état de démoralisation et de division de la gauche, tandis que l'extrême droite continue d'imposer ses peurs et ses haines à la vie publique. La catastrophe est déjà là, celle d'un président qui n'a pas su apaiser et réconcilier une France que son prédécesseur avait profondément divisée et blessée.
Sonnons l'alarme ! montre combien le choix de Manuel Valls comme Premier ministre, le 31 mars 2014, en a accéléré le cours. Tournant de la présidence Hollande, il fut à la fois le signe de la rupture idéologique avec son propre camp politique et l'affichage d'une conversion à l'ordre néo-conservateur, sécuritaire et économique. Cet inventaire met aussi en évidence combien la réaction du pouvoir aux attentats, ici replacés dans leur contexte géopolitique international, fut une fuite en avant autoritaire, brutalisant la société, ses libertés fondamentales et sa vitalité démocratique.
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Le rêve d'autre chose ; changer la République ou changer de République ?
Paul Alliès
- Don Quichotte
- 2 Février 2017
- 9782359495997
Le discrédit du système politique - les institutions comme le personnel - est devenu massif ; il s'amplifie d'année en année. Changer la République ou changer de République ?
« Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer de Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures ». (Constitution du 24 juin 1793 - article 28).
Partout en Europe, les effets de la révolution numérique se font sentir et un nouveau désir de démocratie s'enracine, social autant que politique. En France, il a pris une tournure particulière au cours de la dernière décennie : les électeurs sont plus nombreux à se détourner des urnes, comme pour mieux dire le discrédit qu'ils portent à notre système politique, à un président qui outrepasse largement ses fonctions, à des institutions à bout de souffle, à un personnel politique qu'ils estiment corrompu. Et chaque année davantage - études d'opinion et sécessions électorales le confirment.
Pour autant, ce rejet n'est pas négatif et les aspirations à une réforme politique du régime de la Ve République existent bel et bien dans les couches populaires comme dans les milieux dirigeants.
D'une critique au fil des événements n'émerge qu'une alternative à ce présidentialisme mortifère, à son intouchable président, à ses prérogatives étendues à l'excès et à l'absence de réels contre-pouvoirs, qu'il s'agisse de la représentation parlementaire ou des médias. La Ve République est née d'un coup d'Etat, elle se poursuit, selon le mot de Mitterrand, dans le « coup d'Etat permanent » ; elle en est aujourd'hui discréditée, la démocratie de faible intensité.
Alors, changer la République ou changer de République ? Dans tous les cas, ce sont nos institutions qu'il nous faut repenser, notre constitution, nos modes de scrutin.
A l'approche d'une nouvelle élection présidentielle, Le rêve d'autre chose (tirée pour partie d'une « Une autre République est possible », sur Mediapart) montre l'inefficience d'un quinquennat (celui de François Hollande), pourtant réputé susciter le changement, et la nécessité augmentée d'une révolution démocratique.
Et, pourquoi pas, d'une VIe République ?
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Avec le Programme du Conseil national de la Résistance, rédigé en 1944, ou le Programme commun de la gauche, élaboré au début des années 1970, les « 110 propositions » préparées par le PS pour la présidentielle de 1981 constituent une étape majeure dans l'histoire de la gauche et dans les projets de transformation sociale qu'elle a proposés au pays.
Ces propositions, qui tendaient à engager un vaste plan de relance ou à nationaliser une partie des grands moyens de production, de la banque jusque dans l'industrie, les voilà, avec trente ans de recul, qui font office de miroir. Il suffit de les prendre une à une pour s'en convaincre. Quelles que soient les maladresses, les hypocrisies ou les habiletés qui ont présidé à leur élaboration, elles portaient une part du rêve.
Comme Les Jours heureux, titre sous lequel a été publié le Programme du CNR, a fait rêver la France résistante. Dans ces « 110 propositions », il faut donc, aujourd'hui, se replonger. A leur lecture, en effet, on mesure à quel point, en trois petites décennies, le monde a radicalement changé. Adieu les politiques de relance, la défense des services publics, le relèvement des minima sociaux, du salaire minimum. Article par article, on voit à quel point l'Etat a reculé face aux marchés.
A quel point aussi les politiques publiques ont été appauvries et le modèle social démantelé. Pour quiconque fait le va-et-vient entre hier et aujourd'hui, elles permettent de mesurer l'ascendant que le capital a pris sur le travail, les formidables flexibilités et précarité que le monde du travail a subies. Du même coup, l'effet de miroir est encore plus important. Alors que la gauche avance vers la présidentielle de 2012 dans une situation inquiétante de division, alors que les socialistes sont minés par des sensibilités innombrables et tout autant d'ambitions individuelles, la plate-forme socialiste a cette autre utilité.
Même si certaines ont vieilli quand elles ne sont pas devenues obsolètes, les « 110 propositions » permettent aussi d'apprécier ce que sont devenus les socialistes. Les rêves que quelques-uns continuent de porter, défendant encore certaines de ces « 110 propositions », même amendées. Ou les renoncements auxquels d'autres ont au contraire cédé. Car si les socialistes espéraient jadis « changer la vie », c'est la vie qui, trop souvent, les a changés.
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Lanceurs d'alerte ; ils risquent leur vie pour protéger la nôtre
Florence Hartmann
- Don Quichotte
- 6 Février 2014
- 9782359491999
Traîtres pour les uns, héros modernes pour les autres, les lanceurs d'alerte défient le système en dénonçant ses turpitudes. Ils ne veulent pas le casser mais l'améliorer, transgresser pour mieux consolider le subtil et fragile équilibre de la démocratie, quitte à révéler des informations parfois extrêmement sensibles, à provoquer des crises politiques. Leur arme : la vérité, preuves à l'appui. Mais une vérité pas toujours bonne à dire. Du coup, ils divisent. Leur sacrifice pour le bien commun suscite la suspicion ou, à l'inverse, le respect - à l'image des dissidents d'antan, adulés par les uns pour avoir dénoncé les dérives des autres mais voués aux gémonies par ceux dont ils exposent les abus. Personnages tragiques par excellence, beaucoup ont été immortalisés par le grand écran.
C'est un livre émaillé de portraits passionnants, ceux de quelques figures emblématiques, connues ou moins connues des lecteurs français, issus de quatre démocraties sur trois continents. Ils ont livré bataille, d'abord de l'intérieur puis, faute d'être entendus, ils ont franchi le pas et exposé publiquement la face cachée de nos démocraties. Ils ont découvert la puissance des forces qui se sont déchaînées contre eux mais ont, parfois, changé le cours de l'histoire. On ne brûle pas les sorcières des temps modernes, ces prophètes du malheur qui viennent enrayer la machine parce qu'ils savent que, sans une alternative au silence, elle ira à vau-l'eau. S'ils s'en sortent parfois aujourd'hui, ce n'est que sous la pression de l'opinion publique.
Le récit de leurs périples est aussi l'occasion de faire le point sur l'état de santé de nos démocraties, sur notre perception des valeurs qui la fonde, sur cette perte réelle ou supposée de tout idéal et de toute vision d'avenir.
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Sous la figure tutélaire de François Mitterrand, dit " Tonton ", toute une génération s'est épanouie sur les scènes contrastées des années 1980 à 2011 : cette génération, c'est celle des rejetons de 1968, héritiers de la fin des illusions, menacés par le chômage de masse dont ils ont essuyé les plâtres, subissant déjà la lutte des places dans le monde du travail, en attendant la fin de la partie sexuelle avec le sida.En 1981, l'histoire les a réinventés à toute allure : avènement de la gauche en France, abolition de la peine de mort et libéralisation des ondes, désindustrialisation massive, big bang audiovisuel, marche civique des Beurs et mouvements humanitaires, néolibéralisme, Pologne et Chute du mur, Guerre en ex-Yougoslavie, Irak et terrorismes, nouvelles peurs contemporaines, nouvelles utopies, désintégration des idéologies...Ils avaient entre 16 et 25 ans le 10 mai 1981, et plus rien n'a été pareil. Cette enquête, menée comme un roman balzacien, suit les trajectoires d'une cinquantaine de " héros " de ce moment-clef jusqu'en 2011, date à laquelle ils auront 50 ans. Comme dans un roman, ils se croisent, se séparent, se retrouvent à la faveur des événements et des ruptures qui ont marqué ce quart de siècle.Le " casting " est composé de gens connus ou non, représentatifs de cette génération charnière : politiques (Montebourg, Peillon, Valls, Boutih, Dupont-Aignan, Copé), syndicalistes, militants associatifs, humanitaires, artistes (Porte, Séra, Dupuy&Berbérian, Guetta, Chao), écrivains, intellectuels (Onfray), médiatiques (Bellanger, Naulleau, Zemmour, Patino, Olivennes) etc.Ils auront 50 ans le 10 mai 2011. L'avenir dira s'ils sont les oubliés de l'histoire ou si leur tour est venu de dessiner un destin collectif.
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Faits et gestes de la présidence Sarkozy Tome 2 ; finissons-en !
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- 19 Janvier 2012
- 9782359490695
Une présidence entachée par les affaires politico-financières : l'affaire Bettencourt (évasion fiscale, dons illicites aux politiques) ou l'affaire Lagarde/Tapie (une justice qui s'efface pour permettre à l'homme d'affaires d'empocher plus de 400 millions d'euros).Une présidence entachée par les scandales de ses ministres : les conflits d'intérêts d'Éric Woerth, les condamnations pour racisme de Brice Hortefeux, les libertés prises avec l'argent public par Alain Joyandet et Christian Blanc. Une présidence qui a révélé sa vraie nature idéologique avec l'indécent débat sur l'identité nationale, suivi de l'ignoble discours de Grenoble stigmatisant les Roms et les Français d'origine étrangère.Autant d'indignants épisodes qui ne doivent pas cacher la faillite économique du pays : la dette abyssale de la France n'est pas la conséquence de la crise financière, mais bien plus le fruit d'une politique de gaspillage engendrée par le bouclier fiscal, la multiplication des niches et autres abaissements d'impôts. La Cour des comptes elle-même en a fait le constat. Et pourtant. C'est pour éponger ce gaspillage que les services publics sont démantelés, que 50 % des fonctionnaires partant à la retraite ne sont pas remplacés, que plus de 50 000 postes ont été supprimés dans l'Education nationale, que les mutuelles santé seront surtaxées. Cette présidence est aussi celle de la casse sociale.Sous le titre N'oubliez pas !, le 1er volume de Mediapart dressait le bilan de la présidence Sarkozy de la nuit au Fouquet's au lancement du grand emprunt national. La suite de l'inventaire se poursuit dans ce 2nd volume : du débat sur l'identité nationale au budget d'austérité, ce livre recense les changements intervenus dans les dossiers tels que l'emploi, la justice, la constitution, l'environnement, la politique étrangère, la politique en matière d'immigration, la réponse à la crise financière. Sans oublier les affaires qui ont éclaté durant ce quinquennat et ont éclaboussé nombre de proches du Président.
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À tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient
Laurent Mauduit
- Don Quichotte
- 18 Septembre 2014
- 9782359493115
Dans l'histoire de la gauche française, c'est peu dire qu'il y a eu des pages peu glorieuses - promesses bafouées, reniements et trahisons - et qu'après des jours de fête et d'enthousiasme, les réformes annoncées ont trop souvent été écornées. Après l'espoir du changement, la " rigueur " ou la " pause " ! Et, en bout de course, l'inévitable défaite...
Le marasme dans lequel la France est enlisée depuis la victoire du candidat socialiste à la présidentielle de 2012 est pourtant à nul autre pareil. Jamais dans le passé, un candidat n'avait caché au pays, comme s'y est autorisé F. Hollande, la véritable politique qu'il entendait conduire. Jamais un gouvernement de gauche n'avait tourné casaque le jour même où il avait accédé au pouvoir et ne s'était appliqué, dans le plus grand désordre, mais presque avec application, à désespérer chaque jour celles et ceux qui l'avaient porté au pouvoir. À mettre en chantier les réformes réactionnaires concoctées par le camp d'en face. Jamais, surtout, un gouvernement n'avait renoncé à ce point aux valeurs fondatrices de la gauche et même de la République, acceptant qu'en son sein les campagnes xénophobes, dont l'extrême droite avait autrefois le monopole, trouvent des relais.
Ici, c'est plus que le naufrage de la gauche qui se joue. Alors que les digues qui séparaient autrefois la droite de l'extrême droite ont rompu ; alors que la gauche est elle-même contaminée par ce raz de marée de cynisme, plus qu'une défaite d'un parti, c'est une débâcle pour le pays et pour la République qui se profile. Et, si l'heure est grave, il faut explorer les voies du sursaut. Ce livre est aussi une adresse à ceux qui ne cèdent pas au désenchantement.
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- Condamné à mort en Israël en 1988, sur la base d'accusations selon lesquelles il aurait été gardien au camp de Treblinka, Demjanjuk a été acquitté en 1993 par la Cour suprême israélienne en raison de doutes sur son identité. De retour aux États-Unis, il fera l'objet d'un nouveau procès en 2001 pour avoir servi dans des camps, avant de se voir déchu de sa citoyenneté américaine.Aujourd'hui âgé de 89 ans, il a été inculpé par le parquet de Munich pour complicité dans le meurtre de 27 900 personnes, cette fois au camp de Sobibor (Pologne). L'ancien ouvrier automobile de Cleveland (Ohio) nie les charges à son encontre, affirmant avoir été soldat dans l'Armée rouge et avoir été fait prisonnier dans un camp nazi en 1942. Il a toujours clamé avoir dû travailler sous la contrainte pour les nazis et dit avoir été confondu avec d'autres gardes.Ce livre est le récit d'un des derniers procès du nazisme. L'occasion pour l'Allemagne d'écrire l'une des ultimes pages d'une histoire commencée il y a plus de soixante ans avec le procès de Nuremberg.Le procès Demjanjuk est aussi la première action judiciaire en Allemagne contre un " trawniki ", ces gardiens de camps recrutés parmi les prisonniers de guerre soviétiques. Pour la première fois, le pays juge un homme de main de nationalité étrangère, le dernier maillon d'une chaîne, le plus petit rouage de la machine d'extermination.
- Né en 1968 à Stuttgart, d'une mère allemande et d'un père français, Nicolas Bourcier a suivi un enseignement d'histoire et de relations internationales. Il a étudié l'Allemagne contemporaine et les opposants à Hitler ayant fui le régime nazi. Journaliste depuis une quinzaine d'années, il travaille pour Le Monde, service International.
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Fabrice Arfi, le journaliste qui a révélé les faits, revient sur l'affaire qui défraye la chronique depuis des semaines - avec la rédaction de Mediapart.
Le ministre du Budget fraudait le fisc ! Le 2 avril 2013, Jérôme Cahuzac se rend devant le juge pour avouer qu'il a un compte en Suisse non déclaré, ce que Mediapart avait révélé cinq mois plus tôt, le 4 décembre 2012. À l'issue de son audition, il est mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.
" Mensonge ", " trahison ", " outrage ", " ignominie ". dans la presse et jusqu'à l'Élysée, il n'y a pas de mot assez fort pour décrire le séisme politique. Comment ce ministre a-t-il pu, durant cinq mois, réfuter " en bloc et en détail " être celui qui, au détour d'une conversation téléphonique, lâchait : " Ça me fait chier d'avoir un compte ouvert là-bas, l'UBS, c'est quand même pas forcément la plus planquée des banques " ? Comment a-t-il pu, en s'adressant à l'Assemblée devant la représentation nationale, affirmer calmement : " Je n'ai pas, et je n'ai jamais eu un compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant " ?
C'est cette incroyable séquence que raconte ce livre. Fabrice Arfi revient sur son enquête, ses rendez-vous, tous les recoupements et vérifications effectués avant de publier ce qu'il savait être explosif. Car une fois le fil tiré, la pelote se déroule : apparaissent alors le gestionnaire de fortune Hervé Dreyfus, un avocat ami de Marine Le Pen, l'évasion fiscale organisée pour les fortunes françaises par l'établissement helvétique Reyl&Cie vers la Suisse puis Singapour, les paiements en espèces à la clinique Cahuzac, les manoeuvres des communicants, aux seins même des journaux, pour taire l'affaire et discréditer Mediapart. Mais ce compte est-il le seul ? Combien d'argent a transité dessus ? Des millions comme l'affirment des enquêteurs suisses ? Sommes-nous au coeur de la corruption politique alimentés par les laboratoires pharmaceutiques ?
C'est déjà tout cela, l'affaire Cahuzac. Mais c'est aussi bien davantage, rappelle dans ce livre Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, car elle met à l'épreuve notre culture démocratique, les principes qui l'inspirent et les valeurs qui l'animent.