Boreal
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La mondialisation occupe une place importante dans l'espace public : voie obligée de la prospérité pour les uns, elle est pour les autres responsable de tous les maux affligeant la société contemporaine. Curieusement, ces jugements contradictoires sur la mondialisation tendent tous deux à négliger les discours ayant présidé à la mise en place du monde de l'après Seconde Guerre.
Dorval Brunelle revient sur les fondements de l'ordre d'après-guerre, tels qu'ils se lisent dans les propos de ses architectes d'alors. L'examen de la création des grandes institutions internationales, à cette époque, constitue le point de départ d'une analyse articulant la reconstruction des espaces international et national à la création de l'État-providence et à la reconnaissance des droits sociaux. Sur cette base, l'auteur s'attarde ensuite à l'éloignement par rapport à ce projet initial, lisible dans ce qu'il appelle la globalisation, qui rompt avec la logique mise en place au sortir de la guerre.
Dans ce nouveau cadre institutionnel, l'Amérique du Nord occupe une place privilégiée. C'est en effet dans le libre-échange entre le Canada et les États-Unis que le nouvel ordre global trouve le premier lieu de son déploiement. Il convient donc d'analyser de près la dynamique inaugurée par cet accord pour saisir, a contrario, ce que la pensée de l'immédiat après-guerre, derrière des apparats libéraux, peut encore proposer d'intéressant à tous ceux qui appellent de leurs voeux une mondialisation alternative.
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Désirons-nous vraiment réaliser l'indépendance politique du Québec ou sommes-nous trop épuisés pour espérer remporter un troisième référendum ?
Jacques Beauchemin le militant explore les raisons profondes qui font de la souveraineté un objectif historique essentiel. Par contre, Jacques Beauchemin le sociologue ne peut cacher son inquiétude devant la démission collective des Québécois, qui semblent accepter sans états d'âme que leur langue française périclite et que leur culture se délite.
L'auteur met le lecteur au pied du mur : les ancêtres canadiens-français ont-ils lutté et résisté avec autant de courage depuis la Conquête pour voir leurs descendants dilapider l'héritage ?
Les héritiers - que nous sommes tous - choisiront-ils une démission tranquille ou relèveront-ils l'urgent défi auquel ils font face ?
« La Souveraineté en héritage » est un remarquable essai politique qui arrive à point nommé, au moment où le Parti québécois cherche un nouveau souffle.
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« Antimondialisation », « altermondialisation » ou « mouvement pour la justice mondiale » : le « mouvement des mouvements », à la fois enraciné dans les contextes politiques nationaux et nourri de ses multiples liens transnationaux, représente une puissante lame de fond, un ressac contre l'idéologie néolibérale et les politiques menées depuis des décennies que les contestataires jugent éminemment injustes et néfastes pour une grande partie de la population. Ce vaste mouvement social est complexe. On le voit dans ses actions, ses pratiques, ses organisations et ses discours. Il est une force critique porteuse d'une multitude d'idéaux, d'espoirs et de projets souvent contradictoires. Cette synthèse présente le mouvement altermondialiste pour en discuter les faiblesses et les forces, en portant une attention particulière à son activité au Québec et en Occident. Elle présente les éléments essentiels permettant de comprendre le mouvement et d'en débattre, en tant que force politique plurielle et contradictoire, et pourtant animée d'un même idéal de justice.
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Essai Nouveauté hors office Printemps 2011 Informations génériques Titre : L'état du Québec 2011 Coll. : EssaiAuteur(s) : Collectif Éditeur : Éditions du Boréal Date de MEV : 10 mai 2011Format : 14 x 21 cm Prix : 20 eurosNombre de pages : 576ISBN : 978-2-7646-2088-5 Contenu du livre Fruit de la collaboration de plus de 75 des meilleurs spécialistes et journalistes, L'État du Québec 2011 fait le bilan politique, économique, culturel et social du Québec pour l'année 2010-2011, incluant les statistiques à jour sur le Québec dans tous les domaines. Il propose des textes d'analyse sur tous les grands enjeux auxquels le Québec est confronté.
Dossier spécial : Le Québec est-il (toujours) une société égalitaire ?
- Qui est le plus pauvre au Québec ?
- Réinventer la social-démocratie - Le Québec, paradis fiscal - Comment mesurer le bonheur ?
- Le cycle infernal de l'endettement - L'égalité : une valeur importante pour les Québécois ?
- Quel lien entre équité et écologie ?
15 sections thématiques regroupant plus de 75 articles, dont :
- Le virage à droite du PQ - Pour ou contre les gaz de schiste?
- Le droit de donner la mort - Le fiasco du G20 - Promesse et périls du livre numérique - 30 ans plus tard : La nuit des longs couteaux expliquée Comme toujours :
- La chronologie de l'actualité 2010-2011 - Toutes les données à jour en santé, éducation, démographie, économie, culture, etc.
- Les 17 régions en statistiques - Le Québec en un coup d'oeil L'auteur Sous la direction de Miriam Fahmy, Institut du Nouveau Monde ??
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Notre monde est-il devenu trop complexe et trop instable pour que nous puissions exercer sur lui quelque emprise que ce soit ? Les défis qui se posent à nous - que ce soient le réchauffement du climat, les épidémies de sida et de tuberculose, les crises financières - se recoupent et se conjuguent au point que nous ne sommes plus en mesure de comprendre ce qui nous arrive.
En outre, nous entretenons l'affreux doute que " les experts " n'en savent pas beaucoup plus long que nous.
Voilà ce que Thomas Homer-Dixon appelle le déficit de l'imagination, ce fossé qui sépare notre besoin d'imagination - imagination qui nous permettrait de trouver des solutions à ces problèmes aussi complexes que cruciaux - et notre capacité à stimuler cette imagination.
L'auteur nous montre que si, dans notre univers complexe, les pays pauvres sont particulièrement vulnérables à ce phénomène, les pays riches sont également menacés par le déficit de l'intelligence.
A mesure que le phénomène s'amplifie, on assiste à une augmentation de la désintégration politique et à une multiplication des conflits violents, situation qui peut influencer le cours de nos vies de façon subtile et inattendue. Par une argumentation audacieuse, Homer-Dixon formule de façon saisissante les problèmes qui sont les nôtres aujourd'hui et propose des pistes de solutions, applicables aussi bien à la sphère privée qu'au monde des affaires.
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Dans le contexte européen, le " printemps des peuples " désigne cette époque où les courants d'affirmation nationale et démocratique se sont conjugués dans une série de mouvements réformistes et révolutionnaires destinés à défaire les régimes monarchiques instaurés par le Congrès de Vienne. Or, l'Amérique a aussi eu son printemps des peuples. Comme de nombreuses sociétés neuves des Amériques, le Québec a connu son plus important printemps anticolonial dans la première moitié du XIXe siècle.
Louis-Georges Harvey reconstitue ici le sens du discours dominant des élites politiques du Bas-Canada entre 1805 et 1837. Il aborde ce discours comme la mise en place d'un projet de société pour l'Amérique française qui visait à préparer, dans un avenir plus ou moins rapproché, la mutation de la colonie en un État. L'une des caractéristiques fondamentales du discours patriote était sa représentation de la collectivité nationale dans sa dimension territoriale, dans une incarnation civique plutôt qu'ethnique, qui renvoyait à l'américanité de la société bas-canadienne et s'appuyait puissamment sur le modèle états-unien. Pour les Patriotes, la République voisine constituait plus qu'un modèle apte à apporter des solutions aux différents fléaux inhérents au régime colonial, elle représentait en outre la finalité du parcours de l'histoire coloniale, soit l'indépendance inévitable qui attendait toutes les collectivités neuves des Amériques. Ainsi, pour Louis-Georges Harvey, les analyses des institutions états-uniennes par la classe politique du Bas-Canada sont devenues les véhicules d'un discours ouvertement anticolonial, voire souverainiste.
Enfin, l'auteur souligne l'émergence d'un discours politique bien républicain, tout en remettant en question le " libéralisme " des Patriotes et de leurs prédécesseurs au Parti canadien, en raison de leur dénonciation soutenue du capitalisme commercial, qu'ils associaient à la corruption des institutions politiques coloniales.
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Le Québec est à la croisée des chemins. Le contexte mondial dans lequel il doit tirer son épingle du jeu se transforme radicalement. Pour François Legault, seule une économie forte permettra au Québec de générer de la prospérité pour améliorer la qualité
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Qui aide qui ? une brève histoire de la solidarité internationale au Québec
Pierre Beaudet
- Boreal
- 26 Mai 2009
- 9782764606360
Un grand espoir a surgi au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de la victoire contre le fascisme. L'humanité a cru pouvoir se réconcilier avec elle-même en se mobilisant en faveur du développement social, de la justice et de la paix.Dans de vastes régions du monde, la décolonisation a ouvert la porte au progrès. En même temps qu'on forgeait l'expression « tiers-monde », on inventait l'APD, l'aide aux pays en développement. Agences gouvernementales et ONG sont nées, où se sont entrechoqués de multiples enjeux, outils et projets. D'emblée, le Canada y a joué un rôle important. Des « petits Chinois » à l'ACDI, il a affirmé sa présence à l'étranger, et des hordes de Canadiens, jeunes et moins jeunes, sont partis découvrir le monde, voire se découvrir eux-mêmes.Mais que reste-t-il des grands chantiers ouverts depuis une soixantaine d'années? Force est de constater aujourd'hui que ces grandes ambitions se sont disloquées, au point où on a l'impression d'être de retour à la case départ, ou pire encore ! À part la Chine - exception notable, certes -, le tiers-monde stagne, écrasé sous les dettes, quand il ne s'enfonce pas carrément dans la crise, comme c'est le cas en Afrique subsaharienne. L'écart entre pays riches et pays pauvres, loin de se refermer, a presque triplé depuis 1960.À quoi attribuer la faillite de nos rêves grandioses ? Faut-il dénoncer une générosité qui semble surtout profiter aux soi-disant bons Samaritains ? Faut-il « mettre la hache » dans l'ACDI ? En racontant l'histoire de l'aide internationale comme on l'a pratiquée au Québec, depuis les missions étrangères jusqu'aux coupes budgétaires imposées par le gouvernement Harper, Pierre Beaud et livre une réflexion percutante sur notre activité dans ce domaine, au moment où la solidarité planétaire semble plus importante que jamais pour l'avenir de l'humanité.
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Par leur nombre, par leur fort degré d'intégration à la société d'accueil, les Chiliens occupent une place à part parmi les communautés immigrées au Québec.
Tant les réfugiés que les immigrants ont vécu un processus qui est allé au-delà de l'insertion pour devenir un enracinement graduel, à l'encontre du retour tant annoncé par plusieurs. La grande majorité des Chiliens sont restés au Québec. Ce livre adopte une double perspective : d'une part, analyser la mouvance collective des Chiliens, à travers leurs associations et leurs clubs ; d'autre part, retracer les trajectoires individuelles, celles des personnes qui participent à la vie collective, celles des autres, qui ont choisi de s'investir essentiellement dans leur vie personnelle.
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Qu'est-il advenu des québécois sous l'influence de la passion qu'a suscitée, depuis quatre décennies, le projet de fonder un État souverain sur le territoire du Québec ? Si le projet d'indépendance du Québec fut autrefois élaboré dans une grande liberté d'esprit, il est aujourd'hui sous la surveillance des « fiduciaires » de ce qui n'est plus qu'un simple patrimoine symbolique, c'est-à-dire un amalgame indistinct d'espérances révolues et d'intérêts bien réels. Pour reconquérir une part de cette liberté de pensée perdue, il nous faut franchir les limites du cercle dans lequel s'est enfermé notre imaginaire politique. Les réflexions rassemblées ici s'inscrivent dans un dialogue avec l'oeuvre d'Hubert Aquin, celui qui écrivit autrefois, dans La Fatigue culturelle du Canada français, qu'on ne saurait parvenir à penser notre destin véritable sans accepter la dimension proprement dramatique qui lui est inhérente.
Il est nécessaire aujourd'hui de mettre fin à la confusion entourant notre destinée politique, à tout le moins d'amorcer une sortie progressive de l'ambivalence dans laquelle nous nous sommes enfoncés depuis la Révolution tranquille. Il nous faut parvenir à penser autrement les événements qui ont marqué notre histoire, à commencer par le référendum de 1980. C'est donc un retour sur l'histoire qui est proposé ici, plus particulièrement sur le rôle joué par les élites politiques et intellectuelles dans cette affaire. Voilà pourquoi le présent ouvrage prend la forme d'une galerie de portraits, à caractère philosophique, de personnages comme René Lévesque, Fernand Dumont, Paul-Émile Borduas et d'autres. Par l'examen de ces figures éminentes, Daniel D. Jacques a tenté de faire apparaître certains aspects de la méprise qui a conduit à l'avortement du projet d'indépendance de ce pays.
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La bataille de londres. dessous, secrets et coulisses du rapatriement constitutionnel
Frédéric Bastien
- Boreal
- 17 Juin 2013
- 9782764622278
Au lendemain du référendum de 1980, Pierre Elliott Trudeau reprend son vieux rêve de rapatrier la Constitution. Il demandera donc au parlement britannique d'adopter une loi qui fera enfin du Canada un pays pleinement indépendant.
Les provinces, le Québec au premier chef, qui voient leurs prérogatives menacées et veulent stopper l'initiative du fédéral, multiplient ambassades et délégations à Londres, tentant de séduire les députés et lords anglais à coups de grands vins et de plats fins. Affluent également dans la capitale anglaise les Indiens, qui se sentent trahis par la couronne britannique, et les stratèges fédéraux, bien déterminés à voir triompher leur cause. S'en mêlent le Labour anglais, qui rêve de faire tomber Thatcher, les députés conservateurs d'arrière-ban qui défient la Dame de fer, au plus bas de sa popularité juste avant la guerre des Malouines, et tout ce qui grouille, scribouille, grenouille au Canada et en Angleterre, pendant que les tribunaux, des deux côtés de l'Atlantique, s'apprêtent à entendre différentes causes touchant ce coup de force constitutionnel.
C'est avec une verve irrésistible que l'auteur décrit cette foire d'empoigne, au-dessus de laquelle vogue le couple improbable que forment Pierre Trudeau et Margaret Thatcher, opposés sur le plan politique et pourtant liés par une complicité aussi inattendue qu'indéfectible.
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Pourquoi les négociations avec les autochtones ne semblent-elles jamais aboutir ? Pourquoi les ententes signées avec eux sont-elles systématiquement remises en question ? Les tribunaux leur sont-ils toujours favorables ? Les autochtones sont-ils au-dessus des lois ? Pourquoi se sont-ils si fermement déclarés contre la souveraineté du Québec ?
Trop souvent, les autochtones dérangent, agacent, irritent. Ce qui nourrit cette irritation, cest dabord et avant tout lignorance. Cette ignorance, relayée par les médias, empêche la majorité des Québécois daborder la question autochtone avec calme et lucidité, et laisse toute la place à lémotion et au ressentiment.
En prenant lactualité comme point de départ, Renée Dupuis donne ici un ouvrage de vulgarisation qui permettra au public de se faire une opinion informée sur les questions que soulèvent les revendications autochtones dans notre société. Elle montre que nous ne sommes pas en présence dune fatalité ou dun complot, mais du combat de communautés qui, depuis cinq siècles, refusent de disparaître. Les tribus qui avaient été soumises par les colons européens à leur arrivée en Amérique ont aujourdhui réussi à se faire reconnaître comme des peuples, aussi bien au Canada que sur la scène internationale, et comme des nations au Québec. Elles revendiquent maintenant toute lautonomie que cela implique, autonomie quelles jugent essentielle à leur survie.
Plus jamais les autochtones naccepteront dêtre relégués aux marges de lhistoire, et le temps est révolu où nous pouvions les ignorer.
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Les institutions politiques au Québec et au Canada
André Bernard
- Boreal
- 13 Novembre 1995
- 9782890526259
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L'époque actuelle est stimulante pour les historiens de la Nouvelle-France. Un champ d'étude autrefois cloîtré derrière les restrictions idéologiques s'ouvre maintenant au monde. Les textes rassemblés ici sont autant d'exemples de ce phénomène. L'auteur nous propose d'abord une série de synthèses historiographiques où s'incarnent ces mutations, pour nous présenter ensuite des études portant aussi bien sur des questions d'identité et de religion que sur les questions relevant de l'histoire sociale.
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Fin de cycle ; aux origines du malaise politique québécois
Mathieu Bock-Côté
- Boreal
- 16 Mai 2012
- 9782764621684
La société québécoise termine douloureusement le cycle historique ouvert par la Révolution tranquille. L'espace politique est en pleine métamorphose. Souverainistes, fédéralistes, lassés de ce débat ? De gauche, de droite, « ailleurs » ? Les idéologies auxquelles nous étions habitués semblent frappées de désuétude. Les Québécois ne savent plus exactement comment penser leur avenir collectif. Partout, un sentiment d'impuissance se propage, alimenté par un cynisme généralisé. Et un pessimisme mortifère gagne la conscience collective. Dans cet essai, Mathieu Bock-Côté décrypte la crise politique québécoise à la lumière des tendances historiques et sociologiques lourdes qui ont fait le Québec depuis cinquante ans. De l'implosion de la question nationale à celle du mouvement souverainiste, en passant par le retour d'un certain conservatisme longtemps refoulé dans les marges du débat public, il cherche à dégager le sens d'une mutation historique. Surtout, il cherche à voir ce qui, dans cette fin de cycle, permet d'espérer un ressaisissement du Québec.
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Où étiez-vous le matin du 11 septembre 2001 ? Chacun se souvient de ce moment précis où il a vu pour la première fois ces images inoubliables. Nest-il pas paradoxal quau moment où lhistoire se déroule sous nos yeux nous sommes tentés de nous interroger sur notre propre destinée ? Arrêt sur image.
La proximité géographique dabord, mais également les liens aussi profonds quambigus qui nous rattachent à nos voisins du Sud, ont fait en sorte que ces événements ont envoyé une onde de choc qui a traversé toute notre société. En suivant minute par minute lemploi du temps de ceux qui ont joué un rôle dans cette journée, André Duchesne se sert du 11 septembre comme dun scanner pour révéler une image fascinante de nous-mêmes. Dabord, en ce jour précis, le hasard ou la nécessité ont voulu que plusieurs événements importants rassemblent Québécois, Canadiens et Américains. Le Québec sapprêtait à inaugurer à New York toute une série dévénements pour faire la promotion de sa culture. Le 11 septembre était également la date que le NORAD avait choisie pour réaliser un volet de lexercice Vigilant Guardian, simulation dattaques aériennes virtuelles arrivant par vagues successives, jusquau moment où, partout en Amérique du Nord, les hauts gradés de cette organisation militaire ne savaient plus où sarrêtait la fiction et où commençait la réalité.Au-delà des grands enjeux historiques ou géopolitiques, sans tenter dexcuser ou daccabler qui que ce soit, André Duchesne réussit à capter, dans ce livre qui se lit comme un suspense haletant, la densité humaine qui a marqué cette journée, lémotion quelle a créée en chacun de nous.
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De la tolerance a la reconnaissance : une theorie liberale des dr
Seymour Michel
- Boreal
- 25 Mars 2008
- 9782764605738
Le philosophe Michel Seymour aborde ici le thème de l'État multinational comme modèle d'organisation politique. S'inscrivant directement dans la foulée des travaux de Charles Taylor, de Will Kymlicka et de John Rawls, il se donne pour objectif de formuler une théorie originale des droits collectifs. Seymour traite particulièrement des minorités nationales au sein de l'État-nation ainsi que des peuples inscrits dans des organisations supranationales. Il réfléchit aux conditions qui pourraient garantir la viabilité de toute forme d'arrangement « plurinational », ce qui inclut autant les États-nations rassemblant des minorités nationales diverses que les États multinationaux et les organisations supranationales rassemblant différents États souverains. Il s'attaque à la « reconnaissance politique » des peuples, qui peut apparaître comme une condition sine qua non pour assurer la viabilité de toute forme d'arrangement plurinational, mais qui peut aussi être admise pour des raisons morales. Il examine en ce sens les arguments récents qui sont favorables ou défavorables à l'octroi de droits collectifs pour les groupes nationaux au sein d'une seule et même entité politique. S'il s'intéresse aux droits collectifs, c'est parce qu'il faut faire appel à de tels droits pour que la reconnaissance politique des peuples puisse prendre forme. De la tolérance à la reconnaissance est une contribution majeure à la philosophie politique des droits collectifs. Michel Seymour accomplit un travail essentiel à la conceptualisation et à la définition de notre place si particulière dans le concert des nations.
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La République est la grande oubliée de l'histoire politique du Québec, comme si cette idée qui a inspiré tant de peuples dans le monde n'avait rien à nous dire ici. Pour Marc Chevrier, introduire la République dans nos débats, ce n'est pas seulement deviser sur le remplacement de notre monarque constitutionnel par un président élu, c'est s'interroger sur les fondements de notre démocratie. Dans cette perspective, il étudie d'abord un phénomène paradoxal, le « monarchisme québécois », qui se signale par un penchant à séparer l'État de la communauté des citoyens et par un climat intellectuel particulier, ultramontain, où les lumières, en toutes choses, ne peuvent venir que d'ailleurs.
Il fouille ensuite dans le lointain passé de la Nouvelle- France, cette autre grande incomprise, qui constitue peut-être un fascinant embryon de république moderne, commencée par le choc entre le monde européen inégalitaire et l'univers indien sur lequel plusieurs penseurs européens ont projeté des fantasmes de liberté naturelle.
Il trace les chemins à prendre pour fonder une République du Québec et essaie d'en esquisser quelques traits à travers un certain nombre de questions qui se poseront nécessairement aux constituants, peu importe qu'il s'agisse d'une république indépendante ou d'une république qui, appuyée par un référendum majoritaire, aurait à redéfinir sa place à l'intérieur d'un Canada sommé à son tour de se repenser.
Il pose enfin la question, délicate : une culture patriote du bien public au Québec est-elle encore possible ?
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Celui qu'on désigne comme le père de l'assurance maladie examine notre système public de santé aujourd'hui et ne reconnaît plus son enfant. Toujours aussi attaché aux valeurs de solidarité, d'universalité et d'équité qui le guidaient dans les années 70, il invite ici à un constat très sévère sur la façon dont les soins sont prodigués au Québec.
Force est de constater que notre système de santé connaît de sérieux problèmes. Il ne fonctionne pas comme il devrait eu égard aux besoins des Québécois et aux énormes ressources que nous y consacrons.
Le Québec ne peut plus se permettre d'investir chaque année des dizaines de milliards, en fait pratiquement la moitié du budget du gouvernement, sans objectifs et sans obligation de résultats, sans progrès réels. Un profond changement d'attitude de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux est nécessaire. Il s'agit d'un changement d'orientation fondamental, d'un changement de paradigme.
Claude Castonguay propose un ensemble de mesures afin d'accroître la qualité et l'efficacité de notre système de santé. Celui-ci doit être axé sur le patient. La priorité doit être placée sur la création de réseaux de soins de première ligne et de soins à domicile qui répondent aux besoins multiples et en constante évolution de la population du Québec.
Posant un regard objectif et argumenté, Claude Castonguay apporte une contribution majeure au coeur du débat sur les transformations que doit connaître notre système public de santé.
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Une histoire du ministère de la Culture (1961-2021)
Claude Trudel
- Boreal
- 3 Septembre 2021
- 9782764626689
Qui se souvient aujourd'hui du visage de Georges-Émile Lapalme ? Infatigable lecteur, homme de culture, il a pourtant joué un rôle capital dans la Révolution tranquille en militant pour la création d'un ministère des Affaires culturelles, dont il est devenu le premier titulaire dès 1961, au lendemain de l'élection des libéraux.
Depuis, vingt-six Québécoises et Québécois lui ont succédé. Claude Trudel retrace ici les principales étapes de l'histoire du ministère en se penchant sur la personnalité et l'action de celles et ceux qui l'ont dirigé. Il rappelle la volonté de Pierre Laporte d'assumer l'héritage de Lapalme, la décentralisation du ministère entreprise dès 1969 par Jean-Noël Tremblay, le livre vert que Jean-Paul L'Allier rédigera lui-même et qui fera époque. Il raconte comment Denis Vaugeois mettra sa passion du livre et Clément Richard celle des musées au service de leurs concitoyens, comment Liza Frulla redéfinira la mission du ministère en le délestant de plusieurs importants dossiers dont il était le maître d'oeuvre depuis trente ans. Nous verrons Agnès Maltais imposer sa vision de la protection du patrimoine culturel religieux, Line Beauchamp mettre toute son influence politique, à la suite de Louise Beaudoin, dans l'adoption de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'UNESCO, Christine St-Pierre faire sienne l'adoption de la Loi sur le patrimoine culturel.
Ce ne sont là que quelques exemples de l'impact majeur de l'action de ces hommes et femmes dans l'histoire du ministère et, plus largement, dans le paysage culturel québécois que ce livre vient mettre en valeur. -
C'est à Camus que Gil Courtemanche emprunte cette idée du " juste " pour décrire la position qu'il veut être la sienne quand il aborde l'actualité politique. Le " juste ", c'est celui qui fait passer l'humanité avant les idées, les personnes avant les dogmes, politiques ou autres.
C'est la position la plus pénible, la plus complexe, la plus vulnérable. Car le " juste " se retrouve avec de curieux compagnons qu'il n'aime pas nécessairement. Puis il est confronté à la douloureuse question de la responsabilité, de l'intention criminelle des États ou des acteurs. Après avoir fait une grande carrière de reporter international et connu un succès mondial avec son roman Un dimanche à la piscine à Kigali, Gil Courtemanche a tenu une chronique, de 2002 à 2011, dans les pages du quotidien Le Devoir. Il y traitait de politique québécoise et canadienne, mais surtout de politique internationale, sujet qui l'a toujours fasciné. En plus d'un long fragment d'un essai sur lequel Gil Courtemanche travaillait au moment de sa mort, ce livre reprend les meilleurs de ces textes, où le chroniqueur se révèle un extraordinaire éveilleur de consciences et où il donne l'exemple d'une pensée libre, qui pourfend tous les discours avec lesquels les riches et les puissants justifient les inégalités scandaleuses qui existent encore parmi les habitants de notre planète.
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De la nation à la multination ; les rapports Québec-Canada
Gagnon/Iacovino
- Boreal
- 3 Février 2009
- 9782764605448
Refrain familier aux oreilles des Canadiens, la « question québécoise » suscite des réactions généralement hostiles à l'extérieur du Québec, où on y voit la cause d'un perpétuel enlisement politique. Suivant ce point de vue, le Québec s'attaquerait aux principes libéraux auxquels les Canadiens sont tous profondément attachés. Il saperait les idéaux de justice et d'égalité ainsi que la stabilité des liens qui unissent tous les citoyens.
Le but de cet ouvrage est de présenter une autre vision de la contribution québécoise. Les auteurs croient au contraire que la question québécoise fournit au Canada l'occasion de réaliser ses promesses et de se définir à partir de principes qui lui sont propres et qui reflètent son histoire, sa société, sa diversité nationale et culturelle. Au lieu de diviser Canadiens anglophones et francophones, la question québécoise devrait être accueillie comme une dimension essentielle de ce que nous sommes ; elle devrait faire partie aussi de l'examen de notre évolution en tant que pays « modèle ». En explorant l'histoire de l'auto-détermination du Québec dans toutes ses manifestations politiques, ce livre espère amener tous ceux qui sont engagés dans la « conversation canadienne », que ce soit à titre professionnel ou non, à tendre l'oreille.
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Mon pays métis ; quelques vérités sur le Canada
John ralston Saul
- Boreal
- 3 Février 2009
- 9782764606261
«Nous ne sommes pas une civilisation d'inspiration française ou britannique, déclare John Saul. Nous ne l'avons jamais été. » Dans ce nouveau livre, John Saul poursuit son exploration de la psyché canadienne. En jetant une lumière originale et féconde sur notre histoire, il nous amène à remettre radicalement en question l'image que nous avons de nous-mêmes. « En ayant recours, pour nous définir, à un langage qui n'exprime ni notre véritable nature ni notre véritable mythologie, nous avons privé notre civilisation de sa force. Nous avons neutralisé notre capacité de discuter et d'agir d'une manière qui reflète notre inconscient collectif, nos exigences éthiques. » Devant les problèmes auxquels fait face notre société, nos gouvernements ont trop souvent recours à des expédients indignes de nous. Nous nous imaginons jouer un certain rôle sur le plan international, mais nous le jouons rarement, ou encore de façon intermittente et timorée. Tout cela parce que nous sommes incapables d'accepter qui nous sommes vraiment, parce que nous nous sommes enfermés dans une définition réductrice de notre société, de notre histoire.
Nos élites se révèlent de plus en plus dysfonctionnelles, car au fond elles ne désirent pas gouverner le Canada tel qu'il est. Quant à l'ensemble des citoyens, ils montrent des signes d'incertitude et de frustration, ils ont l'impression de n'avoir plus de repères.
John Saul défend dans ce nouvel essai l'idée que nous formons une société métisse, construite sur les principes amérindiens de paix, de justice et de bon gouvernement. Voilà ce qui constitue le coeur de notre pays, de la mythologie canadienne. Si nous arrivions à adopter un langage qui reflète notre histoire véritable, nous pourrions redécouvrir la force de traduire nos conceptions en actes, la force d'agir conformément à notre nature profonde.