Vivek Shraya a des raisons d'avoir peur des hommes. Tout cela a commencé lorsque, enfant, on la maltraitait parce qu'elle n'était pas assez garçon; cela s'est poursuivi lorsque, adulte, on l'a punie parce qu'elle n'était pas assez femme, ou parce qu'elle en était une tout simplement. Pour Shraya, il n'y a pas d'échappatoire, que des stratégies de survie, de la performance forcée de la virilité de sa vie d'avant aux contraintes quotidiennes que lui imposent aujourd'hui sa vie de femme trans, cible de toutes les cruautés, les humiliations, les déconsidérations. Dans une écriture franche et bouleversante, elle livre un témoignage lucide sur le fil qui relie la masculinité toxique, la misogynie, l'homophobie et la transphobie.
J'ai peur des hommes, paru chez Penguin Random House en 2018, a été nommé Meilleur livre par The Globe and Mail, Bitch Magazine, Indigo, Audible, CBC, Apple, le Writers' Trust of Canada et la Brooklyn Public Library.
Avec Perdre haleine, l'inimitable Anne Archet vous convie à une séance d'autoérotisme littéraire, une ode jubilatoire et irrévérencieuse à la masturbation féminine, de la lente montée du désir en passant par les savantes mécaniques de l'excitation, le troublant plateau des fantasmes jusqu'à la grande explosion orgasmique et sa résolution. Entrez dans une phrase longue de 26 000 mots à lire d'une seule main et d'un seul souffle, une traversée de toutes les déclinaisons du plaisir intime, cet acte de liberté, de gratuité et d'amour-propre, où l'on n'est jamais si bien servie que par soi-même: ses doigts, ses peluches, son ameublement, son lubrifiant et ses projections intérieures les plus déraisonnables.
Je te regarde dans les yeux.
Tu trembles.
Docile et fidèle à l'odeur de ma culotte.
Tu me suis dans les bois jusqu'à la ville.
Tu pourras me manger seulement lorsque je te le dirai.
Tu m'attacheras puisque je l'aurai voulu.
Il ne sert à rien de courir.
Je sais que mère-grand ne m'attend plus.
Je sais que j'ai tout mon temps.
Il n'y a plus personne à la ligne d'arrivée.
Il n'y a plus de course.
Plus de gagnant.
Je n'ai plus peur de marcher dans les bois.
Je suis le loup.
Dans KINK, ces deux adeptes du BDSM lèvent le rideau sur leur histoire et vous invitent à entrer dans le jeu. Exploration sensible et poétique vue sous l'angle du consentement, KINK démystifie des pratiques méconnues pour entrer au coeur de notre rapport au pouvoir, à la sexualité et au fantasme.
Je m'habille laid. Je me coiffe laid. Je suis laide. Mais moi ça me dérange pas, c'est les autres qui trouvent ça dur.
J'en veux à personne, c'est un mélange de hasard pis de désintérêt, je dirais. Je suis tellement laide qu'y en a qui pensent que je revendique quelque chose.
À travers des chroniques oscillant entre l'humour, la colère et la poésie, un petit groupe réuni à la mémoire d'une femme disparue s'attaque aux manifestations visibles et invisibles des violences ordinaires. Dans un déferlement de scènes agissant à la manière d'un exutoire, Guérilla de l'ordinaire se tient sur le lieu de la fracture militante, là où la fatigue devient résistance politique.
Trente, c'est le récit d'une femme de 29 ans, convaincue depuis toujours qu'elle va mourir à 30 ans, qui décide de documenter sa dernière année de vie dans un journal à la fois obsessionnel et délicieusement caustique. Dans ce mouvement irrémédiable vers le fond du baril sont entraînées des actrices hollywoodiennes, des héroïnes-fantômes, des écrivaines suicidées : Marie-Sissi Labrèche, Elizabeth Wurtzel, Nelly Arcan et Angelina Jolie.
Par un habile croisement de leurs oeuvres, ces muses participent à l'exploration de la souffrance au féminin. Trente assemble des vignettes, tantôt pop tantôt savantes, qui forment une espèce de litanie contemporaine, crue, vibrante de réel.
Vedette anarcha-féministe du wild wild web, Anne Archet fait son entrée officielle dans la littérature papier avec ce recueil joyeux et sans complexe. À la fois torride et tendre, cruel et hilarant, Le carnet écarlate réunit des centaines d'aphorismes et micro-récits sulfureux mettant en scène l'érotisme lesbien sous toutes ses formes. Un livre érotique et féministe qui vous fera rire aux éclats, pour un public large (d'esprit).
À travers ce carnet de reportages effectués en Inde au cours d'un séjour de sept ans, la journaliste indépendante Andrée-Marie Dussault nous mène à la rencontre de figures féminines tout à fait étonnantes, loin des folklores et de l'exotisme. On y fait la connaissance de Lekha KC, championne en titre de boxe féminine, sport où les Indiennes se démarquent à l'échelle mondiale ; ou la petite Elama aux cheveux rêches, qui après une vie de jeune prostituée devadasi s'est réorientée vers la couture grâce à l'implication d'une influente ONG; et enfin Mayawati Kumari, une intouchable devenue Première ministre du populeux État de l'Uttar Pradesh. Bref, on y voit des femmes de tous horizons, tant des militantes lesbiennes que des aspirantes Miss Tibet, des courageuses nonnes bouddhistes ou des paysannes sans terre.
Dans cette suite de portraits contrastés sur l'Inde d'aujourd'hui, on perçoit toutefois le poids des traditions. Que ce soit l'impossibilité du mariage entre personnes de différentes castes, religions ou classes sociales, ou le rejet vécu par des dizaines de millions de veuves aboutissant dans des «villes de veuves ». L'auteure aborde également les lourdes conséquences environnementales et sociales des récentes transformations économiques. Comme ces polluantes multinationales de boissons gazeuses qui forcent les villageoises à marcher chaque jour davantage pour approvisionner leur famille en eau potable, ou les firmes occidentales de l'industrie de la beauté qui tirent profit de l'obsession séculaire pour la pâleur de la peau en vendant des décolorants cutanés, renforçant des idées racistes et engendrant de nombreux problèmes de santé.