" des yeux je parcours le dedans des stores : celles à qui les couleurs sont permises portent, avec l'habituelle robe à la chinoise verte et rouge, la traîne imprimée sur fond uni et le surtout de tissu uniformément brun-rouge.
Les robes de dessus de soie souple évoquent un mélange de feuilles d'automne foncées ou claires, et dessous elles portent comme d'habitude du jaune foncé ou clair, de l'aster rose ou du chrysanthème à doublure verte. " c'est ainsi que murasaki-shikibu, dame d'honneur de l'impératrice décrit les costumes des dames de la cour lors des cérémonies qui célèbrent la naissance d'un prince héritier, en 1008.
Elle fait de même pour les fêtes du nouvel an 1010 et la naissance du second prince. dans ce journal figure aussi la célèbre galerie de portraits des femmes de lettres de l'époque, ses rivales, dont sei-shônagon " qui en impose par ses grands airs ". c'est un précieux autoportrait moral que l'on découvre dans ces pages, mais c'est aussi une sorte de " documentation " pour le roman qu'elle est entrain d'écrire, le dit du genji, car la complexité et la vérité psychologique des personnages du roman ne peuvent que découler d'une patiente observation étayée par des notes et des ébauches successives.
Un jour peut-être en écoutant ces miens petits vers / croira-t-on y entendre mes chagrins d'amour.
Non, ce sont poèmes que je compose pour tel ou tel, / amoureux de garçons, puisqu'un dieu m'a donné ce talent.
Dans les paysages de l'Aubrac qui, suivant l'heure, la saison ou le temps, deviennent des décors naturels rêvés pour film relevant du genre fantastique, la mise en scène dans les récits populaires oraux d'histoires d'âme en peine, de revenant, de diable en trêve, de métamorphose du drac, de meneur de loups, a longtemps nourri l'imagination. Partant de cette tradition locale, le thème des figures du fantastique dans les contes et nouvelles retenu pour ces Rencontres d'Aubrac a été traité sur le mode de l'ouverture à des représentations inattendues des contes fantastiques arabes aux métamorphoses de femmes serpents et autres revenants japonais, au réalisme magique brésilien, en passant par des visites aux classiques européens du genre : des sagas islandaises, légendes médiévales, êtres fantastiques grecs au Golem,
d'Hoffmann, Mérimée, Poe, Nerval, Maupassant, Gogol, Boulgakov, Kafka, Blixen, Landolfi, à Boudou, Châteaureynaud et Seignolle. Cet ouvrage jouant sur l'espace et le temps en est la chambre d'échos. Francis Cransac.
Vers l'an 1730 paraissait un choix de sept livres effectué parmi les multiples recueils de haïkaï édités pour certains du vivant déjà de Bashô, mais la plupart après sa mort.
Après " Jours d'hiver " et " Le Manteau de pluie du Singe ", voici " La Calebasse ", le troisième de ces livres. Ce titre, qui rappelle une anecdote du livre de Tchouang-tseu, signifie que cet ouvrage est comme une calebasse gigantesque qui contiendrait un monde peuplé de poètes. Des Sept Livres, " La Calebasse " est celui qui se lit avec le plus de plaisir. Et si l'on se souvient qu'il faut lire les versets deux par deux, on pourrait y voir une préfiguration du procédé cinématographique qui consiste à enchaîner des images n'ayant a priori rien à voir les unes avec les autres, mais dont le rapport paraît évident dès lors qu'il est formulé.
L'ensemble des " Sept Livres de l'École de Bashô " sera publié aux POF dans sa totalité.