Avertissement S'il est une figure du groupe surréaliste qui n'a pas filé d'oeuvre poétique spécifique, c'est bien René Crevel. à tel point que ses poèmes en vers ou en prose semblent se couler dans une oeuvre narrative prégnante tout à la fois inventive et discursive. Sans doute Crevel n'a-t-il pas souhaité donner à sa poésie davantage d'éclat que ce reflet mat et dur privé de ciel que charrient les fleuves des villes. Mais c'est précisément cette présence physique du temps dans ses poèmes, toute de violence existentielle, qui a instillé l'idée de ce volume. La trame éditoriale en est on ne peut plus simple. Il s'est agi de ne rien forcer. Le livre suit les publications séparées de Crevel de façon chronologique. Ce sont pour l'essentiel des textes de création, sans objet théorique ou réflexif : ses poèmes en vers (aisément identifiables, certains ont été prélevés dans des narrations), quelques autres en prose, tous textes qu'il a publiés à part en revue ou isolés de son oeuvre narrative parfois sous forme de « bonnes feuilles ». Tant René Crevel, fidèle en cela à la révolution surréaliste, a fait oeuvre poétique et non une oeuvre poétique ...
Ces poèmes sont inspirés par les gens et les paysages du pays de Redon. Ils ont été recueillis pour la première fois et traduits par Jean-Yves Le Disez, en collaboration avec l'auteur.
Les Fêtes sévères, de Guy Cabanel.
Septembre 2009, 84 pages avec illustrations de Robert Lagarde, format 130 x 205 mm. 15 euros.
« Les poèmes qui composent Les Fêtes sévères, groupés en un seul recueil à l'origine, se sont trouvés partagés en trois ouvrages distincts qui en ont constitué l'édition initiale, à savoir :
- Le volume intitulé Les Fêtes sévères paru en 1969 chez Fata Morgana à Montpellier comprenant les poèmes suivants : « La mort en vert » ; « Murène ma reine » ; « La source fuse, la montagne souffle » ; « À la dame noire » ; « Le passage fou » ; « En douceur torve » ; « Soleil forcé Machu Pichu ».
- Le volume intitulé Illusion d'illusions paru en 1983 chez le même éditeur comprenant les poèmes « Plein vent » et « Le saut ».
- Le volume comprenant l'ensemble des « Boucles du temps » et portant ce même titre, paru en 1974 chez Privat à Toulouse, collection « La Contre-Horloge » dirigée par André Rimailho.
Ainsi, Les Fêtes sévères retrouvent ici leur consistance originelle. »
Dans le premier numéro de la dernière grande revue surréaliste, L'Archibras, Jean Schuster écrivait en 1967 : « Guy Cabanel détient à mes yeux les clés du langage absolument moderne. Je ne doute pas qu'il ait trouvé quelques-uns des secrets qui introduisent à l'alchimie du verbe. » Guy Cabanel a été publié aux éditions Privat, Losfeld, Fata Morgana, de 1969 à 1983. À l'animal noir, livre fondamental, salué par André Breton, a pu être réédité en 1992 par l'éditeur Patrice Thierry, qui proposa également un inédit du poète, Croisant le verbe.
D'autres ouvrages ont vu le jour dans des éditions confidentielles en France et en Belgique.
Le poète vit actuellement entre Saint-Lizier, en Ariège, et Toulouse.
« Musique dans le vide, celle de ces poèmes qui déchirent et suturent, qui ouvrent la porte arrière du temps, la mansarde du désir, les secrets et les trésors obscurs, pour faire jaillir le clair écho de la voix la plus primitive. » María Rosa Lojo