Le sang de l'aube est lavé au jet d'eau ; Les dents sont passées au crible ; La kératine s'entasse et se rétracte ; La mort fonctionne ; Si le soleil ni la mort ne se peuvent ; Regarder en face qui verra ; La mort de la mort ; Terre a perdu son genre grammatical ; Les pierres et les vers sont remontés ; A la surface se sont retournés ; Sont redescendus dans le royaume des racines doigts sucés écrasés.
Je pensais au film de Dreyer ; à la résurrection d'Inger ; à la modification d'Inger : la même et pas la même, pas transformée, pas différente, pas métamorphosée : modifiée ; à l'expérience hors du commun et en même temps intransmissible, à ce savoir très particulier et en même temps incommunicable des revenants et des rescapés (des faits, des pensées, des images, et aucun mot pour les exprimer ? Cette aporie sur laquelle tout bute : la poésie, l'art, le pardon, la consolation, la beauté) ; au rôle de l'écrivain comme médium " celui qui fait parler les morts " - et d'ailleurs qu'est-ce que c'est qu'être un écrivain sinon faire parler les morts.
" Portrait de l'artiste en médium ", médium attentionné de tous les morts mutiques, les disparus de l'Indicible, les déniés du " Plus-jamais-ça ! ", les pogromés, les négationnés, sans sépultures ni dernières paroles. C'est de ça que j'aurais voulu parler. De ce " ça " du " Plus jamais ça " Annie Zadek Izieu / Waldersbach.
Nous sommes (comme) au cinéma.
Nous sommes dans l'attente de quelque chose... Il y eut, notamment, Le crime de Monsieur Lange, Les porte de la nuit, il y eut, en ce temps-là, Jacques Prévert et Jean Renoir. Le récit de Jean-Pierre Spilmont est un crime imaginaire, une violence inaccessible. Alors, et surtout, laissez-vous convaincre. Plutôt, laissez-vous tenter. Osez ! " Oh ! vous savez, la vie... c'est une question d'habitude... On s'y fait...
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Le cinquantième anniversaire de la création, par André Malraux, du " ministère des Affaires culturelles " a suscité, en Rhône-Alpes, une réflexion associant à la DRAC l'Université Lumière-Lyon 2, le Centre national de la fonction publique territoriale ainsi que de nombreux professionnels de la culture.
Actions de formation, séminaires, rencontres ont donné lieu à plusieurs contributions et débats dont cet ouvrage se veut la trace ; augmenté d'entretiens avec une vingtaine de grands témoins ou acteurs culturels de la région, le livre s'enrichit également d'une dizaine d'" archives capitales ". Pour mieux comprendre les questions que pose, cinquante ans après le décret
Le désir : Voilà le thème qu'explore Alto Mare, dans tout ce que cela suggère de déchirure, de sueur, d'abandon. C'est exactement pour cela que j'ai eu envie de traduire ce texte ; parce qu'il parle de la rencontre des corps, des peaux qui s'entrechoquent, de la perte des repères, et parce que ces tempêtes charnelles, irréfléchies et brutales, douces et énigmatiques, illuminent le chaos des jours fades. Parce que le désir, sa brûlure, sa déraison, sa fugacité sont probablement parmi les choses qui nous font le plus sentir vivant. Et si je lis, si j'écris, si je traduis les livres des autres, c'est pour capter l'essence de l'existence, de ce qui la rend si précieuse et troublante. [...]
Les fragments ici rassemblés interrogent le monde et notre temps, dans une langue déstructurée.
Dans l'écrit du monde exprime. donc, la rupture de vivre et revendique l'inachevé comme la nature véritable, inaliénable, de tous et de chacun.