Robert Badinter occupe une place aussi singulière qu'importante au sein de la société française. Un homme juste. Celui qui a aboli la peine de mort et qui, à ce titre, figure déjà dans les livres d'histoire.
Avocat, professeur d'université, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel, sénateur, essayiste, Robert Badinter s'est toujours refusé à écrire ses mémoires, lui qui aime tant cultiver le secret. Qui sait que son destin s'est joué un jour de février 1943 quand, à Lyon, la Gestapo a arrêté son père ? Qui connaît la véritable nature de sa longue amitié avec François Mitterrand ? D'où vient cette volonté tenace de combattre l'injustice ? Comment devient-on la dernière icône de la gauche française ?
Robert Badinter s'est confié aux auteurs, l'une historienne, l'autre journaliste, expliquant en particulier ses combats. Répondait-il à toutes leurs questions ? À sa façon. D'où ce portrait, cet essai biographique à la fois fouillé et critique d'un personnage hors du commun.
Créatrice d'Hercule Poirot et de Miss Marple, Agatha Christie est l'auteure de langue anglaise la plus vendue après Shakespeare. Pianiste, soprano, infirmière, globe-trotteuse, championne de surf, épouse modèle passionnément amoureuse de ses deux maris et mère d'une fille, la « duchesse de la Mort » a eu mille vies.
4 décembre 1926. La voiture d'Agatha Christie, 36 ans et déjà star du roman policier, est retrouvée près de l'étang de Silent Pool. La police s'interroge : qu'est-il arrivé à sa célèbre propriétaire ? S'agit-il d'une fugue, d'un accident, d'une mise en scène géniale comme elle sait si bien en imaginer ? Béatrix de l'Aulnoit fait toute la lumière sur cette énigme qui fit la une de la presse durant onze jours et passionne toujours ses millions de lecteurs.
Libre, indépendante, aventurière, Agatha Christie adorait autant vivre en Angleterre qu'au Moyen-Orient. Elle a publié soixante-six romans, quatorze recueils de nouvelles et a également connu la gloire comme auteure de théâtre. Toujours à l'affiche, sa pièce La Souricière bat tous les records de longévité. Et pourtant, elle ne s'est jamais considérée comme un « écrivain ».
De Londres à Bagdad, c'est la vie trépidante et romanesque de cette Anglaise à l'humour indémodable que cette biographie nous fait découvrir.
Admirateur de Kissinger qu'il a rencontré de nombreuses fois, Gérard Araud raconte l'homme dans toute sa complexité et le parcours exceptionnel de celui qui fut l'un des plus grands acteurs de la politique étrangère du XXe siècle.
C'est l'histoire d'un jeune Juif né en 1923 en Allemagne, dont la famille fuit in extremis le nazisme pour New York. D'une intelligence lumineuse, travailleur et cabotin à l'excès, il sut naviguer en toutes circonstances du Bronx à Harvard jusqu'à la Maison-Blanche.
Conseiller national de Sécurité puis secrétaire d'État auprès du président Nixon, Henry Kissinger joua un rôle central dans l'histoire du monde : fin de la guerre du Vietnam, ouverture vers la Chine en 1972, détente avec l'URSS et guerre du Kippour... Ses prouesses furent nombreuses, au Moyen-Orient ou en Russie, ses revers aussi, au Chili ou au Cambodge.
Négociateur hors-pair, l'homme suscite autant d'admiration que de détestation. Pourtant, il exerce toujours son influence alors qu'il a quitté le pouvoir depuis plus de quarante ans. Tous les grands se bousculent encore pour le consulter : Poutine, Xi Jinping, Modi ou Macron.
C'est en diplomate que Gérard Araud retrace, avec de savoureuses anecdotes, la trajectoire de ce mal-aimé des Américains, homme d'esprit et génie de la Realpolitik qui régla le jeu des puissances pour garantir la paix du monde.
" Nous sommes tous des vers ", avait modestement confié le jeune Winston à une amie, " mais je crois que moi, je suis un ver luisant ! " Le mot n'est pas trop fort : Alexandre Dumas aurait pu inventer un personnage de ce genre, mais dans le cas de Winston Leonard Spencer-Churchill, la stricte réalité dépasse de très loin la fiction. Jusqu'à vingt-six ans, les aventures du jeune officier et du reporter évoquent immanquablement celles de Tintin ; mais ensuite, le personnage devient une synthèse de Clemenceau et de De Gaulle, l'humour et l'alcool en plus... ainsi qu'une imagination sans limites : " Winston, disait le président Roosevelt, a cent idées par jour, dont quatre seulement sont bonnes... mais il ne sait jamais lesquelles ! " C'est pourtant le général de Gaulle qui l'a le mieux jugé lorsqu'il a dit de lui : " Il fut le grand artiste d'une grande histoire. " Se fondant sur des recherches dans les archives de huit pays, la consultation de quelque quatre cents ouvrages et l'interview de nombreux acteurs et de témoins, ce récit épique montre comment un homme solitaire, longuement façonné par d'exceptionnels talents et de singulières faiblesses, a pu infléchir le cours de notre siècle, avec la complicité d'un destin qui s'est radicalement départi de son impartialité...
Femme de lettres, pamphlétaire opiniâtre et humaniste, féministe avant l'heure et auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) - son texte le plus célèbre -, Olympe de Gouges (1748-1793) fût de tous les combats : abolition de l'esclavage, justice sociale, droit au divorce, rejet de la peine de mort, égalité hommes-femmes. Des combats qu'elle mena avec passion et acharnement jusqu'à ce qu'elle fût guillotinée, victime de la Terreur, en 1793, juste après Marie-Antoinette.
Figure méconnue de la Révolution française, Olympe de Gouges sera, pendant deux siècles, négligée et incomprise, le plus souvent vilipendée et caricaturée : Restif de La Bretonne la considère comme une courtisane et la classe dans sa liste des prostituées de Paris ; pour Jules Michelet, c'est une hystérique atteinte de paranoïa.
Il était donc temps de redécouvrir le destin transgressif de cette femme engagée, belle figure humaniste de la fin du XVIIIe siècle, qui paya de sa vie sa volonté de réforme et ses écrits politiques.
Charles de Beistegui (1895-1970), héritier de l'une des plus grandes fortunes du Mexique, mène, entre Paris, Londres, Madrid, Biarritz et Venise, une vie fastueuse et créative, mondaine et cosmopolite, au coeur de la Café Society. Mais qui est vraiment ce mystérieux prince des esthètes ?
Au début des Années folles, Charles de Beistegui se lie à une poignée de jeunes privilégiés - les Noailles, les Faucigny-Lucinge, les Pecci-Blunt - qui veulent participer au renouveau créatif de l'avant-garde artistique.
Passionné par les arts décoratifs, il entreprend de créer plusieurs résidences. Son appartement des Champs-Élysées, son hôtel particulier, son château de Groussay deviennent la vitrine de son goût audacieux, à mi-chemin entre le XVIIIe siècle français et le XIXe anglais et imprégné de références revisitées, qui influencera les créateurs.
En 1948, il fait l'acquisition du palais Labia à Venise, le restaure, le réinvente et, en 1951, y organise le « bal du Siècle » où 1 500 invités - aristocrates européens, milliardaires sud-américains, socialites new-yorkais, artistes, couturiers et mondains - sont conviés. Cette fête restera dans les annales comme la plus fastueuse du XXe siècle.
Dandy épris de beauté et d'absolu, metteur en scène de son existence, Charles est devenu un personnage mythique et, au-delà, l'incarnation d'un style, qui suscite plus d'admiration et de notoriété que de son vivant. Longtemps hors du temps, Charles de Beistegui est désormais de notre temps.
Né des amours d'un riche colon et d'une esclave de la Guadeloupe, Joseph de Bologne de Saint-George (1745-1799), violoniste et compositeur talentueux, escrimeur redouté et cavalier inimitable, accède enfin à une légitime notoriété après avoir été injustement oublié.
Officier de la Maison du roi, agent secret initié aux plus hauts degrés de la franc-maçonnerie, colonel d'un régiment de l'an II, bretteur hors pair et surtout brillant musicien, il a mené une vie digne d'un film de cape et d'épée.
De la Guadeloupe à Paris et à la Cour, ce grand séducteur devient l'intime de Marie-Antoinette, croise Laclos, le chevalier d'Éon, le général Dumas, Haydn, Philippe Égalité, Mirabeau et les plus belles femmes de son temps.
Mais Saint-George était né esclave. Cette révélation, qui met en lumière un tabou de l'histoire de France, amène aussi à reconsidérer un siècle dont on croyait tout savoir.
Rupert Murdoch, plus grand magnat de la presse de l'histoire, manipule l'information à l'échelle mondiale. Inspirateur de la série Succession, il est aujourd'hui l'un des hommes les plus puissants de la planète.Héritier d'un petit journal d'Adélaïde, en Australie, Rupert Murdoch a bâti un empire médiatique qui couvre quatre continents.
Depuis plus de 70 ans, il dirige ses équipes d'une main de fer et a fini par prendre possession du Times, du Sun, du Wall Street Journal, de Fox News... Ces médias lui procurent une influence sans précédent tant sur les opinions publiques que les dirigeants occidentaux, qui se disputent ses faveurs. Considéré comme « l'homme le plus dangereux du monde » par le président des États-Unis Joe Biden, Murdoch ne cesse de vouloir peser sur le cours de l'histoire, au bénéfice de ses idées ultra-conservatrices.Dans cet ouvrage, David Colon, spécialiste de la propagande et de la manipulation de masse, décrypte la personnalité, les méthodes et les buts plus ou moins avouables de ce Citizen Kane des temps modernes, qui fait et défait les gouvernements, combat sans relâche la construction européenne, et propage d'innombrables fausses informations et théories du complot.
Le 11 novembre 2021 ont eu lieu les funérailles d'Hubert Germain, l'ultime survivant des 1 038 membres de l'Ordre de la Libération, institué par le général de Gaulle pour distinguer les meilleurs de ses frères d'armes. À 101 ans, il était le dernier des Compagnons.
Hubert Germain n'a que 19 ans quand il s'engage, en juin 1940, dans le combat pour la libération de la France : cinq années sous les armes qui le marqueront à vie et seront l'amorce d'un engagement total au service de son pays.
En 1942, il se distingue à la fameuse bataille de Bir Hakeim en Libye, sous les ordres du capitaine Gabriel de Sairigné, où il se révèle un véritable exemple de calme et de courage. Il combat ensuite à El-Alamein en Égypte, est blessé en Italie, débarque à l'été 1944 en Provence. À la Libération, il se tourne vers une carrière politique de député de Paris puis de ministre de Georges Pompidou. Sous la plume émouvante de Guillemette de Sairigné, la fille de son capitaine, la mémoire d'Hubert Germain revit. Ces pages sont un précieux cadeau pour la jeunesse d'aujourd'hui qui, confrontée à de nouveaux défis, peut trouver dans ce parcours atypique et brillant une ardente leçon de vie.
« Fouché, bien sûr, ne m'était pas un inconnu. Fouché de Nantes, le bourgeois impécunieux, le petit professeur en soutane des collèges de l'Oratoire, Fouché le conventionnel, le tueur de roi, le proconsul de Nevers et de Moulins, le mitrailleur de Lyon, le tombeur de Robespierre et le cauchemar de Napoléon, le ministre de tous les régimes, l'inventeur de la police moderne, le bâtisseur d'État, le théoricien et l'homme d'action, l'aventurier, le conspirateur et le parvenu. Assurément l'un des hommes les plus puissants de son époque, en tout cas l'un des plus étonnants. Rares sont ceux qui inventèrent de nouvelles règles du jeu sans attendre la fin de la partie. Fouché a été de ceux-là. » Emmanuel de Waresquiel fouille jusque dans ses moindres recoins la vie d'un homme aussi dissimulé que contradictoire. À l'aide de larges fonds d'archives - dont beaucoup sont inédits -, il dessine le portrait brillant d'un incroyable personnage jusqu'ici incompris et desservi par sa légende noire. Il nous donne ce faisant un Fouché d'une surprenante actualité.
Partacus est un des personnages les plus connus de l'empire Romain, popularisé par le cinéma, la TV et les cours d'histoire. Il illustre la lutte contre l'esclavage et la gladiature. Il illustre des valeurs, comme la liberté, la solidarité, la lutte contre les oppressions. Nous pouvons dire qu'il est devenu un mythe.
Le vrai Spartacus était différent.
Il sut créer une véritable armée, armée dont il fut un vrai général ; il mit l'Italie à feu et à sang ; il réussit à vaincre de grands généraux et des consuls.
Yann Le Bohec a cherché à débarrasser le portrait classique de toutes les idéologies et de tous les sentimentalismes qui l'ont indument idéalisé. Et il a essayé de reprendre le fil des évènements, négligés par le passé.
Entre autres nouveautés, il montre que Spartacus ne luttait pas pour abolir l'esclavage et la gladiature, et qu'il se moquait complètement de la liberté et des valeurs qui lui sont associées.
Pasteur (1822-1895) est sans doute le plus célèbre des savants français. Et pourtant, que sait-on de lui et de son oeuvre, outre qu'il a inventé la pasteurisation et le vaccin contre la rage ? Connait-on ses nombreuses autres découvertes, qui ont révolutionné la science mais aussi notre vie quotidienne ? Sait-on qu'il a souffert d'un AVC à l'âge de 46 ans et était à moitié paralysé lorsqu'il a effectué ses travaux les plus connus ? Qu'il a envoyé son neveu mener une guerre bactériologique contre les lapins en Australie ? Qu'il avait prévu la survenue d'épidémies comme celle de la Covid-19 ? Que son petit-fils fut un grand ami du général de Gaulle ? Et derrière le savant illustre, quel est le père, l'époux, l'ami ? Et que sait-on de ses convictions intimes ? Dans cet ouvrage copieusement illustré, Annick Perrot et Maxime Schwartz retracent en brefs chapitres, clairs et concis, la vie et l'oeuvre de Louis Pasteur, à l'origine des plus grandes révolutions scientifiques du XIXe siècle, dans les domaines de la biologie, la médecine, l'agriculture ou encore l'hygiène. À travers les épreuves qui ont jalonné sa vie, se dévoilent l'homme et le savant. Annick Perrot, ancien conservateur du musée Pasteur, et Maxime Schwartz, ancien directeur général de l'Institut Pasteur, ont déjà publié plusieurs ouvrages sur Pasteur et l'École pasteurienne.
Jean est le plus célèbre des apôtres et, au cours des siècles, a inspiré ou retenu l'attention des historiens, des exégètes, des théologiens, des orateurs sacrés, voire des artistes ou des écrivains. Mais cet intérêt constant, resté vivace jusqu'à aujourd'hui, interroge sur sa personne même. A-t-il seulement existé ? Quelle était sa relation réelle avec Jésus ? S'agit-il du fils du pécheur Zébédée, comme l'a longtemps affirmé la tradition chrétienne aussi bien chez les catholiques que chez les orthodoxes ou les protestants ? Ou bien est-il un autre Jean, donc un homonyme, personnage mystérieux qui aurait été non l'un des douze apôtres, mais un simple disciple, à la fois le plus profond, le plus cultivé, le plus inspiré des quatre évangélistes, et peut-être aussi le plus ambitieux, le plus intrigant ? Pour répondre à cette question complexe, Bernard Quilliet - historien, latiniste et helléniste - distingue les récits d'apparence légendaire des faits historiques, et propose plusieurs interprétations. Avec une question en tête : quelle a été l'influence de Jean l'Évangéliste sur les destinées du christianisme et la prégnance de son image dans la pensée, la sensibilité et l'imagination du monde occidental ?
Edmond et Jules de Goncourt sont comme écrasés par leur nom. Si nul n'ignore le prix qu'ils ont fondé, l'oubli a frappé la vie et l'oeuvre de ces deux frères qui se sont attaqués pendant près d'un demi-siècle à tous les genres littéraires, et plus encore au genre humain.
Suivre les Goncourt, c'est courtiser la princesse Mathilde, dîner avec Zola, survivre à la Commune, passer des salons des Rothschild aux soupentes sordides et recevoir toute l'avant-garde artistique dans leur Grenier de la Villa Montmorency.
Pamphlétaires incisifs, romanciers fondateurs du naturalisme, dramaturges à scandale, collectionneurs impénitents , ces langues de vipère ont légué à la postérité un cadeau empoisonné : un Journal secret qui fait d'eux les meilleurs chroniqueurs du XIXe siècle.
Seule la méchanceté est gratuite , aussi les deux écrivains la dépensent-ils sans compter. Chaque page laisse éclater leur détestation des femmes, des parvenus, des Juifs, des artistes et de leurs familiers. On découvre Baudelaire ouvrant sa porte pour offrir aux voisins le spectacle du génie au travail, Flaubert invitant ses amis à déguster des « cervelles de bourgeois », les demi-mondaines étalant un luxe tapageur ou Napoléon III entouré d'une cour servile qui met en bouteilles l'eau de son bain...
Réactionnaires ne jurant que par la révolution en art, aristocrates se piquant de faire entrer le bas peuple dans la littérature, les Goncourt offrent un regard aiguisé sur un monde en plein bouleversement, où, de guerres en révolutions, le paysan fait place à l'ouvrier, la bougie à l'ampoule et le cheval à l'automobile.
Cinquième « Robert » d'une lignée de navigateurs, pêcheurs, armateurs ou négociants malouins, Surcouf le corsaire (1773-1827) devient une véritable légende à moins de trente ans.
Dans ce récit vivant, l'écrivain de Marine Dominique Le Brun démêle enfin le mythe de la réalité. Il nous fait découvrir l'histoire truculente d'un gamin qui ne vibre que pour la mer. Si ses toutes premières navigations furent sur des négriers, il s'illustre très vite dans la guerre de course. Audacieux et fin stratège, il s'empare, avec sa légère corvette, d'un vaisseau colossal se battant à un contre quatre ! Le Tigre des mers, comme le surnomment les dirigeants de la Compagnie britannique des Indes orientales, règne dès lors sur le Bengale avec une agilité maritime et combative exceptionnelle. En cinq ans et huit mois, sillonnant l'océan Indien en tous sens, le redoutable corsaire capture une cinquantaine de navires, anglais pour la plupart. Fortune faite, il s'établit à Saint-Malo comme armateur et négociant, demeurant néanmoins un homme d'action. Car aux heures glorieuses de l'Empire succèdent des temps plus sombres - l'invasion du pays, la Restauration, les Cent-Jours, le retour de Louis XVIII, l'avènement de Charles X... -, autant de périodes au cours desquelles Surcouf manifeste son engagement,son patriotisme et son goût inépuisable pour le panache.
Dans la nuit du 20 avril 1808, Charles Napoléon voit le jour dans un hôtel particulier de la rue Cerutti à Paris. Celui qui deviendra pour ses familiers Louis-Napoléon est le fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande et frère de l'Empereur, et d'Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine. Alors que l'Empire est à son apogée, la naissance du jeune prince - et héritier présomptif de son oncle qui n'a pas encore d'enfant - suscite plus d'inquiétude que de joie. Arrivé avant terme, le bébé a dû être baigné dans du vin et mis dans du coton pour être rappelé à la vie. Sa mère a manqué elle-même de mourir lors de l'accouchement. Quant à son père, il n'est pas présent. Ainsi commence la vie de celui qui sera le premier Président de la République et dernier empereur des Français, " Napoléon le petit ", dont son oncle, prophétique, disait en 1815 : " Il aura un bon coeur et une belle âme, c'est peut-être l'espoir de ma race. " Que reste-t-il des dix-sept ans de règne de Napoléon III ? Un coup d'Etat, " des morts pleins les civières ", Haussmann, la fête impériale et la débâcle de Sedan... Pas uniquement. A rebours de la légende hugolienne et républicaine d'un tyran corrompu, Eric Anceau dessine le profil complexe d'un démocrate autocrate, tout à la fois autoritaire et libéral, réactionnaire et progressiste, fils de l'Eglise mais enfant de la Révolution.
A partir de sources inexploitées, le meilleur spécialiste français du Second Empire livre le premier portrait complet, total, définitif du Prince-président.
Cet ouvrage est une histoire d'aventure et de liberté, d'amour et de service, de passion et de rupture.
Officier des corps francs, Français libre de la première heure et homme de confiance du général de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale, député MRP, Haut-Commissaire à Madagascar, secrétaire d'État à la Guerre puis ministre de la Défense nationale (mai 1958), Pierre de Chevigné a servi la France pendant vingt années à la croisée des domaines politique et militaire. À la fin du printemps 1958, ce compagnon de la Libération n'hésita pas à rompre brutalement avec l'homme du 18 Juin dont les conditions du retour au pouvoir l'avaient ulcéré. Il bascula ensuite dans une opposition résolue au magistère gaullien.
Adossée aux archives privées de Chevigné ainsi qu'à des fonds conservés aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni, cette biographie apporte des éclairages nouveaux sur les difficiles débuts de la France Libre au Moyen-Orient en 1940 et 1941, sur les rudes négociations militaires entre Américains et Free French au fil des années 1942 et 1943, et sur la Libération douce-amère du Nord de la France durant l'été 1944. De Madagascar en crise à l'Algérie en guerre en passant par l'Indochine tumultueuse, elle parcourt les soubresauts de la décolonisation française entre 1946 et 1958. Enfin, après avoir offert un panorama de la crise de mai 1958, elle présente les tentatives de créer une alternative de centre-droit au gaullisme durant les vingt premières années de la Ve République.
Le personnage de Rollon appartient autant à la légende qu'à l'histoire. Grand chef Viking de Norvège et du Danemark, il lança de nombreux raids sur l'Europe occidentale. Il est connu pour avoir conclu un traité avec le roi de France en 911 dans lequel il accepte de cesser ses incursions en France en échange d'un territoire qui deviendra la Normandie.
Rollon "le marcheur" se livra aux pillages en Angleterre puis en France à partir de 870. Il établit son camp à l'embouchure de la Seine avant de prendre Rouen où il installe ses quartiers. En 886, il remonte le cours de la Seine et participe au siège de Paris.
Après avoir saccagé Évreux, Bayeux, Nantes, Angers, Le Mans, il échoue devant Chartres, en juilllet 911. C'est à ce moment que Charles le Simple, souverain de la Francia Occidentalis, incapable de s'opposer militairement aux invasions normandes, engage des négociations. Il propose à Rollon un accord garantissant la sécurité de son royaume en échange d'un territoire situé "entre l'Epte et la mer" et une terre à piller "pour tirer de quoi en vivre". C'est ainsi qu'il y a plus d'un millénaire, au cours de l'automne de l'année 911, La Normandie voyait le jour à Saint-Clair-Sur-Epte.
Ce livre sur Rollon tente de montrer de quelle façon un chef viking a réussi à créer une principauté autonome, alors que toutes les fondations scandinaves contemporaines en France et dans les îles Britanniques connaissaient une fin tragique.
Fantastique destinée que celle de Justinien (483-565), né Petrus Sabbatius dans une famille de paysans illyriens et qui a épousé une actrice, Théodora, fille d'un montreur d'ours. Il fut l'une des principales figures de l'Antiquité tardive.
Que ce soit sur le plan du régime législatif, de l'expansion des frontières de l'Empire ou de la politique religieuse, il a laissé une oeuvre considérable. Son rêve fut de fonder un empire chrétien universel.
Le règne de Justinien fut marqué par l'ambitieux projet de « restauration de l'empire », partiellement accompli. Il réussit à reconquérir l'Italie, la Corse, la Sardaigne, la province d'Afrique, une partie de l'Espagne et de la Yougoslavie. Son héritage eut encore plus de résonance sous l'aspect de l'uniformisation du droit romain, le Corpus Iuris Civilis, qui est encore la base du droit civil dans de nombreux États modernes.
Son règne fut aussi marqué par l'épanouissement de l'art byzantin : son programme de construction nous a laissé plusieurs chefs-d'oeuvre architecturaux, en particulier la basilique Sainte-Sophie.
Il est considéré comme saint par l'Église orthodoxe.
Qui fut Marie-Amélie, la dernière reine de l'histoire de France, épouse du « roi des Français » Louis-Philippe ? Derrière l'image d'une femme discrète se cache en réalité celle d'une souveraine intelligente, ambitieuse, courageuse et pragmatique qui, malgré ses doutes, fit le pari de l'orléanisme afin de sauver la monarchie et refaire l'unité du pays.
Née en 1782 à Palerme, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, nièce de Marie-Antoinette et tante de l'impératrice Marie-Louise, la reine Marie-Amélie reste assez largement méconnue des Français. Or, celle que Talleyrand considérait comme « la dernière grande dame d'Europe » montra aux heures décisives de sa vie - en 1809 lorsqu'elle épousa le duc d'Orléans, en 1830 lorsqu'elle monta sur le trône, en 1848 lorsqu'elle fut contrainte à l'exil - combien elle était davantage qu'une épouse aimante et soumise, qu'une mère attentive et soucieuse, qu'une chrétienne fervente.
Sacrifiant sa tranquillité et certaines de ses convictions au projet de son mari - celui d'une monarchie constitutionnelle, désormais la seule possible après l'échec de la Restauration -, Marie-Amélie, mère de dix princes et princesses, fut le centre de cette nouvelle dynastie qui prétendit refermer le cycle des révolutions. L'échec du régime de Juillet ne doit pas faire oublier l'ambition de son pari. Avec sa mort en 1866, c'est une certaine idée de la France et de la royauté qui disparut, ouvrant la voie à la République.
Se fondant sur de nombreuses sources inédites et sur une immense correspondance privée, Raphaël Dargent dresse le portrait renouvelé de la dernière reine, lui donnant enfin sa véritable dimension politique.
Les Vendanges d'un destin raconte le parcours exceptionnel d'une femme que le destin a mené des rives de la Garonne aux rives du Missouri, de Bordeaux à Constantine, des grands domaines du Médoc aux vignobles d'Afrique du Sud.
May-Eliane de Lencquesaing, aujourd'hui âgée de 97 ans, est issue d'une ancienne lignée de viticulteurs et de courtiers en vins bordelais et d'une famille anglo-espagnole des Philippines. Ayant épousé un officier de carrière, elle a d'abord mené avec ses enfants une vie de garnison avant de gérer de prestigieux vignobles, en particulier Pichon-Longueville Comtesse de Lalande à Pauillac, qu'elle a littéralement porté au firmament, et Château Bernadotte à Saint-Sauveur, puis de créer en Afrique du Sud le magnifique domaine de Glenelly. Ces pages captivantes font découvrir au lecteur d'aujourd'hui le quotidien d'une époque disparue et la face cachée de certains événements. Un long voyage ponctué de surprises et de retournements dont May-Eliane de Lencquesaing, membre de l'Académie des vins et de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, nous livre ici les multiples étapes et les moyens d'en franchir les obstacles.
Les Rockefeller... Rarement une dynastie a marqué à ce point l'histoire des États-Unis et, plus largement, celle du XXe siècle. Pour le plus grand nombre, ils symbolisent l'argent, le luxe, la puissance et la philanthropie.
Au départ, John D. Rockefeller senior, le « roi du pétrole ». Dans les années 1870, ce visionnaire austère se lance dans le raffinage de l'or noir. En à peine vingt ans, il bâtit un gigantesque empire, la première grande compagnie pétrolière de l'histoire. À la fin de sa vie, il est l'homme le plus riche du monde. Son fils Junior, lui, préfère s'éloigner de l'univers impitoyable des affaires pour celui de la philanthropie à vocation universelle. Il investit des sommes colossales dans des oeuvres médicales, sociales et éducatives et finance, entre autres, la restauration du château de Versailles. Ses cinq fils vont plus loin encore : ils s'emploient à étendre le réseau de la dynastie, et investissent les lieux de pouvoir - de l'industrie à la banque en passant par la politique. Les générations suivantes tournent le dos au pétrole, se rangent du côté des énergies vertes pour réparer les dégâts causés par leur famille sur l'environnement et s'engagent dans de grandes causes humanitaires, sans rien perdre de leur prestige.
L'historien Tristan Gaston-Breton nous raconte la prodigieuse saga familiale des Rockefeller dont le nom a traversé les siècles et n'est jamais loin du pouvoir.
Isabelle Eberhardt (1877-1904) reste une figure romantique et mystérieuse du XXe siècle naissant. À l'heure où des jeunes filles partent en Syrie pour embrasser la « cause » de l'Islam, il est passionnant de se pencher sur le destin de celle qui choisira le soufisme, l'islam des lumières.
Isabelle Eberhardt, c'est une âme passionnée, une intelligence vive et une avant-gardiste. Chez elle, tout est fulgurance. Morte à seulement 27 ans, emportée par les crues en Algérie, en 1904. En peu de temps, elle aura laissé une oeuvre littéraire et une empreinte majeure par la vie qu'elle mena.
Jusqu'à ses 20 ans, elle grandit à Genève, à la Villa Neuve, coupée du monde, entourée de livres et de plantes tropicales, bénéficiant d'une éducation libertaire et parlant cinq langues ! Tout en elle aspire à vivre plus grand - en Suisse elle fréquente les milieux anarchistes - elle lit des romans exotiques jusqu'à plus soif et aspire à voyager dans ces pays qui la font tant rêver. Huit années durant, Isabelle réalisera son rêve et parcourra le Maghreb, s'habillant en bédouin, chevauchant dans le désert et signant ses écrits « Si Mahmoud Saadi ».
Tiffany Tavernier raconte, au plus près du personnage, l'attachement indéfectible au Sahara et à ses habitants, sa quête d'absolu par l'écriture, mais aussi les excès de boissons et toutes sortes de débauches. Car Isabelle est excessive, voire scandaleuse et sévèrement jugée par colons ou arabes, ce qui lui vaudra d'être la cible d'une tentative d'assassinat en 1901. Elle critique violemment le colonialisme, se lie en même temps avec le général Lyautey. Sa courte vie est un roman intense aux multiples facettes.
C'est un destin exceptionnel, une jeune femme qui a tout osé à une époque où les femmes n'osaient pas, que l'auteur fait revivre, vibrante et exaltée.