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Science Marxiste
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Écrits et correspondances sur la révolution en Chine en 1927
Victor Serge, Léon Trotsky
- Science Marxiste
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- 25 Avril 2025
- 9782490073795
L'épisode de 1927 reste dans les mémoires comme une défaite du prolétariat, comme il y en a eu d'autres depuis 1848 dans l'histoire internationale de la jeune classe salariée. L'assaut du ciel par les communards de Shanghai et de Canton fait partie des « premiers feux » allumés en Asie par la grande lutte entre les classes modernes, qui commença en Europe avec la révolution industrielle et l'essor du capital. Les fusillades et les décapitations de la main de la canaille bourgeoise ne pouvaient assurément pas effacer cette tentative généreuse, et rendaient plutôt indélébile la leçon apprise à la dure école de la lutte entre les classes et transmise aux futurs continuateurs de l'oeuvre d'émancipation communiste de la société.
1927 fut une occasion manquée, qui rendit impossible la connexion entre la révolution chinoise et la révolution européenne, qui aurait pu forcer le maillon le plus faible en Chine pour s'attaquer au maillon le plus fort en l'Allemagne, selon l'approche de Lénine. Arrigo Cervetto écrit : « En Chine se sont trouvées réunies les conditions objectives qui auraient pu permettre à un parti communiste révolutionnaire, en conduisant au maximum la réforme agraire et en utilisant le mouvement des masses paysannes, de conquérir le pouvoir comme en Russie, d'exercer la dictature du prolétariat et de mettre ce pouvoir socialiste à la disposition de la stratégie révolutionnaire de l'Internationale communiste. La rupture de ce «second maillon» aurait porté un coup formidable à l'impérialisme européen déjà ébranlé, et aurait accéléré et radicalisé la lutte de classe des puissances impérialistes. La dégénérescence soviétique a renvoyé à un autre rendez-vous historique l'occasion de pouvoir souder en une stratégie mondiale deux révolutions aussi puissantes. On peut discuter tant qu'on le voudra, mais cette occasion s'est perdue avec 1927. »
Le rendez-vous historique n'est que reporté, et attend les révolutionnaires qui sauront se mesurer à l'inédit stratégique du nouveau siècle. -
Engels ; science et passion révolutionnaires
Collectif
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Janvier 2017
- 9782912639882
Friedrich Engels joua un rôle très important dans l'élaboration du patrimoine théorique à la base du matérialisme historique et dialectique. Si l'on considère effectivement tout ce qu'il a produit sur le plan théorique et politique, il apparaît clairement que le préjugé - répandu même dans la gauche européenne - qui voudrait opposer un Engels mécaniciste à un Marx dialecticien est complètement infondé. La collaboration entre Marx et Engels fut très étroite. C'est à ce dernier que nous devons la publication des Livres II et III du Capital de Marx. Des éléments essentiels du marxisme « classique » sont la contribution d'Engels : il suffit de penser à l'Antidühring et à L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État. Son action en tant que dirigeant du mouvement ouvrier international fut tout aussi importante, de la Ligue des communistes à la Première Internationale et au Parti social-démocrate allemand.
C'est ce que démontre cette anthologie à travers un recueil d'écrits d'Engels lui-même, de Marx, de Marx et Engels, de Lénine et d'autres auteurs, organisés selon un schéma chronologique et thématique: la formation initiale du jeune Friedrich, l'expérience du prolétariat anglais, la maturation « de l'utopie à la science », la révolution de 1848, les guerres régionales bourgeoises, la Première Internationale, la lutte pour le parti et la stratégie. Chaque chapitre est introduit par une biographie politique d'Engels dans la période considérée.
Il en ressort la vie exemplaire d'un militant et dirigeant ouvrier. « En 1888 - pouvons nous lire dans l'introduction -, il écrivait que la volonté s'appuie sur la réflexion et la passion, bien que celles-ci soient déterminées par le cours profond de l'histoire. Il faut aujourd'hui s'en souvenir, d'autant plus que, dans la tradition politique de nombreuses couches du mouvement ouvrier européen, l'assimilation des leçons stratégiques, de la capacité tactique, de la ténacité organisationnelle de la tradition marxiste est absente. Réflexion et passion, pour le nécessaire travail de reconstruction d'un parti révolutionnaire - qui a plus de retard dans les consciences que dans les faits. »
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Le premier mai dans l'histoire du mouvement ouvrier ; anthologie
Anthologie
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Avril 2019
- 9782490073078
Le Premier mai est né comme journée de lutte des prolétaires contre les capitalistes. Et ce, avant tout, dans ses origines historiques : le grand affrontement de classe qui se déroula à Chicago en mai 1886, réprimé, dans le paradis démocratique des États-Unis, par la république bourgeoise par excellence. Puis dans son développement, généralisé par la IIe Internationale en 1889 en tant que journée de lutte internationale pour la réduction « par voie légale » du temps de travail. À travers les décennies et les continents, le Premier mai est devenu une tradition de classe, construite, conquise et imposée par la lutte, au-delà des divisions nationales, ethniques ou religieuses.
Le Premier mai témoigne de ce que la lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière n'est pas un problème national, mais un problème social. Partout où le mode de production capitaliste a pénétré, c'est-à-dire aujourd'hui le monde entier, le prolétariat s'est développé et a inévitablement mené sa lutte. Le Premier mai est devenu une régularité politique de cette lutte internationale. Le livre de parti que nous présentons, enrichi de nouveaux matériaux pour la première édition française, en offre un échantillon toujours actuel.
Le racisme est une vieille idéologie, simple et facile à populariser. Elle est utilisée depuis des siècles pour diviser les exploités. La bourgeoisie en a fait une large expérience, elle sait la présenter en toutes sortes de dosages, réactionnaires et démocratiques. Elle sait l'adapter pour les strates profondes du prolétariat et pour les strates propriétaires des salariés et de la petite bourgeoisie.
Le Premier mai est lui aussi appelé à donner une réponse : la revendication politique, vis-à-vis de l'État, de l'accueil et de l'unité de classe pour tous les prolétaires, sans discrimination de nationalité ou citoyenneté, doit revenir parmi ses mots d'ordre.
Il est crucial que le Premier mai continue de transmettre la pratique internationaliste au sein de la classe et devienne une tradition aussi pour les nouveaux travailleurs immigrés, qui continueront à alimenter les strates profondes du prolétariat métropolitain, mais ce n'est pas suffisant. L'internationalisme militant est le seul antidote pour ne pas finir à la remorque aussi bien des idéologies des populistes nationaux que de celles de l'européisme. L'enracinement du parti léniniste en Europe est la tâche à l'ordre du jour.
Amener et reconstruire l'internationalisme dans le troisième millénaire est la bataille militante des communistes. C'est l'actualité du Premier mai rouge et prolétarien.
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Marx ; scientifique et révolutionnaire
Collectif
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Janvier 2015
- 9782912639721
Celui qui tenterait de séparer les célèbres descriptions faites par Darwin de la faune des îles Galápagos et sa théorie de l'évolution se couvrirait de ridicule. Sans la théorie qui les a soutenues et dirigées, ces descriptions ne seraient ni méticuleuses, ni pertinentes : surtout, elles n'auraient aucune valeur scientifique.
À l'inverse, la tentative de séparer les analyses scientifiques de Marx de la théorie communiste globale qui les nourrit est récurrente. C'était déjà le cas il y a 30 ans, lorsque nous avons publié pour la première fois le présent ouvrage en Italie (par les Éditions Lotta Comunista), et c'est de nouveau une tendance à la mode depuis la crise des relations globales. De nombreux économistes - ou présumés comme tels - ont redécouvert que les études de Marx sur le phénomène des crises du capitalisme restent aujourd'hui inégalées. Toutefois, afin de pouvoir se les approprier, ils doivent amputer les analyses économiques de leurs racines et de leurs conclusions communistes.
En réponse à l'énième réédition de cette vieille ruse, nous reprenons encore et toujours les propos d'Engels sur la tombe de son ami et camarade de lutte de toute une vie : Marx fut un «homme de science. Mais, ce n'était point là, chez lui, l'essentiel de son activité. [.] Car Marx était avant tout un révolutionnaire».
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Bénévolat anarchiste et socialiste aux temps du choléra
Mauro Parri
- Science Marxiste
- Documents
- 24 Avril 2023
- 9782490073542
En août 1884, le choléra commença à se répandre en Italie, frappant Naples de manière particulièrement virulente. Les différents courants de l'internationalisme ouvrier italien s'engagèrent presque spontanément dans l'organisation de groupes de bénévoles destinés à prêter secours à la population de la ville. Des travailleurs bénévoles qui, par leur esprit et leurs manières, étaient si différents des employés municipaux qu'ils étaient bien vus par la population, alors que les inspecteurs publics étaient repoussés et craints.
L'expérience des bénévoles internationalistes anarchistes et socialistes à Naples en 1884 fut importante, comme le fut aussi celle des anarchistes de 1902 en Égypte ; ces révolutionnaires avaient choisi le bénévolat avec des motivations opposées aux idéologies consolatoires et de résignation sociale : que ce soit dans leur version laïque ou religieuse, ces idéologies créent des illusions sur les possibilités réelles d'éliminer les causes de ces souffrances. « Soigner les blessures » devenait donc une activité solidaire qui accompagnait, sans la remplacer, la longue lutte pour une société sans État et sans classes. Malatesta et ce groupe refusèrent l'attestation officielle de mérite délivrée par les autorités. Au fond, il s'agissait de ces mêmes autorités qui, quelques mois plus tard, en l'accusant de conspirer contre l'État, le condamnèrent, avec ses camarades, à plusieurs années de prison ; il s'agissait de ces mêmes appareils de l'État responsables de la catastrophique « condition sociale ». D'où le manifeste rédigé en conclusion de cette expérience, selon lequel « la véritable cause du choléra est la misère, l'unique remède est la révolution sociale ». -
Révolution et contre-révolution en Allemagne 1918-1920
Paul Frölich, Rudolf Lindau, Albert Schreiner, Jacob Walcher
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Décembre 2013
- 9782912639608
Révolution et contre-révolution en Allemagne, 1918-1920 propose une reconstruction des événements des deux premières années cruciales de l'après Première Guerre mondiale, réalisée avec une documentation extraordinairement vaste et riche en détails. Cet ouvrage est mis pour la première fois à la disposition du lecteur de langue française. Il s'agit d'un matériel précieux, non seulement parce qu'il fournit une contribution historiographique certaine, mais aussi parce que s'en dégage une réflexion politique d'une importance remarquable.
Les événements traités dans le texte doivent être effectivement connus, étudiés, assimilés, parce qu'ils font partie de l'histoire d'une défaite stratégique d'une exceptionnelle portée. Une issue différente de cette lutte au coeur de l'Europe au début des années 1920 aurait sans aucun doute changé le cours de l'histoire du XXe siècle à l'échelle continentale autant que mondiale. Avec un prolétariat au pouvoir en Allemagne, la partie européenne de la stratégie bicontinentale de Lénine se serait réalisée, donnant un tout autre souffle aux luttes en Orient et même en Russie.
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1871-2021 : la Commune de Paris, 150 ans ; les militants du conseil de la Commune
Emilio Gianni, Mirella Mancini
- Science Marxiste
- Documents
- 29 Avril 2021
- 9782490073344
La lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie, qui dure désormais depuis plusieurs siècles, concerne le monde entier. Il y a cent cinquante ans, en mars 1871, dans une seule ville - Paris - et en un laps de temps très court - 72 jours -, l' "assaut du ciel" tenté par le prolétariat, et férocement étouffé par une bourgeoisie montante, résolut dans la pratique des questions théoriques fondamentales du socialisme, qui jusque-là n'avaient eu que des réponses provisoires.
Qui plus est, la Commune permit de découvrir les caractères typiques que la dictature du prolétariat doit inévitablement adopter. Parmi ces caractères typiques, il faut avant tout souligner le plus important : la Commune fut un "Etat non-Etat" . Dans son "Adresse" sur La Guerre civile en France du 30 mai 1871, Marx aborde ce point crucial, en tirant un bilan théorique de la Commune. "Son vrai secret le voici.
La Commune était essentiellement le gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte entre la classe qui produit et celle qui exploite, la forme politique enfin découverte grâce à laquelle on arrivera à l'émancipation du travail". Depuis la bataille de 1871, le monde a profondément changé. Ayant atteint l'apogée de son développement, l'ère bourgeoise connaît depuis un certain temps des convulsions de plus en plus explosives qui conduiront à sa fin inévitable.
L'Etat libéral lui-même, ses pouvoirs, sa démocratie impérialiste et ses institutions représentatives sont de plus en plus remis en question. En même temps, la montée en puissance impérialiste de la Chine en tant que nouveau géant continental se poursuit de façon irrépressible. Mais, dialectiquement, cette jeune classe qui, il y a 150 ans, releva la tête pour s'engager dans une bataille à l'époque désespérée a énormément multiplié sa force numérique, jusqu'à devenir la majorité de l'humanité.
Une puissance parmi les puissances. L'expérience glorieuse et pionnière de la Commune demeure dans la mémoire collective de notre classe. La Commune est le mot d'ordre de l'avenir de cette classe internationale, car elle fut un "audacieux champion de l'émancipation du travail" et aussi un gouvernement "international au plein sens du terme" .
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1919 l'Internationale communiste; 100 ans, 100 militants du parti mondial
Gian giacomo Cavicchioli, Emilio Gianni
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Novembre 2019
- 9782490073139
Quels enseignements peut-on tirer de ces années héroïques et tragiques, de ces combats qui décidèrent du destin de la Révolution internationale commencée en 1917 en Russie ? Premièrement, cette tentative fut défaite, parce que l'assaut d'Octobre resta isolé après l'échec de la révolution en Allemagne. Grâce à la stratégie de Lénine et des bolcheviks, le prolétariat international avait mis fin, sur le front russe, à la boucherie industrialisée de la Première Guerre mondiale impérialiste ; privé de cette boussole, il fut livré, sans pouvoir réagir, au massacre démultiplié du second conflit mondial.
Deuxièmement, après la nouvelle guerre mondiale et l'ignominie du partage impérialiste de Yalta, s'ensuivit un cycle colossal de développement capitaliste, dans les vieilles et les nouvelles régions du marché mondial. C'est précisément ce développement, avec l'irruption de l'Asie et de la Chine, qui est une démonstration éclatante de la justesse de la stratégie de Lénine, malgré la défaite des années 1920. D'un côté, deux milliards de salariés, de l'autre, une poignée de puissances impérialistes en lutte pour le partage des marchés ; le développement inégal conduit les vieilles puissances de l'ordre atlantique, l'Amérique et l'Europe, au déclin, et fait émerger de nouveaux concurrents en Asie, la Chine et l'Inde. C'est un développement gigantesque aux contradictions gigantesques. Le système des États de l'impérialisme n'est pas en mesure de maintenir l'ordre mondial ; les crises et la rupture de l'ordre seront la brèche pour la stratégie du prolétariat révolutionnaire, comme il y a environ cent ans dans l'assaut d'Octobre et dans l'épopée de l'Internationale.
Troisièmement, la course contre la montre de 1919 enseigne que le parti-stratégie doit être construit et enraciné auparavant, durant les longues années de la contrerévolution. Reconstruire, homme par homme, une conscience internationaliste, enraciner un parti sur le modèle bolchevique au coeur de l'impérialisme européen : c'est la tâche inédite, c'est notre bataille à l'ordre du jour. C'est la leçon ultime de l'Internationale communiste. -
Autobiographie 1890-1921, parcours d'un militant internationaliste allemand : de la social-démocratie au parti communiste
Paul Frölich
- Science Marxiste
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- 1 Janvier 2012
- 9782912639493
Le livre de Frolich nous offre un point de vue inhabituel sur les raisons pour lesquelles la révolution internationale, qui commence par une victoire en Russie, a été tragiquement battue en Allemagne. Pour résumer en une phrase la vérité qui filtre de presque toutes ces pages, on peut dire que les causes de la défaite résident dans l'absence du parti révolutionnaire et dans l'impossibilité de remédier à cette carence au moment où la crise révolutionnaire battait son plein. Il n'était pas nécessaire d'attendre ce livre pour le découvrir, mais les mémoires de Frolich apportent un nouvel éclairage aussi bien sur les causes que sur les aspects les plus concrets de cette vérité.
La puissante social-démocratie allemande se déclare marxiste, mais en réalité, la pénétration du marxisme dans le mouvement ouvrier allemand est très superficielle. Les avant-gardes révolutionnaires ne l'ont pas assez assimilé pour aboutir à l'acquis fondamental auquel Lénine est parvenu en Russie : seul un parti de science et de stratégie est à la hauteur des guerres et des révolutions de l'époque impérialiste. Ces mémoires sont parsemés d'indices de la diffusion insuffisante du marxisme et du fait qu'il n'a pas été utilisé pour l'élaboration d'une stratégie révolutionnaire.
Il faut apprendre la leçon des erreurs de la génération des révolutionnaires allemands dont Paul Frolich s'est fait le porte-parole à travers ses mémoires. C'est la meilleure manière de rendre hommage à l'ampleur du travail, de l'engagement, du sacrifice, de l'enthousiasme et de la passion révolutionnaire qu'ils nous restituent. -
Lénine ; conscience et volonté révolutionnaires
Collectif
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Avril 2012
- 9782912639509
Recherche 9782912639509
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Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918
Paul Frölich
- Science Marxiste
- Documents
- 15 Avril 2014
- 9782912639653
Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, « Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre »), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, « La guerre ») que nous présentons ici dans sa première édition française.
Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant.
Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Époque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (À l'Ouest, rien de nouveau), « une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ». Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela « l'époque des guerres e des révolutions ».
Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires - l'Ottoman, et l'Austro-hongrois - a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient.
Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup - l'Internationale socialiste - a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et « suspendue » en temps de guerre.
C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande - jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen - aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. À l'exception de la Russie.
En effet, « quelque chose de nouveau » entre en scène « à l'est ». La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière - corrompue par les miettes de superprofits - explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe.
La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'État oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes.
La « rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste » se réfère à l'immense « crise de déséquilibre » représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel.
La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur.
Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements.
Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au « triomphe de la folie » déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques.
De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai.
Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring.
On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand.
Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à « la grève générale politique de masse », une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la « thèse erronée d'Engels » contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet.
Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi.
La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion - dès avant le déclenchement du conflit - de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la « défense des intérêts nationaux ». À une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse.
Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : « À chaque balle, un Russe / À chaque coup de baïonnette, un Français / À chaque coup de pied, un Britannique ! » Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir.
Le chapitre sur la guerre en tant qu'« affaire » est instructif. « Business as usual », écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles « l'or était distillé à partir du sang humain ». Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais.
Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse.
Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux.
« Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre », écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ?
« Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. » Et encore : « Le désarmement était une utopie. À tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. » La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme.
En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : « Certains États se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les États-Unis comme la première puissance du monde. Certains États impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les États s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution! » Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.
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Leçons d'une défaite, promesse de victoire
Grandizo Munis
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Février 2007
- 9782912639233
La crise révolutionnaire des années 1930 en Espagne a lieu dans une phase historique cruciale. Précédée de cinq ans de grèves et de soulèvements d'ouvriers et de paysans pauvres, elle aboutit à ses batailles décisives en 1936, lorsque le cycle révolutionnaire qui avait commencé avec la première guerre impérialiste et avec Octobre 1917 s'était déjà épuisé, et lorsque l'Internationale communiste avait déjà été assujettie aux intérêts de l'État russe. En 1936, commençaient les grands procès contre les bolcheviks à Moscou et la contre-révolution stalinienne débordait des frontières d'«un seul pays» pour devenir une contre-révolution internationale.
Un prolétariat généreux et son avant-garde furent engagés dans une lutte à mort, dépourvus de stratégie et de parti léniniste en mesure d'ouvrir des perspectives au cours de ce séisme qui secoua toutes les classes de la péninsule ibérique.
Au cours de ces années-là, la dénonciation du rôle contre-révolutionnaire du nazisme, du fascisme, du stalinisme et des partis démocrates et «socialistes» était un enjeu décisif. Dans son oeuvre, Munis offre les informations et les indications nécessaires afin que les futures avant-gardes internationalistes puissent réfléchir et s'approprier cet héritage historique.
Aujourd'hui nous savons que l'idéologie stalinienne a fini dans les rebuts de l'histoire, tandis que les interprètes de ce mensonge historique, fonctionnel à l'époque aux intérêts de l'impérialisme russe, ont changé de couleur comme des caméléons. Il n'y a rien d'étonnant à cela : c'est dans la nature des contre-révolutionnaires d'être prêts à revêtir les atours à la mode, une mode dessinée dans les capitales des puissances impérialistes. Munis nous lègue des pages inoubliables de lutte et de dénonciation du fascisme et du stalinisme, ainsi que d'abnégation à la cause du communisme.
Il montre qu'en Espagne une avant-garde prolétarienne n'avait pas été arrêtée, dans son élan révolutionnaire, par le fascisme, ni par la démocratie, ni par le stalinisme. Mais il montre également que cette avant-garde a été vaincue et anéantie parce qu'elle n'a pas eu le temps ni la capacité d'assimiler la leçon de Lénine. Elle n'a pas su opposer aux luttes des fractions de la bourgeoisie impérialiste la stratégie du prolétariat mise en oeuvre par son parti.
Le texte que nous publions en intégralité a conservé toute sa valeur de témoignage et de document historique. Dans le respect de la clarté de la distinction politique autant que de la passion pour la bataille internationaliste commune, la publication de ces pages est aussi un hommage rendu à la figure de Grandizo Munis et au courage de son activité de militant révolutionnaire.
Le communiste révolutionnaire espagnol Grandizo Munis (1912-1989), militant depuis les années trente du siècle dernier dans le mouvement d'opposition au stalinisme qui se réclamait de Lev Trotsky, dirigea le petit groupe révolutionnaire des bolcheviques-léninistes d'Espagne durant la Guerre civile. Emprisonné en 1938 par les staliniens et menacé de mort, réussit à s'échapper au dernier moment et à se réfugier en France et ensuite au Mexique. Pendant la guerre, il développa une réflexion politique qui l'amena à abandonner les positions du trotskisme, en particulier à l'égard de l'URSS, dont il dénonça la nature sociale de capitalisme d'État. Rentré en Europe en 1948, il s'établit en France, où il continua sa lutte pour le communisme en dirigeant le Ferment Ouvrier Révolutionnaire.
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Octobre 1917 ; 100 ans, 100 militants de la révolution
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Août 2017
- 9782912639950
Tel est donc le premier enseignement de 1917, son legs très actuel et fécond : parti-stratégie signifie porter au sein de la classe la conscience des faits mondiaux décisifs. Ce fut le cas il y a cent ans, lors de l'assaut d'Octobre en Russie. C'est le cas aujourd'hui, dans la bataille pour enraciner un parti bolchevique au coeur de l'impérialisme européen. Ce sera le cas demain, quand la confrontation de l'impérialisme ne laissera de nouveau qu'une seule alternative : guerre ou révolution, socialisme ou barbarie.
Il y a ensuite un deuxième enseignement. Dans le premier numéro de notre journal, Lotta comunista, le mot d'ordre des spartakistes allemands est mis en évidence : « L'ennemi est chez nous ». Ce rappel signale que la bataille internationaliste de 1914-1918 est un point de repère pour nous orienter aujourd'hui, dans la lutte contre toute variante possible de l'opportunisme, qu'elle découle des idéologies de la « petite » patrie de l'État-nation, base du modèle classique de la social-démocratie, ou qu'elle se mette à jour en revêtant la nouvelle idéologie de la « grande » patrie de l'État continental européen.
Aujourd'hui, le « moteur historique » de la lutte internationale des classes et des États n'est pas encore la guerre impérialiste, mais c'est le gigantesque et inégal développement économique et politique : c'est l'ascension de l'Asie qui prépare pour l'avenir la rupture de l'ordre, mais qui, entretemps, progresse aujourd'hui parmi des crises et des conflits partiels dont l'intensité s'accroît. L'impérialisme chinois émerge, l'impérialisme européen avance, les puissances de l'Atlantique déclinent et celles du Pacifique s'affirment, des forces aux dimensions continentales s'affrontent.
Demain, le défaitisme révolutionnaire assurera l'autonomie de classe de chaque segment du prolétariat mondial, dans le nouvel assaut contre chaque bourgeoisie et chaque impérialisme. Pour nous, aujourd'hui, « l'ennemi est chez nous » signifie « opposition prolétarienne à l'impérialisme européen et à l'impérialisme unitaire ». C'est notre mot d'ordre. C'est le fruit de la révolution d'Octobre.
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Origines et défaite de l'internationalisme en Chine, 1919-1927
Collectif
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Mars 2021
- 9782490073337
Il a fallu un siècle pour que la Chine réalise sa métamorphose économique et sociale ; pays semi-colonial au début du XXe siècle, pays de jeune capitalisme dans les années 1960, puissance émergente de l'impérialisme aujourd'hui. L'histoire de la Chine durant les cent dernières années est l'histoire de ce passage. Hier elle subissait l'invasion des capitaux et des produits bon marché de l'Occident, aujourd'hui elle envahit le globe de ses produits et exporte ses capitaux dans les cinq continents. Hier l'Occident brisa les murailles érigées pour isoler l'Empire céleste, aujourd'hui c'est l'Occident qui doit faire face à des tentations répétées de protectionnisme contre les exportations modernes de la Chine. Hier la Chine fut une proie de l'impérialisme, aujourd'hui elle réclame sa place à la table du partage du monde.
On tente à présent d'ensevelir sous une épaisse couche d'oubli le souvenir du puissant mouvement ouvrier qui secoua les villes chinoises de 1925 à 1927. À l'époque, la classe ouvrière n'avait pas la force du nombre ; aujourd'hui la masse des salariés s'est énormément accrue. Si le développement du capitalisme s'accompagne inévitablement de la lutte économique, ces salariés trouveront dans la meilleure tradition syndicale et politique des premières générations d'ouvriers les raisons d'un engagement internationaliste.
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The origins of the first international
David b. Rjazanov
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Septembre 2014
- 9782912639691
"When on 28 September 1864, with the participation of English, French, German, Italian, Swiss and Polish delegates, the International Working Men's Association (IWA) was founded in London's St. Martin's Hall, the total number of wage earners in the world did not exceed a few tens of millions, stabilising at below 5% of the total population of the time. They were mainly concentrated in Britain and France, besides smaller numbers in other countries of the Old Continent such as Germany and Italy. In the "New World" on the other shore of the Atlantic, the explosion of capitalism and big industry was still to come and only around 1890 would American wage earners reach 15 million. Not to mention Asia, at the time the seat of despotism and the land of "a hundred thousand villages".
This was the size of our world class when Marx in the Inaugural Address of the International Working Men's Association, written the following month, launched his historic appeal «Proletarians of all countries, unite!».
Almost one hundred years later, in the mid-twentieth century, the numbers of the international proletariat verged on 300 million, out of a global population of about two and a half billion. There would be a billion wage earners around 1990 and a billion and a half in the first years of the last decade.
Today, the figure stands at about two billion and, together with their families, they now account for the majority of the human race."
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October 1917 ; 100 years, 100 militants of the revolution
Gian giacomo Cavicchioli
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Septembre 2017
- 9782912639967
This is the first lesson of 1917, its highly topical and fecund legacy - strategy party means bringing the consciousness of decisive world facts to our class. This was the case a hundred years ago, in the October assault in Russia. This is the case today, in our battle to entrench a Bloshevik Party in the heart of European imperialism. And it will be the case tomorrow, when the imperialist contention will once again leave no alternatives: either war or revolution, either Socialism or barbarism.
Then there is a second lesson. The slogan of the German Spartacists - « The Main Enemy is at Home » - stands out on the first issue of our newspaper. That allusion from the 1914-1918 internationalist battle is a point of reference for today, both in our struggle against the ideologies of the "small" homeland of the nation-state and the new ideology of the "big" homeland of the European continental State.
Today the « locomotive of history » that is driving international struggles of the classes and of the States is not yet imperialist war, but it is huge, uneven, economic and political development - it is Asia's rise that is preparing the future breakdown of order, but meanwhile it proceeds in the present amidst increasingly intense crises and partial conflicts.
Chinese imperialism is emerging, European imperialism is on the move, the Atlantic powers are declinig and those of the Pacific are gaining a foothold - continent-size forces are fighting each other.
Tomorrow revolutionary defeatism will establish the class autonomy of every sector of the world proletariat, in the new assault against every bourgeoisie and every imperialism. For us, today, « the main enemy is at home » means « proletarian opposition to European and unitary imperialism ». This is our slogan. It is the offspring of the October Revolution.
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1919 the communist International ; 100 years, 100 militants of the world party
Gian giacomo Cavicchioli, Emilio Gianni
- Science Marxiste
- Documents
- 31 Octobre 2019
- 9782490073153
What lessons are to be learnt from those heroic and tragic years, from those fights which decided the fate of the international Revolution that began in Russia in 1917? First of all, that attempt was defeated because the October assault remained isolated, due to the failure of the revolution in Germany. The international proletariat, thanks to Lenin's and the Bolsheviks' strategy, had put an end to the industrialised slaughter of the imperialist First World War on the Russian front; without that compass, the international proletariat was consigned to the multiplied massacre of the Second World War without being able to react.
Secondly, a colossal cycle of capitalist development in the old and new areas of the world market followed the new world war and the ignominy of the imperialist division of Yalta. That very development, precisely the irruption of Asia and China, is a dazzling validation of Lenin's strategy, despite the defeat of the 1920s. On one side two billion salaried workers, on the other a handful of imperialist powers fighting for the sharing out of markets; uneven development leads to the decline of the old powers of the Atlantic order, America and Europe, and causes new contenders to emerge in Asia - China and India. A gigantic development, gigantic contradictions.
The imperialist system of states is unable to maintain the global order; crisis and breakdown of the order will be the breach for the strategy of the revolutionary proletariat, as it was a hundred years ago in the October assault and in the epic of the International.
Thirdly, precisely the race against time of that 1919 shows that the strategy-party must be built and rooted before, in the long years of the counter-revolution. Reconstructing internationalist consciousness person by person, setting up a party on the Bolshevik model at the heart of European imperialism: this is the unprecedented task, it is our battle on the agenda. It is the ultimate lesson of the Communist International.
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Engels ; revolutionary science and passion
Anthology
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Novembre 2020
- 9782490073269
In the light of the devastating socio-economic effects unleashed by the pandemic-of-the-century crisis that is upsetting the whole world, we repropose in all of its explosive topicality what Friedrich Engels - the 200th anniversary of whose birth we celebrate - argued was «the whole of the social antagonisms of today» when, in the pages of his Anti-Dühring, he blamed «the anarchy of [capitalist] social production» and the «coercive laws of competition», which «blindly» impose themselves «independently of the producers, and in antagonism to them», to the point of giving birth to a system in which «the product governs the producers» - a world that does not recognise the «social nature» of the modern productive forces, and in which both science and production, subject to a one-sided appropriation, continue to be caught up in a capital and interstate war that prevents their free expression towards a truly human development.
Friedrich Engels played a very important role in the élaboration of the theoretical heritage that forms the basis of historical and dialectical materialism. If we take into consideration what he produced at a theoretical and political level, the widespread prejudice that would like to counterpose a mechanistic Engels to a dialectical Marx seems completely unfounded. Their collaboration was indeed inseparable. It is precisely to Engels that we owe the publication of the second and third volumes of Marx's Capital, just as essential contributions to «classic» Marxism were always due to him: we need only think of Anti-Dühring and The Origin of the Family, Private Property and the State. Equally significant was his action as a leader of the international working-men's movement, the Communist League, the First International and the German Social-Democratic Party.
This book demonstrates this through a collection of writings by Engels himself, Marx, Marx and Engels, Lenin, and other authors, organised according to a chronological and thematic pattern. There emerges from it the exemplary life of a labour militant and leader. In 1886, still in the midst of his revolutionary battle, he wrote that the will is based on passion and deliberation, even if these are subsequently governed by the profound course of history. We need to remember this today, especially because the acquisition of the strategic lessons, tactical capacity and organisational tenacity of the Marxist tradition is still absent in the political experience of vast strata of the European labour movement. Passion and deliberation are needed for the necessary work of rebuilding a revolutionary party, whose delay is more attributable to insufficient consciousness than to the actual conditions of reality.
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1871-2021 the Paris Commune ; 150th anniversary ; the commune council militants
Emilio Gianni, Mirella Mancini
- Science Marxiste
- Documents
- 1 Novembre 2021
- 9782490073405
One hundred and fifty years ago, in March 1871, in a single city - Paris - and in a very short time span - 72 days - the «storming of heaven» attempted by the proletariat and ferociously repressed by a rising bourgeoisie resolved, in practice, fundamental theoretical issues of socialism that until that moment had only had a provisional solution.
In his Address on The Civil War in France (May 30th 1871), Marx dealt with this crucial point, drawing, precisely from the Commune, a theoretical balance that became a fundamental stage in the elaboration of the Marxist science of revolution, grasping a fundamental novelty: «Its true secret was this. It was essentially a working-class government, the produce of the struggle of the producing against the appropriating class, the political form at last discovered under which to work out the economical emancipation of Labour.» Since the 1871 battle, the world has changed radically. Having reached the peak of its development, the bourgeois epoch has been experiencing increasingly shattering convulsions that will bring it to its inevitable end. The liberal state itself, its powers, imperialist democracy and representative institutions are being increasingly questioned, overwhelmed by a widespread loss of confidence and pessimism which, in the old Western powers, reflect the reaction to a colossal shift in forces that augments their decline, while the imperialist rise of China as a new continental giant proceeds irrepressibly. However, dialectically, that young class which raised its head 150 years ago to engage in an, at that time desperate, battle, has multiplied its numerical strength enormously to the point of becoming the majority of the human race.
Today's international proletariat unites men and women of every nationality, ethnic group and culture and has the strength of a size that has increased a hundredfold. The glorious trailblazing experience of the Commune remains in the collective memory of our class.