En 2013, Jérôme Chantreau, alors professeur de français et de latin, apprend la mort d'un ancien élève, Bélhazar Jaouen, à l'âge de 18 ans, lors d'une mystérieuse interpellation de police.
Bouleversé par cette tragédie, mais aussi par le souvenir de cet adolescent à l'intelligence et à la sensibilité hors norme, Jérôme Chantreau consacrera trois années à mener l'enquête sur les étranges circonstances de la mort de cet adolescent. Il dresse le portrait d'un être rare et sublime, capable de révéler à chacun le meilleur de lui-même tout en incarnant la puissance de l'imaginaire et de la création artistique.
Fantastique artiste plasticien dès son plus jeune âge, l'adolescent aux allures de poète rimbaldien a laissé derrière lui un jeu de piste digne d'Alice au Pays des merveilles.
Chacun sait que l'Orient-Express, le train mythique qui relie Paris à Istanbul, a inspiré la fiction dès sa mise en service en 1883. Mais le public n'en a guère retenu que les noms d'Agatha Christie, de Graham Greene ou de Paul Morand. Pourtant, cette littérature est aussi abondante que méconnue. Dès 1914, elle aborde par exemple de grandes thématiques telles que le luxe et la luxure, le brigandage, le complot et l'imaginaire d'une plus grande Europe. La Belle Époque explore plus particulièrement les paradoxes de cet imaginaire, de la séduisante madone des sleepings au train de l'angoisse.
Avant que le second vingtième siècle ne balance entre la critique, la parodie et la nostalgie d'un monde perdu.
De Jean Giraudoux à Graham Greene, d'Apollinaire à Agatha Christie en passant par Lawrence Durrel, Edmond About ou Albert Londres, Blanche El Gammal nous offre une anthologie de textes célèbres et oubliés et nous fait voyager de manière singulière dans l'Europe du siècle dernier, entre exotisme, propagande, fantasmes et désillusions.
Une libraire, ça crée des dettes. D'argent parfois, bien sûr, mais surtout de coeur. Lorsqu'Yvonne meurt, les souvenirs affluent pour Abdel, un jeune professeur de Roubaix, hussard de la République. Il se revoit enfant entre les murailles de bouquins, avec une soif de lecture à avaler tout Balzac sans rien y comprendre. Il ne peut se résigner à ce que le lieu de vie disparaisse. De là à accepter la succession, il y a un sacré pas. que l'inconscient fait à l'aveuglette.
Le voici bientôt en buttes aux problématiques éco- nomiques du métier. Mais aussi aux dangereuses archives photographiques de son aînée. En fouillant les cartons, c'est tout un pan de la guerre d'Algérie qui renaît, entre partisans du FLN, harkis et OAS.
Quel rôle y a joué Saïd, habitué de la librairie aux allures de benêt ? Que cache Rosa, qui travaille au même lycée qu'Abdel ? Qu'en pense Zerouane, direc- teur de l'association « Relier » ?
Les questions se multiplient. Elles sont politiques, mais aussi amoureuses... Comment notre héros va-t-il choisir entre Zita, fausse ingénue aux baisers chamallows, et sa collègue Rosa exubérante et pas- sionnée ?
Enfant fermée et silencieuse, Clarisse semble entendre les sons avec une seconde d'avance. La musique pourrait-elle la sauver de l'isolement ? À sept ans, elle provoque le hasard en devenant l'élève de Viktor Sobolevitz. Et partage avec ce maître célèbre et misanthrope le même amour intransigeant de l'art. Mais pour faire carrière dans la musique, il faut que plus que du talent. Peu préparée à la compétition, la jeune violoncelliste va bientôt l'apprendre... Lorsqu'elle rencontre Rémy Nevel, un critique musical, médiatique et ambitieux, son destin pourrait basculer. Quitte à perdre, au passage, quelques illusions. Entremêlant les partitions de ces trois personnages, Lola Gruber nous offre un roman d'initiation hors-normes, qui est aussi une réflexion sur notre soif de pureté et de reconnaissance. On tourne les pages avec avidité, séduit par la finesse des analyses autant que par un suspense diaboliquement généreux.
La reine Marie-Antoinette a longtemps désespéré d'être grosse, comblant son manque d'enfants par l'adoption d'orphelins. Comme ce gosse recueilli au bord d'une route et qu'elle prénomme Martin. Il a une bouille de chérubin, et un sourire permanent qui ne trahit pas ses angoisses intimes. Parce qu'il ne parle pas, il gagne très vite à Versailles une réputation de petit sauvage. C'est au Hameau, près du Petit Trianon, qu'il grandit, vacher d'une ferme modèle où la monarque aime s'imaginer une bergère. Mais est-ce réellement sa place ?
Anna Klumpke (1846-1942) arrive dans la vie de Rosa Bonheur (1822-1899) en 1889. Elle sert alors d'interprète - Anna Klumpke est américaine - à un admirateur new-yorkais de passage en France. Rosa Bonheur est une peintre si connue aux États-Unis que son tableau Le Marché aux chevaux est accroché au Metropolitan Museum, et l'on offre aux enfants une poupée à son effigie.
Neuf ans après cette première rencontre, A. Klumpke est de retour au château de By, demeure de Rosa. Entre les deux femmes, une profonde affinité se fait jour. Venue pour quelques semaines, Anna finit par rester. Admirative, enthousiaste et attentive, Anna ne doute pas un instant que le monde puisse être fasciné par le témoignage de Rosa Bonheur. Elle en fera une oeuvre littéraire et historique. Tout au long de leurs entretiens, Rosa Bonheur évoque ses origines, sa formation tout autant que sa vie personnelle dont ses années communes avec Nathalie Micas. Il est ici question du féminisme, des droits des femmes, du statut des femmes peintres aussi bien en France qu'outre-Atlantique. Elle évoque la reconnaissance officielle - elle est la première artiste femme à être faite Chevalière de la Légion d'honneur -, le succès de ses toiles sur le marché de l'art lui offrant une indépendance financière.
Il est ici question des personnalités de l'époque qu'elle côtoie et apprécie comme Buffalo Bill, le duc d'Aumale, l'impératrice Eugénie et bien d'autres encore.
Ce livre brosse ainsi le tableau d'une artiste à redécouvrir et dont l'oeuvre s'étend quasiment sur tout le XIXe siècle. Natacha Henry assure l'édition révisée de ces entretiens.
Ses Mémoires recueillis jusqu'en 1949 par le grand journaliste de l'entre-deux-guerres Marcel Sauvage, rendent hommage à une personnalité aussi extraordinaire qu'attachante. Quel destin pour Freda Josephine Mac Donald, née à Saint-Louis, aux États-Unis (Missouri), d'une jeune Noire pauvre et célibataire et d'un Blanc inconnu !
Celle qui fut une star célébrée dans le monde entier raconte ici la difficulté de ses premiers pas dans une société ouvertement raciste, son arrivée en France, ses débuts à Paris avec la Revue nègre, son triomphe aux Folies-Bergère, ses amours...
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le lieutenant Joséphine s'illustre par son courage : plusieurs fois opérée, elle souffre dans sa chair mais s'engage aux côtés du Général de Gaulle.
Membre des services secrets, elle va risquer sa vie au nom de la liberté. Elle va encourager les soldats dès qu'elle le peut.
Joséphine Baker, chanteuse, danseuse, femme de combat, fondera aussi, aux Milandes, un lieu de bonheur pour les nombreux enfants qu'elle adopte. C'est cette femme exceptionnelle qui se dévoile dans ce livre enfin réédité.
Le texte le plus intime et personnel de Franck Bouysse. Un récit fait de textes en prose alternant avec des poèmes en vers et des photos de l'artiste qui racontent son arrière-pays d'écriture : sa Corrèze quotidienne depuis son enfance. Une portait du territoire d'inspiration qui a façonné son imaginaire et ses romans. On y retrouve toute l'authenticité et l'ambiance claire obscure de sa littérature, ainsi que ses personnages, et ses décors naturels. De l'émotion à l'état pur.
Pour le peu qui lui restait à vivre, il voulait que le monde se range dans un ordre moins bouleversé. Il fallait tout réinventer.
Conquérir le ciel raconte une vie d'homme, depuis l'enfance jusqu'à la mort.
Un père, encore jeune, apprend que son temps est compté. Il se consacre alors à ce qui est nécessaire : aimer jusqu'à son dernier souffle, ses enfants, sa compagne, et leur transmettre le plus beau des exemples, l'audace et la douceur.
Et parce que son enfance avait été broyée par un père violent, il réinvente ce qu'être père et homme veut dire. Tel un magicien, un roi sans armure, il lutte, vulnérable et magnifique, pour que triomphe la tendresse.
Dans ce premier roman autobiographique flamboyant, la paternité et la virilité sont redéfinies de la plus délicate et juste des manières.
Une écrivaine quitte la ville pour se réfugier dans le calme de Bourgogne. Elle tombe amoureuse de Malvoisie, vieille bâtisse en pierre qui l'accueille, avec ses portes qui grincent, son potager et ses rosiers magnifiques.
Mais qui est Antoine, ce mystérieux gardien des lieux qui vient profaner sa solitude ? D'intrus, le retraité devient confident, et le récit de son drame la matière d'un roman.
Celui qui a commis le pire peut-il être aussi le plus délicat des hommes ?
George Bizet est mort à trente-six ans, sans savoir que Carmen deviendrait l'opéra le plus connu de tous les temps. Le compositeur a docilement passé sa vie à faire ce que l'on attendait de lui, jusqu'à sa rencontre avec une femme libre qui se moque du regard des autres. Cette femme, c'est à la fois Carmen, l'héroïne de son opéra et Célestine Galli-Marié, sa première interprète, dont il tombera follement amoureux.
Rédigé sur commande au mitan du xive siècle à l'occasion d'une promesse de mariage, ce roman chevaleresque destiné à une princesse est un témoin ambitieux de la littérature de la fin du Moyen Âge.
Nourri d'un idéal courtois mis en danger par la guerre, les rivalités politiques et les épidémies, le livre ne se contente pas de raconter une histoire d'amour modelée sur tant d'autres. La poésie, la musique, la danse et la qualité des images se conjuguent pour composer une ode à l'empire des sens. OEuvre complète, le texte a vraisemblablement inspiré le très célèbre cycle de six tapisseries baptisé La Dame à la Licorne et exposé au musée de Cluny. Il offre en outre une image renouvelée de la féminité. Pour une jeune femme, ce livre-coffret se présentait autant comme un manuel de conduite éthique et érotique que comme une promesse de divertissements secrets pour égayer les heures passées dans des chambres aux tentures multicolores et momentanément à l'abri des catastrophes du monde.
Idéal pour les amateurs de fantasy qui y retrouveront tous les ingrédients qui ravissent l'imaginaire de bien des lecteurs aujourd'hui.
Les habitués du bistro Le Cran d'Arrêt, brochette de personnalités toutes aussi touchantes et attachantes les unes que les autres, trouvent refuge dans ce rade déshérité, en marge de la grande ville. Les pluies diluviennes, la gadoue, l'absurdité de leur condition, tout concoure à leur exclusion.
Mais demeure le plus important : l'humanité en partage. Leur rendez-vous quotidien en est la célébration. Réunis autour de Comdinitch, le raconteur d'histoires insensées, ils rient, pleurent, s'entraident.
Une comédie douce-amère portée par un style oral autant virtuose que tendre. On respire une ambiance aux influences diverses : Jean-Pierre Jeunet, Simenon, Céline, Beckett, Lemaitre... Un premier roman teinté de noir qui rend hommage à la langue française et célèbre l'altérité et la différence.
Un homme, sans nom, poussé par un sentiment d'urgence, va se mettre en tête d'aller retrouver son père, à la suite d'une panne d'électricité qui immobilise l'usine dans laquelle il travaille. Un père qu'il n'a plus vu depuis dix ans, à qui il parle de façon sporadique et qui vit à des milliers de kilomètres de là, sur la côte Est. Il veut arriver le plus vite possible, ne pas s'arrêter, même pas pour dormir, à peine pour manger. Plus il va vers l'Est, plus le temps devient menaçant et plus la panne d'électricité semble avoir commencé il y a longtemps.
Plus rien ne marche, on commence à manquer de tout, le prix de l'essence atteint des sommets. Il faut s'organiser, survivre. Sur le chemin, las de ressasser un passé peu glorieux, l'homme prend en stop une femme ; compagne de voyage qui s'avérera aussi silencieuse et mystérieuse que lui. Elle veut rejoindre la métropole, mais la rumeur enfle, on leur déconseille. Un type, volubile et suspect, va entrer en scène au détour d'un motel. Il ne cesse de raconter des histoires et de parler pour faire passer le temps dit-il. Aussi contraignante que malsaine, cette rencontre mettra définitivement à mal la lucidité du conducteur. Dans ce décor qui flirte avec une apocalypse proche on sent à chaque page monter la tension, le ciel prendre les couleurs d'un orage imminent et dans le rétroviseur apparaît l'ombre de la Bête.
Dans un avenir proche, une épidémie d'origine aviaire frappe la planète. L'élevage des oiseaux de basse-cour est interdit, et la société française pâtit de restrictions draconiennes. Une fois par an seulement, la population a droit à une célébration : un canard spécialement élevé est jeté du haut de la Tour d'Argent sous les yeux d'une foule ravie. Le vainqueur de cette battue à travers Paris pourra déguster l'animal en compagnie du Président de la République. Or, cette fois, le canard s'avère plus combatif que prévu. Son vol à travers Paris est l'occasion de rencontres avec des habitants à la marge de ce grand charivari.
Enfin, l'un des Parisiens compatissants, héros ordinaire, décide à ses risques et périls, de sauver le bouc-émissaire en l'amenant en Irlande, pays dépeuplé devenu havre pour les oiseaux sauvages.
Les mots imprimés dansent autour de moi depuis ma naissance ; au-dessus de mon berceau, des tourbillons de mots jaillis des éternités obscures dansaient un sabbat du diable. Avant même que je sache lire, les fées, les sorcières et les démons habitaient tout près de moi, dans les livres de contes et toute ma vie ils ont donné le rythme et peuplé mes rêves comme mes cauchemars.
Au commencement et pour toujours, les livres ont été la deuxième nourriture d'Antoine Audouard, sa respiration, sa première aventure. Lecteur passionné depuis l'enfance, écrivain, éditeur, cette aventure est devenue celle de sa vie. Avec ce livre il partage les premières lignes des histoires qui l'ont marqué, mais aussi les rencontres avec leurs auteurs célèbres (Antoine Blondin, Romain Gary, Norman Mailer) ou anonymes : ici, la littérature et la vie se croisent pour une libre et joyeuse « invitation aux voyages ».
Charlemagne Persant, né au milieu du XIXe siècle dans une ferme pauvre de la région lyonnaise, aurait dû avoir la vie toute tracée d'un paysan désargenté. C'était sans compter sur son grand-père qui, persuadé de l'inverse, allait forcer le destin en donnant à l'enfant un étonnant prénom d'empereur. À lui répéter si souvent que sa destinée serait exceptionnelle, il développa chez lui un charisme qui plia le monde à son bon vouloir. Son sens aigu du commerce et sa froideur lui dicteront au fil des années une ligne de conduite inflexible qui le conduiront, y compris par un mariage bien au dessus de son rang, à gravir tous les échelons. Jamais l'empathie, le remords ou la compassion n'auront de place dans ses choix. Jamais sinon peut-être pour une prostituée aussi noire de peau qu'il l'était de coeur et pour laquelle il fera preuve de la seule tendresse dont il fut capable un jour. À ne rien donner, on ne transmet pas non plus sinon la ruine et le malheur.
L'Affaire des vivants, formidable évocation d'un destin hors norme, roman historique de la France de la fin du XIXe, a tous les ingrédients de la tragédie classique.
L'oeuvre de George Sand ne cesse d'être réévaluée. Cette correspondance inédite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une occasion nouvelle de lire l'auteur d'Indiana. Et de découvrir les débats qui ont enflammé la France des années 1851-1876, racontés par deux des plus grandes figures littéraires de l'époque.
Jane, du haut de ses vingt ans, observe le monde avec une lucidité à la fois légère et grave. Éprise d'un champion du monde de lutte dont les performances amoureuses sont inversement proportionnelles à ses performances sportives, elle ne le voit qu'entre deux compétitions. Pour oublier ses absences et sa solitude, elle accepte les avances supposées platoniques d'un vieux monsieur très riche, adorateur des jeunes filles, avec lequel elle va partir en voyage. Car Jane veut tout, comme on veut tout à vingt ans et, à défaut de s'aimer elle-même, elle aime son corps, sa jeunesse dont elle ne veut rien perdre - obsédée déjà par la fuite du temps. Autant que la difficulté à devenir soi-même, ce roman décrit la répulsion-fascination qu'une jeune fille peut éprouver devant les manifestations de la vieillesse. Et c'est avec la froideur d'un entomologiste que Jane observe Bertin.
Nul attendrissement dans cette insolite éducation sentimentale où la verdeur du vocabulaire alterne avec un langage des plus classiques :
Celui des états d'âme.
Blaise Cendrars l'appelait le « document le plus extraordinaire, et le plus pittoresque et le plus vivant que l'on puisse lire sur les débuts de l'aviation ». Dans sa préface inédite, Philippe Forest ajoute : « un roman vrai, un vrai roman ». Voici la première édition inté- grale des Mémoires de Roland Garros. Ou comment un jeune gars de vingt ans se passionne pour « ce peu de bois et de toile qu'anime une pensée humaine » jusqu'à devenir quatre ans plus tard le premier homme à traverser la Méditerranée dans les airs.
Son histoire, rédigée alors qu'il est prisonnier en Alle- magne, prouve qu'on peut être héros et poète. Roland Garros enchante de lyrisme les courses et les records.
Il sait se faire gouailleur pour décrire les tournées aux Amériques, les virées fraternelles entre trompe- la-mort. Il y a du Jules Verne dans ces souvenirs qui mêlent la technique à la fantaisie, les aventuriers aux financiers, les dandys aux boxeurs.
« Jacky a débarqué hier soir. Tel qu'en lui-même. Avec sa nouvelle femme, Cécile, une beauté mais pas une beauté tragique comme Véro, Cécile est plus conte de fées. Il a commencé par exécuter tous les mannequins de Nedim à la faux, décapités, avant qu'on rentre. Et tout dévasté son atelier. Tu le connais, il est sanguin. À notre arrivée il s'est calmé, même pas fâché, hospitalité par-ci hospitalité par-là, notre vieille amitié et tout le tralala. Il a aidé Nedim à nettoyer le bazar avec tout le monde. Mais Babette n'a pas confiance. Et quand Babette doute de quelque chose, elle n'a pas besoin de me donner ses motifs, je me range à son avis. ».
Depuis que son épouse s'y est jetée du quatrième étage, Jacky n'a pas remis les pieds à La Vaquerie. Ses retrouvailles avec la propriété familiale sont explosives. Comme avec Tom, son vieil ami, aux prises avec des dettes de jeu. Le passé ressurgit.
La violence aussi, comme un engrenage. Celle d'hommes qui jouent avec les femmes comme le chat avec la souris. Et qui, de leur corps, font un champ de bataille.
L'origine du monde de Gustave Courbet figure parmi les tableaux emblématiques de l'histoire de l'art. Malgré cela, le modèle en était demeuré inconnu. Jusqu'à ce que Claude Schopp découvre son nom, par hasard, en annotant la correspondance inédite entre George Sand et Alexandre Dumas fils. Une révélation que d'autres sources sont venues étayer. Ce livre invite le lecteur à accompagner le chercheur dans sa tentative de redonner vie à cette danseuse aux beaux sourcils noirs, bientôt demi-mondaine et maîtresse de Khalil-Bey, puis femme de bien, généreuse donatrice aux oeuvres de charité. Peu à peu, un visage et une âme sont restitués à celle dont le sexe incarne la peinture réaliste.
Claude Schopp est, avec son épouse Marianne, l'auteur de Dumas fils ou l'anti-OEdipe, prix Goncourt de la biographie 2017.
Postface de Sylvie Aubenas, directrice du département des estampes et de la photographie de la bibliothèque nationale de france
Pippo est petit-fils d'émigrants italiens, mais il ne connaît rien de sa famille. Alors que sa mère perd la mémoire, il décide de partir à la recherche de ses racines. Le voici au sud de Naples, dans le Cilento, une région très pauvre traversée par les migrants. Il y croise la belle Gina, qui travaille au musée de Paestum. Grâce à elle, il découvre que son grand-père avait aidé, quatre-vingts ans plus tôt, deux opposants au régime mussolinien : Paola Zancani et Umberto Zanotti. Ce couple d'archéologues avait découvert un sanctuaire d'Héra prouvant que la Grèce avait colonisé l'Italie des origines... Pippo et Gina se rapprochent à mesure qu'ils ressuscitent l'histoire du duo. Michel Quint nous plonge dans une Italie du Sud solaire et misérable pour un fascinant roman sur ceux qui résistent à la tentation totalitaire, avec courage et passion.
Trente après les massacres de la place Tiananmen, des auteurs chinois et français utilisent les armes de la fiction pour mieux approcher ce drame, et sa place dans notre mémoire collective.
Des photographies inédites, prises sur place par Vincent Hein en 1989, scandent leurs textes.