Siècle du triomphe de l'industrie, du charbon et du chemin de fer, le XIXe siècle a cultivé tout comme nous la nostalgie de la Nature. Ce n'est pas le moindre paradoxe de la carrière de Delacroix, que l'auteur de l'icône absolue du combat révolutionnaire - La Liberté guidant le Peuple, 28 juillet 1830 - ait voulu présenter au Salon de 1849, au lendemain d'une nouvelle révolution, cinq tableaux de fleurs.
Habitué du parc du château de Nohant où l'invitait George Sand, Delacroix acquit ensuite une petite maison dans le village de Champrosay pour s'y reposer seul, dans le calme de son jardin, et se promener en forêt de Sénart. C'est aussi la jouissance d'un jardin privé qui l'incita à s'installer dans l'appartement de la rue de Fürstenberg en 1857. À l'occasion de la rénovation de cet enclos secret, niché au coeur de l'îlot où le peintre bâtit son atelier, Des fleurs en hiver, Delacroix, Othoniel, Creten présente les principaux tableaux de fleurs de l'artiste et ses plus belles aquarelles, provenant de musées et de collections d'Europe et des Etats-Unis.
Cette présentation exceptionnelle est accompagnée de celle d'oeuvres de deux artistes actuels de renom qui placent les fleurs au coeur de leur inspiration : Jean-Michel Othoniel, le créateur du Kiosque des noctambules à l'entrée du métro Palais-Royal et dont la rétrospective vient de remporter un immense succès au Centre Georges Pompidou, et Johan Creten, sculpteur dont les créations pour la manufacture de Sèvres comptent parmi les interventions les plus remarquées de ces dernières années dans le domaine de la céramique contemporaine.
Le parallèle ne vise pas à être détonnant mais à illustrer la permanence de l'inspiration florale, au XIXe comme au XXIe siècle, chez des artistes aux parcours pleinement inscrits dans leur temps.
Ouvrage publié en coédition avec Musée du Louvre éditions.
Seul un collectionneur peut véritablement parler de la collectionnite, cette maladie aux symptômes bien connus, aux patients innombrables et aux conséquences plus ou moins épouvantables pour les proches, les finances, la décoration... Le lecteur pardonnera donc à Emmanuel Pierrat de se mettre souvent en avant, car il aime à collectionner les faits d'arme.
On l'aura compris, il ne propose pas ici une énième histoire des collectionneurs - Maurice Rheims ou Pierre Cabanne ont magnifiquement brossé le portrait des plus grands malades - mais une accumulation, forcément incomplète mais toujours piquante, d'histoires de collectionnite.
Sont ainsi passés en revue les aléas de la cohabitation amoureuse, l'éventuelle hérédité de la collectionnite, l'inventivité pour dénicher... de l'espace, la casse d'un objet précieux, les technique de traque, les lieux de perdition, les rapports à l'argent, etc. Quelques anecdotes sur la collection qui conduit à piller, voire à tuer, complètent... le tableau.