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Sciences humaines & sociales
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La colère et l'oubli : Les démocraties face au jihadisme européen
Hugo Micheron
- Gallimard
- Hors Série Connaissance
- 20 Avril 2023
- 9782072980725
D'où vient le jihadisme ? Où va-t-il ? Depuis l'effondrement de Daech en Syrie, ces interrogations semblent avoir disparu du débat public. Certes, les affaires qui émaillent tragiquement l'actualité rappellent que le sujet du terrorisme islamiste est loin d'être réglé. Mais en dehors des attentats, il est urgent de comprendre ce qui a permis au jihadisme de devenir, en l'espace d'une génération, un enjeu politique, sociétal et démocratique de premier plan. Hugo Micheron retrace avec précision ce qu'est le jihadisme depuis 1989, au-delà de la simple menace sécuritaire et du seul cas de la France. Il propose la première histoire du jihadisme européen, un phénomène d'abord ignoré, dont les transformations sont passées inaperçues et dont les implications sont considérables pour les équilibres actuels et futurs des démocraties européennes. C'est un récit à hauteur d'hommes et de femmes, sur plusieurs continents, qui permet de comprendre pourquoi l'Europe a été autant frappée par les attentats, de Stockholm à Madrid en passant par Nice, Paris, Londres et Berlin. Il éclaire la nature du jihadisme en Occident, ses métamorphoses passées et présentes, et nous fait prendre conscience des enjeux de la décennie à venir, car c'est quand on s'y attend le moins que les attentats nous frappent.
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L'empire de l'ombre : Guerre et terre au temps de l'IA
Le Grand Continent
- Gallimard
- Hors Série Connaissance
- 17 Avril 2025
- 9782073107541
Sur la scène : Donald Trump, Vladimir Poutine, Xi Jinping. Une fébrilité planétaire - le risque d'une déflagration mondiale. Le spectacle est impressionnant, mais que se passe-t-il vraiment dans l'ombre ? Une transformation profonde est en cours. Il est devenu urgent de la comprendre. Des idéologues du Kremlin aux techno-césaristes de la Silicon Valley, de nouvelles élites cherchent à forger des empires. La puissance de feu, matérielle et intellectuelle, du projet qui s'impose depuis la Maison-Blanche est incontestable. Comme toujours en pareil cas, ses partisans ont tendance à le présenter comme inéluctable. Mais l'acharnement avec lequel ils s'en prennent à l'Europe nous dit qu'ils la considèrent tout de même comme un obstacle à la mise en oeuvre de leurs plans. S'en rendre compte, c'est prendre conscience que nous avons davantage de pouvoir que nous l'imaginons et construire un avenir alternatif. Le point de départ doit être le refus de la soumission. Puisque le défi est philosophique et culturel, toute résistance commence par la connaissance. C'est ce qui fait de ce quatrième volume de la revue un vademecum nécessaire à tout citoyen convaincu que la vassalisation heureuse ne peut pas être sa destinée. Giuliano da Empoli Avec les contributions de Daron Acemoglu, Sam Altman, Marc Andreessen, Lorenzo Castellani, Adam Curtis, Mario Draghi, He Jiayan, Benjamín Labatut, Marietje Schaake, Vladislav Sourkov, Peter Thiel, Svetlana Tikhanovskaïa, Jianwei Xun, Curtis Yarvin. Le Grand Continent, revue née en ligne et portée par une nouvelle génération, s'est imposé comme la plateforme de référence pour le débat stratégique, politique et intellectuel à l'échelle continentale.
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Georges Pompidou : L'intemporel
Jérémie Gallon
- Gallimard
- Hors Série Connaissance
- 20 Mars 2025
- 9782073072177
Georges Pompidou fut beaucoup plus que l'héritier du général de Gaulle. Dans une France qui s'abandonne souvent à la chimère de l'homme providentiel, il a prouvé qu'un dirigeant qui n'est pas le produit des circonstances exceptionnelles de l'Histoire peut être un grand homme d'État. Dans ce portrait aussi complet que personnel, Jérémie Gallon dépeint par fragments les multiples facettes de celui qui fut, sous le costume de la simplicité rassurante, un être de paradoxes. De ses origines auvergnates à sa jeunesse normalienne, de sa relation filiale avec de Gaulle à son émancipation progressive, de la conquête du pouvoir aux dernières années marquées par la maladie, l'auteur nous dévoile la singularité du deuxième président de la Ve République. Au fil de chapitres thématiques écrits sur le mode du récit apparaît la modernité de l'action de Georges Pompidou sur la question écologique, la construction européenne, la relation transatlantique ou le rapport à la Russie. À l'heure où la Ve République est attaquée de toutes parts, il révèle combien la vision institutionnelle de Georges Pompidou porte en elle des réponses à nombre de défis auxquels notre régime fait face.
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Les Français d´une guerre à l´autre
Antoine Prost
- Gallimard
- Hors Série Connaissance
- 3 Octobre 2024
- 9782073066046
Pour les Français, la Belle Époque a été une période bénie. Celle qu'ouvre la Grande Guerre est baignée dans le tragique qui se prolonge par la crise, la débâcle, les années noires puis les conquêtes de la Libération, jusqu'à la guerre froide. Ce livre explore leur vie pendant ces décennies. Il explique comment l'inflation a ruiné les rentiers et mis au travail la bourgeoisie ; comment la montée des droits sociaux et des conventions collectives a structuré le monde ouvrier ; et comment les paysans ont traversé les crises. Il fait visiter les quartiers neufs, les logements surpeuplés et sans confort, l'équipement progressif en eau et en gaz, l'arrivée de l'électricité jusque dans les campagnes. Il décrit l'essor de l'automobile, des loisirs et des sports, le rôle capital des syndicats, des clubs, des associations, de la grande presse et des feuilles partisanes. Dans cette fresque de la vie des Français, l'État reste toujours présent, qui réglemente de plus en plus les relations sociales, l'urbanisme, la santé, l'éducation... Antoine Prost sonde les passions des Français, leurs souffrances et leurs espoirs. Il raconte leurs manifestations, leurs grèves, leur pacifi sme et la manière dont ils ont vécu les grands événements politiques. Et il cherche, au fil des pages, à éclairer la question qui hante cette histoire aujourd'hui encore : pourquoi la France s'est-elle effondrée en juin 1940 ?
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La fin du village ; une histoire française
Jean-Pierre Le Goff
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 27 Septembre 2012
- 9782070774425
À l'heure du «changement» et de la «mondialisation», le «village» continue d'être présent dans la mémoire et l'imaginaire des Français. Mais le divorce entre le mythe et la réalité n'a jamais été aussi flagrant. À l'ancienne collectivité, rude, souvent, mais solidaire et qui baignait dans une culture dont la «petite» et la «grande patrie» étaient le creuset, a succédé un nouveau monde bariolé où individus, catégories sociales, réseaux et univers mentaux, parfois étrangers les uns des autres, coexistent dans un même espace dépourvu d'un avenir commun. Telle est la conclusion de l'enquête menée par Jean-Pierre Le Goff pendant plusieurs années sur les évolutions d'un bourg du Luberon depuis la Seconde Guerre mondiale. Il s'est immergé dans la vie quotidienne des habitants, a interrogé beaucoup d'entre eux, consulté des archives, recueilli les documents les plus divers. Le tableau qu'il brosse est saisissant. À rebours des clichés et d'une vision idéalisée de la Provence, les anciens du village ont le sentiment d'être les derniers représentants d'une culture en voie de disparition, face aux modes de vie des néo-ruraux et au tourisme de masse. Animation culturelle et festive, écologie et bons sentiments, pédagogie et management, spiritualités diffuses se développent sur fond de chômage et de désaffiliation. Les fractures sociales se doublent de fractures culturelles qui mettent en jeu des conceptions différentes de la vie individuelle et collective. C'est donc un microcosme du mal-être français que l'auteur décrit au plus près des réalités, en s'interrogeant sur ce qu'il est advenu de l'ancien peuple de France et sur les défis qu'un nouveau type d'individualisme pose à la vie en société.
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Lettre d'amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la terre
Boualem Sansal
- Gallimard
- Hors Série Connaissance
- 7 Octobre 2021
- 9782072958212
«Pourquoi les humains sont-ils si bêtes ? Pourquoi se laissent-ils traîner par le bout du nez ? Les ânes ont de longues oreilles ridicules par lesquelles ils se font bêtement attraper, mais quand ils ne veulent pas avancer, rien ne peut les forcer à obéir.»Boualem Sansal adresse aux peuples et aux nations de la terre un manifeste athée, plein d'un humour féroce et rageur, pour les appeler à sortir de l'âge des dieux et à entrer dans celui des hommes. L'humanité doit trouver le moyen de résister aux forces qui la détruisent : les religions et leurs sempiternelles pénitences, l'argent tout-puissant, les passions guerrières, ou encore la malbouffe omniprésente sur la planète, symptômes indubitables d'un effondrement des civilisations.Après un rappel des errements et des crimes du passé, le grand écrivain algérien propose une «Constitution universelle» censée servir de base à la République mondiale qu'il appelle de ses voeux, qui fédérerait les peuples et les nations enfin libres.Il est temps, nous dit-il, de choisir la vie.
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Le procès de Bobigny : Choisir la cause des femmes
Collectif
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 4 Novembre 2022
- 9782073019608
Novembre 1972, une jeune fille de seize ans, Marie-Claire Chevalier, est jugée à huis clos pour s'être fait avorter. Employée de métro, Mme Chevalier, sa mère, est traduite devant le tribunal de Bobigny pour complicité. L'association Choisir transforme le procès de ces femmes en acte d'accusation contre la loi de 1920 qui réprime l'avortement et, dans les faits, ne touche que les pauvres. En quelques semaines, l'affaire de Bobigny crée un mouvement d'opinion irréversible. Dans la présente édition de ce livre historique, on trouvera une postface inédite : «Une victoire exemplaire, un combat qui continue» par Violaine Lucas, présidente de Choisir la cause des femmes, qui évoque l'actualité brûlante du procès de Bobigny et sa valeur d'exemplarité en Europe comme dans le monde. Pour donner force et espérance à celles qui partout se battent aujourd'hui pour la liberté de choix, cet ouvrage est précieux.
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La grande illusion : Journal secret du Brexit (2016-2020)
Michel Barnier
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 6 Mai 2021
- 9782072880018
Le 23 juin 2016, à la stupeur générale, les Britanniques choisissent de quitter l'Union européenne. Pourquoi cette rupture inédite et déjouant tous les pronostics ? Comment organiser ce divorce ? Quelle nouvelle relation bâtir entre le Royaume-Uni et l'Union ?Dès le début des discussions, Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit, a recherché l'unité des vingt-sept États membres et du Parlement européen.Nous voici pour la première fois au coeur d'une négociation complexe et historique de mille six cents jours, oscillant sans cesse entre consensus et crispations, espoirs et doutes, transparence et mensonge, pour aboutir à un accord inespéré qui modifiera durablement le visage de l'Europe.De Bruxelles à Londres, de Dublin à Nicosie, ce journal nous entraîne dans les coulisses d'un théâtre diplomatique où se joua parfois une véritable guerre des nerfs.Un témoignage exceptionnel sur l'envers du Brexit, sur l'Europe et sur celles et ceux qui la font.
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La voix qui nous parle n'a pas besoin de visage : Chroniques et reportages (1946-1957)
Armand Gatti, Pierre Joffroy
- Gallimard
- Hors Série Connaissance
- 11 Avril 2024
- 9782073050397
Armand Gatti a 22 ans lorsqu'il rejoint la rédaction du Parisien libéré, en janvier 1946, puis se lie d'amitié avec un autre jeune chroniqueur, Pierre Joffroy. Ensemble, ils vont bientôt signer leurs reportages à quatre mains : «Courrier du désespoir», «Donnez-leur encore une chance !», «Leur dernier quart d'heure», «À nous deux Paris», «Police des fantômes», avant que Gatti n'obtienne en 1954 le prix Albert-Londres pour sa périlleuse enquête sur les dompteurs de fauves. Des 59 articles sélectionnés dans ce volume, écrits en duo ou en solo, émerge un journalisme de terrain, qui éclaire l'envers du décor de l'après-guerre avec ses sans-logis, ses sans-patrie et ses sans-le-sou, tout en prêtant attention à d'autres figures insolites. Autant d'hommages épiques à des destinées sans visage annonçant les matrices imaginaires du futur homme de théâtre Armand Gatti, ce grand marginal des lettres françaises, né il y a tout juste un siècle.
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Primitivismes ; une invention moderne
Philippe Dagen
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 24 Octobre 2019
- 9782072744150
Dans un moment où l'histoire des cultures est en cours de réécriture et ne peut plus être réduite à la chronique des avant-gardes occidentales, et alors que les études postcoloniales ont plusieurs décennies d'ancienneté, une notion est demeurée jusqu'ici à l'abri de toute révision critique : primitivisme. Le mot est d'usage courant dans la langue de l'histoire de l'art autant que dans celle de la critique et du marché de l'art actuel. La notion dont il est dérivé, primitif, ne saurait plus être employée. Mais primitivisme résiste, fort de l'autorité qu'acheva de lui conférer une exposition célèbre du MoMA de New-York en 1984 et les noms de ses plus fameux artistes - Gauguin, Matisse, Picasso, Kirchner, Nolde, Kandinsky, Klee, Miró, Giacometti, etc. - et de ses plus illustres écrivains - Jarry, Apollinaire, Cendrars, Tzara, Breton, Éluard, etc.
Aussi est-il nécessaire de mettre à nu tout ce qu'il contient de sous-entendus et de stéréotypes depuis que primitif, dans le dernier tiers du XIXe siècle, est une notion centrale de la pensée occidentale. Premier constat flagrant : le colonialisme des puissances européennes, avec ce qu'il suppose de racisme et de conquêtes, est la condition nécessaire du développement de l'ethnologie, de l'anthropologie et des musées. Sans colonies, pas de collections africaines et océaniennes à Berlin, Londres et Paris ; ni de « village canaque » ou « du Congo » dans les Expositions Universelles. Moins attendu : par primitif, cette époque entend évidemment les « sauvages », mais aussi les enfants, les fous et les préhistoriques. Qu'ont-ils en commun ? De n'être ni civilisés, ni rationnels au sens où l'époque veut l'être : ces primitifs sont le contraire des hommes modernes, urbains, savants, industrialisés et surpuissants. En un mot, le primitif est l'envers du moderne, son opposé, sa négation, ce qui résiste au mouvement général qu'on nomme progrès. Freud est l'un de ceux qui l'a écrit le plus tôt.
Ph. D.
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Faut-il rendre des oeuvres d'art à l'Afrique ?
Emmanuel Pierrat
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 10 Octobre 2019
- 9782072857553
Emmanuel Pierrat, avocat spécialisé dans le droit de la culture, auteur de nombreux essais et chroniqueur juridique, se passionne depuis une trentaine d'années pour l'art africain. Plus généralement, son activité l'amène à observer de près le marché de l'art, le fonctionnement des musées et la politique des États en matière de sauvegarde du patrimoine. Étant lui-même collectionneur d'art tribal, et en particulier d'art africain classique, il a arpenté la plupart des musées liés à l'art africain de France, d'Europe ou d'Afrique, continent où il se rend plusieurs fois par an.
S'appuyant sur une documentation très complète, Emmanuel Pierrat analyse la complexité de la question de la « restitution » des oeuvres d'art africaines et invite à ne pas prendre position trop hâtivement dans un débat relancé sous forme de polémique depuis le discours d'Emmanuel Macron au Burkina Faso en novembre 2017. Celui-ci avait en effet déclaré : « Je veux que d'ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique. » avant de commander à Bénédicte Savoy et Felwine Sarr un rapport, qui a suscité de multiples réactions à travers le monde.
Alors que le rapport Sarr-Savoy insiste sur la nécessité de « rendre » les oeuvres d'art à l'Afrique et fixe un calendrier devant s'appliquer sans tarder, Emmanuel Pierrat dresse un panorama complet de la question afin d'écarter les affirmations simplificatrices ou moralisatrices qui finiraient par entraver l'accès à la culture.
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Charles le Chauve : l'empire des Francs
Laurent Theis
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 7 Octobre 2021
- 9782072926570
Dans notre mémoire nationale, l'éclat du règne de Charlemagne a éclipsé celui de son petit-fils et homonyme, Charles II, surnommé Ie Chauve. Pourtant, il est l'un des trois rois qui, en 843, par le fameux traité de Verdun, ont organisé la succession de l'ensemble des royaumes francs, lui-même recevant la Francie occidentale. Il est celui qui à Noël 875, deux ans avant sa mort, reçut à Rome la couronne impériale, à l'imitation de son grand-père dont il s'est efforcé sa vie durant de restaurer la grandeur. Charles le Chauve est alors le phare de l'Occident chrétien, la réincarnation de l'empereur Constantin, le successeur spirituel du roi David, le plus haut serviteur du Christ qui, affirme le pape, l'a consacré Sauveur du monde. Inhumé à Saint-Denis, sanctuaire de la légitimité française, il est l'autre grand Carolingien.Entreprenant, habile, obstiné, il conçut le rêve de dilater l'héritage de ses pères jusqu'au-delà des limites que le milieu du IX? siècle pouvait concevoir. Pourvu d'une haute culture aiguisée par sa curiosité d'esprit, à l'aise dans les plus graves questions théologiques et politiques, attentif à sa propre image, il s'est entouré d'une pléiade de savants et d'artistes qui s'employaient à le célébrer dans des ouvrages admirables, encore visibles. Cette lumière qui l'a nimbé et a éclairé son époque est ici restituée, au fil des grandes journées qui décidèrent de son destin et de celui du royaume de France alors en formation.
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Amos Gitai / Yitzhak Rabin ; chroniques d'un assassinat
Collectif
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 11 Mars 2021
- 9782072866869
«Je me suis assis à ma table pour tenter d'écrire sur Yitzhak Rabin...» C'est ainsi qu'Amos Gitai revient, sous une forme poétique, sur son compagnonnage avec l'homme des accords d'Oslo et prix Nobel de la paix. Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin est assassiné. Avec L'Arène du meurtre, Amos Gitai, architecte et bâtisseur de films, se saisit de ce drame:c'est la première étape d'un processus de création et de réinterprétation mêlant journal intime, archives et fiction, qui essaime ensuite dans une oeuvre multiforme. «La question qui émane de tout cela / est comment transposer / l'évènement historique qu'est le meurtre de Rabin / dans différents médiums / avec différentes dimensions / dans différents lieux et territoires...» L'exposition Amos Gitai / Yitzhak Rabin et cet ouvrage mettent au jour toutes les formes - cinéma, théâtre, expositions, installations... - mises en jeu par un artiste «embarqué» dans l'histoire de son temps.
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Les Français de la Belle Epoque
Antoine Prost
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 3 Octobre 2019
- 9782072818936
C'est seulement autour de 1940 qu'on parle de la Belle Époque. Ces quelques années qui précèdent la Première Guerre mondiale ont suscité beaucoup de curiosité, maintes recherches, mais rarement donné un tableau d'ensemble. Tel est l'objet du présent ouvrage. Il a l'ambition d'embrasser toutes les facettes de ces deux décennies brillantes, remuantes, d'un essor économique remarquable, d'une créativité sans égale, traversées néanmoins de conflits récurrents, violents, parfois meurtriers.
Antoine Prost va à la rencontre des Français, dans leurs villages, leurs quartiers, leurs échoppes, leurs ateliers... Il interroge leur quotidien, leurs traditions, leurs habitudes alimentaires, leur manière de se vêtir, leur hygiène précaire, leur intimité... Il restitue les passions qui les travaillent et les opposent, sur la place des ouvriers dans la Cité, la religion, l'école, la laïcité - en plein conflit entre l'Église et l'État ; mais aussi sur la mission de l'armée dans la République, alors que la France achève ses conquêtes coloniales, fière d'être redevenue une grande puissance.
À la veille d'une guerre que peu voient venir, la France est-elle en mesure de la soutenir ?
Cette société divisée entre des élites toujours puissantes et un peuple toujours pluriel d'où commencent à émerger des classes moyennes a pourtant trouvé dans la République son principe d'unité. Tel est le legs méconnu de la Belle Époque. En la revisitant, ce livre fait comprendre comment le pays a pu traverser sans se défaire quatre années d'épreuves terribles qui allaient le transformer en profondeur.
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Les « banlieues » sont devenues l'un des principaux enjeux du débat politique français, et il est probable que ce terme soit l'un des maîtres mots de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012. Or, « banlieues », dans cet usage, désigne en réalité les quartiers populaires périphériques où se concentrent notamment des populations d'origine immigrée - et non les banlieues en général, dont la plupart sont « résidentielles ».
Enjeu complexe, les « banlieues » représentent à la fois la cristallisation des peurs d'une société inquiète face à des nouvelles « classes dangereuses » du XXIe siècle, et la mauvaise conscience de celle-ci, accusée d'avoir laissé se développer et perdurer des zones d'exclusion en marge de sa prospérité. Cette ambivalence est propice à l'emballement du discours médiatique sur un sujet propre à toutes les surenchères idéologiques ainsi qu'aux simplifications des images-chocs - voitures brûlées, caches d'armes dans les HLM, musulmans en prière sur la chaussée. autant de « figures » de la banlieue dont l'accumulation est censée produire du sens, au détriment d'une construction rationnelle de celui-ci. Ces « figures » sont au coeur du malentendu persistant entre la presse et les habitants des banlieues concernées, qui discrédite à leurs yeux la pratique journalistique « stigmatisante ».
Le « trou noir » d'une représentation rationnelle de ce problème crucial renvoie à une question très douloureuse, centrale, qui touche à l'identité même de la France au moment où celle-ci connaît une crise profonde. Cette crise est relayée sur le territoire français par ces zones d'exclusion qui paraissent à la fois défier le pacte républicain traditionnel (elles produiraient le communautarisme) et rester en marge du monde du travail malgré des aides et subventions massives prélevées sur les impôts des classes moyennes - les « banlieues » sont perçues comme un parasite sur le corps malade du pays. Ce sentiment de malaise et de crainte est encore accentué par le vieillissement de la population française « de souche » alors que ces banlieues populaires bigarrées, jeunes et en plein essor démographique, portent en partie l'avenir de la France.
Face à l'ampleur de ces bouleversements, et à l'importance des enjeux dont on peut penser qu'ils vont s'exacerber lors de la prochaine élection présidentielle puisqu'il auront une incidence directe sur la conquête du pouvoir politique en France et où Mme Le Pen a déjà pris date, avec ses remarques sur les musulmans comme « force d'occupation », il est important de disposer de travaux et d'un livre qui puissent faire référence afin que les débats de société soient nourris d'une matière que l'on voudrait originale, substantielle et gouvernée par la « neutralité quant aux valeurs » prônée par Max Weber.
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«De la tuerie de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, à l'assassinat du père Hamel, le 26 juillet 2016, le terrorisme islamiste a causé la mort de deux cent trente-neuf personnes en France. Et des listes de cibles incitent des "solitaires" à continuer le massacre.
L'objectif de ces provocations meurtrières est de fracturer la société française par une guerre civile larvée dressant, au nom d'une religion dévoyée, un nouveau prolétariat d'enfants d'immigrés contre les classes moyennes.
Pour y parvenir, les djihadistes tentent d'embrigader les musulmans de France, qui leur sont massivement hostiles. Des stratégies de rupture sont mises en oeuvre afin de souder cette communauté contre l'"islamophobie" imputée à la société.
Cela nourrit la propagande de politiciens qui cherchent leur avantage en vue des élections de 2017, tombant dans le piège des terroristes alors même que la patrie est en danger, tandis que l'Europe se fissure et que le Moyen-Orient explose.
Conçu autour des chroniques radiophoniques que j'ai tenues chaque semaine sur France Culture entre les étés 2015 et 2016, La Fracture restitue en contexte cette année terrible et plaide pour un engagement lucide de nos concitoyens.»
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Oeuvres complètes Tome 5-1
Simone Weil
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 21 Novembre 2019
- 9782072856648
Lorsque Simone Weil meurt d'épuisement, physique et moral, en Angleterre, à Ashford, le 24 août 1943, à l'âge de trente-quatre ans, son oeuvre publiée se réduit à quelques articles parus dans des revues le plus souvent politiques ou syndicales. Mais elle laisse une quantité de manuscrits divers qui seront pieusement recueillis par ses parents et par ses amis.Bien des inédits ont pu être découverts à la suite d'un examen systématique des «papiers» mis à la disposition des éditeurs:esquisses de textes abandonnés en cours de rédaction, cahiers et carnets non reproduits dans les éditions antérieures, notes préparatoires à des cours ou à des travaux plus élaborés. Inédite aussi, pour une large part, la correspondance familiale et générale que sera offerte au public. La recherche persévérante des articles de Simone Weil a permis de retrouver des textes fort peu ou mal connus, mais nullement négligeables.L'édition des oeuvres complètes de Simone Weil ainsi réunies formera seize volumes répartis en sept tomes.
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Claude Lanzmann ; un voyant dans le siècle
Collectif
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 2 Mars 2017
- 9782072720376
La vie de Claude Lanzmann est intimement et intensément liée au XX? siècle. Son oeuvre est de celles, rares, qui ont bouleversé notre vision du monde. Or il se trouve que Shoah, en 2015, a passé le cap de ses trente ans et son auteur celui de ses quatre-vingt-dix ans. Ce fut une occasion. Non de commémorer:il n'y a pas lieu de le faire, le travail de Claude Lanzmann ne relève pas du passé, il se poursuit au présent et au futur, de nouveaux films sont en préparation; mais bien de réfléchir sur notre dette à son égard, de dire en quoi sa démarche de cinéaste - et d'écrivain - a touché en nous quelque chose de très profond, comment il a pour nous redistribué, éthiquement, intellectuellement, artistiquement, le possible et l'impossible. S'y emploient ici en toute liberté cinéastes, écrivains, philosophes, personnalités de divers horizons, proches ou moins proches de Claude Lanzmann. C'est l'actualité vive de l'oeuvre qui s'en trouve éclairée et chacun des auteurs pourrait, sans doute, mettre en exergue de ses pages les premiers mots si surprenants de Shoah:«L'action commence de nos jours...» Avec des textes, notamment, de Shimon Peres, Arnaud Desplechin, Luc Dardenne, Philippe Sollers, Marc Lambron, Marcel Gauchet, Axel Honneth, Patrice Maniglier, Jean-Claude Milner, Boualem Sansal, Jean Hatzfeld...
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Raoult : une folie française
Ariane Chemin, Marie-France Etchegoin
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 3 Juin 2021
- 9782072947308
Didier Raoult a surgi en même temps que le coronavirus et s'est imposé sur les écrans de télévision, dans les conversations, les querelles de famille, parfois les ordonnances. Il a traversé nos vies plus vite qu'une comète, comme sorti de nulle part, avec cette dégaine étrange et familière empruntée à de vieux archétypes : « le Professeur », le scientifique, le savant fou, le magicien, le druide, le Gaulois, l'imprécateur, le rebelle, le gourou, le sauveur... Adulé ou détesté, mais désormais connu de la planète entière ou presque. Génial pour les uns, escroc mégalo pour les autres, ou simplement grand scientifique parti en vrille sur fond de catastrophe épidémique, il en est venu à incarner une nouvelle mythologie hexagonale.
Avec sa chloroquine, il a transcendé les clivages, ravi les complotistes, hypnotisé une partie du pays. Son remède fétiche s'est même invité dans la campagne présidentielle américaine, divisant démocrates et républicains comme si la science était devenue une opinion.
Jamais, du moins au cours du dernier siècle, un médecin n'a suscité pareille passion. Dans un pays affolé par un virus qui a causé 100 000 morts en un an, Didier Raoult a cristallisé espoirs et ressentiments. Pourquoi lui ? Et qui est-il vraiment ?
Voici l'histoire d'une folie française et d'un homme qui se rêvait un destin.
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La porte sans entrée ; approche du zen
Antoine Arsan
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 18 Avril 2019
- 9782072844225
Le zen, « rameau délié du bouddhisme » depuis le Ve siècle, selon la belle expression d'Antoine Arsan, est une école de méditation. Naguère l'auteur d'un essai sur le haïku, il s'aventure cette fois jusqu'à l'improbable « porte sans entrée » du zen. À l'Occident chrétien obsédé de réponse et de résultat, le zen propose un chemin de déprise : le maître initie son disciple en ne lui apprenant rien. Un seul adversaire : l'ego. Un seul horizon, l'éveil. Le haïku cherchait à fixer l'instant, le zen cherche à se couler dans son flux éternel.
Avec subtilité et simplicité, Antoine Arsan entraîne son lecteur sur ce chemin de dépossession, « lisse et nu, énigmatique et impénétrable ». Loin de la foire aux spiritualités de pacotille, l'essai d'Antoine Arsan approche son sujet sans jamais poser au sage. La porte sans entrée, célébration légère de l'indicible.
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« Ceci est un document, pas un écrit. Il s'agit de la transcription, la plus fidèle possible, de deux carnets de notes que j'ai tenus lors d'un voyage clandestin en Syrie, en janvier de cette année. Ces carnets devaient au départ servir de base pour les articles que j'ai rédigés en rentrant. Mais peu à peu, entre les longues périodes d'attente ou de désoeuvrement, les plages de temps ménagées, lors des conversations, par la traduction, et une certaine fébrilité qui tend à vouloir transformer dans l'instant le vécu en texte, ils ont pris de l'ampleur. C'est ce qui rend possible leur publication. Ce qui la justifie est tout autre : le fait qu'ils rendent compte d'un moment bref et déjà disparu, quasiment sans témoins extérieurs, les derniers jours du soulèvement d'une partie de la ville de Homs contre le régime de Bachar al-Assad, juste avant qu'il ne soit écrasé dans un bain de sang qui, au moment où j'écris ces lignes, dure encore. » Jonathan Littell a passé deux semaines et demie à Homs, au coeur des quartiers opposés au régime syrien. C'est, on le sent page après page, un texte écrit dans des conditions extrêmes, où les protagonistes, à chaque instant, jouent leur vie. Constituant un documents tout à fait unique, véritable enquête sur le terrain, ces carnets témoignent de la vie quotidienne du peuple en révolte de la ville de Homs, de la résistance des déserteurs de l'Armée syrienne libre, et des atrocités commises par les forces gouvernementales.
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Le dernier des injustes
Claude Lanzmann
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 1 Octobre 2015
- 9782070106707
Le Dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la « solution finale ». Il permet de comprendre jour après jour, quelquefois heure par heure, comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne, à la mort de masse dans les chambres à gaz. Benjamin Murmelstein est le personnage central de ce livre, témoin capital qui assista à tout, avant de devenir Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, créé par Eichmann pour faire croire au monde à la vie heureuse que voulait Hitler pour les juifs qu'il allait assassiner.
Rabbin de la communauté juive de Vienne, d'une mémoire et d'une intelligence hors normes, d'une immense culture, d'un caractère d'acier, d'une lucidité et d'une clairvoyance inouïes, jusqu'à deviner et déjouer les mesures atroces projetés par les nazis, Murmelstein dresse un portrait extraordinaire d'Eichmann, qu'il dut fréquenter pendant sept ans : pas du tout l'homme de la « banalité du mal », comme l'a prétendu Hannah Arendt, mais un antisémite d'une cruauté sans frein, voleur et corrompu jusqu'à la moelle. En même temps, Murmelstein se livre à une critique féroce du procès d'Eichmann à Jérusalem, mal préparé, bâclé, où on refusa de le convoquer et de l'entendre.
Contraint par la force de coopérer avec les nazis, Murmelstein ne fut en rien un « collaborateur », même si des détenus de Theresienstadt voulurent le faire passer pour tel. Jugé à sa demande par la justice tchèque, il fut acquitté de toutes les calomnies portées contre lui. Avec sa femme et son fils, il s'exila à Rome, sans avoir jamais connu Israël. À sa mort, en 1989, le rabbin de Rome refusa de l'inhumer et de dire pour lui le kaddish, la prière des morts.
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Plaire et toucher ; essai sur la société de séduction
Gilles Lipovetsky
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 9 Novembre 2017
- 9782072749902
Le désir de plaire et les comportements de séduction semblent atemporels, depuis que des espèces se reproduisent par voie sexuelle. Néanmoins, l'hypermodernité libérale marque une rupture majeure dans cette histoire millénaire, tant elle impose à nos sociétés la généralisation de l'ethos de séduction et la suprématie de ses mécanismes.
Le mot d'ordre ne paraît plus être de contraindre, ordonner, discipliner, réprimer, mais de «plaire et toucher». La visée du théâtre classique selon Racine est désormais l'une des grandes lois, partout à l'oeuvre, dans l'économie, les médias, la politique, l'éducation.
L'économie consumériste sature d'offres commerciales attractives notre quotidien, dominé par l'impératif de captation des désirs, de l'attention et des affects ; le modèle éducatif s'élabore sur la compréhension, le plaisir, l'écoute relationnelle ; dans la sphère politique, l'heure n'est plus à la conviction par la propagande, mais à la séduction par la vidéocommunication, parachevant la dynamique de sécularisation de l'instance du pouvoir.
La séduction-monde a provoqué l'émergence d'une individualisation hypertrophiée du rapport à autrui - ultime manière d'agir sur le comportement des hommes et de les gouverner, ultime figure du pouvoir dans les sociétés démocratiques libérales.
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Le nouvel empire ; l'Europe du vingt et unième siècle
Bruno Le maire
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 4 Avril 2019
- 9782072847202
L'Europe peut disparaître. Non pas le marché unique, mais le projet politique. Jamais les forces d'éclatement n'ont été aussi fortes depuis le traité de Rome de 1957 : des tensions internes entre pays membres de l'Union européenne se font jour, alors que le Royaume-Uni a décidé de sortir de l'Union. Mais surtout, l'affrontement des États-Unis et de la Chine, dont la maîtrise des technologies et les forces financières nous surpassent, nous impose un choix radical entre une Europe souveraine et une Europe soumise.
Il est donc temps que l'Europe affirme elle aussi sa puissance. Celle d'un continent riche de la diversité de ses nations, avec de véritables frontières. Une puissance technologique, qui favorise la création de champions industriels européens, capables de créer les emplois et d'assurer la formation des centaines de millions d'Européens. Une puissance au service de la paix, qui défend ses intérêts économiques et militaires, ses entreprises comme ses citoyens.
L'Europe doit définir un projet politique et s'affirmer, au XXle siècle, comme un nouvel empire.