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"Nous ne savons pas ce qui nous arrive et c'est précisément ce qui nous arrive", écrit José Ortega y Gasset.
Que nous arrive-t-il ? Qu'arrive-t-il à la France ? Au monde ? Notre impéritie vient-elle d'une myopie à l'égard de tout ce qui dépasse l'immédiat ? d'une perception inexacte ? d'une crise de la pensée ? d'un somnambulisme généralisé ?
Tant de certitudes ont été balayées !
Comment naviguer dans un océan d'incertitude ? Comment comprendre l'histoire que nous vivons ? Comment admettre enfin que, en dégradant l'écologie de notre planète, nous dégradons nos vies et nos sociétés ? Comment appréhender le monde qui se transforme de crise en crise ? Comment concevoir l'aventure inouïe de notre humanité ? Est-ce une course à la mort ou à la métamorphose ?
Serait-ce à la fois l'un et l'autre ?
Réveillons-nous !
E. M.
La voix puissante de Bernard Métraux porte haut et fort cet appel à résister aux tentations réactionnaires. Une lecture indispensable !
Un matin de 1899, dans une petite ville côtière d'Afrique de l'Est, Hassanali se met en chemin pour la mosquée dont il est le muezzin. Sa marche est interrompue et son destin vacille lorsqu'il croise la route d'un Anglais épuisé qui s'effondre à ses pieds. Cet homme écrivain, voyageur et orientaliste, se lie bientôt avec le muezzin et lui raconte son existence chahutée.
Rapidement, et malgré tout ce qui les sépare, l'étranger voyageur va tomber fou d'amour pour la soeur d'Hassanali. De cette passion naîtra une fille, puis une petite-fille qui auront aussi à subir les conséquences de cet amour maudit. De l'Afrique coloniale au Londres des sixties, Abdulrazak Gurnah fait entendre la fragile voix des réprouvés.
"Adieu Zanzibar est l'oeuvre d'un grand maître." The Guardian
C'était l'été où Coltrane est mort, l'été de l'amour et des émeutes, l'été où une rencontre fortuite à Brooklyn a guidé deux jeunes gens sur la voie de l'art, de la ténacité et de l'apprentissage. Patti Smith deviendrait poète et performeuse, et Robert Mapplethorpe, au style très provocateur, se dirigerait vers la photographie. Liés par une même innocence et un même enthousiasme, ils traversent la ville de Brooklyn à Coney Island, de la 42e Rue à la célèbre table ronde du Max's Kansas City, où siège la cour d'Andy Warhol. En 1969, le couple élit domicile au Chelsea Hotel et intègre bientôt une communauté de vedettes et d'inconnues, artistes influents de l'époque et marginaux hauts en couleur. C'est une époque d'intense lucidité, les univers de la poésie, du rock and roll, de l'art et du sexe explosent et s'entrechoquent.
Immergés dans ce milieu, deux gamins font le pacte de toujours prendre soin l'un de l'autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d'ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance pendant les années de vache maigre.
Just Kids commence comme une histoire d'amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs. Véritable conte, il retrace l'ascension de deux jeunes artistes, tel un prélude à leur réussite.
À 100 ans, Edgar Morin demeure préoccupé par les tourments de notre temps. Ce penseur humaniste a été témoin et acteur des errances et espoirs, crises et dérèglements de son siècle. Il nous transmet dans ce livre les enseignements tirés de son expérience centenaire de la complexité humaine.
Avec une grande intensité François Berland prête sa voix à Edgar Morin, grande figure du monde intellectuel français. Un texte puissant mais d'une fluidité qui se prête bien à l'audio.
Steven Smith, condamné pour braquage, vient de terminer une longue peine de prison. Ne sachant ni bien lire ni écrire, il enregistre ses pensées sur un téléphone portable afin de progresser dans sa quête.
Sa quête ? Déchiffrer le code Twyford, inventé par une écrivaine de littérature jeunesse des années quarante, Edith Twyford. C'est un besoin impérieux, presque vital. Pour l'aider, Steven peut compter sur quatre amis avec qui il a partagé à l'époque du collège un événement qui a changé le cours de leur vie.
Rapidement, il devient évident qu'Edith Twyford n'était pas seulement un ' simple ' écrivain. Le code Twyford a un grand pouvoir, et Steven n'est pas le seul à essayer d'en percer les secrets.
Ode au pouvoir des mots et à la littérature, Le Code Twyford est un thriller qui se savoure avec délectation.
Une blague, ça ne s'explique pas. Mais l'humour, si.
"Malgré la place qu'il occupe partout dans nos vies, dans la sphère privée ou dans les médias, l'humour politique est sous-étudié scientifiquement et mal questionné journalistiquement. Il est pourtant l'un des miroirs les plus parlants de la société, et il se pratique dans toutes les situations, même les plus tragiques : en temps de guerre, après un attentat, voire au lendemain de la mort de Johnny. Le rire est comme le coquelicot : il pousse dans la boue et l'éclaire d'une petite touche de couleur vive."
L'humour politique est à la fois jugé suspect et paré de vertus : il inverse les hiérarchies, il témoigne de la bonne santé démocratique d'un pays, il est d'utilité publique en cas de crise (et garantit le retour de l'être aimé).
Avec le ton et l'ironie mordante qu'on lui connaît, Charline Vanhoenacker analyse les mécaniques du rire, dévoile les secrets de fabrication de ses chroniques radio et explore les relations ambiguës qu'entretiennent les politiques avec l'humour et... les humoristes.
Il y a un peu moins d'un siècle paraît pour la première fois L'Ennemie, petit bijou d'une jeune romancière encore inconnue du public. Dans ce roman, publié sous le nom de Pierre Nerey, Irène Némirovsky dissèque sous couvert de la fiction toutes les ambivalences de sa relation avec sa mère. Ici, Irène devient Gabri, une jeune fille de dix-sept ans en révolte, avec toute la violence confuse de l'adolescence, contre une mère indifférente, vieille coquette sur le déclin aux prises avec son dernier amour.
Ce conte cruel du Paris des années folles suit le terrible apprentissage par Gabri d'une féminité déchirée entre désirs naissants et solitude irréductible, où le visage de l'être détesté devient d'autant plus haïssable pour la jeune fille que ces traits se confondent peu à peu avec les siens. Telle une nouvelle Électre, Irène Némirovsky n'épargne pas cette mère qui ressemble furieusement à la sienne et dont elle dresse le portrait-charge sous les traits d'une coquette aussi vaine que cruelle.
Toute une société déboussolée renaît ainsi sous la plume acide d'une auteure emblématique de l'entre-deux-guerres.
C'est l'été, et la fille de Knausgaard a grandi, elle a maintenant des goûts, un caractère défini et un regard qui contemple un monde nouveau, où tout est sujet à l'émerveillement.
Son père, en s'interrogeant sur un éventail éclectique de sujets - comme les moustiques, les barbecues, le cynisme ou encore la peau - lui donne à voir toute la beauté et la profondeur du monde de son écriture si singulière.
En été est aussi l'occasion pour l'auteur d'analyser avec une profondeur nouvelle les souvenirs difficile de son enfance et de mettre en scène son travail d'écrivain.
"Anges de la Désolation, je l'ai écrit à la lueur des bougies... C'est comme une cérémonie religieuse."
C'est l'été 1956 et le narrateur, double biographique de Kerouac, est isolé dans une cabane nichée sur le flanc du pic de la Désolation, dans les montagnes du nord-ouest des États-Unis. Voulant fuir l'agitation de la ville, il espère trouver dans ces deux mois de solitude extrême un moyen de se reconnecter totalement à son art.
"Je pourrais devenir fou là-dedans", constate-t-il cependant rapidement. S'engage alors un combat méditatif et poétique contre la solitude.
Lorsque le narrateur redescend de sa vigie, il se gorge frénétiquement du monde. Le lecteur découvrira, réjoui, des conversations insensées à San Francisco, de l'herbe et des putains à Mexico, des femmes aimées et des amis jaloux à New York, de l'opium à Tanger, Paris et Londres.
Récit foisonnant et magistral, ce texte a été qualifié par les aficionados de "chef-d'oeuvre inconnu" de Kerouac. Il préfigure Sur la route, écrit l'année suivante.
C'est le printemps. Le moment de l'année où ' le paysage donne l'impression de s'ouvrir de toutes parts ', avant que le vert explose pour de bon. Dans une voiture, un père et son bébé de trois mois parcourent la campagne suédoise, traversent des champs plantés d'éoliennes. Ils semblent heureux. Mais, au fil des heures, une réalité moins douce se dessine.
Épicentre du ' Quatuor des saisons ', cycle autobiographique conçu autour du nouveau-né de l'auteur, Au printemps est le récit bouleversant d'un jour dans la vie d'un père confronté à un drame familial.
Quand ses parents annoncent à Yusuf, douze ans, qu'il va partir séjourner quelque temps chez son oncle Aziz, il est enchanté. Prendre le train, découvrir une grande ville, quel bonheur pour lui qui n'a jamais quitté son village de Tanzanie. Il ne comprend pas tout de suite que son père l'a vendu afin de rembourser une dette trop lourde - et qu'Aziz n'est pas son oncle, mais un riche marchand qui a besoin d'un esclave de plus chez lui.
À travers les yeux de Yusuf, l'Afrique de l'Est au début du XXe siècle, minée par la colonisation, se révèle dans toute sa beauté et sa rudesse. Dans ces étendues désertiques traversées de lentes caravanes, dans ce paradis bientôt perdu, le poids d'une vie vaut celui de quelques gouttes d'eau.
Près de la mer entremêle le destin de deux hommes réfugiés politique en Angleterre. Un grand texte sur l'exil et la dignité.
Un soir de novembre 1994, Saleh Omar, soixante-cinq ans, débarque à l'aéroport de Londres, un faux passeport en poche. Dans son ancienne vie, sur l'île de Zanzibar, Saleh possédait une boutique, était marié et père de famille. Aujourd'hui, tenant contre lui un petit sac dans lequel se trouve son bien le plus précieux, une boîte en acajou contenant de l'encens, il est demandeur d'asile dans un pays qui ne veut pas de lui.
À l'autre bout de la ville, Latif Mahmud attend impatiemment de rencontrer Saleh. Lorsque les deux hommes se retrouvent dans une ville côtière, une histoire se dévoile. Une histoire qui mêle amour et trahison, séduction et possession. À travers le destin mouvementé de deux hommes se dessine le combat d'un peuple qui tente désespérément de faire face à une succession d'événements tragiques.
Un grand roman d'amour et d'exil, de déchirements mais aussi d'espoir.
À la fin du XIXe siècle, le professeur Adler Beck étudie les glaciers et les changements climatiques liés à l'éruption des volcans, aux courants marins et aux cycles solaires. Après des années de recherche, il arrive à la conclusion que la planète subira un refroidissement majeur dans le courant du XXIe siècle.
Pourtant, en 2050, le climat ne cesse de se réchauffer et la montée des eaux semble inéluctable. C'est en tout cas ce que constate au quotidien Chad Ramsey, qui vient d'être évincé de son poste de profileur pour la police. Juste avant son licenciement, on lui a implanté dans le crâne un moyen de communication révolutionnaire. Il va s'en servir pour aider son jumeau, Gregory, qui cherche à en savoir plus sur un grand-oncle qui aurait fait de la prison il y a bien longtemps.
Cet ancêtre serait-il Adolf Beck, le frère jumeau d'Adler, qui aurait connu un certain succès sur les scènes d'opéra d'Amérique du Sud ? À moins qu'il ne s'agisse d'un dénommé John Smith, condamné à cinq ans de travaux forcés pour escroquerie en 1877 ? La vérité pourrait bien remettre en question les certitudes de Chad.
Usurpation d'identité, gémellité, dérèglement climatique et réalité déformée... Avec le brio qu'on lui connaît, Christopher Priest tire parti de ses thèmes de prédilection pour se jouer de nos perceptions et de nos préjugés. Il hisse ainsi Rendez-vous demain au niveau de ses meilleures oeuvres, en particulier Le Prestige.
' Quand tu liras ceci, ma chérie, si tout se passe comme prévu, si la grossesse se déroule normalement, ce que j'espère et crois mais qui n'est en rien garanti, tu sauras que ce n'est pas à cela que ressemble la vie, que les journées ensoleillées et pleines de rires ne sont pas la règle, même si elles existent, elles aussi. '
Deuxième volume du ' Quatuor des saisons ', cycle autobiographique écrit pour son nouveau-né, En hiver est une déambulation poétique à travers les mots et le monde.
La fille de Karl Ove naît au coeur de l'hiver. L'auteur contemple le monde, le voit sous un jour nouveau, celui du jeune père. Dans son style inimitable, il écrit sur tout : la lune, les animaux en peluche, les habitudes, les brosses à dents ou encore le sentiment de vivre.
Nous retrouvons dans En hiver tous les ingrédients qui font la force narrative si particulière de Knausgaard : une écriture d'apparence simple qui laisse surgir des envolées d'une rare puissance.
Grand Prix de la critique ACBD 2020.
"Chaque homme dans sa vie assiste à la fin d'un monde."
QUI DIT "JE" EN MOI ?
Vous êtes-vous déjà surpris à réciter des phrases dans votre tête ou à entonner des musiques sans produire de son ? Derrière cette "petite voix" si familière se cache le phénomène étonnamment riche du langage intérieur.
Qu'est-ce que la parole intérieure ? Grâce à quel mécanisme arrive-t-on à l'entendre, et est-on tous égaux face à elle ? À quoi sert-elle, au juste ? Et que se passe-t-il quand notre petite voix déraille et devient obsédante, quand elle semble contrôlée par des forces extérieures ?
Hélène Loevenbruck décortique les rouages de la parole intérieure, également appelée "endophasie", et révèle le rôle qu'elle joue dans la pensée et dans la construction de notre identité.
Nourrie de plusieurs années de recherche, sa réflexion sensible se déploie sous la forme d'un monologue intérieur, éclairé d'extraits d'oeuvres littéraires. Le fil de son discours s'entrelace avec un second monologue illustrant nos vagabondages mentaux. Tout au long de ce double flux de conscience, les lecteurs sont eux-mêmes engagés dans des expériences intérieures et découvrent les facettes insoupçonnées de ce langage silencieux.
1986. Charles Gardner et Roy Curtius sont isolés sur une base en Antarctique. Ils participent au programme de recherche d'éventuels signaux en provenance d'une intelligence extraterrestre. Si Charles est pragmatique et expansif, Roy est taciturne et, surtout, obsédé par la lecture de la Critique de la raison pure.
Leur cohabitation forcée va virer à l'inimitié à cause d'une lettre : une de celles que Charles a reçues et qu'il a accepté de vendre, sans l'avoir lue, à Roy qui ne reçoit jamais de courrier. La tension est à son comble lorsque celui-ci prétend avoir résolu le paradoxe de Fermi grâce aux textes de Kant. Serait-il devenu fou ? Représente-t-il un danger, alors qu'une tempête éclate à l'extérieur et qu'aucun secours n'est envisageable avant plusieurs jours ? La vision récente du film The Thing, de John Carpenter, n'est pas pour rassurer Charles...
À la fois roman d'aventures drolatique et tour de force littéraire érudit, La Chose en soi nous emporte dans un voyage effréné à travers le temps et confirme l'immense talent d'Adam Roberts.
César et Alexandre, deux losers magnifiques, et le clébard sans nom qui leur colle au train, sur la piste d'un accident maquillé en meurtre maquillé en suicide (pas forcément dans cet ordre). Une virée funky entre Twin Peaks et Bukowski dans une Amérique périurbaine préapocalyptique sous l'oeil impavide et miséricordieux du dieu Elvis...
Au coeur de la froide vallée d'Aoste, nichée dans le nord de l'Italie, le cadavre d'une femme transgenre est retrouvé, sillonné d'étranges traces de corde.
Rocco Schiavone, vice-préfet râleur, macho et doté d'un humour cinglant, est dépêché sur place. Alors que les difficultés d'identification de la victime empêchent l'enquête de progresser, la police tombe sur un autre cadavre, à Rome cette fois. Le rapport avec Schiavone ? Aucun, si ce n'est que le mort a dans la poche un papier sur lequel est inscrit le numéro de téléphone du vice-préfet.
Ombres et poussières est un roman noir et fiévreux qui ausculte sans concession la société contemporaine italienne. L'oeuvre de Manzini, une des plus reconnues dans le polar transalpin, ne se départit jamais de tendresse et d'ironie.
Difficile de faire plus scandaleux que Schiaparelli. Dans la mode comme dans sa vie, "Schiap" a tout osé avant tout le monde. Rien ne la prédestinait pourtant à régner sur le milieu de la mode, jusqu'à devenir la grande rivale de Coco Chanel.
Elle s'installe à Paris en 1927, après son divorce, avec sa très jeune fille, et se lance dans la conception de modèles qui enthousiasment bientôt le Tout-Paris. Ses vêtements extravagants font sensation auprès des femmes célèbres comme Wallis Simpson, Marlene Dietrich, Katharine Hepburn ou encore Lauren Bacall. Elle impressionne aussi le milieu intellectuel de l'époque et se lie notamment avec Jean Cocteau. La légende est née. Jupes culottes, imprimés animaliers, épaulettes, sans oublier son fameux rose so shocking, voilà ce qui fait la patte Schiap.
Shocking, le livre de sa vie, publié originellement en 1954, donne le pouls d'une époque et d'une ville, Paris, où tout semblait possible et où l'irrévérence était un art de vivre. Se dessine au fil des pages le portrait d'une femme immensément libre, féroce et forte de ses failles.
Depuis dix ans, chaque vendredi à 8h55 sur France Inter, François Morel a rendez-vous avec des milliers d'auditeurs. Quelques minutes pour croquer l'actualité dans ce qu'elle a de pire, et parfois de meilleur. Avec la crise sanitaire, ces billets d'humeur devenus chroniques sur le confinement racontent avec drôlerie les matins qui se ressemblent, l'absence de lien social et de vie culturelle. Des situations cocasses, parfois dramatiques, qui lui inspirent quelques vers comme le poème Tenir écrit fin mars 2020. Ou encore Uchronie 2022 qui inaugure l'année 2021.
On découvre également un artiste sensible, furieux de ne pas pouvoir jouer, exercer son métier. Triste aussi de ces trop nombreux disparus auxquels il rend un merveilleux hommage : Juliette Gréco, Anne Sylvestre ou encore Jean-Claude Carrière.
François Morel se tourne bien sûr vers l'actualité, et propose à ses auditeurs une bouffée d'oxygène, « un peu de fraîcheur », comme il l'écrit, il parle alors de la pédophilie dans l'Église ou encore des féminicides en s'interrogeant sur l'apparition des femmes sur Terre.
François Morel n'en oublie pas pour autant les fondamentaux, et nous livre avec délice un hymne à la charentaise des Charentes ou encore une ode au pâté en croûte.
Kirt Dorell est un homme d'affaires cynique et sans illusions, mais toujours habité par la fièvre du deal. Sa passion d'enfance pour le Monopoly ne l'a jamais quitté : ' Ce besoin de gagner, d'en avoir plus, de voir qu'il ne reste presque plus de billets dans la banque... ' Alors, c'est business à fond la caisse, à n'importe quel prix, y compris avec des E.T. aux emportements dangereux. Parce qu'il est malin, Kirt sait que le lucre, comme l'adultère, est un vice mortel qui peut mener un homme à la perdition, à la folie et à la mort... En ce qui concerne la folie, il y a des professionnels pour ça, mais quand le psy devient accro aux confessions de son patient, la dépendance menace tout l'édifice. Il reste, histoire de tromper l'ennui, le repli sur les paradis terrestres dont la fortune est le sésame, avec quelques clones de soi et une compagne de synthèse programmée pour n'aimer que vous. Encore faudrait-il que le psy ne prenne pas trop ses aises dans le petit Éden où Kirt a préparé sa retraite...
L'histoire a toujours été écrite par les vainqueurs. Il est temps de changer de point de vue.
Dans ce récit à l'ambition peu commune, Raoul Peck adopte radicalement la position des peuples conquis, vendus, déportés, tués au long des six cents années d'entreprises coloniales européennes. Il déconstruit l'histoire officielle pour tisser un texte robuste autour de l'extermination des Indiens d'Amérique, de l'esclavage des peuples d'Afrique, des colonisations et de la Shoah.
Sous le patronage de Joseph Conrad et en compagnie de Sven Lindqvist, Roxanne Dunbar-Ortiz et Michel-Rolph Trouillot, il remonte aux origines du racisme, à l'invention du "Blanc" et autres fictions qui conditionnent encore notre présent.
"Peut-être l'oeuvre documentaire la plus politiquement radicale et intellectuellement la plus stimulante jamais produite pour la télévision."
Time (au sujet de la série Exterminate All the Brutes).
"Les parents donnent la vie à l'enfant, l'enfant donne de l'espoir aux parents. Cela te paraît lourd à porter ? Ça ne l'est pas. L'espoir est inconditionnel."
La fille de Karl Ove Knausgaard est sur le point de voir le jour. En attendant sa naissance, son père entreprend de lui raconter le monde. Les grenouilles, le crépuscule, les chewing-gums, la solitude, la guerre, les étoiles... Rien n'est trop petit ni trop vaste pour susciter l'attention du romancier qui évoque aussi sa vie quotidienne avec sa femme et ses enfants dans la campagne suédoise.
Premier volume du "Quatuor de saisons", En automne donne à voir les émerveillements d'une paternité naissante dans une nature qui jette ses derniers feux.
Né en Norvège en 1968, Karl Ove Knausgaard a accédé à une reconnaissance internationale avec son cycle autobiographique Mon combat, dont les sept volumes ont paru aux Éditions Denoël. L'ouvrage est enrichi des illustrations de Vanessa Baird, artiste norvégienne née en 1963. Ses peintures ont été exposées dans de nombreux musées du monde.