Filtrer
Langues
Prix
Sciences humaines & sociales
-
L'appel de la guerre ; des adolescents au combat, 1914-1918
Manon Pignot
- Anamosa
- Chaki
- 7 Décembre 2023
- 9782381910710
La version poche du travail pionnier de l'historienne Manon Pignot, lauréate du Prix Augustin Thierry des Rendez-vous de l'histoire de Blois et du Prix Pierre Lafue.
Christian Sarton du Jonchay, Ernest Wrentmore, Marina Yurlova, Rudolf Hoss, Jack Cornwell... Ces jeunes Français, Américain, Russe, Allemand ou Anglais sont nés entre 1899 et 1904 ; ce sont des combattants juvéniles, dont l'historienne Manon Pignot est allée chercher la trace dans les archives d'Europe et d'Amérique du Nord. Bien souvent camouflés, du fait du caractère illicite de leur engagement au sein des armées régulières, trouver ces " ado-combattants " relève du jeu de piste, tant les sources sont parcellaires, dissimulées. L'autrice interroge les raisons comme les modalités de l'engagement de ces adolescents, les obstacles aussi qu'ils ont dû surmonter et la manière, s'ils ont survécu, dont cette expérience de guerre les a marqués. Patriotisme, transgression et filiation, désir d'aventure et désir de guerre... C'est une histoire délicate à écrire, tant elle touche à nos conceptions contemporaines de l'enfance et de l'adolescence. Avec ce travail pionnier, Manon Pignot s'attaque à un angle mort de l'historiographie contemporaine. -
Revue d'histoire de l'enfance "irrégulière" Tome 24 : séparés. des enfants dans la guerre, 1920-1950
Manon Pignot
- Anamosa
- Revue D'Histoire De L'Enfance "Irrégulière"
- 25 Août 2022
- 9782381910529
Enfants-soldats, enfants cachés, déplacés, réfugiés, détenus ou déportés, orphelins de guerre... les enfants en temps de guerre, séparés de leur milieu familial sont à la fois victimes et acteurs de l'histoire. C'est l'un des enseignements de la recherche foisonnante sur la figure de l'enfant dans la guerre, crucial pour comprendre le vécu contemporain de millions d'entre eux.
Cachés, déplacés, réfugiés, déportés, orphelins, adolescents combattants... La séparation de la famille est l'un des aspects majeurs de ce que la guerre fait aux enfants. En plongeant dans les archives d'administrations internationales ou étatiques, dans celles d'institutions éducatives ou humanitaires, ainsi que dans des sources produites par les enfants eux-mêmes, les articles réunis dans ce numéro étudient à plusieurs échelles les expériences enfantines de cette séparation pendant et au lendemain de différents conflits du xxe siècle. Les autrices, spécialistes de l'histoire de l'enfance et des conflits contemporains, explorent la rupture des liens familiaux mais aussi leur reconfiguration. Elles interrogent les enjeux que cristallise cette jeunesse, en particulier lors des sorties de guerre, où elle peut autant inquiéter qu'incarner le monde nouveau qui doit émerger des ruines. Elles questionnent les traces que peut laisser cette dislocation familiale dans la mémoire et l'itinéraire des individus qui l'ont vécue.
À l'heure où l'Europe peine à accueillir dignement de jeunes migrants ou mineurs non accompagnés chassés de chez eux par les conflits armés, à l'heure où elle redécouvre sur son propre sol la guerre et ses conséquences sur les plus jeunes, penser l'expérience enfantine de la séparation en temps de guerre s'avère indispensable. -
Enfants en guerre : "sans famille" dans les conflits du XXe siècle
Laura Hobson Faure, Manon Pignot, Antoine Riviere
- CNRS
- 16 Février 2023
- 9782271141958
Tout au long du XXe?siècle, les enfants ont été victimes des guerres et des génocides. Perdus lors d'une évacuation ou de déplacements forcés, restés seuls après la mort de leurs parents, arrachés à leurs proches dans le processus génocidaire, beaucoup ont vécu la séparation, brutale et souvent définitive, d'avec leur famille.
Les millions d'orphelins de la Grande Guerre, puis l'innombrable cohorte d'enfants abandonnés, déplacés et réfugiés, errant dans l'Europe de la Seconde Guerre mondiale, ont tour à tour conduit, non sans controverses et difficultés, à l'invention de nouvelles formes de prise en charge associative, étatique ou internationale.
À travers cette figure du «?sans famille?», ce livre propose une exploration des conflits à hauteur d'enfant. «?Sans famille?» ne signifie pas nécessairement «?sans personne?», et les auteurs et autrices étudient également le rôle des fratries, des parents de substitution, des services sociaux ou des groupes de pairs, qui, à des degrés divers, peuvent prétendre recréer un foyer. Ils interrogent plus largement ces expériences enfantines, depuis le temps de la séparation jusqu'aux traces, parfois traumatiques, laissées par ces événements. -
En dépit de son éloignement du front, Paris n'est pas une ville strictement civile au long de la Première Guerre mondiale : capitale des Alliés, elle joue le rôle d'une « plaque tournante » militaire. Ce n'est plus la foule des Expositions universelles qui en sillonne les artères mais celle, tout aussi éclectique, des mobilisés de toutes origines. Ces contingents en partance pour le front y croisent, en sens inverse, les blessés et les permissionnaires. Par ricochet, les photos de Paris en guerre parlent donc aussi du front.
La capitale, désignée par les Allemands comme la cible par excellence, est un symbole et se doit d'apparaître exemplaire aux yeux de la province et vis-à-vis des combattants. Mais la cohabitation dans le même espace urbain de l'univers du front et du monde de l'arrière est souvent difficile, voire conflictuelle : aussi réelles que soient les difficultés matérielles des Parisiens, elles pèsent peu face aux souffrances des poilus. D'autant plus que le spectacle d'une jeunesse dorée et insouciante renforce chez les combattants l'idée d'un Paris-lupanar. Paris oscille ainsi en permanence entre deux images que le front lui renvoie sans cesse : moralité et futilité.
Renouvelant l'iconographie habituelle, des photographies souvent inédites ancrent le commentaire historique dans des réalités tangibles, qu'il s'agisse du pillage des commerces prétendument « allemands », des soldats partant au front étreints par l'émotion ou en pleurs et non la fleur au fusil, de la prostitution militaire, des regards perdus des réfugiés du Nord et de Belgique...
Et au-delà, les images illustrent la complexité sociale et politique de la réalité parisienne tout au long du conflit. Sans doute plus qu'ailleurs, la mobilisation y réveille des peurs anciennes et le souvenir d'expériences traumatiques.
-
Allons enfants de la patrie ; génération grande guerre
Manon Pignot
- Le Seuil
- 19 Janvier 2012
- 9782021030822
On croit avoir tout dit des acteurs de la Grande Guerre, son cortège de poilus, de femmes à l'arrière, de gueules cassées. Et pourtant il est un autre groupe, souvent négligé, qui fut durablement marqué par le conflit : les enfants. Qu'ils en aient été victimes, orphelins, occupés, blessés parfois, traumatisés ou même épargnés, ils portent sur cette période un regard singulier et méconnu.A l'appui de journaux intimes, de dessins, de correspondances et d'enquêtes orales, Manon Pignot part à la recherche de cette voix de l'enfance, jusque-là inouïe. Dans la lignée de la micro-histoire, elle tente une exploration de l'intime, qui se révèle riche d'enseignements sur le monde de l'enfance, bien sûr, mais aussi sur les adultes qui l'entourent : des éducateurs, des parents - et surtout des pères. Car avec l'éloignement et le danger, un sentiment paternel jusque-là plutôt sous-jacent éclate au grand jour - et ouvre un nouvel éventail de relations parentales qui gagneront en proximité et tendresse tout au long du XXe siècle.Avec finesse, Manon Pignot montre que la Grande Guerre contribua à faire émerger une véritable voix enfantine. Sans être uniforme, elle possède néanmoins une singularité qui permet de parler à son propos de la naissance d'une nouvelle " génération " - la première du XXe siècle. En repartant aux sources de l'enfance, c'est à une histoire inédite du siècle que s'essaie Manon Pignot.
-
Objet de toutes les attentions des instances internationales et humanitaires, l´enfant-soldat est une figure incontournable dans la réflexion sur le phénomène guerrier actuel. À ce premier archétype est fréquemment associé un continent, l´Afrique. Le recours à des enfants raptés, exploités, abusés, drogués parfois, apparaît comme un sommet d'horreur et heurte les consciences. Bousculant les stéréotypes, ce livre remonte aux origines de la guerre moderne, en passant par les guerres mondiales, d´un continent à l´autre, pour livrer une analyse fouillée de la figure de l´enfant-soldat et de ses représentations. Le recours aux autres sciences humaines et sociales (sociologie, science politique, anthropologie) lui permet de s´émanciper d´une vision purement historique, afin de saisir la dimension contemporaine de ce phénomène dans toute sa complexité.