jean denis bredin
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Fils d'un père breton, d'une mère algérienne, Ali-François Caillou, étudiant en droit, a été arrêté dans une manifestation pacifiste, inculpé de violences à agent, incarcéré à la prison de la Santé. La Justice l'a pris par hasard, elle le garde, elle le juge. Nulle perversion dans le fonctionnement de la machine judiciaire, dont ce livre est la scrupuleuse radiographie. Elle va honnêtement son train, selon ses habitudes, avec ses préjugés. Au bout du chemin elle broie l'innocent.
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Convaincre : Dialogue sur l'éloquence
Jean-denis Bredin, Thierry Lévy
- ODILE JACOB
- 14 Septembre 2002
- 9782738111838
Ce dialogue, à la fois féroce et brillant, met en scène, mais aussi aux prises, deux des plus célèbres avocats du barreau parisien. Tous ceux que l'éloquence fascine, que l'histoire judiciaire passionne, que les secrets de la rhétorique intriguent pourront, grâce à ce livre, satisfaire leur appétit de savoir. "Ce qui intéresse ces praticiens lettrés, c'est de clarifier notre regard sur le pouvoir actuel de la parole. Ils n'hésitent pas à prendre, çà et là, le contre-pied des Anciens ou de l'opinion commune." Le Monde. Jean-Denis Bredin est membre de l'Académie française et a publié La Comédie des apparences. Thierry Lévy est l'auteur de Justice sans dieu. Ils sont tous deux avocats au barreau de Paris.
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Discours de réception de Marc Fumaroli à l'Académie française et réponse de Jean-Denis Bredin
Jean-Denis Bredin, Marc Fumaroli
- Gallimard
- 5 Juin 1996
- 9782070745852
M. Marc Fumaroli a été élu à l'Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Eugène Ionesco. Ce discours a été prononcé à l'occasion de sa prise de séance le jeudi 25 janvier 1996. Après la réponse de Jean-Denis Bredin, les allocutions prononcées à l'occasion de la remise de l'épée l'ont été par Jean d'Ormesson, Roland Mortier, René Pomeau et, in fine, Marc Fumaroli.
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Jean-Denis Bredin Rien ne va plus... nouvelles Ce ne sont que quelques tableaux d'une fin de siècle, accrochés au mur de l'étrangeté humaine, et qui figurent quelques-unes des bizarreries, des obsessions, des folies de notre temps.
«Rien ne va plus...» parle de ce sinistre matin où Edouard Duplan, cadre très supérieur, commence, à peine levé, à rater tout ce qu'il entreprend, accumule les mauvais sorts et connaît la honte d'arriver au bureau en retard. Jules Boulon, qui erre «de mémoire en mémoire», ne vit plus que grâce à la foule de ses post-it, partout étalés, qui lui disent ce qu'il a fait, ce qu'il doit faire, ce qu'il veut, ce qu'il pense et qui il a aimé. C'est sans doute une «nuit maudite», celle où le professeur Chevillard, venu dormir dans un palace de Genève, entame un infernal combat contre toutes les sources de lumière, poursuivant son impossible rêve, celui d'une nuit noire, parfaite, qui ressemble à la mort. «L'ascenseur» n'est fait que de quatre personnes qui montent ensemble quatre étages - mais que d'obstacles à affronter ! Où poser son regard ? Quel geste faire, ne pas faire oe Peut-être eût-il été plus sage d'assembler ces nouvelles sous le titre à peu près synonyme de «Tout va très bien» ? Car tout ne va-t-il pas très bien, même si, pourtant, «il faut que l'on vous dise»... ?
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«Il eût aimé être Dieu. Il eût fait le monde autrement. L'homme n'eût pas été si malheureux, ni si bête. La vie n'eût pas été si courte. S'il avait été Dieu, personne n'eût souffert, personne n'eût vieilli, surtout personne n'eût embêté personne. Dieu n'aurait toléré ni religion, ni patrie, ni famille, ni prison, chacun eût été seul, et libre. Par surcroît, Charles eût été un Dieu modeste, un parfait serviteur, discret, effacé, et qui n'aurait cessé de se faire pardonner la place où le destin l'avait installé.»
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Jean-Denis Bredin est l'auteur, entre autres, de Une singulière famille (Fayard, 1999), L'affaire (Fayard, 1993), Sieyes (Fallois, 1988), L'affaire Caillaux (Gallimard, 1985), et de romans et nouvelles, tels que L'enfant sage (Gallimard), L'absence (Gallimard), Battements de coeur (Fayard), Rien ne va plus (Fayard). Il nous livre ici son Ce que je crois sous forme d'une brève missive à Dieu le Fils.
Tel un Job moderne, Jean-Denis Bredin, « vieillesse venue », demande des comptes à Dieu le Fils, le soumet à la question, lui soumet ses suggestions, tantôt avec émotion, tantôt avec légèreté : sur la mort, les souffrances et les injustices, la création de l'univers, le purgatoire et le paradis, le sort fait à Judas, à Marie et à Joseph, les âges de la vie, le plaisir charnel, l'intelligence et la sottise, la vanité...
Jamais l'auteur n'avait écrit un livre aussi personnel, où dans l'adresse à Dieu s'avouent l'intimité, la vie intérieure et l'équation familiale (« les étrangetés de votre famille m'ont souvent rappelé les complications de la mienne et les drames, avoués ou non, dans lesquelles vécurent beaucoup d'enfants dont je fus [...] La triste vérité ne semblait-elle pas que vous étiez orphelin de père, ou né de père inconnu ? »).
Jamais la plume étincelante du moraliste ne s'est faite plus mordante dans l'ironie (« il est vrai que vous avez un beau jour décidé, sans m'en avoir parlé, de me sauver, de me priver de la damnation éternelle, vous me devez peut-être cette infime réparation »), plus étincelante dans l'aphorisme (« Puis-je vous dire que je vous espérais sans miracles ? »), plus touchante dans le désarroi (« Nous, les exclus de la Foi, nous savons bien que vous ne croiserez pas notre chemin, que nous crèverons dans le doute »). -
Comment accepter de vieillir ?
Paul-Laurent Assoun, Jean-denis Bredin, Marie de Hennezel
- Editions De L'Atelier
- Questions De Vie
- 25 Septembre 2003
- 9782708236943
Le grand âge fait peur.
Parfois synonyme de décrépitude, il provoque angoisse et dégoût. Comment dès lors accepter de vieillir ? Est-il possible de redécouvrir les vertus des Anciens, de donner sens à la dépendance quand le culte de l'éternelle jeunesse transforme les personnes âgées en " seniors " toujours actifs et performants ? De fait, le vieillissement est une épreuve tant pour le psychisme que pour le corps. Paul-Laurent Assoun, Jean-Denis Bredin et Marie de Hennezel invitent à jeter les masques des liftings qui pétrifient les visages pour apprivoiser autrement le temps qui fait son oeuvre en chacun.
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Un tribunal au garde-à-vous : Le procès de Pierre Mendès France, 9 mai 1941
Jean-denis Bredin
- Fayard
- 18 Septembre 2002
- 9782213608730
Vient l'ultime formalité : la signification de l'arrêt au condamné. Elle a lieu dans la salle d'audience qui a été évacuée. Ni le public ni les juges ne sont plus là. La garde assemblée présente les armes. C'est le greffier qui donne, solennellement, lecture de l'arrêt : « Le lieutenant Mendès France est-il coupable de désertion à l'intérieur en temps de guerre ?« A la majorité de six voix contre une, oui, l'accusé est coupable. »Mendès France l'interrompt : « Le tribunal a menti. »Le greffier, décontenancé, s'est arrêté un moment. Puis il enchaîne : « Sur la seconde question, à la majorité, il existe des circonstances atténuantes.« En conséquence, le tribunal condamne le lieutenant de réserve Mendès France Pierre, Isaac, Isidore à la peine de six ans d'emprisonnement et à la perte du grade... »Le greffier arrive au bout de sa lecture. A peine s'est-il arrêté que le condamné se tourne vers la garde. Les soldats sont blêmes. Mendès France s'avance vers eux. Il leur dit : « On vient de condamner un innocent par haine politique. Ce n'est pas la justice de la France, c'est celle de Hitler. Ne désespérez pas de la France. »J.-D. B.
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« ...Claude ne viendra pas. S'il venait j'entendrais son pas, de très loin, son pas hésitant, il suspendait le pied gauche au moment de le poser, il retardait son pas comme s'il réfléchissait, il semblait boiter, je reconnaitrais son souffle, son souffle trop lent, son coeur trop lent, son coeur d'enfant blessé, déjà blessé d'être né. Chaque geste, chaque mot le déchirait, il était trop intelligent, trop sensible, nous n'avons
pas su le protéger, nous ne l'avons pas même rencontré. Il voyait mal parce qu'il regardait trop loin, son regard toujours au-delà, je parle, il écoute, il fait semblant d'écouter, il comprend mieux que s'il écoutait, il se lève, il m'embrasse sur la tempe, il balance entre la tendresse et la courtoisie, il s'en va, il se retourne, il me regarde encore, cette manière de vous rassurer, de vous consoler, lui il était inconsolable...» Le premier vendredi de novembre, Claude Hartmann est parti pour Venise, emmenant sa mère mourante. Dix jours ils ont vécu ensemble, dix jours, une vie. Elle est morte. Il a disparu. Ainsi commença, ou finit, son absence... -
1789 : La Commémoration
Jean-denis Bredin, Henri Mendras, Mona Ozouf, Philippe Raynaud, Jacques Revel, Pierre Rosanvallon
- Folio
- Folio Histoire
- 1 Mars 2000
- 9782070407835
Voici rassemblés, dans un ordre raisonné, l'ensemble des articles que la revue Le Débat a consacrés au Bicentenaire de la Révolution française, commémoration majeure de l'événement majeur de notre histoire nationale - laquelle, dans le contexte international de la chute du mur de Berlin et de l'Empire communiste, fut bien, à sa manière, un événement. Comment commémorer la Révolution, dès lors que le Centenaire comme le Bicentenaire ont été l'occasion de batailles de mémoire, de débats historiographiques, de mobilisations de l'opinion qui en disent somme toute plus sur l'état politique et social de la France commémorante que sur les événements commémorés ? C'est à répondre à cette question que se sont ici attachés aussi bien des acteurs de la Commémoration du Bicentenaire que des historiens qui élargissent le bilan de cette célébration aux dimensions de l'intelligence historique de la place de la Révolution dans la France contemporaine.
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Jean-Denis Bredin, l'auteur de L'Affaire, reconstitue ici de la manière la plus vivante les grandes étapes du procès qui se tint à Riom, au printemps 1942, sur l'ordre du gouvernement de Vichy, pour déshonorer la République.
La "France de Vichy", inspirée de la volonté exprimée par Adolf Hitler, voulut faire juger que les hommes du Front populaire et des années qui l'avaient suivi étaient responsablkes de la défaite de la France, de son humiliation, de sa honte.
Léon Blum, Edouard Daladier et plusieurs autres accusés devaient donc être déshonnorés et punis. Mais ils se défendront si bien, si courageusement, que le procès tournera mal. En dépit d'une censure de plus en plus rigoureuse, les accusés se font accusateurs de leurs procureurs. Il faut que cette mascarade cesse : Hitler lui-même demandera la suspension du procès qui ne reprendra jamais.
Riom éclaire, à sa manière, les tumultueuses relations de la France et de la justice. -
" L'affaire ne cesse pas de nous parler. Le sentiment national, le culte des hiérarchies, la peur des étrangers, la soif de sécurité, ce sont des permanences de la mentalité française que le XXe siècle n'a pas effacées. Il n'est pas exagéré de dire que le sentiment national a même gagné sinon en force, du moins en légitimité: deux guerres, la Résistance, la trahison d'une partie de la droite qui sacrifia son idéologie à ses intérêts de classe ont fait que la gauche, la gauche socialiste et même la gauche communiste, a pris la relève. La ferveur patriotique, l'exaltation de la défense nationale sont devenues ainsi le fonds commun, réalisant, dans la paix comme dans la guerre, l'union sacrée, constituant l'indivis héritage. Le vieux discours barrésien sur la terre et les morts, sur l'antique cimetière, sur le culte de la France berce l'unanimité nationale, peut-être parce qu'il satisfait la mentalité ancestrale d'un peuple de paysans et de guerriers. Boulanger, Déroulède, Cavaignac, Barrès n'ont pas fini de nous tenir leur fier langage. La défense de la Nation, la grandeur de la France, le salut au drapeau, le respect de la raison d'Etat, les exigences de l'ordre, de la sécurité, et même l'envol de La Marseillaise, le pas fascinant de l'Armée au 14 Juillet: vieille idéologie rassemblant Jeanne d'Arc et Gambetta, caricaturée par Cavaignac, sublimée par Barrès, mise en oeuvre par Clemenceau, renouvelée par de Gaulle, aujourd'hui célébrée par tous les partis et tous les hommes d'Etat. "J.-D.B
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Le peuple et l'idée de norme
Pierre Mazeaud, Catherine Puigelier
- Pantheon-Assas
- Colloques
- 10 Janvier 2012
- 9791090429031
Le peuple et l'idée de norme ". Un parlementaire ne saurait saisir sans un minimum d'appréhension une telle alliance. Inconsciemment, il pourrait avoir l'impression d'être un tiers importun, qui aurait vocation soit à être trop proche du peuple en ne respectant pas l'idée de norme, soit à être trop proche de la norme, en ne respectant pas la volonté du peuple.
Depuis la Révolution, la République française a édicté une formule parfaite unissant le Parlement, le peuple et l'idée de norme : " la loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont le droit de concourir, personnellement ou par leurs représentants, à sa formation " expliquent les premières lignes de l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Dès lors, si la loi est le produit de la volonté générale, comme la première des sources du droit selon Rousseau, alors la loi est la première des normes.
Elle doit donc être élaborée par le peuple, par la voix de ses représentants.
Face à la majesté de cette formule, comment expliquer que le parlementaire puisse douter ? C'est que, comme Jean Foyer en a été lui-même le " témoin engagé ", le 20e siècle aura été le siècle de la contestation du pouvoir législatif "
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Ainsi placé, face à la mer, adossé à ce demi-palace dont il aime le luxe rassurant, Claude est bien. Il entend au loin le souffle d?un moteur. C?est un pêcheur qui jette ses filets. Vient du village le gémissement d?un bal public porté par une nuit silencieuse. Les pins maintenant hochent la tête. Bientôt ils commenceront à danser. Le fauteuil est bas, le café convenable. Claude écoute. Cette voix grave, monotone, sans artifice, voici qu?elle participe de son bonheur.
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The affair the case of alfred dreyfus
Jean-denis Bredin
- Georges Braziller
- 1 Janvier 2010
- 9780807611753
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Des pitres, tous des pitres... Casimir Pioche prépare le grand soir, nettoie les taches, toutes les taches qu'il découvre... La voix d'une étudiante arrache au doute philosophique le professeur Lingowski et son sexe devient fou... Rien n'arrêterait l'ascension d'Hugues Desgrottes, un gagneur-né, si le lacet de sa chaussure... Émile Poulet, l'héritier des vertus nationales, entend coûte que coûte résister à la marée montante des barbares... Natacha est belle, si belle qu'elle ne peut plus que célébrer son corps... L'ambition de paraître un soir à la télévision, de s'entendre, de se regarder, fait perdre l'esprit à Maître Bonpied... Des pitres ? Chacun d'eux se détruit à force de ne voir que son reflet : son utopie, son image, sa maison, sa réussite... Ce sont les enfants ridicules et égarés de ce siècle. Des enfants qui lui ressemblent trop.
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Trois mois de la vie d'un enfant, d'un enfant sage. «Tiens-toi droit.» Julien se redresse, cambre les reins, baisse la tête. «Ne te vautre pas.» Il s'assied au bord du fauteuil. «Va travailler.» Il y court. S'il parle, il surveille sa voix, il prépare ou il rectifie ses mots. S'il marche, il se regarde marcher. Comment parler, marcher, vivre sans déranger ?Trois mois d'une vie... ou de deux vies. Son père, sa mère éloignés au point qu'ils semblent ne s'être jamais rencontrés, deux maisons qui s'ignorent, deux lits, sans vrai repos, deux gâteaux d'anniversaire pour fêter les douze ans, deux mondes qui n'ont en commun qu'un passé enfoui, interdit, Julien est l'enfant du partage. Il va de son père à sa mère, de sa mère à son père, il sourit, il approuve, il veille sur l'un, il veille sur l'autre, il les garde, il ment chaque fois qu'il est nécessaire.Et si bascule soudain cet équilibre, fièvreusement défendu, si le drame les secoue tous les trois, que peut encore un enfant sage ? Courir dans la nuit en braillant ses poèmes ? Partir, au bout du monde, là-bas, où peut-être il sera libre de rire, et de vivre ? Danser sous les étoiles ? Boire la mer ?
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Une singulière famille : Jacques Necker, Suzanne Necker et Germaine de Staël
Jean-denis Bredin
- Fayard
- 7 Avril 1999
- 9782213602806
"Tous trois à genoux, en constante adoration les uns des autres." ainsi Napoléon Ier ' a-t-il décrit Jacques et Suzanne Necker et leur fille Germaine, les yeux évidemment fixés sur cette insupportable -Madame de Staël qu'il poursuivit de sa. haine. Celle-ci a revendiqué hautement cette "adoration familiale" : "Je laisserai donc dire à qui se plaira dans cette observation bien gaie à côté de la mort que nous sommes une famille qui nous louons les uns les autres. Oui, nous nous aimés, nous avons eu besoin de le dire, et, dédaignant de jamais repousser les attaques de nos ennemis, de faire usage de notre talent contre eux, nous leur avons opposé 1.un ferme sentiment d'élévation et de fierté." "Singulière famille que la nôtre", assurait de son côté Jacques Necker et sa fille ajoutait : "Singulière peut-être, mais qu'il lui soit permis de rester telle; la foule ne se presse pas dans la voie qu'elle a choisie." C'est cette fière famille que ce livre évoque. Jacques Necker trois fois ministre de Louis XVI - et deux fois congédié -, idolâtré par les Français en juillet 17 89 parce qu'il leur semblait le symbole de la liberté, est entré dans l'histoire, exalté par les uns, vilipendé par les autres. Sa femme Suzanne, qui tint avant la Révolution un salon très influent et fonda l'hôpital qui porte toujours son nom, fut une épouse dévouée corps et âme à l'homme qu'elle adorait, et la mère trop rigide d'une fille trop douée. Quant `d Germaine, elle a conquis la gloire par son oeuvre littéraire, par ses amours, par son courage par cette exaltation du coeur et de l'esprit dont elle demeure un extraordinaire exemple. Tous trois, ils ont vécu la plume à la main. Tous trois ont eu le culte de la vertu, même s'ils ne l'ont pas toujours vue de la. même façon. Tous trois ont aimé Dieu, l'amour, l'amitié, la liberté - qui ne devait, pour eux , jamais se séparer de la modération - et encore la mélancolie. et le désespoir et aussi toutes les images de la mort. Tous trois se prêtèrent mutuellement du génie Tous trois. ils ont rêvé d'incarner la noblesse de l'âme et la grandeur de l'esprit
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Ce ne sont que quelques tableaux d'une fin de siècle, accrochés au mur de l'étrangeté humaine, et qui figurent quelques-unes des bizarreries, des obsessions, des folies de notre temps.
Rien ne va plus... parle de ce sinistre matin où Édouard Duplan, cadre très supérieur, commence, à peine levé, à rater tout ce qu'il entreprend, accumule les mauvais sorts et connaît la honte d'arriver au bureau en retard. Jules Boulon, qui erre de mémoire en mémoire, ne vit plus que grâce à la foule de ses post-it, partout étalés, qui lui disent ce qu'il a fait, ce qu'il doit faire, ce qu'il veut, ce qu'il pense et qui il a aimé. C'est sans doute une nuit maudite, celle où le professeur Chevillard, venu dormir dans un palace de Genève, entame un infernal combat contre toutes les sources de lumière, poursuivant son impossible rêve, celui d'une nuit noire, parfaite, qui ressemble à la mort. L'ascenseur n'est fait que de quatre personnes qui montent ensemble quatre étages - mais que d'obstacles à affronter ! Où poser son regard ? Quel geste faire, ne pas faire ? Cette dame des temps jadis qui vous reconnaît dans un train et, tout émue, vous parle de ce merveilleux dimanche vécu ensemble, à Londres, il y a quarante ans, faut-il la reconnaître ou faire semblant ?...
Et si vraiment rien ne va plus, ne resterait-il pas qu'à tenter d'imiter un jour Alice et Charlotte, ces deux amies devenues vieilles, qui mourront enfin comblées, tant amoureuses, l'une de son chien adoré, l'autre de son jardin chéri, follement heureuses, le temps d'un rêve ?
Peut-être eût-il été plus sage d'assembler ces nouvelles sous le titre à peu près synonyme de Tout va très bien ? Car tout ne va-t-il pas très bien, même si, pourtant, Il faut que l'on vous dise... ?
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« Ils ne vivent pas, affirma l'un, ils font semblant, ils ressemblent à leur temps. Vous vous trompez, objecta l'autre, ils poursuivent leurs rêves, ils chérissent leurs illusions. Ils ne sont d'aucun temps. » Croire que l'argent et l'amour forment un couple inséparable ; adorer un mari mort que l'on avait détesté vivant ; se proclamer immortel, décider de ne jamais mourir ; devenir les parents modèles d'un enfant aussi doué qu'épanoui ; rêver de mourir sans avoir fait nulle peine à personne, ou d'aimer jusqu'à la mort quelqu'un qu'on ne connaîtra pas... « Semblants de vie, répéta le premier, comédie des apparences. Vraies vies, assura le second, tristes tragédies de la vie. Qu'est-ce donc que la vie, en vrai, en apparence ? Ils résolurent d'en débattre, peut-être d'en faire un livre. » Jean-Denis Bredin
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Dreyfus, un innocent : L'Affaire - Bernard Lazare
Jean-denis Bredin
- Fayard
- Les Indispensables De L'histoire
- 24 Mai 2006
- 9782213628776
Un siècle après la réhabilitation solennelle du capitaine Alfred
Dreyfus par la Cour de cassation, il n?est nul besoin de donner son
nom pour comprendre de quelle affaire il s?agit? C?est dire à quel
point les événements qui se sont déroulés entre 1894 et 1906 (voire
bien après) ont laissé des traces indélébiles dans notre histoire et
dans notre mémoire. La somme inégalée de Jean-Denis Bredin,
qui accompagne un autre « classique », sa biographie de Bernard
Lazare - le premier des « dreyfusards » -, demeure irremplaçable
: elle montre comment une infâme campagne antisémite a ébranlé
un pays entier jusque dans ses fondements et comment le courage
et la lucidité de quelques hommes, qui se comptent sur les doigts
d?une seule main, ont évité l?irréparable. Puisse cette heureuse
victoire de la vérité et de la justice être méditée aujourd?hui par
ceux qui croient l?histoire écrite d?avance !
En proposant à prix d?ami les livres majeurs (deux voire trois ouvrages
par volume) des meilleurs auteurs d?aujourd?hui et en apportant le plus grand
soin au confort de la lecture, la librairie Arthème Fayard ? l?éditeur par
excellence de l?histoire ? offre aux connaisseurs et aux curieux, à raison
d?une douzaine de publications par an, la fleur de ce qui s?est écrit dans ce
secteur depuis trois ou quatre décennies en France comme à l?étranger.
Pour le plus grand plaisir de l?esprit et de l?imagination, ces classiques à
consommer sans retenue formeront ensemble la bibliothèque idéale de tout
amateur d?histoire. -
De Joseph Caillaux, les Français ont surtout retenu qu'il fut le promoteur de l'impôt sur le revenu et que sa femme assassina, en 1914, le directeur du Figaro.Ce grand bourgeois venu de droite, qui fit souvent une politique de gauche, suscita des haines puissantes. Provocateur, insolent, imprudent, fabriquant du tragique avec le succès, Caillaux, figure étonnante de la III? République dont il partagea les luttes pendant quarante ans, fut reconnu par le général de Gaulle comme «le premier homme d'E ``tat moderne».
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Code civil des Français de 1804 - Bicentenaire
- Dalloz
- Bibliothèque Dalloz
- 12 Février 2004
- 9782247054824
Reprint de l'édition originale du Code civil des Français de 1804 (an XII) Codification napoléonienne s'il en est, ce reprint permettra un accès à la rédaction de 1804. Avec plus de 2000 articles, le lecteur pourra ainsi découvrir le profil de ce code ainsi que son contenu en 1804: Véritable législation pour pères de famille, il constitue aussi un bréviaire pour les propriétaires. Code ouvert à l'interprétation du juge, car il contient peu de principes philosophiques et ne multiplie pas les définitions, il est aussi un code systématique, organisé et faisant table rase des sources traditionnelles de l'ancien droit au profit de la loi.