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jean baptiste maudet
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Est-ce bien raisonnable, tout ça ? Boire un jus de tomate à bord d'un avion après le crash du vol Rio-Paris, passe encore. Partir en Amazonie à la recherche d'un Indien que l'on a vu un soir à la télévision, sûrement pas. Mais Jeanne Beaulieu voyagera d'une drôle de manière, Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss dans une main, des histoires d'amour inachevées dans l'autre. Prendre la route, traverser les forêts, écouter des mélodies d'oiseaux, remonter l'Amazone ou le Guadalquivir, croiser Frida Kahlo et Don Quichotte. Où sommes-nous quand nous sommes quelque part ? Elle n'y peut rien, Jeanne Beaulieu se raconte des histoires qui la conduisent vers ses envies et ses fantômes, vers cet Indien qui lui échappe, vers le regard et les mains bien réelles d'un homme qu'elle n'oubliera jamais.
Jeanne n'est pas dupe. Les voyages exotiques n'existent pas. Au Brésil ou partout ailleurs, s'aventurer à la recherche de soi ranime les douleurs de l'enfance, fait naître des désirs inouïs et dresse devant soi des miroirs. Jeanne est une héroïne paradoxale de roman d'aventures qui aimerait voir se refléter sur l'eau tranquille le visage d'une femme libre. -
On prétend que des rennes contaminés par la radioactivité se dispersent dans le Grand Nord. Tatiana, une scientifique moscovite, est envoyée sur place, en Sibérie. Un pilote fantasque, retraité de l'armée soviétique, l'accompagne ainsi qu'une interprète, la jeune Neva, qui parle la langue des éleveurs nomades présents dans la région. Ce trio incertain monte à bord d'un vieil Antonov en direction du Nord et de l'hiver qui vient.
En route, rien ne se passe comme prévu. Qu'est-il d'ailleurs possible de prévoir dans cette immense Russie où la neige recouvre les traces des humains ? Lorsque la vie ne tient plus qu'à la flamme d'une bougie, les ombres portées transforment le monde : l'allure des troupeaux, les mots de Pouchkine, les tigres des rêves et les trésors gelés des profondeurs. La meilleure façon, drôle ou tragique, de passer le temps est certainement de s'enivrer en racontant des histoires, celles que l'on invente, celles que l'on confond, celles que l'on emporte dans la nuit.
Le blanc n'est-il que la couleur du froid et de l'oubli ou bien celle du désir de tout recommencer ?
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Harper aurait pu avoir une autre vie. Il a grandi à la frontière, entre deux mondes. Il n'est pas tout à fait un torero raté. Il n'est pas complètement cowboy. Il n'a jamais vraiment gagné gros, et il n'est peut-être pas non plus le fils de Robert Redford. Il aurait pu aussi ne pas accepter d'y aller, là-bas, chez les fous, dans les montagnes de la Sierra Madre, combattre des vaches qui ressemblent aux paysans qui les élèvent. Et tout ça, pour une dette de jeu.
Maintenant, il n'a plus le choix. Harper doit retrouver Magdalena, la fille du maire du village, perdue dans les bas-fonds de Tijuana. Et il ira jusqu'au bout. Parfois, se dit-il, mieux vaut se laisser glisser dans l'espace sans aucun contrôle sur le monde alentour...
Alors les arènes brûlent. Les pick-up s'épuisent sur la route. Et l'or californien ressurgit de la boue.
Avec Matador Yankee, sur les traces de son héros John Harper, Jean-Baptiste Maudet entraîne le lecteur dans un road trip aux odeurs enivrantes, aux couleurs saturées, où les fantômes de l'histoire et du cinéma se confondent. Les vertèbres de l'Amérique craquent sans se désarticuler.
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L'ordinaire de la sexualité
Baptiste Coulmont, Marion Maudet
- PUF
- Laviedesidees.fr
- 9 Octobre 2024
- 9782130868033
À rebours d'une sociologie des pratiques sexuelles qui s'est souvent intéressée à la marge ou à ce qui apparaissait comme extraordinaire, le postulat de cet ouvrage est d'étudier les pratiques à l'aune de l'ordinaire sexuel. L'ordinaire, ce qui est « conforme à l'ordre », « ce qui n'a aucun caractère spécial », en matière de sexualité, ce sont des désirs, des apprentissages, mais aussi des violences, des productions culturelles et médiatiques, des injonctions normatives produites par des institutions. Car les pratiques sexuelles sont, toujours, indiscutablement sociales.
Ainsi les textes réunis ici, écrits par certaines des meilleures spécialistes du domaine, abordent-ils des thèmes aussi variés que les rapports entre la sexualité des jeunes et internet, la place du désir et du plaisir, le rôle des médias dans la représentation des sexualités ou les effets continués de #MeToo pour in fine dresser un panorama de la sexualité contemporaine.
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Dans ce beau livre, le photographe Adrien Basse-Cathalinat capture l'âme béarnaise à travers 145 clichés intimistes, entre paysages, portraits et scènes de vie. Des images sublimées par le texte de l'auteur palois Jean-Baptiste Maudet. Un ouvrage destinés aux amoureux du Béarn et à celles et ceux qui n'ont pas encore eu la chance de parcourir ce beau «pays». Au-delà des clichés éculés, Adrien BASSE-CATHALINAT, photographe, et Jean-Baptiste MAUDET, géographe et romancier, cherchent à saisir dans cet album ce qui fait l'âme du Béarn, un pays qui a su garder intact de nombreux savoir-faire et renouveler l'esprit de certaines traditions. Chemin faisant, ils nous invitent à goûter aux richesses de la terre, aux plaisirs des saisons, à la poésie, à recevoir les lumières du Béarn dans ce qu'elles ont d'universel et d'unique. Les troupeaux, l'herbe nourricière, les vastes horizons, le sel des sources, les clochers, les mains au travail, les visages d'hier et d'aujourd'hui nous racontent un enchantement humain et des rêves d'ours.
Les photos et le texte d'Adrien et de Jean-Baptiste évoquent le Béarn et le monde avec modestie au-delà de ce qui est. Ce livre est là pour ça, pour aimer son pays, ceux des autres et ne pas clore la discussion, pour continuer à se méfier des catégories de l'identité, des territoires décrétés et des conceptions essentialistes de la culture. Un chat sur un toit de tuiles mouillées se promène. Des palombes passent entre les mailles du filet.
Jean-Baptiste Maudet est géographe, maître de conférences à l'Université de Pau et des pays de l'Adour. Sensible aux questions de géographie culturelle, il s'intéresse aux sentiments d'appartenance et aux multiples relations qui nous unissent à l'espace, à la nature, aux territoires réels et imaginaires. Il est également auteur de romans Matador Yankee (2019), Des humains sur fond blanc (2020) et Tropicale tristesse (2022), aux Editons Le Passage.
Adrien Basse-Cathalinat est auteur photographe, originaire du Béarn et installé à Pau. Habité par son territoire, il oeuvre à sa mise en valeur grâce à des commandes institutionnelles et de presse. Développant en parallèle une réflexion autour de la notion d'identité pyrénéenne et d'un rapport entre l'Homme et le Paysage, il approfondi sa démarche lors de résidences d'artistes. Ses travaux sont régulièrement présentés dans les salles d'exposition et les festivals photographiques.