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italo svevo
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«Pendant de longues années, autant que dura notre jeunesse, nous nous tînmes sur la plus grande réserve et ne fîmes jamais allusion au passé. L'autre jour, elle me demanda à brûle-pourpoint, et son visage encadré de cheveux gris se colorait d'une rougeur juvénile : - Pourquoi m'avez-vous quittée ? Je fus sincère car je n'eus pas le temps nécessaire pour fabriquer un mensonge : - Je ne sais plus... mais j'ignore aussi tant d'autres choses de ma propre vie. - Moi, je regrette, dit-elle. (Et déjà je m'inclinais à cette promesse de compliment.) Il me semble que vous devenez très drôle en vieillissant.» Un des chefs-d'oeuvre de la littérature du XX? siècle.
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Le narrateur, vieil homme de 70 ans, vit aux côtés de sa femme Augusta. Or, sentant approcher le crépuscule de sa vie, il développe une hypocondrie, désormais chronique. Sur les conseils de son neveu et médecin Carlo, il commence alors, secrètement, à payer les services amoureux de jeunes femmes, aux prénoms allégoriques, de Felicita à Amphore. L'homme espère déjouer les pièges de Mère Nature et se convaincre qu'il peut encore embrasser la vie et ses illusions. Mais son temps est passé. Le narrateur sombre alors dans une paresse qui est une forme de renoncement. Déni du libre arbitre, puissance de la nature sur le Vouloir, lui-même illusion, tous les thèmes de la philosophie de Schopenhauer sont exprimés là.
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«Vers la fin de l'après-midi, ne sachant à quoi m'occuper, je pris un bain. Je sentais sur mon corps une souillure et j'éprouvais le besoin de me laver. Mais une fois dans ma baignoire, je pensai : "Pour me nettoyer, être vraiment net, il faudrait que je sois capable de me dissoudre tout entier dans cette eau." En moi toute volonté était si bien abolie que je ne pris même pas le soin de m'essuyer avant de remettre mes vêtements. Le jour tomba. Je restai longtemps à ma fenêtre à regarder, dans le jardin, les feuilles nouvelles des arbres ; et, là, je fus pris de frissons. Avec une certaine satisfaction, je pensai que c'était un accès de fièvre. Je ne souhaitais pas la mort, mais la maladie ; une maladie capable de me servir de prétexte pour faire ce que je voulais, ou de m'en empêcher.» La Conscience de Zeno, chap. VI.
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«Chère maman,Ta bonne et belle lettre m'est arrivée hier soir.N'en doute pas, ton noble caractère n'a pas de secrets pour moi ; même si ton écriture me reste indéchiffrable, je comprends ou crois comprendre ce que tu as voulu dire en noircissant les pages de la manière si curieuse qui t'est propre. Je relis très souvent tes lettres ; simples et bonnes, elles te ressemblent : ce sont des photographies de toi.».
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Cette conférence de 1927 constitue une voie d'accès originale à l'univers fascinant de James Joyce. De son amitié avec ce dernier, rencontré à Trieste en 1906, Italo Svevo confie la genèse : ignoré par la critique et en mal de lecteurs, il abandonne l'écriture et entre dans la fabrique de vernis de son beau-père. Il prend alors des cours d'anglais à l'École Berlitz de la ville, où Joyce, de vingt ans son cadet, enseigne. De là naît une amitié, qui se traduira par des conseils et encouragements mutuels. Joyce sera d'ailleurs la clé de voûte du rayonnement européen de l'oeuvre de Svevo. Mais Svevo donne aussi une interprétation brillante de l'oeuvre même. Celui qui aurait inspiré Léopold Bloom, le héros principal de Ulysse, nous en livre ici une poétique inspirée et inspirante.
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Dernières cigarettes ; du plaisir et du vice de fumer
Italo Svevo
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 28 Juin 2017
- 9782743639976
« Je pense que la cigarette a un goût plus intense quand elle est la dernière. La dernière tire sa saveur du sentiment de victoire sur soi-même et de l'espoir d'un proche avenir de force et de santé. » (Italo Svevo) Sur le thème obsessionnel des « dernières cigarettes », sont ici rassemblés, comme autant de variations, divers textes dont chacun témoigne à sa façon du goût passionné et torturant que Svevo - le Proust italien - éprouva tout au long de sa vie pour le tabac.
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La nouvelle du bon vieux et de la belle enfant
Italo Svevo
- Allia
- La Tres Petite Collection
- 8 Septembre 2011
- 9782844854131
Avec humour et ironie, Italo Svevo met en scène les motifs de la vieillesse, de l'amour et de la solitude. Le narrateur, un vieil homme d'une soixantaine d'années, tombe sous le charme de la jeune conductrice d'un tramway de Trieste. Sous couvert d'une philanthropie protectrice, il lui propose un rendez-vous, qu'elle accepte. Le bon vieux et la belle enfant entament une idylle. Malheureusement, cette romance s'interrompt précipitamment lorsqu'il tombe malade. Le vieux se retire et mène une vie de solitaire, jusqu'à ce qu'il découvre la belle enfant aux bras d'un beau jeune homme.
Désabusé, il tente de la reconquérir, y parvient, mais c'est bientôt la déception.
Il se plonge alors dans l'écriture d'une grande oeuvre sur l'amour et les relations entre les âges.
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Senilità
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L'assassinat de la Via Belpoggio et autres nouvelles
Italo Svevo
- Folio
- Folio 2 Euros
- 6 Janvier 2005
- 9782070305384
«Tuer était donc si facile ? Un seul instant il s'arrêta dans sa course pour jeter un coup d'oeil derrière lui : dans la longue rue éclairée par de rares réverbères il vit, étendu par terre, le corps de cet Antonio dont il ignorait jusqu'au nom de famille...»À travers l'assassin de la via Belpoggio, ou à travers les réflexions de Zeno Cosini, Svevo évoque la situation si difficile de l'homme, lourd de son passé et inquiet de son avenir. Finalement, seul Umbertino connaît la joie car il est «encore en dehors de ces questions d'âge».
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Peut-on encore courir les demoiselles de moyenne vertu passé un certain âgeoe Il semble bien que oui... à condition d'être riche, et de pouvoir résister aux tentations de la jalousie. A-t-on le droit de festoyer lourdement quand on a depuis longtemps dépassé l'âge de raisonoe Peut-être, si on ne craint ni le tourment des remords, ni les cauchemars qui vous hantent à perpétuité... Et si par malheur la vanité s'en mêle, gare aux jeunes gens mal intentionnés! Trois récits ironiques et tendres, dans lesquels Italo Svevo poursuit son incessante réflexion sur la mature humaine.
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Histoires faciles à lire : possessioni
Italo Svevo
- Ophrys
- Histoires Faciles A Lire
- 20 Octobre 2020
- 9782708015791
C'est un nouveau tome de la collection « Histoires faciles à lire » qui propose deux nouvelles sur le thème du fantastique - la première d'Italo Svevo, considéré comme l'un des plus grands romanciers du XXe siècle et la seconde d'Adolfo Albertazzi, écrivain mais aussi critique littéraire et historien de la littérature.
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Contrairement aux trois premiers volumes du Théâtre complet, celui-ci n'interroge pas le couple et ses accidents, mais la subordination. Farce triestine, comédie burlesque en un acte écrite en triestin, porte jusqu'au délire les rapports d'une maîtresse de maison avec les quatre domestiques qu'elle a recrutés sans se douter qu'ils étaient des voleurs. Dans Infériorité, sont mis en jeu, autour d'un riche bourgeois et de son domestique, deux amis aristocrates.. Quant à la troisième pièce, non terminée et intitulée Avec ma plume en or, elle déroule en quatre actes, et essentiellement entre des personnages féminins, les conséquences de multiples dépendances liées à l'âge, la maladie, la condition sociale, la pauvreté.
L'écriture de ce triptyque s'étend de 1913 à 1926 : elle succède à la rencontre de l'auteur avec Joyce (1907) et avec la psychanalyse (1911), elle englobe les effets de la Grande Guerre et du retour de Trieste à la " patrie italienne " (1915-1919), elle accompagne la composition, la publication et la lente montée vers le succès de La Conscience de Zeno (1919-1926), au moment même où commence à sévir dans la ville-frontière, le fascisme mussolinien.
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Dans les années 20, alors que l'Europe se reconstruit sur les ruines de la Première Guerre mondiale et voue un culte à la modernité, Italo Svevo est le témoin de ses bouleversements politiques, culturels et technologiques.
Pour des raisons professionnelles, il se rend régulière ment à Londres et prend le pouls de cette Europe friande de vitesse, de spectacles, mais aussi d'équité sociale. Ses chroniques, publiées dans la presse triestine, sonnent comme un état des lieux du vieux monde. En véritable visionnaire, il s'interroge sur le devenir des villes, de la culture, ou de la paix, souvent avec ironie, toujours avec légèreté, la légèreté de la fumée de son éternelle cigarette.
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" C'est l'heure à laquelle Méphisto pourrait m'apparaître pour me proposer de redevenir jeune. Je n'accepterais pas ", écrit Italo Svevo en 1928.
Un an plus tôt, dans sa dernière comédie à la fois fantastique et burlesque appelée La Régénération, il a mis à l'épreuve le désir de rajeunissement en remplaçant Méphisto par un apprenti médecin qui incite son oncle, le vieux négociant Giovanni Chierici, à subir l'opération que pratique effectivement à Paris dans les années 20 le chirurgien Serge Voronoff (1866-1951) : celui-ci greffe sur les testicules de ses patients désireux de rajeunir et de retrouver la vigueur de leur désir d'antan, des tissus de testicules de singes.
Ce que " l'opération " fait découvrir à Giovanni, c'est que l'on ne peut revivre ni le passé qu'on a vécu ni même celui qu'on a jadis évité de vivre : reste à bêcher le champ aride de ses propres jours, pris dans le temps " sans futur " et désormais privé d'illusion qu'est le vieil âge.
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Court voyage sentimental et autres récites
Italo Svevo
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 5 Septembre 1978
- 9782070295531
Il ne faut pas laisser les trois grands romans de Svevo éclipser ses autres écrits:ceux-ci jalonnent une existence qui s'est passionnément identifiée au besoin d'écrire, et leur connaissance est indispensable à la juste approche de l'homme et de son art narratif. Écartant les ébauches, et les brouillons, le présent volume rassemble tous les récits achevés de Svevo encore inédits en français. Les cinq premiers de ces écrits sont antérieurs à La Conscience de Zeno, les cinq autres en sont le prolongement, sinon la suite. Le premier de tous, antérieur même à Une vie, a beau être habillé selon le naturalisme de l'époque, on y perçoit déjà le don, si caractéristique, de Svevo, de rendre sensible la logique intime de comportements en apparence contradictoires. Suivent:La Tribu, d'inspiration délibérément politique, et qui marque le détachement de l'auteur à l'égard du socialisme, dont il avait été proche; Le Spécifique du docteur Menghi, véritable récit de science-fiction sur le thème de l'élixir de longue vie, d'un pessimisme achevé; La Mère, texte bref, d'une importance capitale, et dont une lecture «psychanalytique» pourrait seule rendre compte de façon satisfaisante; Court voyage sentimental enfin, confession spontanée, où le mouvement d'une sincérité intense tente de se substituer à celui de l'invention narrative.
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Lors de leur rencontre à Trieste, James Joyce et Italo Svevo sont très seuls sur le plan littéraire. Leur amitié sera spontanée. Ils vont se motiver l'un l'autre. Joyce à poursuivre l'écriture qui deviendra A Portrait of the Artist as a Young Man ; Svevo à reprendre l'écriture depuis l'échec de ces deux premiers romans. Les deux hommes s'écriront après le départ de Joyce pour Paris. Svevo envoie à Joyce La coscienza di Zeno qui va l'enthousiasmer. Le livre sera lu ainsi par Valéry Larbaud et.
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«La Conscience de Zeno» est le roman d'une vie. Non pas un journal intime, mais une confession. La confession tardive d'un homme âgé, Zeno Cosini, paisible rentier de la Trieste austrohongroise de la fin du XIXe siècle qui s'interroge sur sa vie, ses actes et leur motivation, pour l'instruction et sur le conseil de son médecin psychanalyste. Cette psychanalyse sera un échec, mais cette profonde introspection lui permettra au bout du compte de vivre en paix avec luimême.
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Vieux garçon, Emilio vit en petit bourgeois avec sa soeur Amélie, ellemême vieille fille. Emilio rencontre la jeune et belle Angiolina, et malgré ses calculs, sa prudence égoïste, il ne tarde pas à éprouver tous les tourments de la passion. Passion d'autant plus douloureuse qu'elle ne cesse de s'analyser et qu'elle ne s'illusionne pas sur la coquetterie, les mensonges et la vénalité d'Angiolina. Au drame d'Emilio s'ajoute, comme par une sorte de contrecoup, celui de la pauvre Amélie qui s'éprend chimériquement d'un ami de son frère, l'avantageux sculpteur Stefano. Amours tardives: les coeurs trop longtemps frustrés ou économes s'en affolent ou s'y épuisent. Double roman où, par la force de la lucidité, la pitié rejoint la cruauté.
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ELVIRA Vuoi dire il Signor Lorenzo?
LORENZO Signora, come sta? (Le bacia la mano.) ELVIRA Si potrebbe star meglio di molto...
LORENZO In quanto a salute mi pare che stia benissimo. La vedo rossa e bianca come un fiore.
ELVIRA Piú bianca però che rossa nevvero? E lei signor Migliori?
LORENZO Io sto benone.
ELVIRA Beato lei!
LORENZO Cosa le manca da farla sospirare a questo modo?
ELVIRA Nulla, si diventa vecchi. È già un male.
LORENZO È peggio però esserlo che diventarlo. Io non sospiro piú già da lungo tempo.
ANNA Ed hai fatto un bel viaggio?
LORENZO Non c'è male. Ho avuto un poco di scirocco nel Quarnero che mi ha rimescolato le budella, del resto tempo ammirabile.
ELVIRA A le... -
CARLA (che sta abbigliando Ottavio). Cosi oggi farai delle conquiste...
OTTAVIO (durante una lunga pausa si guarda i pantaloni). Delle conquiste... giusto... giusto... non me ne importa...
ELENA La risposta si è fatta attendere...
OTTAVIO (a Carla). Guarda, se ho fuori la camicia di dietro...
CARLA Bello! Bello! Io direi di prenderti una cameriera. (Lo aiuta.) ELENA Io, per esempio non gli avrei mai permesso di prendersi tanta libertà da darmi degli ordini...
OTTAVIO Lei... taccia, lei!
ELENA E perché ho da tacere, mio bel bimbo?
OTTAVIO ... perché lei non c'entra...
ELENA (alza le spalle; poi a Carla). E tu non sei ancora abbigliata? Davvero, non sembrerebbe che oggi tu abbia a ... -
ALBERTA Certamente è utile che abbiate fatto un corso di infermiera, ma non era necessario. Mia zia è una malata cronica a quest'ora. Anzi tutto il suo organismo è sano fuori che alle gambe. Passa la giornata nella sua sediola ma dorme e mangia perfettamente. Perciò il vostro ufficio non sarà difficile.
CLELIA Lo so. Però il mio salario dovrebb'essere un po' conforme alla mia condizione.
ALBERTA (esitante). Certo per la zia è preferibile di avere accanto una persona che sappia parlarle, divertirla, leggerle. Ma qui bisogna vedere quello che sta meglio per me. Pago io perché la zia non ha dei mezzi e debbo pagare perché essa abbia tutto quello che le è indispensabile, non altro. Io non p...