La dimension cachée, c'est celle du territoire de tout être vivant, animal ou humain, de l'espace nécessaire à son équilibre. Mais, chez l'homme, cette dimension devient culturelle. Ainsi, chaque civilisation a sa manière de concevoir les déplacements du corps, l'agencement des maisons, les conditions de la conversation, les frontières de l'intimité. Ces études comparatives jettent une lumière neuve sur la connaissance que nous pouvons avoir d'autrui et sur le danger que nous courons, dans nos cités modernes, à ignorer cette dimension cachée : peut-être est - ce moins le surpeuplement qui nous menace que la perte de notre identité.
Edward T. Hall a montré, dans La Dimension cachée, que l'espace interpersonnel est une dimension de la culture. Le Langage silencieux conduit cette réflexion sur d'autres systèmes, et notamment le temps. Qu'est-ce qu'être en retard ? Qu'est-ce qu'attendre ? Le message exprimé là est différent selon qu'il vient d'un Européen, d'un Américain ou d'un Japonais. Ainsi le temps et la culture sont-ils communication, autant que la communication est culturelle. Communication qui cache plus de choses qu'à première vue elle n'en révèle. À travers des exemples aussi précis que cocasses, Edward T. Hall développe la théorie des systèmes de communication non verbaux.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Mesrie et Barbara Niceall.
Montrer que les institutions culturelles finissent par acquérir une existence autonome et par se retourner contre l'homme, tel est, ici, le propos de l'auteur de La Dimension cachée. Ce livre refuse le recours trop rapide à des explications politiques, sociologiques ou psychanalytiques. Loin des discours dominants, il remet discrètement en cause certaines idées reçues : il s'agit pour l'individu de dépasser les schémas culturels et les institutions qui le privent de la compréhension de ses possibilités et de ses limites, et l'enferment dans cette dureté à l'égard de l'autre et de lui-même.
Edward T. Hall poursuit ici son examen des « dimensions cachées » de la culture en étudiant la façon dont le temps est appréhendé et vécu dans différentes sociétés. La perception linéaire qu'en ont les Européens du Nord n'est par exemple pas celle, pluridimensionnelle, des cultures du Sud, et les malentendus qu'occasionnent ces différences sont légion.
Ce livre, nourri de recherches expérimentales et d'observations personnelles aussi riches que surprenantes, répond aussi à une visée éthique - car expliciter la variation des comportements d'une culture à l'autre, jusque dans les attitudes les plus profondément enracinées, c'est finalement oeuvrer à la compréhension des autres.
In the everyday, but unspoken give-and-take of human relationships, the "silent language" plays a vitally important role. Here, a leading American anthropologist has analyzed the many qays in which people "talk" to one another without the use of words. The pecking order in a chicken yard, the fierce competition in a school playground, every unwitting gesture and action--this is the vocabulary of the "silent language." According to Dr. Hall, the concepts of space and time are tools with which all human beings may transmit messages. Space , for example, is the outgrowth of an animal's instinctive defense of his lair and is reflected in human society by the office worker's jealous defense of his desk, or the guarded, walled patio of a Latin-American home. Similarly, the concept of time , varying from Western precision to Easter vagueness, is revealed by the businessman who pointedly keeps a client waiting, or the South Pacific islander who murders his neighbor for an injustice suffered twenty years ago. "THE SILENT LANGUAGE shows how cultural factors influence the individual behind his back, wihtout his knowledge." --Erich Fromm