Ce livre est un petit voyage, une récréation instructive dans le monde du livre : son histoire, ses techniques, son langage, ses exploits, ses bizarreries, ses horreurs et ses merveilles. De page en page, d'une curiosité à l'autre, il vous transporte dans tous les pays du monde, à toutes les époques, sous tous les régimes et sous tous les cieux. Il vous fait visiter la bibliothèque du Titanic, celle du fils de Christophe Colomb ou celle du Général de Gaulle ; il évoque les boites vertes des bouquinistes de Paris, le « quartier latin » de Tokyo ; il donne la taille d'un format inoctavo, ou celle du plus petit livre du monde ; il montre le Bibliothécaire d'Arcimboldo et les livres jaunes de Van Gogh ; il parle aussi d'autodafés, de censures, de grimoires, de coquilles et de mystères. Tour à tour grave et léger, il passe du coq à l'âne, sans autre fil directeur que le livre et ses innombrables expressions dans la civilisation humaine. Mais au-delà de son apparence futile et désordonnée, ce condensé ludique de savoir et de culture pourrait prétendre à figurer dans toutes les bonnes bibliothèques.
Prologue : Absalon du Livre Qu'importe le flacon ?
Les chiffres et les lettres Une étrange soumission La barbarie à visage numérique L'ennemi mortel de la culture Deprogramming Notule sur le bluff des « e-cunables » Les cyber-pompiers Archaïques vs. Progressistes Achevé d'imprimer Biblioparcs Misère du bibliothécaire en milieu technicien Le très grand bug Troupes électrogènes Notre effacement, version bêta Construire une arche Epilogue : Témoignage à l'aurore
Voyant à quel point il est devenu dépendant de l'internet, ne parvenant plus à détacher son regard de l'écran R cette fenêtre hypnotique R, l'auteur observe et analyse ses réactions face à la machine. Sans rien cacher de sa faiblesse et de son égarement, il tente de saisir en quoi consiste cette « addiction », cette fascination qui touche la plupart des internautes. Il cherche la clé psychologique de cette nouvelle servitude ; et le plus souvent, cette quête le mène aux abords d'un domaine mystérieux, où se nouent des ressorts symboliques inattendus. Le Réseau se déploie comme un cosmos de substitution et comme un puissant simulateur de vie, capable d'offrir à l'homme sa part de satisfactions instinctuelles ou spirituelles.
Ainsi l'internaute devient-il le prisonnier volontaire de son hypermonde où tout est possible et infiniment accessible. Il essaie en vain de se libérer, de desserrer ses liens. Tout se passe désormais en ligne, y compris l'action politique ; et la numérisation de tous les plans de l'existence suscite des chants d'enthousiasme. Mais parallèlement, la face obscure du Réseau s'agrandit ; le piège se referme. Des violences et des oppressions inouïes font le quotidien de l'homme connecté ; le Système écrase la liberté et l'intimité des individus, uniformise et abêtit le monde à une échelle encore jamais atteinte. L'internet n'est qu'une étape vers la déshumanisation terminale.