Février 1932. Jacques-Marie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie, s'embarque à Marseille sur le Georges Philippar, un paquebot flambant neuf en route vers le Japon. Nouant des liens avec les autres passagers - le commandant Pressagny et sa petite-fille, l'assureur Hercule Martin, le pianiste russe Sokolowski, ou encore la séduisante Anaïs Modet-Delacourt -, il demeure mystérieux sur le motif de son voyage. Lorsque entrent en scène des Allemands, des camps ennemis se forment au sein de cette petite société cosmopolite:l'ascension d'Hitler divise l'assemblée. Aux sombres rumeurs du monde fait écho, sur le bateau, une suite d'avaries techniques inquiétantes...À travers l'histoire épique et dramatique de cette croisière pendant laquelle le grand reporter Albert Londres trouva la mort, c'est le naufrage de l'Europe que Pierre Assouline retrace en un tableau saisissant.
« Seule la présence de ses enfants disparus s'imposait encore à Kipling comme au premier jour. Il était écrit que, jusqu'à sa propre mort, il chercherait son fils à tâtons dans les ténèbres de la durée. » Admiratif de l'écrivain Rudyard Kipling, Louis Lambert rêve depuis des années de traduire le célèbre poème « If... ». Un jour, ce professeur de lettres réservé rencontre le romancier du Livre de la jungle. Tous deux nouent une amitié inattendue. Mais la mort du fils de Kipling, tombé dans les tranchées, bouleverse cette relation. Jusqu'où un père est-il responsable du destin de son fils ? Un poème peut-il être la clé de toute une vie ?
Issu d'une illustre et richissime famille de banquiers levantins installés en france à la fin du second empire, le comte moïse de camondo (1860-1935) était l'homme d'un milieu, celui de l'aristocratie juive parisienne, où se côtoyaient les rothschild et les pereire, les fould et les cahen d'anvers, toute une société échappée des pages de proust.
La saga des camondo, de l'inquisition espagnole au génocide nazi en passant par le ghetto de venise et les palais de constantinople, n'est pas seulement un récit historique retraçant l'épopée de ces grands seigneurs séfarades. c'est aussi une méditation sur la solitude d'un homme abandonné par sa femme, inconsolé de la mort de son fils, qui consacra sa vie et sa fortune à reconstituer au coeur de la plaine monceau une demeure aristocratique du xviiie siècle, laissant à la france le plus éclatant témoignage d'un monde disparu et transmettant malgré tout le nom des siens à la postérité.
« Il y a deux ans, Sa Majesté Felipe VI m'a dit : "Comme vous nous avez manqué !" En fait, il s'adressait à l'ensemble des séfarades à travers le monde, ces descendants des Juifs expulsés d'Espagne en 1492. À l'occasion d'une nouvelle loi nous accordant la citoyenneté, le roi d'Espagne nous offrait de revenir au pays. Sur le moment, je l'avoue, j'ai un peu hésité. Cinq siècles après, tout de même... Puis j'ai pris pour moi cet appel historique. J'ai déposé un dossier et, sans attendre ma naturalisation, je suis parti en Espagne, le pays du Quichotte et d'Almodóvar, de Goya et du Real Madrid, de l'Inquisition et de la post-Movida, celle qui explore son passé et celle qui le refoule.
Je suis allé à la rencontre des gens, des écrivains, des poètes, des professeurs mais aussi de l'homme de la rue. Pendant ce temps dans les bureaux des administrations, mon dossier rencontrait quantité d'obstacles imprévus... » Pierre Assouline explique ainsi le point de départ de Retour à Séfarad.
Un palpitant roman d'aventures à travers un des plus attachants pays d'Europe.
Tapi dans les recoins les plus secrets du Lutetia, un homme voit l'Europe s'enfoncer dans la guerre mondiale. Édouard Kiefer, Alsacien, ancien flic des RG. Détective chargé de la sécurité de l'hôtel et de ses clients. Discret et intouchable, nul ne sait ce qu'il pense.
Dans un Paris vaincu, occupé, humilié, aux heures les plus sombres de la collaboration, cet homme, pourtant, est hanté par une question : jusqu'où peut-on aller sans trahir sa conscience oe
De 1938 à 1945, l'hôtel Lutetia - l'unique palace de la rive gauche - partage le destin de la France. Entre ses murs se succèdent, en effet, exilés, écrivains et artistes, puis officiers nazis et trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin à la cohorte des déportés de retour des camps.
En accordant précision biographique et souffle romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la légende perdue du grand hôtel, avec un art du clair-obscur qui convient mieux que tout autre au mythique Lutetia.
En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné par les horreurs de la guerre, voit débarquer la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et plus d'un millier de civils français, parmi lesquels un certain Céline. Coups d'éclat, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions. Julius Stein, majordome du château des Hohenzollern, nous donne à voir cette impensable déroute.
Soupçonné du meurtre de son ex-femme, décédée dans un mystérieux accident de voiture, Gustave Meyer, grand maître international d'échecs, voit soudain sa vie basculer. En un instant, ce solitaire devient un fugitif partout recherché.
Dissimulé sous une autre identité, isolé des siens, il est rattrapé par ses failles : l'étrange opération chirurgicale qu'il a subie à son insu et qui l'a «golémisé» en décuplant ses facultés mentales ; la relation ambiguë qu'il entretient avec l'ami qui l'a opéré ; le sentiment diffus de ne plus s'appartenir et de devenir un monstre au regard de la société.
Une clé lui manque, qu'il part chercher en errant au coeur de la vieille Europe, deux femmes à ses trousses : Emma, sa propre fille, qui essaie de l'aider, et Nina, chargée de l'enquête policière.
Meyer y parviendra-t-il à temps? Sera-t-il assez solide pour faire face à la vérité qu'il va découvrir?
Parti de Vichy pour Lyon puis Paris, Albert Londres voulait être poète. Il le restera toute sa vie, à sa manière. Chroniqueur au Palais-Bourbon, il est aux Dardanelles en 1915 et ne cessera dès lors de parcourir et le monde, et les «mondes»:ceux des bagnes, des asiles, des cyclistes «forçats de la route». Dès 1924, ce grand reporter devient aussi redresseur de torts, quand il commence de dénoncer ce qui le scandalise, de «porter le fer dans la plaie et de juger la chose jugée». Don Quichotte entêté, journaliste ambitieux sous un masque d'indolence, Albert Londres est aussi l'homme d'une seule femme, le père attendri de Florise, le spectateur ému de La ronde de nuit de Rembrandt. Il meurt le 16 mai 1932 dans l'incendie du Georges-Philippar qui le ramenait de Chine, où il était parti pour une enquête ou une mission dont l'objet restera à jamais mystérieux.
Et si un tableau pouvait parler? Dire tout ce qu'il voit et tout ce qu'il entend, partout où il est accroché?
Le portrait de la baronne Betty de Rothschild, peint par Ingres en 1848, raconte, à travers ce roman surprenant, un siècle et demi des fastes et des tourments de sa famille, l'une des dynasties financières les plus légendaires et secrètes d'Europe.
« Pourquoi Gallimard ? Parce qu'il fut unique et exceptionnel.
Certes, de grands éditeurs, il y en eut d'autres et non des moindres. Mais de tous ceux qui s'étaient lancés dans cette aventure au cours de la première décennie du siècle, il fut certainement le seul, au soir de sa vie, à pouvoir éventuellement se permettre de feuilleter l'épais catalogue de sa maison d'édition en se disant : la littérature française, c'est moi. » Pierre Assouline.
La première biographie consacrée à celui qui fut le plus grand marchand de tableaux de son temps. Apprenti banquier venu d'Allemagne, Daniel-Henry Kahnweiler trouve sa véritable vocation en 1907, quand il ouvre une petite galerie de peinture à Paris. Il sera le plus ardent propagandiste des cubistes. «Ses» peintres s'appellent Picasso, Braque, Gris, Léger, de Vlaminck, Derain, Masson... De lui comme de nul autre, on a pu dire qu'il était «l'homme de l'art».
Job est l'un des personnages les plus fascinants et énigmatiques de la Bible.
Couché nu sur son tas de cendres, couvert de blessures, privé des siens et dépossédé de ses biens, il est le symbole de l'homme arbitrairement condamné qui affronte seul la justice divine. Depuis que le Livre de Job a été écrit, cette histoire a passionné et intrigué plus qu'aucune autre. Pourquoi? C'est la question à laquelle Pierre Assouline a voulu répondre en partant sur les traces de Job, remontant près de vingt-cinq siècles jusqu'aux sources de ce texte dont l'auteur est inconnu, puis interrogeant les innombrables commentaires et représentations qu'il a suscités.
De cet immense parcours, qui l'a conduit dans les bibliothèques et musées du monde entier, et l'a fait partir à la rencontre d'êtres ordinaires et extraordinaires, est né un livre à mi-chemin entre biographie et roman. Déchiffrant les multiples visages de Job, Pierre Assouline en révèle l'importance dans notre civilisation, et surtout la manière dont l'histoire de Job nous aide à vivre. Vies de Job se lit en creux comme le récit d'une quête intérieure.
Celle d'un écrivain hanté par son personnage.
Ce fut l'homme aux 400 livres et aux 10 000 femmes. Personnage excessif, écrivain de génie, père du célèbre Maigret et d'une importante oeuvre romanesque purement romanesque, Simenon restera l'un des romanciers majeurs de ce siècle.
Endossant les habits de l'inoubliable commissaire, Pierre Assouline a mené l'enquête : il a rencontré les témoins (la famille, les proches), s'est plongé dans les pièces à conviction (des archives inédites), s'est rendu sur les lieux où Simenon a vécu (Belgique, France, Suisse, Amérique), a épluché les preuves (l'oeuvre)... Quant au verdict, Pierre Assouline nous donne tous les éléments pour le prononcer. Simenon était à la fois fascinant et ambigu, simple et prodigue.
Cette biographie critique fait ressortir les multiples facettes du personnage et brosse un portrait tout en nuances d'un écrivain hors du commun qui ne cesse de nous surprendre.
En poursuivant des recherches sur la vie d'un écrivain, un biographe découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation.
Ecrites sous l'occupation, elles sont en principe inconsultables. l'une d'entre elles concerne l'un de ses propres amis, un commerçant dont la famille a été déportée.
Qui a fait cela et pour obéir à quel instinct ? le nom du délateur figure dans les dossiers. son nom, mais pas ses motivations. le coupable est quelqu'un de proche, très proche... révéler son identité, ce serait porter le fer dans la plaie quand tant d'autres voudraient au contraire éteindre les cendres.
Ce serait aussi dévoiler un secret mal enfoui au risque de réveiller de vieux démons.
On peut tout dire, mais peut-on tout entendre ? méditation sur la banalité du mal, ce récit est celui d'un obsessionnel que la volonté de comprendre a failli faire basculer de l'autre côté du miroir.
Un dîner, de nos jours, dans la grande bourgeoisie parisienne.
Afin de séduire son invité d'honneur - un puissant homme d'affaires étranger - la maîtresse de maison a convié ses amis les plus remarquables. Mais à la dernière minute, l'un d'entre eux se décommande : il n'y a plus que treize convives...
Comme le dîner doit commencer à tout prix, la nouvelle « invitée » est choisie au mépris de la bienséance. Une véritable transgression.
La quatorzième convive devient alors le grain de sable qui fait déraper la soirée. Pour l'émerveillement des uns, pour le désespoir des autres.
Tout dîner est une aventure.
Qu'est-ce qui pousse un homme à trahir son pays? Ou, plus précisément : qu'est-ce qui pousse, en pleine guerre froide, un haut fonctionnaire français, doté de responsabilités à la Défense et à l'OTAN, à transmettre des documents secrets au KGB pendant près de vingt ans? Ni l'argent ni l'idéologie. Quoi alors?
Obsédé par ce cas unique dans les annales de l'espionnage, le narrateur d'Une question d'orgueil décide de tout faire pour retrouver cet antihéros de l'Histoire et tenter de déchiffrer ses mobiles. Une longue traque va s'ensuivre, où il reviendra à deux femmes de lui livrer les clés de ce monde opaque.
Tout le monde connaît hergé, car tout le monde connaît tintin.
Mais personne ne sait qui était georges remi, créateur exceptionnel qui domina son siècle et son art, la bande dessinée.
A l'issue d'une enquête dans les archives inédites d'hergé, tant privées que professionnelles, ainsi que dans les fonds jamais ouverts de ses proches ou de la justice belge, et grâce à des centaines de témoignages, pierre assouline a écrit " la " biographie d'hergé qui répond aux questions de millions d'amateurs en les entraînant dans les coulisses de la création des vingt-trois albums de tintin et milou.
L'oeuvre monumentale de Georges Simenon, l'un des auteurs les plus lus, commentés et traduits dans le monde, demeure une énigme.
Pourtant, jamais avare d'interviews, prodigue en explications dans ses Dictées, il passa pour un écrivain transparent. Et si ce flot de paroles avait fait écran ? C'est une autre vérité que nous donne à voir Pierre Assouline dans cet Autodictionnaire Simenon. Si Pierre Assouline crée les entrées - académiques (Droits d'auteur, Maigret), plus subjectives (Humilité orgueilleuse, Madeleine), critiques (Druon, Sartre), autocritiques (Mère, Marie-Jo Simenon) -, toutes les définitions sont de la plume de Simenon.
Près de vingt ans après la parution de la biographie qu'il lui a consacrée, alors qu'il n'a eu de cesse de poursuivre son enquête, Pierre Assouline nous convie à des retrouvailles exceptionnelles.
«Nous vivons auprès d'êtres que nous croyons connaître : il manque l'événement qui les fera apparaître tout à coup autres que nous les savons».
Marcel Proust.
«On peut vivre dans l'intimité des gens, notamment au sein d'un couple, avec la certitude de les connaître, quand soudain un événement en apparence minuscule, ou une petite phrase qui semble anodine, permet de les découvrir vraiment. En une fraction de seconde, ils se révèlent bien différents de ce que l'on avait toujours cru. Il y a toujours une part d'ombre chez l'autre. [...] À partir de là, mes personnages me servent à réfléchir sur la duplicité : où s'arrête le mensonge, où commence la trahison ?» Pierre Assouline.
«... Entre ses amis rangés et ses amis dérangés, il éprouverait toujours une secrète attirance pour les seconds. Ceux dont l'esprit avait fait un pas de côté. La fêlure, voilà ce qui le captivait chez les gens. Toute sa curiosité n'avait pour objet que de cerner le lieu et l'instant de cette faille dans une vie. Jusqu'à en être hanté...»
" ROSEBUD, nom, masculin, de l'anglais rosebud signifiant "bouton de rose", métaphore issue du film Citizen Kane... " Plus de trente ans que je cherche le rosebud en chacun. Ce petit rien qui nous trahit en nous dévoilant aux autres. Le rosebud peut être un vêtement, un objet, un geste. Un paysage de neige dans une boule de cristal. Une oeuvre d'art éventuellement. Ou une madeleine. Ce peut être une trace ou une empreinte. Parfois même une simple page d'un livre. Ou un mot. Qu'importe si c'est juste un détail, pourvu que ce soit un détail juste. Rudyard Kipling, Henri Cartier-Bresson, Paul Celan, Jean Moulin, Lady Diana Spencer, Picasso, Pierre Bonnard cachent tous leur rosebud. Seuls des éclats de biographies, ombres de vérité, m'ont semblé à même de les révéler dans ce qu'ils ont d'insaisissable et d'essentiel. Pierre Assouline.
«Je rêvais d'un portrait-croisé et non d'une biographie. Surtout pas une biographie. Une sorte de quête à défaut d'une véritable enquête. Une conversation de quinze ans, ça vaut bien ça. J'ignore ce que j'ai bien pu lui apporter, mais je sais ce qu'il m'a donné. Tans pis si d'aucuns n'y voient qu'un jeu trouble et pervers entre un Israélite et un collabo. Tant pis pour eux : je n'étais pas son bon Juif.»
Il fut toute sa vie un homme de l'ombre jusqu'au jour où son fils Pascal Jardin lui consacra un livre. Le nain jaune, c'était lui, Jean Jardin, conseiller du «prince» et éminence grise, un des personnages les plus énigmatiques que le véritable pouvoir, celui qui ne se voit pas, ait produit. Il n'avait jamais voulu écrire ses mémoires, malgré de nombreuses sollicitations, craignant d'en dire trop ou pas assez. Cette biographie est la première qui lui soit consacrée. Elle a été écrite à partir de témoignages d'archives et de correspondances pour la plupart inédits, à l'issue d'une enquête riche de révélations sur les dessous de la politique française pendant l'Occupation et la IVe République.
La vie secrète de cet homme à l'entregent inouï, c'est aussi celle de ses amis, qu'ils soient écrivains (Giraudoux, Paul Morand), industriels (Jean Riboud), présidents du Conseil (Antoine Pinay, Edgar Faure, René Mayer ou eux-mêmes éminences grises (Georges Albertini, André Boutemy).
On pourrait croire que tout a déjà été écrit sur Marcel Proust.
Tout sauf cette autobiographie particulière qu'est l'Autodictionnaire Proust. Tous les extraits, puisés dans la Recherche et surtout dans ses articles, ses essais et son abondante correspondance, sont de sa main... Toutes les entrées, qu'elles soient attendues, espérées ou surprenantes, sont de Pierre Assouline, ainsi qu'un important avant-propos riche en informations sur les proustiens et la proustologie...
« Si l'on veut comprendre autrement comment Proust s'y « est pris », il faut le saisir par le biais du discontinu, briser les reins à la chronologie, ranger ses angoisses et ses rêves par ordre alphabétique. C'est une autre manière de lui être fidèle. Car si la biographie laissait paraître l'homme nu derrière le voile de ses paroles, l'Autodictionnaire expose son squelette. Plus de faux-semblants, plus d'échappatoires, plus de procédés. Le squelette, c'est ce qui reste quand on a éliminé toute littérature dans le mauvais sens du terme - car il en existe un. » Pierre Assouline.