Rien ne vaut l'écriture d'un Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature pour se faire de nouveaux ennemis. Il est vrai que tous ne gagnent pas à être connus, et que certains y gagnent surtout en mystère.
J'ai toujours aimé aller à la rencontre des écrivains, le plus souvent chez eux, voire à leur bureau, celui-ci étant éventuellement établi dans un bistro ou au restaurant, sauf à les accompagner dans leur promenade. Eprouver ce bonheur discret est aussi une manière de dire qu'on a autant le goût des autres que celui des livres.
On aura compris que j'ai pris beaucoup de plaisir à imaginer ce livre en profitant à fond de la loi du genre : en toute subjectivité, dans l'arbitraire le plus total, au risque de quelques injustices et de beaucoup d'oublis sans le moindre souci d'exhaustivité mais sans m'interdire des souvenirs personnels, des échos de rencontres avec de grands romanciers, autant d'anecdotes que d'analyses, autant de portraits que de récits, en isolant parfois un seul livre dans une oeuvre ou en réduisant le cas échéant un auteur à un détail. Mais toujours pour la plus grande gloire de la littérature !
« Rien ne vaut l'écriture d'un Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature pour se faire de nouveaux ennemis. Il est vrai que tous ne gagnent pas à être connus, et que certains y gagnent surtout en mystère.
J'ai toujours aimé aller à la rencontre des écrivains, le plus souvent chez eux, voire à leur bureau, celui-ci étant éventuellement établi dans un bistrot ou au restaurant, sauf à les accompagner dans leur promenade. Éprouver ce bonheur discret est aussi une manière de dire qu'on a autant le goût des autres que celui des livres.
On aura compris que j'ai pris beaucoup de plaisir à imaginer ce livre en profi tant pleinement de la loi du genre : en toute subjectivité, dans l'arbitraire le plus total, au risque de quelques injustices et de beaucoup d'oublis, sans souci d'exhaustivité mais sans m'interdire des souvenirs personnels, autant d'anecdotes que d'analyses, autant de portraits que de récits. Mais toujours pour la plus grande gloire de la littérature ! »
" On passe une vie à tourner autour de quelques êtres et ils finissent par nous habiter à notre insu.
Paul Durand-Ruel fut la présence secrète de mes livres sur Kahnweiler, Camondo, Gallimard et Cartier-Bresson ; aussi ai-je choisi de lui rendre grâces à mon tour sous la forme d'un récit forcément impressionniste, aussi sensible à ce qui part du dedans qu'à ce qui arrive au-dehors. " Comment devient-on une légende ? Cette question pourrait résumer l'intention de ma biographie autant que l'existence de Paul Durand-Ruel (1831-1922).
Une suite de drames, d'échecs, de coups du sort, de débâcles - comme ce 24 mars 1875 à Drouot, où un Renoir vaut à peine 180 francs -, qui tous ont renforcé une conviction comparable à la foi religieuse : être l'initiateur et le passeur d'une école de peinture. Cet homme d'ordre politique et moral agit comme mécène et marchand d'une révélation artistique ; il croit en son jugement esthétique et même la reconnaissance tardive de l'opinion, après 1900, ne l'entraîne pas aux accommodements.
" Au fond, celui qui a " fait " Renoir, Monet, Sisley, Puvis de Chavannes et d'autres, et promu toute la peinture française du XIXe siècle aux Etats-Unis a toujours rêvé de vivre dans un paradis qui aurait " la sereine douceur d'un paysage de Corot ou de Camille Pissarro ". " P.A.