Un roman qui offre un corps de langage à la sensibilité de l'intériorité, à tout ce qui dit en ne se disant pas. La nuit des choses décline, en différents moments de conscience, la trame d'une histoire décousue, d'une détresse qui s'enracine, d'un amour échoué. C'est le roman d'une relation née à distance, d'un rapprochement inattenduâ??; une histoire vécue dans l'ardeur d'une affinité sensible aussitôt pressentie, d'une passion éprouvée, mais bientôt trahie, et qui se délite alors dans une autre distance : celle du silence. Une chape de brume recouvre à mesure les choses, nourrie par un dialogue déchiré avec l'homme qui se tient au loin sans jamais s'effacer vraiment. Le personnage féminin se voit abandonné à la confusion de questions jamais refermées, qui l'envahissent et l'emprisonnent lentement. L'obscurité de l'incompréhension se tisse.
L'éthique d'Aristote, si elle s'offre comme le premier volet supposé d'une philosophie relative aux affaires humaines, ne semble pas devoir se refermer sur une normativité assignable du juste et du vertueux. Et la phronèsis, invoquée par Aristote, au début du livre VI, comme ce qui devrait lever toutes les obscurités héritées des livres précédents, n'achève pas la détermination des conditions de la vertu ni celles de sa production. Il se peut en revanche que les livres VIII-IX, consacrés à la philia, qui pourrait n'être considérée que comme l'une des vertus particulières dont Aristote dresse les portraits, compensent ce risque d'inachèvement de l'éthique, en instaurant, à l'intérieur même d'une structure dyadique (puis communautaire) particulière, la solution substitutive, esquissée, mais aussi affective, d'un problème que l'approche théorique ne résout pas. Ce faisant, Aristote introduirait dans la philosophie les formes du rapport à l'autre, selon une double direction : celle de l'amitié - et de la nécessaire ouverture de la monade vertueuse à la présence de l'autre, perçu comme un parent familier (un oikeion), faisant ainsi de la philanthropie reconnue la source originaire d'une anthropologie, et celle, méthodologique, de la plasticité des discours, écritures, modalités épistémiques, de tout ce qui cherche à dire l'autre, pris entre l'étrange et le familier (seconde application de l'oikeion).
Une démarche qui légitimerait doublement le recours à l'affectivité, dans la constitution des modalités d'une éthique praticable et véritable, et dans la reconnaissance de l'affinité de tout discours, texte, écriture, à son objet, pour que soient conjointement pensés le flottement du monde et l'errance dans sa diversité.
Ce volume couvre plusieurs régions essentielles de la pensée aristotélicienne : métaphysique, éthique et politique.
Sur toutes ces questions, aristote entame des enquêtes plus ouvertes que ne le laisserait croire la réduction ultérieure en un système fermé ; il fournit le cadre de référence et le lexique qui marqueront après lui la réflexion philosophique pour des siècles - y compris chez ses adversaires. les notions et les formes de raisonnement qu'il a élaborées seront transformées, traverseront des univers de pensée différents, seront reprises, critiquées, actualisées.
Il importe d'abord, pour en saisir les enjeux et en mesurer ensuite l'impact, de les relire dans leur problématique originaire. ainsi seulement on peut reconnaître la rigueur et la diversité des modèles selon lesquels il pense la science de l'être et des causes, juge intentions et conduites sous le critère de la juste mesure ou répond aux questions comment vivre ensemble ? pourquoi vivre ensemble ? l'originalité de ce manuel, issu de cinq ouvrages publiés antérieurement dans la collection philosophies dont les bibliographies sont actualisées, repose sur la convergence de recherches thématiques ou disciplinaires dont la mise en perspective renouvelle la lecture d'aristote.
"L'éthique aristotélicienne vise l'élaboration d'une philosophie des réalités humaines. Il s'agit pour Aristote de combler ce qu'il considère comme une double déficience de la réflexion de Socrate sur la vertu : la thèse de la vertu science, qui réduit la pratique de la vertu à la seule rationalité, et la négligence des conditions de sa production. La prise en compte de la spécificité de l'action pratique demande à ce que soit déterminé un critère éthique et la possibilité d'un devenir moral.
L'articulation aristotélicienne de ces deux logiques, de l'acquisition et de l'essence de la vertu, s'efforce de créer un espace de pensée propre où l'éthique doit être distinguée des modèles disponibles voisins, mais néanmoins distincts. C'est ainsi qu'Aristote, dans sa tentative de déterminer la spécificité d'un critère éthique, rencontre, pour s'y soumettre ou s'en éloigner, les domaines de la ratinalité héorique, de la production technique, du devenir naturel, ou de la constitution politique de la cité. On assiste dès lors à un moment d'innovation de la morale ou de subordination de celle-ci à des modèles préalables.
L'intention de ce travail est de soutenir l'hypothèse selon laquelle Aristote subirait moins la pression du modèle poiético-rationel qu'il n'inspirerait de schèmes naturalistes pour y trouver la source de l'idée de juste mesure, critère de l'intention et de l'action moralement droites. L'élan dynamique compris dans cette passion fondamentale qu'est le plaisir, servirait alors de médiation problématique entre la dimension sensible de l'homme et son être moral. " Texte de couverture Table des matières Introduction Le bonheur et la vertu (livre I) Un problème méthodologique (I, 1) La nature du Souverain Bien et la référence à la vertu (I, 2-9) La vertu, condition nécessaire du bonheur (I, 10-13) La structure de la vertu : la piste naturaliste (livre II) L'accès à la vertu (II, 1-3) L'essence de la vertu (II, 4-6) Les règles pratiques (II, 9) La structure de l'action générale : la piste " poiético-rationnelle " (livre III) Le volontaire et l'involontaire (III, 1-3) La subdivision en opérations et étapes constitutives de l'action (III, 4-6) La question de la responsabilité (III, 7-8) Les vertus particulières (livres IV-V) Quelques exemples La justice L'éducation L'équité La nature humaine, le plaisir et le jeu