Filtrer
Support
Langues
Prix
Mara Goyet
-
" C'est l'histoire vraie d'une petite fille de dix ans embarquée sur le tournage brutal d'un film réalisé par Jacques Doillon. Cette enfant, c'était moi : Mara Goyet. "
Le tournage de La Vie de famille, de Jacques Doillon, s'est déroulé durant l'été 1984. J'y tenais l'un des deux rôles principaux. J'avais dix ans. Même s'il n'y a pas de crime, je me demande qui l'a commis. Même si je ne me considère pas comme une victime, je pense avoir été victime de quelque chose.
Tout ce qui concerne ce film, co-écrit par mon père, est net dans mes souvenirs. Ces derniers, je veux les raconter, sans anachronisme ni révisionnisme. De mon point de vue. Celui d'une petite fille qui s'est débattue dans une entreprise qu'elle ne comprenait pas, ourdie par des adultes assurés de gagner à chaque coup ; celui d'une femme qui, quarante ans plus tard, cherche à savoir ce qui s'est tramé dans cette aventure à la fois fondatrice et cruelle.
Avec Jeu cruel, je souhaite interroger la fascination pour l'enfance revendiquée par certains artistes. La manière dont elle abîme ces enfants que l'on fait jouer tout en se jouant d'eux. J'en ai fait l'amère et inoubliable expérience. -
Finir prof : peut-on se réconcilier avec le collège ?
Mara Goyet
- Robert Laffont
- 5 Janvier 2023
- 9782221267813
Tu as fait quoi aujourd'hui au collège ? - Rien », répond immanquablement l'enfant.
La frustration des parents est d'autant plus compréhensible que ce « rien », c'est tout. C'est tout ce qui rend le métier de professeur à la fois difficile et passionnant : l'imprévu, le prévisible, l'intempestif, le répétitif, le drôle, le triste, le banal.
C'est tout ce qui rend le collège si douloureux ou amusant aux yeux des élèves.
C'est aussi tout ce que les politiques éducatives laissent de côté. Pourtant, c'est là que se trouve le centre du réacteur scolaire.
C'est tout ce dont on ne débat pas ou presque.
C'est tout ce qui m'enchante ou me préoccupe depuis vingt-cinq ans : « finir prof » sonne comme une menace ; c'est pour moi une chance.
Des bouleversements historiques (le confinement, l'assassinat de Samuel Paty) à l'infra-ordinaire, ce livre invite à explorer avec gravité et entrain le coeur révélateur mais ignoré du collège et, pourquoi pas, à se réconcilier, enfin, avec lui. -
« Mon père l'a affirmé haut et fort. Il voulait, après sa mort, se réincarner en train. Ainsi les vaches le regarderaient-elles passer. C'était peut-être son idée de la félicité. Ou, comme souvent avec lui, la douceur de l'image, sa simplicité.
Mon père est vivant. Il est malade depuis des années maintenant. Terriblement. Il file déjà, à pas lents, à travers le paysage. Qu'il soit pourtant, et à l'avance, exaucé : même si je ne suis pas une vache aux longs cils et au regard humide, même si je ne fais pas le poids, je veux le regarder passer, observer sa vie et ce qu'est devenue la mienne. Je ne vais cependant pas me contenter de ruminer ; il y a tant de belles choses à raconter. » -
Le collège sera-t-il un jour un lieu de mémoire ? Au même titre que le Panthéon, le Tour de France ou Alésia ? Alésia, surtout. Il se contente pour l'instant d'être un lieu de déboires. Là réside sa beauté tragique, là commence sa force comique. Le collège doit dans un même élan résoudre la cruelle question du toner de la photocopieuse et celle de l'immortalité des dieux grecs. Il doit convaincre les élèves de la grâce d'une pensée libre tout en leur faisant bien comprendre que ce n'est pas un môme de 12 ans qui va réfuter le théorème de Pythagore. Il doit officiellement laisser s'épanouir le petit d'homme (qui sait si ce n'est pas un Mozart contrarié ?) tout en lui enjoignant officieusement de la fermer (il faut quand même, de temps en temps, faire cours). Cet univers aussi bas que sublime, aussi prosaïque que complexe, est à la fois familier et méconnu. Collèges de France invite à une promenade pittoresque en ses murs, à la découverte de ses indestructibles monuments (les estrades, la machine à café), de ses vaillants autochtones (les professeurs, les élèves, les CPE), de ses traditions séculaires (les heures de colle, la cantine), de son charmant folklore (les sigles, le jargon), de ses mythes ancestraux (l'autorité, l'élitisme), de ses zones d'ombre, de ses guerres impitoyables avec leurs martyrs, leurs héros, leurs félons. Mara Goyet, 29 ans, enseigne l'histoire-géographie depuis cinq ans dans un collège de la banlieue parisienne.
-
Qui irait camper sur les rives de la Vologne avec ses enfants ?
Qui inviterait le petit Kevin Landru pour les dix ans de sa fille ?
Qui n'a pas senti une légère hésitation en ouvrant la porte de son congélateur ?
Qui croit encore en la longévité d'une joggeuse ?
Faits divers, vous nous hantez !
Et vous faites notre enchantement. -
Jules Ferry et l'enfant sauvage ; sauver le collège
Mara Goyet
- Flammarion
- 27 Août 2014
- 9782081333123
Le collège unique a quarante ans. Il est le symbole d'un espoir, d'une utopie éducative et d'un désastre. Il est tentant de l'abandonner. Ce serait inacceptable - comme renoncer à une promesse démocratique : propose-t-on de rétablir le suffrage censitaire quand les résultats des élections déplaisent ?
Avec les années, on a accumulé des protocoles, des gadgets et des slogans, sans tenter d'imaginer une transmission exigeante, élégante et opiniâtre de la culture qui se soucie des élèves tels qu'ils sont. Or faire un cours sur Charlemagne en 2014 ne ressemble en rien à un cours de 1918 ou de 1975. Au Charlemagne scolaire s'oppose aujourd'hui les Charlemagne parodique, kitsch, youtubaire, qui peuplent l'esprit de nos classes.
Ce livre fait un pari : proposer un nouvel âge de l'enseignement. Toute l'École est concernée, pas seulement le collège. Ce serait un art du mélange et de la juste distance. À mi-chemin entre Roland Barthes et Lara Croft, le professeur doit être érudit et bricoleur : pour perpétuer la transmission de la culture et du savoir, il doit descendre de l'estrade, ruser, tout explorer. C'est le grand enjeu de l'éducation actuelle : il s'agit de trouver les moyens, dans une époque complexe, d'être juste, ambitieux et efficace.
© Flammarion, 2014.
Couverture : Portrait de Jules Ferry © BnF
-
« Comment emmerder ses parents ? Voilà une question qui tourmente chacun à son heure. Pour ceux de sa génération, elle prend un tour tout à fait tragique. Sans le vouloir, sans parfois le savoir, ils emmerdent malgré eux leurs parents dans le sens où ils les ennuient. Loin des utopies, des rêves et des révoltes légitimes, ils diffusent un ennui tout entier pétri de leur conformisme et de leur docilité. Si, pourtant, certains d?entre eux tentent de s?adonner au sport plaisant de la transgression, la tâche est ardue. Du cannabis au trotskisme via l?échangisme, tout sera accueilli avec bienveillance, voire soulagement : autant de preuves que les enfants sont en vie.
Sa première ébauche d?insurrection avait consisté à arracher méthodiquement le portrait de Pierre Overney qui était collé sur la porte de la cuisine. Il avait pensé bien faire. C?était lors d?une de ses nombreuses tentatives de réaménagement-embourgeoisement de l?appartement. Son initiative n?avait pas été bien accueillie. Il en avait été déçu. Mais enfin, ce n?était pas de sa faute s?il n?avait pas su reconnaître un militant maoïste assassiné ! Il avait cru qu?il s?agissait là du poster d?un vieux chanteur folk passé de mode et que le temps était venu de s?en débarrasser. Ce fut son premier sacrilège. Bien involontaire. Mais tellement révélateur. Et ce n?était que le début? » Le trentenaire est un curieux animal dont on entend souvent parler. Une quantité incroyable de dossiers, d?études, de monographies lui est consacrée. De temps en temps, il s?exprime. Ou plutôt, il réagit. Parfois pour se plaindre (on ne lui a rien laissé), parfois pour étonner son monde (il a l?audace d?avouer publiquement qu?il a osé jadis sécher des cours de DEUG). Il s?exprime mais ne se raconte pas. Pourtant, son salut viendra sans doute de sa capacité à prendre au sérieux son histoire, à la conter, peut-être à l?aimer... -
Formules enrichies ; les mots et les choses d'aujourd'hui
Mara Goyet
- Flammarion
- Cafe Voltaire
- 29 Septembre 2010
- 9782081239302
Voici comment notre époque nous a façonnés : cons et subtils, dupes mais incrédules, éclairés et paumés, admirablement dérisoires.
-
" Quand on me demande quel sport je pratique, je répond l'enseignement. "
-
Dans ce paradis étroit qu'est le trottoir de la sortie de l'école, Bertrand rayonne. Il observe avec un regard à la fois amoureux et tendre ces jeunes mères de famille qui se trouvent trop bousculées, trop déprimées, trop désoeuvrées, trop vieillissantes déjà. Elles attendent leurs mômes. Puis elles rentreront chez elles, pour hâter le diner familial qui n'a plus rien de glam, car le père des enfants a filé à l'anglaise avec une copine, ou au contraire se contente de soirées léthargiques.
Bertrand, lui, réinvente ces jeunes Parisiennes modernes. A soixante ans sonnés, il pourrait bien être leur père, pourtant il a un charme gourmand qui les grise et les pousse à briser le traintrain de leur vie, à dérider leurs yeux cernés, et envoyer valdinguer les drames minuscules.
Satire contemporaine loufoque, Femmes à rénover est un roman impitoyable et déluré, écrit par deux jeunes romancières au regard acide et à l'imagination drolatique.
-
" L'enseignement, ce sont des vigilances, un sens du rythme, des pauses, des paris, des obsessions. C'est une forme de ténacité et d'acharnement. C'est un bricolage savant. C'est exactement le contraire des dix compétences de l'enseignant édictées par le Ministère."
-
-
Pourquoi est-on toujours un peu triste pour le mari d'une femme politique ? Est-il vrai que les hommes des cavernes traînaient leur femme par les cheveux ? Pourquoi dit-on que les femmes ne savent pas lire les cartes routières ? Comment expliquer le sort des femmes dans l'Histoire ? Pourquoi les femmes préfèrent-elles les hommes plus grands qu'elles ? Une femme gouverne-t-elle différemment d'un homme ? Qui nous dit d'habiller les petites filles en rose ? Pourquoi, en France, les femmes n'ont-elles eu le droit de vote qu'en 1944 ?
Le Féminisme raconté en famille répond avec enthousiasme, mais sans parti pris, aux questions sérieuses (ou pas) que chacun s'est un jour posées sur le féminisme et son histoire. Sur ses enjeux et ses combats. Sur le sort réservé aux femmes, hier comme aujourd'hui, ici comme ailleurs. Sur les représentations qui entourent le féminin et le masculin. Sur ce qui unit ou différencie hommes et femmes.
Le féminisme expliqué dans ses significations profondes et ses grands enjeux.
Les vraies clés pour comprendre un débat de société incontournable de nos jours.