La presse, la politique, la Californie, les femmes : on retrouve déjà dans ce recueil rassemblant des chroniques rédigées entre 1968 et 2000, ceux qui deviendront les thèmes de prédilection de l'icône des lettres américaines. Qu'elle raconte ses débuts au magazine Vogue, une réunion des Joueurs Anonymes, qu'elle analyse la presse locale underground ou qu'elle s'interroge sur les publications posthumes des écrivains, c'est finalement toujours l'Amérique qu'elle scrute, dans toutes ses vérités et ses contradictions.
Publiés en français pour la première fois, ces textes semblent répondre à une même question : « pourquoi écrire ? ». Elle y évoque le style, la sincérité de l'écriture à la première personne, la genèse de ses trois premiers romans et le parcours qui l'a conduite à devenir l'écrivaine que nous connaissons aujourd'hui et qui continue d'inspirer des générations d'auteurs. Joan Didion n'a de cesse de nous faire rire et de nous surprendre par la finesse de sa réflexion, toujours portée par une liberté de ton, un style incisif et empathique, ainsi que le sens de la formule. L'acuité du regard de cette figure mythique de la littérature américaine brille ici dans toute sa modernité et sa puissance visionnaire.
Maria a tourné dans deux films d'avant-garde remarqués, mais à trente-six ans, elle se sent déjà à bout de souffle. Sa carrière d'actrice à peine commencée s'enlise, son mariage avec le réalisateur Carter Lang se solde par un échec, et sa petite fille Kate souffre de troubles mentaux. Alors Maria navigue à vue. Entre alcool, rencontres sans lendemain et longues errances en voiture, elle tente désespérément de se reconstruire...
Dans une langue très visuelle, Mauvais joueurs brosse le portrait poignant d'une jeune femme à la dérive, et celui de Hollywood, entre misère affective et glamour.
Paru pour la première fois en France au début des années 1970, ce livre culte de Joan Didion n'a rien perdu de sa puissance. Un grand roman américain qu'il est urgent de redécouvrir.
En 1970, Joan Didion sillonne la Louisiane, le Mississippi et l'Alabama pour essayer de comprendre ce « Sud profond », enfermé dans ses certitudes, encore marqué par le système féodal des planteurs de coton.
Six ans plus tard, elle se rend à San Francisco au procès de Patry Hearst, cette jeune héritière enlevée par un groupuscule révolutionnaire et touchée par le syndrome de Stockholm. Une occasion pour la Californienne Joan Didion de réfléchir à cette terre - la sienne - tournée depuis toujours vers l'avenir, ainsi qu'à l'histoire de sa famille.
Deux voyages, et deux carnets de notes. Jamais publié jusqu'ici, ce double journal nous offre un témoignage inédit et passionnant de l'une des plus grandes intellectuelles des États-Unis. L'acuité du regard de Joan Didion fait mouche, et ses observations nous permettent de mieux comprendre l'Amérique de ces années-là. Un éclairage étonnant sur une époque que l'on croyait révolue et que l'on redécouvre plus actuelle que jamais.
Un Livre de raison est un chef-d'oeuvre sur l'innocence et le mal. Dans son style habituel, sensible et tranchant, Joan Didion continue d'explorer l'atomisation de la société contemporaine en faisant le portrait de deux femmes aux prises avec l'implacable réalité d'une vie à la marge, dans un pays au futur incertain.
La narratrice du roman, Grace Strasser-Mendana, est d'origine américaine, mais elle est devenue par son mariage, puis par son veuvage, une propriétaire riche et influente de Boca Grande, petite " république " fictionnelle et délabrée d'Amérique Centrale. De sa formation d'ethnologue elle a conservé une passion pour l'observation des êtres humains, et si elle possède une grande partie des richesses du pays, elle en connaît aussi tous les secrets. Alors qu'elle se meurt lentement d'un cancer, Grace mène une dernière enquête autour de Charlotte Douglas, une belle Américaine de quarante ans échouée à Boca Grande dans l'espoir de retrouver sa fille rebelle en fuite, et qui a été abattue d'une balle dans le dos au cours d'une des nombreuses révolutions qui secouent le pays.
Dans ce roman d'une force rare, Joan Didion, par le biais de Grace qui se veut un témoin critique et détaché, dépeint une femme d'une ignorance stupéfiante, tout à la fois victime et figure de l'aveuglement, qui a échoué à enseigner le monde à sa propre fille. Le destin de Charlotte est singulier en même temps qu'il est emblématique d'un âge où l'autorité n'a plus de conscience, où la violence est insondable.
Après avoir érigé un inoubliable tombeau littéraire à l´homme de sa vie (L'Année de la pensée magique), Joan Didion adresse, dans Le Bleu de la nuit, un vibrant hommage funèbre à leur fille, décédée quelques semaines à peine avant la parution de la Pensée magique aux Etats-Unis. Mais qu´on ne se méprenne pas : loin d´être une « suite » de la Pensée magique, ce récit serait plutôt son image en miroir, une variation inversée. On y retrouve, intactes, la puissance et la singularité de l´écriture de Didion : sèche, précise, lumineuse face à la nuit. Dans un puzzle de réminiscences et de réflexions (sur la mort, bien sûr, mais aussi sur les mystères de la maternité, de l´enfance, de la maladie, de la vieillesse, de la création...), l´auteur mène un combat acharné contre les fantômes de la mélancolie, des doutes et des regrets. Poignante sans jamais verser dans le pathétique, d´une impitoyable honnêteté envers elle-même sans jamais céder aux sirènes de la complaisance ou de l´impudeur, elle affirme une fois de plus, au crépuscule de son existence, sa foi dans les forces de l´esprit et de la littérature.
Après L'Année de la pensée magique écrit à la mort de son mari, Joan Didion adresse un vibrant hommage à sa fille, Quintana, décédée peu après. On y retrouve, intactes, la puissance et la singularité de son écriture : sèche, précise, lumineuse. Dans un puzzle de réminiscences et de réflexions (la mort, les mystères de l'enfance, la maternité, la vieillesse et la création), l'auteur se bat contre les fantômes de la mélancolie, des doutes et des regrets. Poignante, d'une impitoyable honnêteté envers elle-même, sans céder à la complaisance ni à l'impudeur, Joan Didion incarne la foi dans les forces de l'esprit et de la littérature.
Ce livre est insoutenable : parce qu'il évite tout pathos, qu'il est dur et juste, terriblement juste. Parce qu'il tente de trouver des signes à ce soudain effondrement du monde, ce qui annonçait, ce qu'elle n'a pas vu. Insoutenable, parce qu'il est beau, vrai et direct. Christine Marcandier, Médiapart.
Lily Knight et Everett McClellan, héritiers d'une longue lignée de pionniers californiens, forment un couple qui, à l'aube des années 1960, voit s'écrouler son empire sous le poids accumulé des faux-semblants, des non-dits et des trahisons. Le récit démarre par un coup de feu, dont la détonation propulse le lecteur vingt ans en arrière, aux origines de ce lent effondrement. Armée d'un lyrisme puissant et teinté d'ironie, Joan Didion tord le cou aux clichés romanesques pour dresser en visionnaire le tableau d'une Amérique à bout de rêves, entrée dans une saison crépusculaire dont elle ne ressortira plus. Le premier roman, paru en 1963, de Joan Didion, l'auteur de L'Année de la pensée magique et du Bleu de la nuit.
Une tragédie américaine étouffante et crépusculaire. Elisabeth Philippe, Les Inrockuptibles.
Une fresque balzacienne qui, aux confidences d'une femme mystifiée, ajoute l'anatomie d'un couple naufragé. André Clavel, Le Temps.
En 1975, à Hawaï, les membres de la dynastie Christian se réunissent autour des corps inanimés de l'une des leurs, Janet, et de Wendell, délégué au Congrès américain. Leur assassin ? Paul, le père de Janet, rapidement interné dans un hôpital psychiatrique.
Ce fait divers tragique, raconté à Joan Didion par Inez, la soeur de Janet, est l'occasion pour l'auteur de revenir sur une période sombre de l'histoire américaine, marquée par la guerre du Viêt-Nam. Autour d'Inez, tous les membres de la famille Christian cherchent un sens à leur vie au-delà des mondanités et de la jet-set. Emportés tour à tour dans les voyages, les grandes réceptions et la politique, certains se perdent dans la drogue tandis que d'autres cherchent à infiltrer les plus hautes sphères de la société. Le mari d'Inez aspire à devenir président des États-Unis, mais il lui faudra d'abord étouffer l'affaire du meurtre de sa belle-soeur. Quant à Inez, elle ne pense qu'à retrouver sa fille héroïnomane, disparue à Saigon, et vivre enfin librement avec l'homme qu'elle a toujours aimé, Jack Lovett, agent de la CIA et profiteur de guerre.
Le récit suit le fil de la mémoire d'Inez, revient constamment en arrière, analyse un événement sous différents angles, digresse enfin pour mieux capturer l'essence de cette famille dispersée, enlisée dans une " démocratie " américaine qui a perdu les valeurs qui l'ont un jour créée.
"Tout fout le camp » pour Maria. A trente et un ans, elle est divorcée. Sa carrière d'actrice à Hollywood n'a jamais décollé. Sa fille de quatre ans est internée. Sa vie n'est qu'une succession d'échec. Pour oublier - ou réfléchir - elle s'évade dans sa Corvette sur les routes arides de la Californie. Rouler pendant des heures est une obsession, mais ces fuites ne mènent jamais nulle part. Le désert est partout.
En quatre-vingt-quatre saynètes écrites comme des prises de cinéma, Maria avec et sans rien remonte le fil de la douloureuse expérience du « vide ».
Avec ce roman novateur et audacieux, à la cruauté épurée et stylisée, Joan Didion deviendra la muse d'écrivains comme Bret Easton Ellis, Jay McInerney ou Donna Tartt.