«Jouant de tous les registres, depuis les mètres traditionnels jusqu'au poème figuré, jamais Apollinaire n'a montré dans son expression une telle audace et une telle invention. Ni dans son inspiration. Amant persuadé que Le vice n'entre pas dans les amours sublimes il chante la joie et la douleur des corps sans oublier que le corps ne va pas sans l'âme, à la fois rêvant d'un inacessible absolu et acceptant les partages les plus dérisoires. Soldat vivant au jour le jour les misères des premières lignes, il a le courage de contempler l'insolite beauté que suscite la guerre, et de la dire. Mais dans la magnificence de l'amour comme dans l'émerveillement qu'il ressent, artilleur, sur la ligne de feu, il reste, proche de nous, l'homme qui sait sa faiblesse et le prix de l'attente : Je donne à mon espoir tout l'avenir qui tremble comme une petite lueur au loin dans la forêt.» Michel Décaudin.
Cortège [...] Un jour Un jour je m'attendais moi-même Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes Pour que je sache enfin celui-là que je suis Moi qui connais les autres Je les connais par les cinq sens et quelques autres Il me suffit de voir leurs pieds pour pouvoir refaire ces gens à milliers De voir leurs pieds paniques un seul de leurs cheveux Ou leur langue quand il me plaît de faire le médecin Ou leurs enfants quand il me plaît de faire le prophète Les vaisseaux des armateurs la plume de mes confrères La monnaie des aveugles les mains des muets Ou bien encore à cause du vocabulaire et non de l'écriture Une lettre écrite par ceux qui ont plus de vingt ans Il me suffit de sentir l'odeur de leurs églises L'odeur des fleuves dans leurs villes Le parfum des fleurs dans les jardins publics O Corneille Agrippa l'odeur d'un petit chien m'eût suffi Pour décrire exactement tes concitoyens de Cologne Leurs rois-mages et la ribambelle ursuline Qui t'inspirait l'erreur touchant toutes les femmes Il me suffit de goûter la saveur du laurier qu'on cultive pour que j'aime ou que je bafoue Et de toucher les vêtements Pour ne pas douter si l'on est frileux ou non O gens que je connais Il me suffit d'entendre le bruit de leurs pas Pour pouvoir indiquer à jamais la direction qu'ils ont prise Il me suffit de tous ceux-là pour me croire le droit De ressusciter les autres Un jour je m'attendais moi-même Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes [...]
«Dans une lettre adressée à André Billy pour le remercier d'un compte rendu, Apollinaire déclarait : Quant aux Calligrammes, ils sont une idéalisation de la poésie vers-libriste et une précision typographique à l'époque où la typographie termine brillamment sa carrière, à l'aurore des moyens nouveaux de reproduction que sont le cinéma et le phonographe. Certes la carrière de la typographie, en donnant à ce mot son acception la plus large et en y intégrant tous les perfectionnements récents qu'Apollinaire ne connaissait pas : linotype, lumitype, etc., est bien loin d'être terminée, pourtant, près de cinquante ans plus tard (quand on lit ces textes si frais, on a peine à croire qu'ils ont été composés il y a déjà si longtemps), sa vision nous apparaît comme prophétique. [...] L'intérêt que, dès sa jeunesse, Apollinaire avait marqué pour les caractères cunéiformes et chinois, la sensibilité qu'il avait pour les vieux beaux livres du Moyen Âge ou de la Renaissance, lui ont permis de sentir d'emblée ce qu'il y avait de décisif dans l'introduction flagrante de lettres et de mots dans leurs tableaux par les cubistes, et à l'interpréter dans le contexte de cette révolution culturelle en train de s'esquisser. Le recueil projeté d'idéogrammes lyriques mis en souscription en 1914 et qui devait comprendre tous les calligrammes figuratifs de la première section de notre recueil Ondes (terme que la Lettre-Océan nous oblige à interpréter comme désignant avant tout les ondes de la radio), était, comme en témoigne son titre Et moi aussi je suis peintre, une réponse poétique à la prise de possession de la lettre et du mot par la peinture cubiste, mais dès le Bestiaire ou Cortège d'Orphée de 1911 on voit posé de la façon la plus franche le problème du rapport entre le poème, son illustration et la page.» Michel Butor.
L'oeuvre phare d'Apollinaire, suivie d'un parcours littéraire « Modernité poétique ? ». Dans une édition conforme aux nouveaux programmes de français du lycée, incluant notamment des prolongements artistiques et culturels et un dossier Nouveau bac.
L'oeuvre Poète de la tour Eiffel et des amours blessés, écrivain mélancolique des prisons et ami des peintres cubistes, Apollinaire rassemble dans Alcools les différents visages de sa révolution poétique.
Le parcours « Modernité poétique ? » 10 poèmes, écrits au tournant des XIXe et XXe siècles, pour explorer la notion de modernité en poésie.La réflexion est organisée selon ce plan :
1. Le renouvellement des formes poétiques 2. Nouveau langage, nouvelles thématiques 3. Une nouvelle conception de la poésie Le dossier Toutes les ressources utiles au lycéen pour étudier l'oeuvre dans le cadre des nouveaux programmes :
- un avant-texte pour situer l'oeuvre dans son contexte - au fil du texte, la rubrique « Des clés pour vous guider » - après le texte :
- des repères sur l'oeuvre - un groupement de textes complémentaires sur la poésie amoureuse - des sujets types pour l'écrit et l'oral du nouveau bac français Des prolongements artistiques et culturels 6 oeuvres représentatives de la modernité en peinture, et des outils pour les analyser.
Et un guide pédagogique Sur www.classiques-et-cie.com. En accès gratuit réservé aux enseignants, il inclut tous les corrigés : des questionnaires au fil du texte, des sujets de bac, des lectures d'images
En avril 1915, Apollinaire, parti au front, reçoit le quatrain prometteur «d'une femme de France» signé du pseudonyme Yves Blanc sous lequel se cache Jeanne Burgues-Brun, poète et romancière résidant à Montpellier. Quatre vers qui deviendront son «talisman» protecteur et qui lançeront, entre les deux écrivains, une correspondance, de marraine à filleul de guerre, d'une soixantaine de lettres. Les mots affectueux de la jeune femme, dotée d'une certaine audace et n'hésitant pas à faire d'Apollinaire son «maître», plaisent au poète qui, en réponse, manie l'écriture géniale et impétueuse qui a construit son oeuvre. Ces deux esprits érudits content leur quotidien, s'échangent leurs impressions sur le conflit, l'époque, le sentimental, vacillent entre légèreté et fièvres amères. Animés du même goût pour la littérature, leurs considérations poétiques viennent enrichir les espoirs et les craintes que la période inflige inévitablement à ses acteurs et ses témoins.
Ce volume associe pour la première fois les envois de la marraine, jusqu'alors totalement inédits, à ceux de son célèbre «bleu soldat de rêve» qui furent publiés, séparément en 1951, amputés de nombreux passages.
La préface de Pierre Caizergues vient détailler l'importance et le caractère exceptionnel de cet ensemble désormais complet.
Lyon-Vaise, 4 avril 1915. Jour de Pâques. Six heures du soir. Mon petit Lou très chéri. Je t'écris sans savoir si même je dois t'écrire et si mes lettres te font plaisir. Nous sommes en gare de Lyon-Vaise. Je t'écris sur mon sac individuel. Il paraît que nous allons non en Argonne mais à Mourmelon-le-Petit dans le groupe de 90 du 38ème 43e batterie qui a été amochée. Dès que j'ai su que définitivement t'étais plus à moi, en ai eu un peu de peine, peut-être même beaucoup. Je suis fidèle comme un dogue ai-je écrit dans Alcools et tu aurais dû te douter que tout ce que je disais de te tromper était pas vrai. Pour le moment, je préfère mourir et ferai possible pour cela. Si pas possible, on verra. " Cette nouvelle édition est augmentée de plusieurs lettres restées longtemps inédites.
Une symphonie de baisers, de grenades, d'adieux : l'histoire d'un grand amour brûlé par le désir. On entend dans les lettres du poète français le plus révolutionnaire du vingtième siècle à sa Lou les douces harmonies des sentiments, les dissonances stridentes des incompréhensions, une mélodie charmeuse et charnelle. Une splendide correspondance amoureuse avec en fond sonore les bruits métalliques de plus en plus menaçants de la Grande Guerre.
Illustrations d'après les bois originaux de Raoul Dufy pour Le Bestiaire
Le 9 novembre 1918 s'éteignait à 38 ans, victime de la grippe espagnole, Wilhelm de Kostrowitzky dit Guillaume Apollinaire. Sous les fenêtres de son appartement du boulevard Saint-Germain, il entendait la foule crier à l'encontre du Kaiser "À mort Guillaume " : deux jours avant l'armistice, le peuple de Paris criait victoire. Cent ans plus tard, Apollinaire, inventeur de la poésie moderne, est unanimement considéré comme un phare de la poésie française au même titre que Ronsard, Hugo, Baudelaire ou Rimbaud. Alcools, son recueil majeur, est sans doute le livre de poésie le plus lu du XXème siècle. Il est incontestablement la figure de proue de la collection Poésie /Gallimard, vendu à ce jour à près de 1 600 000 exemplaires, les six titres d'Apollinaire dans la collection dépassant les deux millions...
Nous ne pouvions donc manquer de saluer le centenaire de la mort du poète : dans la veine des ouvrages illustrés de le collection (Char Giacometti, Picasso-Reverdy, Eluard-Man Ray), nous avons imaginé ce livre, Tout terriblement, qui est un florilège des plus fameux poèmes d'Apollinaire illustrés d'oeuvres des peintres proches du poète qui fut, on le sait, un critique d'art visionnaire. De Matisse à Marie Laurencin et de Picasso à De Chirico et Derain, tous viennent illuminer les plus beaux poèmes de l'Enchanteur du siècle.
C'est à Laurence Campa, auteure chez Gallimard de la biographie de référence du poète, que nous en avons confié la conception. Un livre comme un bréviaire du génie poétique d'Apollinaire, plein de mouvement et de couleur, propre à réjouir tous les amateurs de poésie et à engager les jeunes lecteurs et lectrices dans un univers où "le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir".
De larges extraits du "Bestiaire" réunissent des quatrains inspirés par les animaux les plus familiers ou les plus aimés des enfants : du chat à la sauterelle en passant par le dromadaire et le dauphin.
«Au revoir ma chérie, je t'embrasse de tout mon coeur, de toute ma force, de toute ma virilité sur tout ce que je désire, sur tes seins roses et merveilleux. Tes lettres sentent bon les parfums de Grasse. Ce matin à l'écurie j'ai trouvé un pinson mort de froid, mais encore tiède. Je voulais lui masser le coeur pour essayer de le faire revivre, mais le vieil adjudant de ma batterie, me l'a demandé pour le porter au mess, et le manger.» Hymne à l'amour vibrant et sensuel en temps de guerre, ces lettres d'Apollinaire sont aussi un précieux témoignage sur la vie quotidienne des poilus.
"Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens !" Tel est le serment fait par le prince Mony Vibescu à la belle Culculine. De Paris à Port-Arthur en passant par Bucarest, le fougueux Roumain va prouver sa passion de maintes manières à bien des partenaires.
LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE Pour Guillaume Apollinaire, la poésie se trouve en toute chose, dans les légendes comme dans les souvenirs mythologiques, dans les bruits de la rue et sur les murs de la ville, dans la vie sous toutes ses formes, dans le temps qui s'enfuit et la Seine qui coule sous le pont Mirabeau.
Puis dans l'amour bien sûr, et ses amères désillusions, que l'auteur de La Chanson du Mal-Aimé transforme en mélodies nostalgiques.
Chef de file de l'avant-garde, Guillaume Apollinaire meurt en 1918 des suites d'une blessure reçue lors de la Grande Guerre, mais reste comme celui qui, par son goût de l'innovation et de la surprise, a ouvert la voie au renouveau poétique du XXe siècle.
@ Disponible chez 12-21 L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
«Le baron dormait dans un coin de la chambre, sur quelques couvertures de voyage. Il fit un pet qui fit rire aux larmes sa moitié. Macarée pleurait, criait, riait, et quelques instants après mettait au monde un enfant bien constitué du sexe masculin. Alors, épuisée par tous ces efforts, elle rendit l'âme, en poussant un hurlement semblable à cet ululement que pousse l'éternelle première femme d'Adam, lorsqu'elle traverse la mer Rouge. En rapportant ce qui précède, je crois avoir élucidé l'importante question du lieu natal de Croniamantal. Laissons les 123 villes dans 7 pays sur 4 continents se disputer l'honneur de lui avoir donné naissance. Nous savons maintenant, et les registres de l'état civil sont là pour un coup, qu'il est né du pet paternel, à La Napoule aux cieux d'or, le 25 août 1889, mais fut déclaré à la mairie seulement le lendemain matin. C'était l'année de l'Exposition Universelle, et la tour Eiffel, qui venait de naître, saluait d'une belle érection la naissance héroïque de Croniamantal.»
«Né des curiosités de l'adolescence, nourri des révoltes et des expériences de l'homme, ordonné par la puissance magique du poète, L'Enchanteur pourrissant n'est pas une composition laborieuse alourdie par une érudition mal digérée, mais bien, comme l'avait depuis longtemps reconnu André Breton, l'un des plus admirables livres d'Apollinaire. Celui-ci, d'ailleurs, le plaçait au même rang que le Bestiaire, Alcools et Calligrammmes, et, dans la querelle du simultanisme qui éclata en 1914, il ne craignit pas de braver l'incompréhension de ses adversaires en invoquant cette oeuvre déjà ancienne comme preuve de son antériorité dans la découverte des techniques nouvelles.»Michel Décaudin.
La courte vie et l'oeuvre multiple de Guillaume Apollinaire inaugurent le xxe siècle et l'éclairent tout entier. Conteur, journaliste, critique d'art et théoricien de la peinture, il est avant tout l'inventeur d'un langage poétique qui révèle la fragilité cruelle de l'amour, l'horreur de la guerre et l'insaisissable mouvement de la vie.
Le poète du Pont Mirabeau, de La Chanson du mal-aimé et des Calligrammes avait une devise - « J'émerveille » - qu'il a honorée en explorant « le chant de tout l'amour du monde ». En 1912, il exprimait un voeu : « Hommes de l'avenir souvenez-vous de moi. » Un siècle plus tard, l'ami, entre autres, de Picasso, de Max Jacob et d'Alfred Jarry, l'amoureux de Montmartre et de Montparnasse, le précurseur du surréalisme a conquis la gloire et nous émerveille.
Le jeune Roger ne rêve que de filles et de femmes, de séduction, d'abandons et d'étreintes, d'odeurs et de formes abondantes... Rapidement déniaisé, l'adolescent embrasse, caresse et séduit tout ce qui porte jupon, ne reculant devant aucun fantasme ni aucune perversion pour assouvir ses désirs et parfaire son apprentissage amoureux...
Recueil de seize contes écrits entre 1902 et 1910, période durant laquelle sont composés les poèmes d'Alcools, L'Hérésiarque est le premier livre publié par Apollinaire.
De la Rhénanie jusqu'à Nice, en passant par Stavelot, Rome ou Prague, les villes que ses propres vagabondages l'ont amené à explorer sont le prétexte d'intrigues singulières, mystérieusement colorées par l'érudition que lui ont fournie ses inlassables flâneries bibliographiques.
Peuplé de cardinaux rêveurs, d'assassins retors, d'amoureux éconduits mais entêtés, de chiffonniers mégalomanes et d'une vaste collection de prêtres improbables, L'Hérésiarque est une démonstration parfaitement maîtrisée du talent de prosateur d'Apollinaire.
«O mon coeur j'ai connu la triste et belle joie D'être trahi d'amour et de l'aimer encore O mon coeur mon orgueil je sais je suis le roi Le roi que n'aime point la belle aux cheveux d'or Rien n'a dit ma douleur à la belle qui dort Pour moi je me sens fort mais j'ai pitié de toi O mon coeur étonné triste jusqu'à la mort J'ai promené ma rage en les soirs blancs et froids Je suis un roi qui n'est pas sûr d'avoir du pain Sans pleurer j'ai vu fuir mes rêves en déroute Mes rêves aux yeux doux au visage poupin Pour consoler ma gloire un vent a dit Écoute Élève-toi toujours Ils te montrent la route Les squelettes de doigts terminant les sapins» (in Stavelot, 1899).
Présenté dans un ordre chronologique, l'ensemble des critiques d'art d'Apollinaire permet de se former un jugement indépendant sur ses idées esthétiques, sa compétence et son rôle dans le développement de l'art moderne. En outre, ses écrits, en tant que chroniques, nous font revivre jour par jour l'époque la plus animée, la plus héroïque du XX? siècle.Les textes s'échelonnent de 1902 à 1918. On y découvre constamment un grand esprit, un grand poète et un homme de goût, ce qui n'empêche nullement le piquant, la fraîcheur et l'imprévu. La critique de Guillaume Apollinaire, en effet, était souvent subjective, impressionniste ; il n'hésitait pas à dire avec candeur : «J'aime ce tableau», ou : «Je trouve ce tableau détestable.» À l'analyse rigoureusement intellectuelle, il préférait l'impression lyrique, et «son génie de critique», comme l'a remarqué André Salmon, «était inséparable de son génie de poète».
«Les hommes ne se séparent de rien sans regret, et même les lieux, les choses et les gens qui les rendirent les plus malheureux, ils ne les abandonnent point sans douleur. C'est ainsi qu'en 1912, je ne vous quittai pas sans amertume, lointain Auteuil, quartier charmant de mes grandes tristesses. Je n'y devais revenir qu'en l'an 1916 pour être trépané à la Villa Molière.» Le flâneur des deux rives a paru en 1918, l'année de la mort de Guillaume Apollinaire. Le texte qui annonce le surréalisme a exercé une influence profonde. Contemporains pittoresques, recueil d'articles dispersés et introuvables, est un ouvrage posthume.
De la chanson au vers libre, la poésie d'Apollinaire et à la fois classique et passionnément inspirée par la modernité. Mélancolique et fervente, elle chante la vie, l'espérance, l'amour, la fuite du temps. La puissance d'une parole poétique inégalée.
On trouvera dans ce volume : 1°) Dans l'ordre chronologique de leur publication, les grandes oeuvres en prose, de L'Enchanteur pourrissant à la posthume Femme assise ; les contes écartés du Poète assassiné sont donnés à la suite de ce recueil ; une section a été réservée aux contes retrouvés dans des revues et des journaux. 2°) Les titres de la série «L'Histoire romanesque» : La Fin de Babylone, Les Trois Don Juan et le fragment manuscrit retrouvé de La Femme blanche des Hohenzollern ; nous avons écarté La Rome des Borgia, parue dans la même collection, qu'Apollinaire a bien signée, mais qu'il n'a jamais reconnue comme sienne. 3°) Quelques fragments ou projets manuscrits. Dans une dernière section ont été rassemblés quelques textes d'une nature différente. D'abord des essais dramatiques. Ensuite, deux scénarios de films, l'un à peine ébauché, le second d'une écriture cinématographique déjà élaborée.
Première oeuvre achevée qu'Apollinaire destinait à la publication, L'Enchanteur pourrissant - dont la pre- mière version date de 1898, mais qui sera publié en 1909 - sera aussi sa seule incursion dans le monde arthurien. Issu des lectures désordonnées du poète qui découvrait à cette époque les romans médiévaux bretons et empreint de sa fascination pour le thème de l'enfant sans père, L'Enchanteur pourrissant est un texte fort et révélateur du talent baroque d'Apol- linaire. C'est la rencontre entre Merlin et ce grand poète qui allait faire de L'Enchanteur pourrissant une des pierres les plus atypiques de l'édifice arthurien du XX e siècle.