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Littérature
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Dans ces récits et nouvelles, la ronde des nuits a l'élégance d'une « grande bellezza », entre temps suspendu et flânerie sentimentale. Un écrivain se souvient de ses débuts prometteurs. Une fille pleure dans une Ferrari jaune : « On ne devrait jamais quitter Roquebrune-Cap-Martin. » Actrices, mondains et femmes du monde se frôlent, trinquent, se perdent. Pour prolonger le goût de la fête, des fugues s'imposent : palaces, bords du Nil ou Côte d'Azur, belle comme un décor de cinéma. Des ombres connues, prénommées Antoine, Diana, Scott ou Grace s'invitent. Elles se noient dans des piscines de gin, roulent en Mercedes 190 SL, tentent d'échapper aux tragédies de la vie. Une certaine désinvolture a le charme fou d'un film dont la bande-son mêlerait « Ruby Tuesday », « Tous les garçons et les filles » et « Summertimes blues » repris par les Beach Boys. Un parfum de mélancolie dans un monde qui s'évapore.
Directeur adjoint du Figaro dont il dirige les pages « Culture », Bertrand de Saint Vincent est notamment l'auteur, aux éditions Grasset, de Tout Paris (2011) et Nocturne français (2022). -
Paris ! Pendant deux ans, Bertrand de Saint Vincent a été de toutes ses soirées, tous ses vernissages, tous ses cocktails littéraires, tous ses dîners, ses générales de théâtre, ses avant-premières de cinéma, ses galas de charité, enfin ce qui fait que la « ville lumière » brille encore de tous ses feux. Il en rapporte le portrait le plus complet de la capitale de la France au début du XXIe siècle. Ironique et léger, souvent mordant, il décrit, en quelque deux cents tableaux, la comédie humaine chez les puissants.
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Jacques Laurent, alias Cécil Saint-Laurent
Bertrand de Saint-vincent
- Julliard
- 28 Avril 1995
- 9782260012306
Jacques Laurent est né en 1919. Son père disait qu'il voulait un fils pour ne pas avoir fait la guerre pour rien. Mais à vingt ans, Jacques Laurent part à son tour sur le front. Ce sera une guerre éclair, perdue d'avance. Il ne s'en remettra jamais tout à fait. Le jeune homme, aux idées "d'Action française", se retrouve à Vichy. Chargé d'une mission dans le maquis, il croit un moment jouer un rôle dans l'Histoire. Las, elle se joue de lui. Au lendemain de la guerre, écoeuré, il tente d'écrire, sous le nom de Cécil Saint-Laurent, un best-seller inspiré des modèles américains. Caroline chêne le propulse au sommet de la gloire. Un film, où son héroïne est incarnée par Martine Carol, l'immortalise. Les années 50 sont un triomphe. Cécil Saint-Laurent est riche, adulé. Il multiplie les conquêtes féminines et les pseudonymes, mais ne dépense pas son argent en vain : il lance une revue littéraire, La Parisienne, rachète Arts. Sous le nom de Jacques Laurent, il est un "hussard" qui affronte Sartre, écrit Les Corps tranquilles, Le Petit Canard Une légende naît. Mais déjà, les années 50 s'achèvent. L'histoire rattrape Jacques Laurent. Envoyé spécial en Algérie, il s'engage aux côtés de l'OAS, est poursuivi par le régime, s'oppose dans un retentissant procès à Mauriac et à de Gaulle. Présent sur tous les fronts, le cinéma, la politique, la littérature et la bagatelle, il dénonce l'aveuglement des intellectuels au Vietnam, met en garde les étudiants de Mai 68, écrit une Histoire des dessous féminins. En 1971, quand on le croit épuisé, il donne Les Bêtises et obtient le Goncourt. Le romancier s'impose comme l'un des plus grands de sa génération. En 1986, il entre à l'Académie française.
À travers le parcours tumultueux de Jacques Laurent, dont la biographie n'a rien à envier aux héroïnes de Cécil Saint-Laurent, c'est l'histoire des cinquante dernières années qui défile. Indomptable, rebelle à l'ordre établi, attiré par les femmes et les causes perdues, fidèle à l'honneur, cet écrivain, à l'intelligence aiguë et au style classique, est peut être avant tout un grand amoureux de la vie.