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André Maurois
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Philippe Marcenat, fils de grands bourgeois limousins conventionnels et rigides, s'éprend passionnément de la ravissante Odile Malet et l'épouse malgré l'hostilité de ses parents. Son mariage sera un échec.
Remarié à Isabelle de Cheverny, qui est le contraire absolu d'Odile, et bien que l'aimant profondément, c'est lui maintenant qui fait subir à Isabelle les tourments qu'il a éprouvés jadis.
Histoire d'un double échec conjugal, Climats, roman d'une finesse psychologique exceptionnelle, écrit dans une langue admirable, est l'ouvrage le plus célèbre et le plus représentatif du talent de romancier d'André Maurois. -
Si vous êtes sensible aux généreux conseils Si la poésie ne vous est pas étrangère Si, encore enfant, la vie vous émerveille Et si vous savourez les éditions légères, Cet ouvrage vous est tout destiné, lui qui livre aux générations futures une version à contempler et à lire, dans un sens ou dans un autre, de l'indispensable poème de Rudyard Kipling.
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« Je ne saurais trop recommander la vertu purgative, exorcisante, du pastiche », écrivait Marcel Proust dont on connaît le génie dans ce domaine. La gloire posthume venue, son oeuvre n'échappa pas aux parodies et aux caricatures, souvent maladroites. Il y eut pourtant un écrivain de talent pour oser lui rendre le plus beau des hommages sous la forme qu'il avait si bien illustrée en imaginant un épisode inédit d'Àla Recherche du temps perdu de l'autre côté de la Manche. Délicieux et teinté d'une légère ironie, ce brillant exercice de style constitue une évocation courtoise et affectueuse du vaste génie de Proust, à coups de phrases sinueuses mais limpides, et nous promène de Londres à la campagne du Surrey sur les traces imaginaires d'un voyage que l'auteur de Pastiches et mélanges n'eut pas le temps d'accomplir.
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André Maurois
Lélia, ou la Vie de George Sand
Elle inspira Chopin et Musset ; Delacroix avait chez elle un atelier ; Balzac venait demander à « la camarade George Sand » le sujet d'un de ses plus beaux livres : Béatrix ; Flaubert l'appelait : « Ma chère maître » et pleura quand il apprit sa mort ; Dostoïevski voyait en elle un écrivain « presque unique par la vigueur de son esprit et de son talent », c'est pourquoi j'ai souhaité étudier une femme qui a été, pendant une longue part de sa vie, une puissance spirituelle.
Elle a été « la voix de la femme en un temps où la femme se taisait ». Elle a parlé de la musique aussi bien que Stendhal, et bien mieux que Balzac ou Hugo. Elle a décrit la vie des paysans français avec une grandeur tantôt idyllique, tantôt épique. Elle a éprouvé et exprimé un amour sincère du peuple, car, disait-elle, « je ne suis pas de ces âmes patientes qui accueillent l'injustice avec un visage serein ».
Enfin, elle a été, dans ses meilleurs jours, le roman même, et le début de Consuelo demeure un des récits les mieux conduits de notre littérature.
G. Sand fut une âme généreuse ; elle eut aussi une vie pleine d'égarements et de misères.
J'espère amener le lecteur à partager mon admiration pour
« cette grande femme » et à lui accorder, dans l'histoire des lettres, la place d'honneur qui de droit lui appartient.
André Maurois.
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Les silences du Colonel Bramble ; en retrouvant le général Bramble
André Maurois
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 19 Mars 2014
- 9782246850977
Cette édition inédite comprend Les Silences du Colonel Bramble, ainsi qu'un essai inédit, « En retrouvant le général Bramble », qu'André Maurois a consacré à cet immense succès. Dans Les Silences du colonel Bramble (Grasset, 1918), premier roman d'André Maurois, on découvre un groupe d'officiers anglais pendant la Première Guerre mondiale : le major Parker, le docteur O'Grady, le révérend Mac Ivor, et, avant tout, le très flegmatique et silencieux colonel Bramble. Ce livre rapporte leurs conversations hors des champs de bataille, quand, le soir, ils se retrouvent autour d'une bouteille de porto et essaient d'oublier la mort si proche. Ils parlent histoire, littérature, philosophie, comparent leur chère Angleterre et son amie la France, se remémorent une partie de chasse, un match de cricket, les seins d'une ancienne maîtresse... Avec ces gentlemen des tranchées, André Maurois rend son plus bel hommage à l'Angleterre et crée le personnage inoubliable du colonel Bramble. En retrouvant le général Bramble est un texte retrouvé où Maurois relate son expérience d'agent de liaison auprès de l'armée britannique pendant la Grande Guerre ; il y explique son amour de l'Angleterre et revient sur la relation d'amour-haine entre nos deux pays. Le titre s'explique par le fait que, en 1920, Maurois a publié chez Grasset une plaquette faisant suite aux Silences du colonel Bramble, où son héros était devenu général.
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De toutes les grandes biographies entreprises par André Maurois (Balzac, Hugo, Chateaubriand, entre autres), celle qu'il consacra au poète romantique anglais George Gordon Byron (1788-1824) est sans doute la plus hantée, la plus excessive, la plus risquée. La hantise, l'excès, le risque tiennent au sujet. L'auteur de Childe Harold et de Parisina, avec son génie et son pied-bot, était un homme plein d'amertume, fier, infernal. « Pour les romantiques, la vie est une oeuvre », écrit Maurois. Mais les romantiques se jettent aussi dans leur oeuvre. Byron a fait de la sienne un tableau, un drapeau, un miroir, un tombeau. Il est mort à 36 ans à Missolonghi, en Grèce, rallié à la lutte de ce pays contre la domination turque. En un sens, la brève vie de ce « carbonaro » fut tout entière une guerre de libération : une mère méprisée, des amours déçues, un mariage problématique, une classe sociale qu'il nargue, des exils déguisés en voyages, des ennemis choisis et redoutables tels le pape et les autrichiens...
Ami de Percy Shelley et admirateur de Walter Scott, le poète a poussé sur l'humus du XIXe siècle, mais ses lettres et ses journaux font de lui, comme l'écrit Maurois, un écrivain « de tous les temps ». Pour une raison simple et rare : cette âme qui se pensait damnée ne mentait jamais, avouant l'inceste, l'orgie, le mélodrame, les ricanements.
André Maurois souffre parfois d'une image de notable des lettres. Un notable n'aurait jamais aussi bien compris la psychologie et l'héroïsme romantiques. Anglophile passionné, Maurois connaît son Byron sur le bout des doigts. Son sens du récit, précis et fiévreux, fait merveille. Dans le double registre scientifique et passionnel, Don Juan ou la Vie de Byron, dont la première édition date de 1930, est un modèle du genre. -
Depuis le néolithique jusqu'à nos jours, la destinée de l'Angleterre apparaît comme la plus singulière de toute l'histoire occidentale. Partie prenante de l'aventure européenne dans laquelle elle a joué un rôle majeur et parfois hégémonique, la Grande-Bretagne n'en a pas moins constamment cultivé son identité insulaire, ses traditions propres et sa fierté.
Il fallait toute l'érudition et la finesse du biographe de Byron, de Shelley, de Disraeli, d'Edouard VII et aussi de l'auteur des Silences du colonel Bramble pour rendre intelligible aux Français le passé d'un peuple qui les a toujours fascinés, irrités, déroutés. -
Voltaire : Aspects de la biographie
André Maurois
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 19 Octobre 2005
- 9782246672210
Dès 1928, au début de sa carrière de biographe, dans l'une des conférences composant Aspects de la biographie, Maurois prévenait que cette discipline serait toujours "difficile". "Nous exigeons d'elle les scrupules de la science et les enchantements de l'art, la vérité sensible du roman et les savants mensonges de l'histoire. Il faut, pour doser cet instable mélange, beaucoup de prudence et de tact". Il voulait dire que la biographie était un art à part entière.
On n'en doute plus quand on lit son excellent Voltaire (1935), suite de tableaux écrits "allegretto" , bien dans le ton de l'auteur de Zadig, ce modèle de l'esprit français. En vingt-deux courts chapitres, Maurois raconte l'enfance du philosophe, ses succès et ses persécutions, sa liaison orageuse avec Mme du Châtelet et ses liens avec Frédéric II de Prusse. Au passage, il commente Candide et s'arrête sur des oeuvres moins connues. Il évoque, entre autres moments glorieux, la vie de l'écrivain à Ferney et l'affaire Calas. Cette petite merveille de synthèse et d'érudition situe Voltaire en son temps et en son éternité, face au pouvoir et à la postérité.
L'écriture de Maurois frappe, joue, dessine, grave au portrait. Le biographe suit Voltaire jusqu'au bout : "Dans un carosse bleu semé d'étoiles d'or, le vieux squelette en habit de velours bordé de fourrure, une petite canne à la main, traversa la ville". Et nous traversons le temps. -
En écrivant Ariel ou la vie de Shelley (1923), André Maurois s'affranchissait d'une dette de jeunesse. « Oui, vraiment, il me semblait que raconter cette vie, ce serait un peu me libérer moi-même », déclare-t-il dans Aspects de la biographie. Adoptant la forme romanesque, le livre n'en respecte pas moins rigoureusement les faits. Qui était Percy Bysshe Shelley (1792-1822), l'auteur de Prométhée délivré ? Un garçon d'une extrême beauté, héritier d'une famille aristocratique du Sussex. Mais surtout un paria, renvoyé d'Oxford pour avoir écrit Nécessité de l'athéisme. Ce romantique ne croyait pas au mariage. A 25 ans, il s'était pourtant marié deux fois. Sa première épouse, Harriett, s'est suicidée. La seconde, Mary, est l'auteur de Frankenstein. Exilé en Italie, il y retrouva son ami George Byron, l'autre grand romantique anglais. Mais alors que « Shelley ne se connaît pas dix lecteurs », l'éditeur de Byron recourt à la police pour protéger la maison de son auteur à chaque parution d'un nouveau chant de Childe Harold... Shelley, ce météore rattrapé par la mort. La maladie lui a pris sa fille Clara et son fils William. Lui pensait prendre la mer - et le feu - sur son petit yacht l'Ariel. On retrouvera son corps sur une plage de Viareggio. Dans les poches de son veston, un volume de Keats, un autre de Sophocle. A la façon des Grecs antiques, on brûla son corps sur la plage, sous les yeux de Byron.
Cette biographie en forme d'éducation sentimentale a quelque chose de conjuratoire. Pour se délivrer de ses démons, André Maurois devait ressusciter Shelley -
René ; ou la vie de Chateaubriand
André Maurois
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 12 Octobre 2005
- 9782246189046
René ou la vie de Chateaubriand, publié pour la première fois en 1938, est l'une des biographies majeures d'André Maurois. Chateaubriand (1768-1848), c'est une vie surabondante et une oeuvre peuplée de chefs d'oeuvres (Génie du christianisme, Mémoires d'Outre-Tombe, Vie de Rancé). "Disciple de Rousseau et ennemi de Robespierre, admirateur de Napoléon et ennemi de Bonaparte, monarchiste et rebelle à ses rois, libéral et ultra, raisonnable et visionnaire" comme l'écrit Maurois, nul n'a mieux aimé la liberté que lui. Il n'y a pas de mystère Chateaubriand, mais il y a un monde Chateaubriand, fait d'idéalisme et de lucidité, d'ambition et de détachement, de passion pour la vie et d'amour de la mort. C'est ce monde qu'André Maurois, avec la finesse psychologique, l'esprit de synthèse et la curiosité qui le caractérisent, nous invite à explorer.
Nomade en Amérique et chrétien à Jérusalem, ministre à Berlin et ambassadeur à Rome et à Londres sous la Restauration, le gentilhomme breton fut en exil partout sans jamais se perdre de vue. "Il avait lui-même divisé sa vie en trois parties : le voyageur et le soldat, l'homme de lettres, l'homme d'action". Chateaubriand fut aussi un grand amoureux, on lira ici de belles pages sur Pauline de Beaumont et Juliette Récamier. Quant à l'écrivain, il est immense, par ses vues et sa "hardiesse dans le choix des mots et le ramassé des images". Maurois voit en lui l'annonciateur de Proust. On ne peut plus marcher sur les traces du géant de Combourg sans un détour prolongé par cette biographie essentielle. -
Au début du siècle, Mme Herpain trompe son mari et ébranle l'équilibre bourgeois de sa famille. Denise, leur fille, exaltée et orgueilleuse, grandira en se forgeant une morale contre l'indignité de sa mère, dans la promesse de ne jamais lui ressembler... Y parviendra-t-elle?
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Publié pour la première fois en 1949, cet ouvrage demeure une magistrale chronique de la formation et des métamorphoses d'un extraordinaire romancier et d'une oeuvre parmi les plus géniales de tous les temps. Biographe rompu de longue date à l'exercice d'un genre difficile , Maurois éclaire toutes les dimensions de son personnage, mais, romancier lui-même, il s'est gardé d'écraser son sujet sous le poids d'une érudition totalisante. Il est allé à l'essentiel, en éclairant magistralement la formation de l'écrivain, sa culture littéraire prodigieuse, son travail acharné masqué par un apparent snobisme, ses procédés d'écriture, ses exigences proprement métaphysiques, son courage face à la maladie, sa recherche permanente éperdue, presque mystique, d'un absolu, non pas Dieu mais l'oeuvre d'Art. Tout ce qu'André Maurois nous donne à saisir des conceptions de l'amour chez Proust, et de son homosexualité, reste de premier ordre. Il n'y a aucune réserve niaise dans ce qu'il suggère à propos de Charlus, de Jupien, et sur certains côtés effrayants de Proust lui-même. Le livre d'André Maurois marque une date, un renouveau fondamental de la critique proustienne.
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« J'avais, de 1927 à 1939, accumulé des notes (conversations, scènes, portraits), pour un roman politique : Le député de Pont-de-l'Eure. La seconde Guerre Mondiale éclata au moment où je me croyais prêt à écrire ce livre. Elle le rendit impossible, en transformant profondément la société que j'avais étudiée. Les hommes, les moeurs, mes propres passions, tout était nouveau. Je pensai que le tableau d'une Troisième République défunte retiendrait difficilement l'attention du lecteur d'après-guerre. Ce n'était pas encore de l'histoire, et le romanesque s'en était retiré.
Toutefois, relisant ces notes au cours d'une longue maladie, j'ai été frappé par l'intérêt que j'y prenais moi-même. Oui, ces hommes, dont beaucoup jouaient dans l'histoire des rôles importants, avaient dit ces choses devant moi. C'était la vie même, à laquelle le choix mêlait peut-être un peu d'art. Le secret ne pèse plus sur ces événements déjà lointains. Il m'a semblé utile de montrer cette image, non déformée, d'une réalité peu connue.
Aux conversations politiques, j'ai joint des propos d'écrivains, de savants, d'acteurs. Quelques-uns de mes amis les plus chers manquent à cette galerie. Par exemple, on n'y trouve pas de conversations avec Alain, avec Lyautey ; je me réservais d'écrire des livres sur eux, ce que j'ai fait. Ceci n'est pas du tout un journal. Il m'arrivait de rester un an (et même, pendant et après la guerre, douze ans) sans prendre une note. Avant toute chose, je me suis imposé de ne pas gauchir le passé pour l'intégrer dans le présent. Mes cahiers contenaient des faits bruts ; je me suis gardé de les habiller de commentaires. D'où le titre de Choses Nues. Voici, non toute la vérité, mais rien que la vérité. Sa nudité sera sa seule parure. » A. M. -
André Maurois raconte l'histoire de France comme on l'a rarement lue. Sous sa plume lumineuse, les personnages historiques prennent vie, leur caractère, leurs passions, leurs succès et leurs échecs font toute la chair des événements qui, peu à peu, ont construit la France.
Dans un style aussi clair que synthétique, ce récit nous fait comprendre « pourquoi la France devint la France ». Rédigé aux heures les plus noires du XXe siècle, alors que les Français doutaient d'eux-mêmes, il propose l'histoire réjouissante, positive et glorieuse d'une Nation jamais achevée.
Véritable chef-d'oeuvre oublié, l'Histoire de la France, rééditée ici pour la première fois depuis plus de cinquante ans, s'impose comme un classique à transmettre entre générations.
André Maurois (1885-1967) est l'auteur de nombreux romans et de biographies d'écrivains qui ont rencontré d'immenses succès et lui valurent d'être élu à l'Académie française en 1938. C'est lors de son exil aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale qu'il écrivit cette Histoire de la France. -
« Au temps où le roi Louis-Philippe régnait sur les Français, M. Bertrand d'Ouville, rentier et archéologue abbevillois, revenant un matin d'Amiens en diligence, se trouva seul dans la voiture avec un jeune homme grave et barbu, dont le chapeau en tronc de cône et le gilet à la Robespierre proclamaient assez naïvement les opinions républicaines. »Publié en 1919, Ni ange ni bête est le premier roman d'André Maurois.
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Portraits de Robert et Elizabeth Brownig, Emily Dickinson, Heinrich von Kleist, Nicolas Gogol, James Boswell, Ernest Hemingway, Alain, Sainte-Beuve.
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"En public, comme en privé, j'ai toujours vu André Maurois chercher le meilleur dans les êtres et les choses... Il a aimé et fait aimer : je ne connais pas de plus bel éloge." Le mot est dans un écrit qu'on trouvera ici, à la suite du texte d'André Maurois.Ce que je crois avait paru, comme on sait, dans mes "Cahiers Irréguliers" et, en quelques jours, l'édition avait été enlevée. Je me sentais le devoir d'étendre le rayonnement de ce petit livre. Entre temps, André Maurois avait reçu de précieuses lettres qu'il m'avait montrées. je parvins à le convaincre de publier ces lettres à la suite de son texte. Voilà donc renouée, à l'usage des "esprits honnêtes et en quête de leur propre voie", une vielle coutume de la librairie.
Je suis particulièrement heureux de présenter cet ensemble, dont une causerie d'André Muarois sur les grands courants de la pensée contemporaine, que nous publions à la fin du livre, fait en quelque sorte l'unité.Bernard Grasset -
On trouvera ici quatre conférences sur Tourguéniev, prononcées à la Société des Conférences, au printemps de 1930. Hors quelques additions, je n'en ai pas modifié le texte. Mais j'ai développé et divisé en deux parties la quatrième conférence, qui était la plus importante à mes yeux. Mes sources étaient : l'oeuvre de Tourguéniev, les livres de MM. Yarmolinsky, Haumant, Halpérine Kaminsky, Edward Garnett ; l'étude de M. Paul Bourget dans les Essais de Psychologie Contemporaine, le Journal des Goncourt, la préface d'Edmond Jaloux pour Dimitri Roudine, et enfin les notes de M. Henri Mongault dans son édition des Mémoires d'un chasseur. Pour l'histoire de la Russie, je me suis surtout servi de Platonov ; pour la description de la Russie au temps de la jeunesse de Tourguéniev, du livre de Custine ; pour le portrait de Bakounine, de l'ouvrage de Mademoiselle Iswolsky ; pour Herzen, de la thèse de M. Labry. M. Mazon avait eu la très grande obligeance de me communiquer les épreuves de sa remarquable édition des notes laissées par Tourguéniev. Je dois aussi des remerciements à M. Charles Salomon et à M. Semenoff qui, l'un et l'autre, ont bien voulu lire les épreuves de ce livre dans la Revue Hebdomadaire ; à M. Jousserandot qui m'a signalé quelques erreurs, enfin à M. Paul Boyer et à Mademoiselle Tourgueneff qui ont suivi mon travail avec bienveillance. M. Charles Salomon m'a autorisé à reproduire les parfaites traductions des poèmes en prose qu'il a données aux Editions de la Pléïade. Enfin quelques amis russes ont traduit pour moi des textes inédits en français.
Je crois nécessaire de répéter au sujet de Tourguéniev ce que je disais au début d'un livre de même nature sur Dickens. Il est impossible, en quatre conférences, de traiter des sujets aussi complexes que la vie de Tourguéniev, l'histoire de la Russie de son temps, l'analyse critique de ses oeuvres. Je prie donc le lecteur de ne considérer ce travail, bien qu'il ait été fait avec soin, que comme une esquisse. Qu'il le complète lui-même, s'il en a la volonté et le loisir, en lisant au moins les Mémoires d'un chasseur, Dimitri Roudine, Fumée, Pères et Enfants et les poèmes en prose. Quant à la vie de Tourguéniev, j'espère que l'excellente biographie de M. Yarmolinsky sera quelque jour traduite. -
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Quatre nouvelles illustrent différents thèmes : un monde utopique, l'amour parfait, les dangers de la psychanalyse et les excès du progrès.
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L' "Inconnue" à laquelle s'adresse André Maurois symbolise, à vrai dire, toutes les femmes qui s'interrogent sur la vie. L'écrivain répond aux questions qu'elle peut se poser sur l'amour, ses joies et ses complications, sur la vie conjugale et ses problèmes, sur la coquetterie, sur l'art de plaire, sur le perfectionnement moral et intellectuel. Il lui indique comment vivre en société, comment travailler, comment lire. Il n'oublie pas aussi la question des détentes nécessaires, les vacances, les plaisirs de l'esprit et du corps, l'utilisation des loisirs. Ces leçons ne sont jamais pédantes ou pesantes. Chemin faisant, André Maurois trace un véritable art de vivre, d'une extrême richesse, à la fois efficace et charmant. Il le fait dans des lettres ravissantes où mille nuances épousent sans cesse la diversité des questions et des coeurs. Le psychologue est toujours souriant ; c'est un guide sûr, solide, mais aimable et indulgent. Il a la bienveillance que donne la connaissance du coeur, l'intelligence la plus souple et l'expérience.
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« Plus que jamais, il nous faut des chefs. Des problèmes comme celui de la monnaie, celui des dettes entre nations, celui de la sécurité de l'Europe, exigent de grands esprits. Chaque peuple a de bons arguments ; sur le plan de la logique et du droit on peut discuter sans fin ; il faut trancher. Il faut donc dans chaque pays un homme qui sache dire : " Décision " et ajouter aussitôt : " Exécution "... Rassurez-vous, mon cher maître, je ne demande pas (et je ne souhaite pas) que cet homme soit un soldat. Mais je demande qu'il ait l'esprit militaire, c'est-à-dire le courage de choisir et le courage de commander. »André Maurois
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« Chacun de nous déteste tous les autres, c'est entendu. Mais s'il les déteste comme individus, il ne peut se défendre d'un goût dépravé pour la sottise quand elle est l'oeuvre du troupeau tout entier. »André Maurois
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Publié pour la première fois en 1934, L'instinct du bonheur est un des grands livres d'André Maurois.