Alors que son épouse attend leur troisième enfant, Nobuki Niré trouve un vieux cahier dans l'un des tiroirs de son ancien bureau d'écolier. Il s'agit du journal que sa mère, atteinte d'Alzheimer, a éprouvé le besoin de tenir lorsqu'elle a senti sa mémoire décliner. À travers ces quelques mots, parfois quotidiens, parfois intimes, Nobuki va découvrir une femme qui a eu une vie avant lui, à travers lui, et qui désormais ne peut plus en rendre compte.
Mitsuo Kawano est étonné quand il croise par hasard un ancien copain d'école devenu président d'une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l'invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne camarade de classe, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse.
Mitsuo est un homme satisfait, marié, père de famille attentionné, et il a un bon métier. Certes, son mariage est désormais sexless, mais il se contente de soulager ses besoins dans les salons érotiques.
Revoir Mitsuko, son premier amour, le poussera à revisiter ses années de jeunesse et ses rêves d'alors.
Enfant, Yukio avait coutume de jouer au parc avec une fillette accompagnée de son père. Des années plus tard, il apprendra avec effroi que cette famille était aussi la sienne ; il perdra alors un père pour la seconde fois.
En 1923, pour échapper aux violences japonaises, une jeune Coréenne est cachée sous un nom japonais et confiée au prêtre Tsubame. Son histoire et son impossible réconciliation avec elle-même sont l'occasion d'une réflexion sur l'identité perdue.
Mitsuko, libraire d'occasion la journée, entraîneuse dans un bar une soirée par semaine, vit seule avec sa mère et son fils sourd, né dans des circonstances qu'elle ne tient pas à élucider... Après Le Poids des secrets et Au coeur du Yamato, Aki Shimazaki dans ce nouveau cycle romanesque observe l'intimité des individus sans se départir de sa pudeur ni de son élégance.
A la saison des lucioles, lorsqu'elle rend visite à sa grand-mère, Tsubaki est loin de se douter que celle-ci lui confiera bientôt le secret qui ronge sa vie depuis cinquante ans, incapable qu'elle fut de le révéler à son mari. Etudiante en archéologie, Tsubaki apprend à travers cette confession les lois cruelles de la vie : l'innocence et la naïveté des jeunes filles sont souvent abusées par les hommes de pouvoir et d'expérience, et leur destinée s'en trouve à jamais bouleversée.
Après un premier mariage raté, Kenji Takahashi découvre qu'il est stérile. Accablé, il quitte la maison familiale. Seule compte encore pour lui sa nurse, Sono. Lorsqu'il fait la connaissance de Mariko, qui vit seule avec son fils, Yukio, il en tombe amoureux et l'épouse contre l'avis de ses parents, qui le déshéritent.
Quarante-six ans plus tard, retraité et affaibli, il recherche les traces de Sono. Au moment où il retrouve sa tombe, sur laquelle est inscrit le nom de la fleur de myosotis (wasurenagusa), il découvre le secret de ses origines et le malheur qui a frappé ses parents.
Originaire d'une petite ville de la région du San'in, Kyôko est une femme célibataire d'une grande beauté. Tout l'oppose à sa soeur cadette Anzu, divorcée, mère d'un garçon, céramiste reconnue. Kyôko, elle, poursuit depuis treize ans une carrière de secrétaire de direction dans une société de cosmétiques à Tokyo. Elle profite ainsi, avec légèreté, du magnétisme qu'elle exerce sur les hommes et s'épanouit au gré de ses voyages d'affaires. Mais le départ soudain de son patron et l'arrivée du nouveau, plus jeune, plus charmant, vont ébranler en elle bien des certitudes.
Après plus de quarante ans de mariage, Tetsuo et Fujiko se sont installés en maison de retraite car Fujiko, atteinte de la maladie d'Alzheimer, requiert une prise en charge particulière. Un matin, au réveil, elle ne reconnaît plus son époux. D'abord en grand désarroi, Tetsuo entreprend finalement de reconquérir celle qui le prend désormais pour un étranger auquel elle se trouve simplement fiancée.
Quand la compagnie d'import-export Goshima de Tokyo se propose d'affecter Takashi Aoki à sa succursale de Paris, ce jeune employé prometteur se trouve à un point tournant de sa vie puisqu'il vient de rencontrer enfin la femme avec qui il souhaite fonder une famille, Yûko Tanase.
Mais il sait aussi que les lois silencieuses et impitoyables de sa société, à l'intransigeance impériale, peuvent écraser d'un doigt les relations humaines des êtres qui ne font pas partie des puissants. Qu'adviendra-t-il alors de la promesse des amoureux, faite au café Mitsuba ?
La dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c'était en 1942, quand ce dernier partait travailler en Mandchourie, d'où il a été déporté en Sibérie après la fin de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à peu dans les errances de l'alzheimer tout en conservant l'espoir de revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu, est vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de sa disparition: ce qui s'est passé sur le bateau qui le ramenait au Japon a brisé net le cours de sa vie. D'une logique dramatique imparable, ce roman explore le destin d'êtres que l'Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux.
Les souvenirs d'une vieille dame qui fête cinquante-six années d'harmonie conjugale sont l'occasion d'évoquer les destinées ou les arrangements qui président à l'union de deux êtres mais également un demi-siècle d'histoire nipponne, de la défaite de 1945 au capitalisme tyrannique d'aujourd'hui.
Jeune femme moderne, Zakuro, la petite-nièce de monsieur Toda et de son épouse, doit se marier prochainement. Dans son enthousiasme, curieuse d'en apprendre davantage sur leur coup de foudre, elle demande à sa grand-tante de lui faire le récit de ses propres fiançailles. Bien qu'ils n'aient pas d'enfants, Aïko et Tsuyoshi Toda forment en effet un couple exemplaire aux yeux de tous, toujours heureux et uni après plus d'un demi-siècle de vie commune.
Le poids des ans affecte davantage son mari qu'elle-même, mais c'est une femme se sachant néanmoins parvenue à l'âge des bilans qui dévoile ses souvenirs, en même temps qu'ils remontent à sa mémoire, au fil des promenades, des rencontres dans le quartier ou des siestes lors des après-midi de pluie. Au regard de toutes ces années - celles d'un premier mariage raté, puis celles passées au côté de son mari affairé à la reconstruction économique d'un Japon détruit par la guerre -, Aïko Toda, la femme infertile, mesure maintenant ses choix.
Avec la sobriété et la justesse qu'on lui connaît, Aki Shimazaki clôt ici le cycle intitulé Au coeur du Yamato, où le Japon d'après-guerre compose une trame de fond sur laquelle se nouent des histoires dramatiques, mais aussi des histoires de bonheur tendre.
Mitsuba a aujourd'hui treize ans. Sa mère Yûko a conçu cette enfant lors d'une nuit passée avec un homme qui l'aimait follement mais ne pouvait pas l'épouser. Elle vit une existence calme et sereine depuis que, enceinte, elle a épousé Takashi Sumida. Pendant la fête d'anniversaire, Yûko rencontre une femme dont le mari est bisexuel, et c'est en discutant avec elle qu'elle pressent que son époux, dont elle a appris la stérilité au début de leur mariage, a peut-être de bonnes raisons de l'avoir épousée aussi rapidement.
C'est la force des histoires d'Aki Shimazaki que de lever le voile sur ces vies tranquilles où la tragédie s'abat avec une brutalité sèche. Ce quatrième volume de son second cycle romanesque ajoute une pierre importante à l'édifice de son projet littéraire. Avec l'écriture discrète, élégante et pleine d'empathie qu'on lui connaît, elle met en évidence, à travers le silence mensonger des hommes, l'insondable douleur de vivre dans le secret et la violence des lois sociales au Japon.
Avec la visite inattendue d'un homme qui réveille le souvenir du suicide de son père, Nobu apprend une tout autre histoire que celle qui a assombri sa jeunesse. Après Mitsuba (2006) et Zakuro (2008), Tonbo est le troisième volet du nouveau cycle romanesque d'Aki Shimazaki, où l'on retrouve son écriture dépouillée, empathique et élégante.
Nobu a fondé en 1981 un juku, établissement de cours privés spécialisé dans la préparation des examens. Six ans plus tard, avec la visite inattendue d'un homme qui réveille le souvenir du suicide de son père, il apprend une tout autre histoire que celle qui a assombri sa jeunesse. Professeur respecté, injustement accusé d'avoir provoqué la mort d'un élève rebelle, le père de Nobu avait vu son destin littéralement pris dans les mailles inextricables d'une rivalité d'étudiants. Mais le drame d'alors prend aujourd'hui une tournure imprévue.
Après le remarquable succès public de son cycle Le Poids des secrets, récompensé au Canada par plusieurs prix littéraires, Aki Shimazaki construit un nouveau projet romanesque à multiples facettes : chaque titre de la série composée pour l'instant de Mitsuba, Zakuro et Tonbo peut se lire indépendamment, mais ensemble ils éclairent dans toute leur complexité des secrets familiaux imbriqués dans la cruelle réalité du monde professionnel et de l'Histoire japonaise. Dépouillée, aussi précise qu'économe, la plume d'Aki Shimazaki n'en est pas froide pour autant : son art de la litote suscite une empathie remarquable et crée un suspense psychologique tout à fait fascinant.
Anzu, céramiste, se consacre intensément à son art, surtout depuis son divorce. Elle vit avec son fils et ne souhaite pas se remarier, ayant été déçue les deux fois où elle est tombée amoureuse. C'est alors que sa soeur aînée, célibataire et séductrice impénitente, annonce qu'elle s'est fiancée. «Suzuran» est le premier volume d'un nouveau cycle romanesque d'Aki Shimazaki, qui maîtrise à la perfection la saga familiale minimaliste, le mélodrame sous euphémisme.
La mort subite de la séduisante Mitsuko prend tout le monde par surprise, y compris les clients de sa librairie. Alors que des visiteurs viennent rendre un dernier hommage à sa mère, Tarô, son fils sourd et muet, est charmé par la beauté naturelle d'une jeune femme venue lui présenter ses condoléances.
Atsuko est épanouie sur la petite ferme biologique dont elle a longtemps rêvé et où son mari a fini par la rejoindre, renonçant à la vie citadine qu'il appréciait. Quand une amie du passé resurgit, l'équilibre tranquille de son existence se trouve remis en cause.
Chef d'entreprise prospère, marié et père de famille censément comblé, Gorô se voit contraint de reconsidérer l'équilibre de son existence et de se regarder en face le jour où toutes ses convictions sont ébranlées.