« Dans toutes les boites de l'époque, il fallait faire preuve d'un minimum d'élégance. Aux Bains-Douches, on voyait des jeunes femmes à moitié nues avec un authentique gâteau sur la tête, en guise de chapeau. Au Rose-Bonbon, on croisait des pirates, des yachtmen et des femmes en guêpières. » Dans les nuits parisiennes des années 1980, on y croise Klaus, biker, qui ne se lève que lorsque le soleil se couche ; Jah-Marie, un peu disc-jockey, attaché de presse, couturier, musicien ; Coralie qui rencontre des hommes pour financer son nouveau train de vie ; Peter, le physio ou Cyrille, le dealer.
Témoin privilégié d'une époque et de personnages à la fois ordinaires et extraordinaires, Arnaud-Louis Chevallier retrace un univers où les punks chics côtoient les starlettes lascives et les allumés de tous poils. Où la quête des plaisirs, de la sensualité et de l'absolu tient lieu de seule morale, au mépris des conventions sociales et du conformisme. Un temps futile, mais où seul l'instant comptait.
Que la fête (re)commence !
Fascinée par une ruelle, née il y a cinq cents ans entre la place Saint-Sulpice et le jardin du Luxembourg, j'ai cherché à découvrir celles et ceux qui y ont vécu de siècle en siècle, de numéro en numéro, d'étage en étage, depuis 1518. La rue Férou est devenue le lieu d'une question existentielle : qu'est-ce qui donne le sentiment d'être chez soi quelque part ? D'habiter tout à la fois son corps, sa maison et le monde ?
Je me suis glissée dans la peau d'un photographe du xixe siècle et d'une comédienne de la Comédie-Française au xviiie, j'ai accompagné Man Ray dans son atelier, Mme de La Fayette dans sa maison d'enfance ou des religieuses dans leur couvent. Comme une psychanalyste prête à tout entendre, à tout écouter, sans choisir ni trier, j'ai ouvert ma porte aux voix du passé.
Sous la rue Férou, j'ai découvert ma rue Férou, hantée par le cortège de celles et ceux qui n'ont pas d'autres traces pour dire leur passage sur cette terre que des listes de noms.
Singulière ruelle qui s'absente à ses deux bouts. Ses pierres recèlent des trésors d'histoires, de légendes, de questions sans réponses et de réponses sans questions.
Une rue, dix maisons, cent romans.
Paris Fantasme.
L'émotion ressentie dans le monde entier au soir du 15 avril 2019 nous a rappelé à quel point Notre-Dame de Paris fait partie de notre histoire, de notre identité. Et de nous-mêmes.
Pour comprendre un attachement si profond, il faut revenir sur ce passé qui nous lie et redécouvrir cette cathédrale de France où, tant de fois, nous nous sommes unis et réconciliés pendant près d'un millénaire. À la fois sacrée et laïque, gothique et révolutionnaire, médiévale et romantique, elle a toujours offert un refuge à chacun, qu'on soit croyant, athée, ou même sacrilège.
À travers une dizaine d'épisodes clés, Agnès C. Poirier retrace une brève histoire de Notre-Dame et montre qu'au-delà de ce grand oeuvre sans cesse renouvelé, c'est l'âme d'une nation qui s'est construite. Ce récit passionnant fourmille d'anecdotes méconnues sur le rôle majeur et souvent inattendu qu'a joué la cathédrale au fil des siècles.
La balade commence au palais du Louvre. On y surprend le lever du roi Henri IV. L'auteur nous promène ensuite dans tout Paris. Il nous fait franchir parfois de vieilles portes, comme celle aperçue au fond d'une ruelle du village de Noisy-le-Roi.
Le temps d'un instant, il fait revivre le chef de la bande Lauda qui, durant l'exécution de sa propre femme et de sa fille, vole le cheval de l'exécuteur au beau milieu de la place de Grève.
Pour nous, il entrouvre la porte des Archives nationales qui n'abrite pas que des vieux papiers. La machine infernale de Fieschi, le poignard de Louvel et l'habit porté par Damiens qui frappa Louis XV de son canif en constituent quelques preuves.
Les anecdotes sont nombreuses. Le ton est plaisant. Ici, Paris, revit, quartier par quartier. On le doit à ce livre insolite et au talent de ce formidable conteur qu'est G. Lenotre.