Sous la direction d'Hélène Monsacré, directrice du Département des Sciences humaines des Éditions Albin Michel et qui a publié, notamment, Les Larmes d'Achille (1984, 2010).
Avec les contributions de Victor Bérard, Manon Brouillet, Eva Cantarella, Michel Casevitz, Adrian Faure, Xavier Gheerbrant, Giulio Guidorizzi, Jean Humbert, Christine Hunzinger, Pierre Judet de La Combe, Gérard Lambin, Silvia Milanezi, Hélène Monsacré et Heinz Wismann.
En mettant en lumière l'infinie variété des expériences que l'on désignait sous le nom de philosophia, de l'« époque des sages » à la christianisation du monde antique, Pierre Vesperini poursuit sa reconstitution d'une Antiquité « exotique ».
Chacun croit savoir, pour l'avoir appris à l'école, ce qu'était la philosophie antique : la naissance de la Raison, avec la critique du mythe et de la religion ; l'invention de l'éthique, avec le « souci de soi » et les « exercices spirituels » ; et bien sûr une galerie de bustes blancs vénérables : Socrate, Platon, Aristote, etc.
Pierre Vesperini propose de mettre en suspens ce « grand récit », et d'aller directement aux sources, en leur posant une question simple : qu'appelait-on philosophia dans l'Antiquité ? Tout d'un coup, le musée laisse place à un territoire luxuriant de couleurs et d'histoires, où le familier retrouve son étrangeté, où l'inconnu fait son entrée.
L'histoire ici, loin de s'opposer à la philosophie, la déplace. Car en proposant une reconstitution de l'expérience antique de la philosophia, du « temps des sages » à la christianisation, l'auteur invite aussi à prendre conscience de ce qui a été perdu, pour inventer d'autres façons de concevoir le savoir et la pensée.
Le "divin Platon", l'un des premiers philosophes, est une figure lumineuse de l'antiquité grecque. Cet ouvrage nous invite à une promenade initiatique à travers trois itinéraires: on découvre la culture grecque au fil de la biographie de Platon ; on croise la pensée et les aventures de Platon qui a eu une vie très mouvementée, faisant voler en éclats notre vision du philosophe triste et muré dans son silence; on découvre le plaisir de penser avec Platon en progressant à travers son oeuvre. Pour lui, le malheur de l'homme vient de l'organisation politique désordonnée. Il se demande comment vivre en harmonie dans la cité mais cela nécessite aussi de réformer l'homme: quelle est sa vraie nature? Au lieu de chercher la persuasion, ne vaut-il pas mieux tendre vers le vrai? Ce but passe par la recherche des valeurs essentielles, l'éducation et la justice. Le bonheur de penser caractérise la philosophie de Platon et, pour nous, la philosophie même.
L'ouvrage conjugue certaines traductions CUF modernisées et remaniées (collection Chambry, Avianus) avec des traductions nouvelles (Phèdre) ou inédites (Babrius).
Chaque chapitre est précédé d'une introduction nouvelle et accompagné de notes discrètes permettant non seulement de rendre ces textes accessibles au plus grand nombre mais aussi d'en déployer toute la portée. En effet derrière l'histoire racontée se cache un sens second. Les fables tiennent de l'énigme. Elles se disent volontiers en prose, ou bien en vers iambiques, voués à la moquerie. Elles ne s'adressent pas aux enfants en priorité (certaines seraient plutôt déplacées dans les écoles...) mais ont beaucoup pour leur plaire, parce qu'elles savent amuser en instruisant.
Entre réalisme et fantaisie, ces fables parlent autant aux petits qu'aux grands, en âge, mais aussi en condition, l'adresse aux grands de ce monde en est même une des caractéristiques. D'où l'importance pour le lecteur d'avoir à sa disposition des notes succinctes fournissant les explications indispensables dans les domaines du mythe, de la religion, de l'histoire politique et sociale, de la culture matérielle, de la vie animale etc. Ce type de notes était absent des traductions publiées précédemment.
Dans une traduction précise et vivante, ce volume a aussi pour originalité de rassembler « les fables en contexte », c'est-à-dire les fables qui ne se trouvent pas dans les recueils de fables, mais chez les plus grands écrivains grecs et latins comme Hésiode, Sophocle, Platon, Aristote, Tite- Live, Horace, Plutarque.
Comment distinguer le vrai du faux expert ? Et comment déterminer ce qui est bien et ce qui est mal ? Voici plus de 1400 ans, un homme se dresse pour dénoncer les faux-semblants des discours convenus, la démagogie, le populisme et la médisance, le rôle pervers de l'argent, du pouvoir et de la notoriété. Adversaire du cynisme, respectueux des institutions démocratiques, il sacrifie sa vie sur l'autel du droit à la liberté de l'esprit.
Introduction Livres I à XII
Comme Socrate, qu'il admirait, Épictète n'a rien écrit. Ses enseignements ont été recueillis par un de ses disciples enthousiastes, Arrien, qui accompagna l'édition officielle du texte d'une sorte de préface aux Entretiens, intitulée la Lettre à Lucius Gellius. Outre ces Entretiens, les leçons d'Épictète furent résumées au sein du Manuel, davantage destiné aux initiés et qui connut une fortune considérable, chez les chrétiens comme chez les païens.
Épictète est beaucoup moins un philosophe qu'un moraliste. Il ne propose pas un chemin de vie mais une sagesse qui ouvre sur le bonheur. La philosophie enveloppée dans le Manuel et dans les Entretiens est celle du stoïcisme primitif, mettant en oeuvre la doctrine de Zénon de Cittium, de Cléanthe et surtout de Chrysippe. Tout son effort tend à libérer l'homme, de manière intérieure uniquement, par la rectitude totale de la pensée.
Ainsi se dessine une morale de l'assentiment, toute entière bâtie sur le jugement. La discipline de l'âme à laquelle nous invite Épictète, ce détachement absolu de tous les événements extérieurs, de tout ce qui ne dépend pas de nous, doit être le fruit d'une acceptation joyeuse, qui nous fait vivre selon la nature et la raison universelles.
Platon inaugure, par l'intermédiaire de Socrate, ce geste intellectuel primordial : s'interroger, sans préjugés, sur ce qui fait que la vie de l'homme et de la cité vaut d'être vécue. C'est pourquoi nous n'avons pas cessé d'être les contemporains de Socrate qui, dans les rues d'Athènes et sur la place publique, discutait avec ceux qui l'entouraient de ce qui fait la valeur d'une vie humaine, de ce qui motive telle ou telle action individuelle ou civique, des buts que poursuivent l'individu et la cité.
Cette édition comprend la totalité des dialogues de Platon, ainsi que la traduction inédite des oeuvres douteuses et apocryphes. Elle comporte en outre une introduction générale, des notices de présentation pour chaque dialogue, des annexes, un index des noms propres et des notions, et un répertoire des citations, qui permettent à tous, néophytes ou familiers, de redécouvrir Platon.
Ce volume rassemble, intégralement traduits pour la première fois et présentés en édition bilingue, tous les écrits de Jules César : les Commentaires, mais aussi les extraits des discours, des traités et de la correspondance conservés par les Anciens.
Il offre une lecture complète de son oeuvre, qui permet de mieux comprendre à quel point César a été un protagoniste majeur de l'histoire romaine dans son exercice du pouvoir, fondé sur l'idée d'une magistrature suprême au sommet de l'État, et son action réformatrice dans tous les domaines de la vie publique. Il éclaire aussi son influence décisive sur la vie culturelle de son temps, à laquelle il a fourni des apports tout aussi originaux que trop souvent ignorés. Soucieux de préserver le rayonnement de la langue et du patrimoine latins, César fit de Rome un grand centre intellectuel, mû par l'ambition d'ouvrir la connaissance au plus grand nombre et non de la réserver à une seule élite.
Enfin, loin de se réduire à une simple reconstitution des dernières décennies de la République romaine, cet ouvrage met en valeur la dimension littéraire de César. L'ensemble de ses lettres, les citations qui subsistent de ses discours, et la somme tout aussi riche des fragments de ses traités, révèlent les spécificités de l'éloquence césarienne. Un modèle du genre par sa rigueur et sa sobriété, qui font toute son excellence stylistique.